Lettre – préface Cher Monsieur, Le manuscrit que vous avez eu l’obligeance de n

Lettre – préface Cher Monsieur, Le manuscrit que vous avez eu l’obligeance de nous soumettre, avant de le livrer au public, sur Codreanu et la Garde de fer, nous a beaucoup touchés. Vous êtes parmi les très rares Français qui se soient attachés avec une sympathie si ardente – ce qui n’exclut point l’impartialité, et votre cas en reste une preuve éclatante – au mouvement légionnaire roumain. Vous vous êtes donné pour tâche d’en faire un examen sommaire, mais fidèle. La Garde de fer, si mal connue en France, et si constamment dénigrée par une presse, qui prenait ses informations dans les officines gouvernementales roumaines, sait qu’elle n’a rien à perdre à être présentée sous son vrai jour au public français. Et des ouvrages comme le vôtre sont destinés, nous en sommes persuadés, à rendre un grand service aux hommes de bonne volonté, auxquels le nom seul de Garde de fer, à cause d’une propagande aussi subtile que malveillante, n’évoquait qu’assassinats, crimes mystérieux, associations secrètes, terreur, et tout ce que pouvait inventer une campagne de mensonges éhontés, fabriqués par une coterie internationale maçonnique et enjuivée, dont vous avez connu vous-même les méfaits. À défaut d’une documentation complète suffisante, qui manque malheureusement en France, vous avez eu l’heureuse idée de vous adresser aux deux livres essentiels de Codreanu, le Livret du Chef de Nid et Pour les Légionnaires1, qui, quoiqu’ils soient parvenus à votre connaissance d’une façon fragmentaire, vous ont permis de voir que la Garde de fer est avant tout une école d’éducation morale et spirituelle, une école de sacrifice, de souffrance et de pauvreté, une initiation à l’amour du prochain et une acceptation héroïque de la mort ; que la séance du Nid commence par une prière et finit par un serment, qui n’est que le renforcement d’une adhésion volontaire. Pas de vengeance, pas de haine, pas de complots mystérieux, pas de bavardages et vantardises stupides, 1 Plus connu par sous le titre La Garde de fer, sous lequel il fut publié aux Ed. Prométhée. 1 mais justice pour un peuple que les hommes politiques menaçaient de rendre éternellement misérable, et sévère châtiment des coupables. Et la figure généreuse de Codreanu, créateur et organisateur du mouvement légionnaire, suprême exemple de sacrifice, s’entoure, pour tous les légionnaires d’une auréole de saint et de martyr. C’est lui qui, le premier de tous les Roumains, avec une sûreté d’intuition étonnamment pénétrante, a proclamé qu’il fallait retrouver l’âme de la Nation roumaine, constamment mise en échec, d’abord par des siècles de servitude, et, tout récemment encore, par une classe dirigeante hypocrite et criminelle. Par là même, il a exprimé sa confiance dans les vertus cachées et inaltérables de notre peuple, et il a compris que ce peuple a besoin d’être libre, nous voulons dire, d’être lui-même, et non pas ce qu’on lui disait être ; qu’il avait une grande soif de liberté intérieure, en voulant pousser sur ses propres racines. C’est pourquoi le premier effort de Codreanu a été la création d’un homme nouveau, le seul vrai, le seul capable de donner un rythme nouveau à la vie du peuple roumain. C’est pour cela aussi que toute sa sympathie allait à l’Allemagne et l’Italie, où il trouvait une analogie de vues presque pareilles, sur l’Europe nouvelle, qu’il a pressentie et annoncée dans maintes déclarations publiques, en dépit des risques qu’il courait à la suite d’une telle attitude. Mais les forces occultes de la haute finance et la politique néfaste de l’ex-roi Carol II, alliées à la vanité des uns, à l’orgueil, à la jalousie, à la convoitise des autres, ont rivalisé de flatteries et basses intrigues, ont monté des procès, simulé des victimes, ont réussi enfin à créer un désarroi pénible, dans le vain et inepte espoir de briser l’élan de pureté, de jeunesse, d’enthousiasme et de force, qui avait été déclenché par le mouvement légionnaire. Y a-t-il jamais eu un spectacle plus déprimant dans l’histoire roumaine, que l’immense bêtise des gouvernants de ces temps derniers, qui, poussés par un zèle excessif, s’exerçaient à une débauche d’autorité tantôt sauvage, tantôt ridicule, et toujours abominable, qui n’est que l’un des aspects, et non le moins grossier, d’un monde vicié, qui essaie de parer à son inévitable ruine ? Codreanu ne pouvait manquer d’être leur première cible. Il est mort, physiquement, mais sa silhouette morale nous domine de très haut et continue à être notre guide, de même que sa vision politique ne cesse d’être confirmée par les événements auxquels nous assistons en ce moment. En effet, le six