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L'Homme et la société L'État dans le monde moderne Henri Lefebvre Citer ce docu

L'Homme et la société L'État dans le monde moderne Henri Lefebvre Citer ce document / Cite this document : Lefebvre Henri. L'État dans le monde moderne. In: L'Homme et la société, N. 37-38, 1975. Sociologie politique et culture théorie sociale et linguistique. pp. 3-23. doi : 10.3406/homso.1975.1596 http://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1975_num_37_1_1596 Document généré le 16/10/2015 l'éïat dans le monde moderne* IIKNRI LEFEBVKE Cet ouvrage, intitulé « De l'Etat », comprendra quatre parties. En voici le plan, assez détaillé pour en montrer l'orientation : il présente un résumé de l'ensemble plutôt qu'une simple « table des matières ». Les paragraphes qui suivent indiquent les thèmes traités, non des chapitres. C'est-à-dire que chaque volume ne suit pas exactement l'ordre indiqué. Première Partie : L'Etat dans le monde moderne 1) Problématique de l'Etat et mystère de l'Etat : Comment le définir? Comment répondre à la question : « Qu'est-ce que l'Etat et l'étatique ? ». Dénombrement des hypothèses. L'Etat ? Une conscience, la conscience de la nation ? Une personne « morale » ou « juridique » ? Une « substance » ou un ensemble de relations ? une réalité ? une firme ? Un « sujet »? un « objet » ? Ou le nom d'une absence, d'une simulation de « l'être» ou de la présence collective ? Serait-ce le « reflet » ou la résultante d'une structure sociale (classes) ? Une somme de fonctions ? l'exercice du Pouvoir ? Ou « quelque chose » d'autre à découvrir et définir ? ... Question connexe : « Qu'est-ce que le (la) politique ?» Le mystère du (de la) politique. Relativisme politique et politique (politisation) absolue (totale). (*)Cc texte constitue l'introduction d'un ouvrage qui paraîtra en quatre volumes dans la collection 10/18. 4 HENRI LEFEBVRE 2) L'Etat et la Nation: De l'Etat féodal-militaire à l'Etat-Nation en Europe. Du pouvoir personnel (dit « absolu ») au pouvoir politique impersonnel et « relatif », défini par des institutions et constitutions. Rapport et interaction entre ces deux termes : la Nation, l'Etat. Idéologies concernant ce rapport. L'Etat, enfant de la Nation ou conscience de la nationalité ? Inversion de ce rapport apparent (idéologique ou même mysti- fiant-mystifié). Premiers aperçus sur la genèse de l'Etat moderne en France, en Angleterre, aux U.S.A., en U.R.S.S., au Japon, etc, (à partir de l'Etat féodal-militaire, caractérisé par une activité économique subordonnée à l'activité militaire ; par des rapports « transparents » de la base au sommet dans des hiérarchies strictes, etc.). L'Etat moderne comme somme (disparate) d'institutions historiquement datées, apparues au cours de sa genèse. Examen critique du concept « appareil d'Etat » 3) L'extension planétaire de l'Etat : Son étonnante et récente « catholicité ». L'universalité étatique comme problème. Examen du processus par lequel cette invention occidentale a gagné le monde. Dénombrement des hypothèses. La mondialisation de l'Etat provient-elle du capitalisme ? De l'impérialisme ? De la généralisation des phénomènes nationaux ? De la rationalité inhérente à l'Etat ? De l'universalisme du travail productif industriel et des problème de sa gestion ? De l'entreprise comme modèle européen ? etc. Les erreurs d'interprétation. Les paradoxes de l'universalité étatique. Fiction et/ ou réalité ? Enoncé d'un principe général (formel) d'équivalence (entre les Etats dans l'O.N.U.). Comment il masque à tous les niveaux et à toutes les échelles les contradictions et les rapportée forces. Les stratégies dans l'espace mondial. Les « développés » et les « non-développés ». Les « alignés » et les « non- alignés », etc. 4) Le système mondial de l'Etat (des Etats) : Est-ce un système ? Sa cohérence et ses failles. Analogies et différences entre les Etats modernes. Les inégalités (croissantes) dans l'équivalence (fictive). Indications typologiques : les régimes politiques, les divers types d'Etats. Enjeux et objectifs politiques atteints soit « par en haut », soit« par en bas ». Alternances et alternatives entre l'autoritarisme et le libéralisme, entre le conservatisme et le bouleversement révolutionnaire. Eclairage rétroactif de la formation des Etats-Nations par la mondialisation de l'Etat. 5) Rapports au sein de chaque Etat (et de chaque type d'Etat) entre « le corps politique » et « le corps social », ou « société civile ». Rapports immédiats et médiations. Verticalités et horizontalités dans le « corps social ». L'Etat et le gouvernement. Le « Pouvoir ». Mythes et fantasmes concernant le Pouvoir. Le geste du Pouvoir. La décision. Fantasmes apparemment rationnels : la causalité politique. Fantasmes irrationnels ; le pouvoir magique. L 'ETA T DANS LE MONDE MODERNE 5 Comment les fantasmes et images du pouvoir occultent réalité et changements politiques. Les représentations de l'Etat. Fonction politique des fantasmes. Intérêts économiques et pouvoir politique. Irréductibilité du (de la) politique. Rôle de la volonté de puissance, c'est-à-dire de