II. La France libre : la France résistante A. 1940 : les débuts de la France li
II. La France libre : la France résistante A. 1940 : les débuts de la France libre autour du général de Gaulle Doc. 1 : 1) Le 18 juin 1940, le général de Gaulle qui vient d’arriver à Londres s’exprime sur la radio anglaise BBC, au lendemain du discours du maréchal Pétain annonçant l’armistice avec l’Allemagne aux Français. 2) Selon lui, la France a été vaincue car elle a été submergée « par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi », c’est-à-dire « les chars, les avions, la tactique des Allemands » (= la « guerre éclair » ou Blitzkrieg). 3) Pour appeler à continuer le combat, de Gaulle insiste sur le fait que « la France n’est pas seule » : selon lui, elle peut compter sur son empire colonial, sur l’Empire britannique qui « continue la lutte », et sur l’industrie américaine qui peut fournir de nombreuses armes. 4) De Gaulle appelle tous les Français qui se trouvent en Angleterre, ou qui pourraient l’y rejoindre, à poursuivre le combat avec lui. Cet appel du 18 Juin est l’acte de naissance de la France Libre et de la Résistance, comme l’illustre cette phrase : « Quoiqu’il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s’éteindre, et ne s’éteindra pas. » Doc. 2 : En 1943, 65 000 français se sont engagés dans les Forces Françaises Libres (FFL) qui correspondent à la Résistance extérieure ayant répondu à l’appel du général de Gaulle. Ce sont des citoyens français, mais aussi en même proportion des soldats issus de l’empire colonial. On note aussi la présence de 3000 étrangers poursuivant le combat au côté de la France. B. L’affirmation d’une Résistance intérieure : formes d’engagement et organisation 1) Docs 3, 5 et 6 : La Résistance intérieure utilise des tracts et des journaux pour diffuser ses idées. Ce sont des publications compliquées car leur impression doit être clandestine. Elles sont risquées car leurs auteurs peuvent être arrêtés par les Allemands ou par la police du régime de Vichy qui contrôlent les médias. Doc. 1 : La Résistance intérieure peut aussi compter sur la radio anglaise BBC qui permet de diffuser des messages codés lors de l’émission quotidienne « Les Français parlent aux Français ». 2) Doc. 3 : Les étudiants parisiens ont choisi de se mobiliser le 11 novembre 1940 pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918. Ils sont invités à se mobiliser en n’assistant « à aucun cours » et en allant « honorer le Soldat inconnu », dont la tombe se trouve sous l’Arc de Triomphe. C’est une initiative risquée car il est rappelé que cette mobilisation se fera « malgré l’ordre des autorités opprimantes », c’est-à-dire les Allemands qui ont interdit toute célébration du 11 novembre. Plusieurs expressions montrent un réflexe patriotique de la part de ces étudiants : « le 11 novembre est resté pour toi jour de fête nationale », « jour d’une grande victoire », « signal d’une plus grande encore », « tous les étudiants sont solidaires pour que vive la France. » 3) Doc. 4 : Ces graffitis représentent les symboles de la France Libre : la Croix de Lorraine et le V de la Victoire. Ils ont été placés sous une affiche du maréchal Pétain pour montrer l’hostilité de la France résistance au régime de Vichy. 4) Docs 5 et 6 : Le service du travail obligatoire (STO) a été instauré par le régime de Vichy en 1943 : il oblige les jeunes Français d’une vingtaine d’années à partir travailler en Allemagne pour soutenir l’effort de guerre de l’industrie allemande. Le STO est une forme de collaboration économique du régime de Vichy avec le régime nazi, en l’échange d’une promesse allemande de libérer progressivement les prisonniers de guerre français. Le STO suscite des réactions très négatives : il est présenté par le journal (doc. 5) comme de « l’esclavage » et une volonté de « rafler un Peuple ». Ce refus favorise l’engagement de nombreux jeunes qui grossissent les rangs de la Résistance en 1943 : ils y sont invités par le tract (doc. 6) qui leur demande « Sabotez, retardez », « Ne vous présentez pas », « N’obéissez pas », « Organisez-vous dès maintenant. Groupez-vous, recherchez des cachettes, adressez-vous aux Mouvements de Résistance. » 5) Docs 7 et 8 : La Résistance passe par un engagement