septembre dernier, comme chacun le sait, à la suite des événements dont les conséquences pèseront lourd sur la Roumanie, les légionnaires ont forcé la main d’un roi qui s’était rendu indigne de la fonction royale, ce qui a permis que la direction du pays soit prise par le Général Antonescu, homme d’une probité morale parfaite, d’une grande autorité dans le pays, par ses capacités militaires et son grand caractère, 2 n’ayant jamais fléchi devant menaces ou vexations de toutes sortes, attaché aux légionnaires par un passé commun de souffrances personnelles, et combattant pour un même idéal de justice et de rénovation du pays. Et la politique roumaine, dans cette période de révolution constructive, se dirige d’après les lignes tracées par Codreanu. N’avait-il pas dit, dans une déclaration retentissante, qui lui a valu tant d’insultes, que vingt-quatre heures après son arrivée au pouvoir, il adhérerait à l’Axe ? Et la lettre si courageuse dont vous publiez des passages à la fin de votre livre ? Toute la politique extérieure de la Légion était nettement orientée vers l’Axe, non tant à cause des sympathies personnelles de Codreanu, mais parce qu’il avait la certitude que l’Allemagne et l’Italie étaient animées par les mêmes aspirations que lui, qu’elles avaient assumé la tâche de bâtir une nouvelle morale européenne, dans un esprit d’équité et de justice sociales. L’ancien régime devait donc périr sous le poids de ses erreurs fatales. Codreanu l’avait dit et redit, on l’a couvert d’injures. Il a essayé, de toute la force de son âme, virile, de le faire comprendre au pays. Il a été tué. Ce n’est pas sans un mouvement d’indignation et d’amertume que nous voyons qu’il a fallu encore tant de sang versé par une jeunesse si durement éprouvée, pour que la Roumanie répondit à l’appel irrésistible de sa destinée historique. Mais les joies profondes ne sont que la synthèse de longues souffrances et d’innombrables sacrifices consentis pour l’accomplissement d’une belle cause. Aussi notre joie n’est-elle pas moindre, puisque nous savons aujourd’hui notre pays engagé dans la voie de sa résurrection prochaine. LES LÉGIONNAIRES DE PARIS. 30 novembre 1940. Jour anniversaire de l’assassinat de Codreanu. 3 4 À TOUS MES CAMARADES, QUI ONT SUBI LA PERSÉCUTION JUDÉO-DÉMOCRATIQUE ET QUI ONT PRÉFÉRÉ LA PRISON À LA TRAHISON DE LEUR FOI. JE DÉDIE, CE SUPRÊME ET PRESTIGIEUX EXEMPLE DU TRIOMPHE DE LA SOUFFRANCE. P. G. 5 6 Avant-propos La Providence a certainement déterminé les conditions dans lesquelles il m’a été donné de vouloir écrire ce petit livre. Rien d’autre ne m’y prédestinait que ma sympathie profonde pour ce que je savais de la Garde de fer, ou que l’analogie de spiritualité qui existe entre celle de la Légion de l’Archange et celle du Mouvement de résurrection française dans lequel je milite depuis plus de cinq ans, ayant à ce combat tout perdu et rien gagné, sinon de connaître pendant d’interminables mois la solitude des prisons. Mais deux autres raisons, nées de la guerre et de la défaite, m’eussent aussi conduit à vouloir exalter l’œuvre roumaine. La première, c’est de présenter aux Français terrassés de leur défaite, un exemple nouveau et original de la résurrection d’un pays, et dans l’espoir que, de ce fait, ils retrouvent l’envie de relever leur patrie du malheur. Il leur faudra apprendre à être des héros, savoir se sacrifier, ne jamais transiger avec l’honneur. Ils sont encore bien loin de ces vertus. La France ne se relèvera que s’ils les retrouvent, chacun en soi d’abord. Ils verront que l’effort individuel sauve une collectivité nationale. Y croient-ils encore ? Ils verront que le sacrifice de chacun évite le sacrifice de tous. Y pensent-ils ? Eux qui paraissent si indifférents devant un désastre qui n’a eu pour effet, semble-t-il, que de les enliser davantage dans leur égoïsme matérialiste ? Et puis, parce que la Roumanie et la France viennent, à cause d’une identique lâcheté de connaître d’identiques souffrances, il me semble qu’un livre, qui est un hommage de sympathie, peut contribuer à permettre à ces deux Nations de trouver, dans cette souffrance même, les bases d’une fraternité nouvelle, dont l’une et l’autre ont tant besoin. Le 24 octobre 1940, Paul Guiraud. 7 8 INTRODUCTION On ne peut rien comprendre au mouvement de rénovation spirituelle déclenché par Codreanu, si l’on ne s’attache pas à rechercher sous les aspects officiels et impersonnels qui lui ont été donnés, les composantes fondamentales de l’âme roumaine. Ce peuple est extrêmement religieux ; non de cette religiosité théiste, détachée de toute uploads/Politique/ guiraud-paul-codreanu-et-la-garde-de-fer.pdf

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