la violence virtuelle ou actuelle. Le langage du pouvoir et le discours politique. Comment la domination (destructrice) sur la nature et les choses ne détourne pas de la domination sur les hommes. Rôle du ressentiment. L'identification au Maître (à travers les fantasmes du pouvoir). Rôle du mépris (pour l'étrange et l'étranger) ainsi que de la haine et du ressentiment dans le sentiment national et l'identification au « Pouvoir ». L'étatique comme puissance de séparation et de confusion. Tendance à l'absorption de la « société civile » et du « corps social » par le « corps politique » et l'Etat. . Les rapports de dépendance au sein de l'édifice étatique et de la pyramide sociale. L'Etat comme forme politique. L'Etat comme « monopole de la violence ». L'Etat et la police. L'Etat. et l'armée. L'Etat et la mort. Polymorphisme, polyvalence, suprafonctionnalité de l'étatique : gestion et violence, rationalité (limitée) et contrainte, paix et guerre, etc. Comment l'étatique abolit la distinction entre l'animé et l'inanimé, l'inerte et le vivant, l'avant et l'après. La fuite de l'étatique devant la connaissance (qui définit son mode d'existence). 6) L'Etat moderne et la croissance économique : Tendance à l'autonomie (par rapport à la religion, à l'éthique et à l'art, ainsi qu'au pouvoir étatique alors existant) de l'économique, avec l'industrie et le capitalisme naissant (concurrentiel). Difficultés de cette autonomie relative : crises, stagnation. Comment la classe économiquement forte (bourgeoise) instaure son hégémonie politique à partir de cette situation initiale. Disparition de l'autonomie de la production industrielle. Substitution de la maîtrise étatique de l'économie à son autonomie (relative). Apparition de nouveaux facteurs « autonomes » relativement : la technique, la démographie. La maîtrise (inégale) des marchés par les Etats . Etat de la croissance et croissance de l'Etat. Recherche de l'articulation entre l'économique, le social, le politique, au cours de la prise en charge par l'Etat de la croissance d'abord dans la croissance continue, présumée sans limites, puis dans la croissance menacée. Du sectoriel au spatial. L'espace (organisation, aménagement) sous contrôle étatique. De l'idéologie du progrès à celle de la croissance puis au pessimisme (nihilisme, millénarisme. etc.), l'utopie de la croissance illimitée. Rôle des technocrates (technostructure étatique) clans la croissance. La croissance comme détermination « positive » de l'étatique dans le monde moderne. 6 HENRI LEFEBVRE 1) L'Etat et le prélèvement du surproduit social: Comment s'effectue ce prélèvement (impôts et fiscalité, emprunts, entreprises d'Etat, commerce des armes, etc.) Surproduit global et plus-value. De l'Etat comme « part maudite » de la société. De l'Etat moderne comme « Etre politique ». Théâtralité et monumen- talité étatiques. Croissance économique et croissance du surproduit. 8) La grande menace : le Terricide : De la rationalité étatique (limitée) à l'irrationalité du système des Etats. Indications sur les marchés interétatiques (armes, énergie, technique, etc) et sur leurs rapports avec le marché mondial, avec les marchés nationaux, etc. La violence inhérente. Les contrats inter- Etats. Rôle des militaires et de l'armée dans l'Etat moderne (aux U.S.A., etc.) Commis de l'Etat et instances politiques. La technostructure étatique. 9) Le mystère de l'Etat : Secret d'Etat et raison d'Etat. L'Etat et la mystification. L'Etat et les manipulations. Aliénation et altérité. L'Etat en tant que « l'autre de l'autre » et le toujours ailleurs ». La trilogie étatique : occultation-fétichisme-mystification. Etude de quelques grandes mystifications modernes ; la modernité elle-même, la croissance illimitée, la politique absolue, l'« inconscient » et la « culture »,etc. Rôle de la méconnaissance. Les représentations (suite). De l'Etat comme puissance idéologique, s'emparant des idéologies antérieures (religion, philosophie, nature et biologie, conscience des villes et des régions, etc.) pour les porter au degré supérieur : représentations et mystifications politiques. Le conflit entre les représentations (idéologie, mythes et mystifications, stéréotypes et normes) et la pratique, notamment au cours de la croissance (planifiée ou semi-planifiée). L'Etat comme lieu où naissent et d'où se répartissent les représentations (occultation et fétichisme, mythes et idéologies). L'Etat comme lieu où se déchirent, à l'épreuve de la pratique, ces mêmes représentations. Quelques conflits : rationalité-fantasmes, occultation-positivité, interdits-transgressions, désinvestissements surinvestissements, identifications-séparations, sécurisations et risques, passivité, participation, liberté-efficacité, immédiateté-médiations, etc. Comment l'Etat suscite et gère un mixte d'idéologie et de savoir. Les idéologies de ghetto et les ghettos idéologiques (aménagés par l'Etat). Examen de quelques « idéologies » récentes, dans lesquelles la représentation et la mystification, mêlées au savoir indiscernablement, se font véhiculer uploads/Politique/ henri-lefebvre-l-x27-et-at-dans-le-monde-moderne.pdf