armé. Dans des endroits difficiles d’accès (forêts, montagnes…), des groupes de résistants se forment dans la clandestinité : les maquis. Ils reçoivent des livraisons d’armes par voie aérienne de la part des Alliés, afin de pouvoir combattre les soldats allemands et la milice du régime de Vichy. Les résistants, notamment parmi les employés des chemins de fer, organisent des actions de sabotage, par exemple en faisant dérailler des trains, ce qui a pour but de gêner et freiner les déplacements des Allemands. Dès 1941, les actions de la Résistance visant des soldats allemands sont sévèrement punies, y compris avec la menace d’exécuter en représailles des otages parmi la population civile. Les résistants sont ciblés par le décret de décembre 1941 intitulé « Nacht und Nebel » (« Nuit et Brouilard) qui organise la déportation des opposants politiques de toute l’Europe vers les camps de concentration nazis. 6) Doc. 9 : Les personnes ayant organisé des actions pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ont été reconnues « Justes parmi les nations ». Les Justes de France, tels ceux qui ont caché les enfants Juifs de la Maison d’Izieu, peuvent être considérés comme des résistants : ils ont pris de grands risques en cachant ou en faisant s’évader des Juifs, afin de résister à la mise en œuvre de l’extermination des populations juives d’Europe décidée par les nazis, et réalisée en France avec la complicité active du régime de Vichy. Une plaque en hommage aux Justes de France a été apposée au Panthéon par le président Jacques Chirac en 2007. Docs 10 et 11 : 1) Le général de Gaulle confie à Jean Moulin la mission d’unifier la Résistance intérieure et de la placer sous l’autorité de la France Libre. Cette phrase du texte du général de Gaulle correspond à cette mission : « L’unité des buts et des sentiments établie depuis longtemps entre la masse de la nation qui lutte sur son territoire et ceux de ses fils qui combattent au-dehors se traduit désormais par l’unité de l’action. » 2) Pour de Gaulle, cette unité d’action de la Résistance française est très importante car il faut que « la libération et la victoire soient françaises » pour garantir à la France son « indépendance » après la guerre, notamment face aux Alliés anglo-américains. Docs 12 et 13 : 3) Le Conseil National de la Résistance (CNR), réuni pour la première fois à Paris autour de Jean Moulin le 27 mai 1943, atteint bien cet objectif d’unité. Il rassemble en effet des partis politiques, des syndicats et des mouvements de Résistance de différentes tendances politiques : - Communistes : ils entrent massivement dans la Résistance après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie en juin 1941 (le PCF avait été interdit dès septembre 1939 en raison du pacte germano-soviétique). - Gauche non communiste : socialistes, gauche républicaine - Droite et centre-droit : démocrates-chrétiens, gaullistes (le général de Gaulle, même s’il a toujours voulu se placer au-dessus de la droite et de la gauche pour rassembler les Français, est de par sa famille et sa formation rattachée à la droite). 4) Quelques semaines après la première réunion du CNR, Jean Moulin est arrêté et torturé par les nazis en juin 1943. Il meurt peu après mais le CNR poursuit sa tâche, sous l’autorité du général de Gaulle. En mars 1944, alors que la France n’est pas encore libérée, le CNR adopte un programme dans lequel les différents groupes politiques se déclarent « décidés à rester unis après la Libération » et se mettent d’accord sur un programme ambitieux sur le plan : - Politique : « rétablissement du suffrage universel » (dès avril 1944, les femmes obtiennent le droit de vote). - Economique : « retour à la nation des grands moyens de production monopolisés », c’est-à-dire des nationalisations dans les secteurs-clés nécessaires à la reconstruction du pays (énergie, transports, banques…). - Social : la mise sur pied d’un Etat-providence qui protège la population : « droit au travail », « droit au repos », « sécurité sociale », « retraite » pour les vieux travailleurs. uploads/Politique/ cours-histoire-jeudi-17-decembre.pdf
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- Publié le Mar 14, 2022
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