quelques repères LA LANGUE FRANÇAISE AU QUÉBEC Œuvre de la page de droite : Alf

quelques repères LA LANGUE FRANÇAISE AU QUÉBEC Œuvre de la page de droite : Alfred Pellan. Andante, 1974 Recherche et rédaction : Christine Eddie, Secrétariat à la politique linguistique Collaboration : Pierre Georgeault, Conseil supérieur de la langue française Robert Vézina, Conseil supérieur de la langue française Conseiller pour les questions historiques : Jean Provencher Révision linguistique : Gisèle Delage, Secrétariat à la politique linguistique Joëlle Chauveau, ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine Conception graphique : Les Dompteurs de Souris Dépôt légal : 2008 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada ISBN 978-2-550-52120-4 (version imprimée) ISBN 978-2-550-52121-1 (PDF) © Gouvernement du Québec, 2008 PRÉFACE L’histoire de la langue française au Québec en est une de courage, de détermination et d’audace. Elle met en scène des générations d’hommes et de femmes qui, durant quatre cents ans, ont défié bien des probabilités pour bâtir un Québec où l’on peut aujourd’hui vivre en français. Voici une chronologie de quelques grandes dates qui ont marqué l’évolution de la langue française sur le territoire du Québec. J’espère qu’elle permettra de mieux faire connaître la remarquable épopée d’une langue qui est parvenue à s’enraciner et à s’épanouir de ce côté-ci de l’Atlantique, et que nous sommes fiers de garder vivante. Christine St-Pierre ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, responsable de la Charte de la langue française 5 1608 | POPULATION DE LANGUE FRANÇAISE : 28 FONDATION DE QUÉBEC Durant le 16e siècle, la présence de pêcheurs français sur les côtes, les voyages de Jacques Cartier et une importante tentative de colonisation en 1541 marquent les débuts de la vie française en Amérique. Mais c’est en 1608 que Samuel de Champlain installe le premier établissement qui deviendra permanent, sur le site actuel de la ville de Québec. 08 16 Henri Beau. L’arrivée de Champlain à Québec. 6 PREMIÈRES ÉCOLES À QUÉBEC À Québec, les Jésuites créent une école pour les garçons et, quatre ans plus tard, les Ursulines y ouvrent une école pour les filles. PREMIÈRE FAMILLE FRANÇAISE Après deux séjours en Acadie, en 1606 et en 1610, Louis Hébert et Marie Rollet s’installent à Québec avec leurs trois enfants. DÉBUT DES RELATIONS DES JÉSUITES De 1632 à 1673, les missionnaires jésuites rédigent des rapports annuels de la vie en Nouvelle-France. Cette œuvre, tout comme les textes écrits par Marie de l’Incarnation entre 1639 et 1672, sont deux des monuments littéraires de la Nouvelle-France. PREMIERS APPORTS DES AUTOCHTONES À LA LANGUE FRANÇAISE Attesté dès 1632, le mot sagamité, d’origine montagnaise (innue), désigne un potage fait à base de farine de maïs. Apprécié chez plusieurs nations amérindiennes, ce mets a été adopté par les colons français. Sagamité, comme bien d’autres emprunts (achigan, Canada, caribou, Québec, etc.), témoigne de l’apport des autochtones à la langue française et à la culture des francophones d’Amérique. PREMIÈRES ÉCOLES À MONTRÉAL Marguerite Bourgeoys aménage une école, mixte à l’origine. Celle-ci sera réservée aux filles à partir de 1666, lorsque les Sulpiciens ouvrent, à leur tour, une école pour les garçons. 35 16 58 16 17 16 32 16 7 ARRIVÉE DES PREMIÈRES « FILLES DU ROI » Entre 1663 et 1673, plus de huit cents jeunes filles célibataires émigrent en Nouvelle-France dans le cadre d’un effort de peuplement inédit. On les appelle « Filles du Roi » parce qu’elles ont été recrutées, transportées et dotées par le pouvoir royal. UNE NOUVELLE IDENTITÉ Les Français établis à demeure sont nommés « Canadiens » (ou « Français-Canadiens »). 70 16 63 16 C'est une chose prodigieuse de voir l'augmentation des peuplades qui se font en ce pays. Les vaisseaux ne sont pas plutôt arrivés que les jeunes hommes y vont chercher des femmes et dans le grand nombre des uns et des autres on les marie par trentaine. (Marie de l’Incarnation, 1667) C. W. Jefferys. L’arrivée des Filles du Roy à Québec, 1667. 1734 | POPULATION DE LANGUE FRANÇAISE : 37 700 1763 | POPULATION DE LANGUE FRANÇAISE : 70 000 8 PREMIER GLOSSAIRE CANADIEN Pierre-Philippe Potier, un missionnaire belge, rédige jusqu’en 1758 des calepins intitulés Façons de parler proverbiales, triviales, figurées, etc., des Canadiens au XVIIIe siècle. Par la suite, de nombreux ouvrages consacrés au français du Canada seront produits. 43 17 ARRIVÉE IMPORTANTE D’ACADIENS Expulsés d’Acadie par les autorités britanniques quatre ans plus tôt, quelques milliers d’Acadiens se réfugient au Québec. Il y aurait aujourd'hui plus d'un million de Québécois de descendance acadienne. CAPITULATIONS DE QUÉBEC ET DE MONTRÉAL Dans la foulée des affrontements entre la France et l’Angleterre, les victoires de l’armée anglaise en Amérique annoncent la fin de la Nouvelle-France. TRAITÉ DE PARIS ET PROCLAMATION ROYALE Une partie de la Nouvelle-France devient la Province of Quebec. L’anglais est la langue du pouvoir et de la justice. et 1760 59 17 63 17 59 17 Nulle part ailleurs on ne parle plus purement notre Langue. On ne remarque même ici aucun accent. (François-Xavier de Charlevoix, 1720) La plupart des habitants du Canada, hommes et femmes, peuvent lire un texte, mais aussi écrivent assez bien. (Pehr Kalm, 1749) J’ai observé que les paysans canadiens parlent très bien le français […]. (Marquis de Montcalm, 1756) 9 PREMIÈRE IMPRIMERIE À QUÉBEC Les premiers journaux paraissent. Sur les neufs titres créés entre 1764 et 1806, huit sont bilingues tandis que La Gazette du commerce et littéraire (plus tard La Gazette littéraire), lancée en 1778 par Fleury Mesplet, est le premier journal de langue exclusivement française. 64 17 ACTE DE QUÉBEC L’Acte de Québec reconnaît officiellement la langue française, remet en vigueur les lois civiles françaises et permet la participation des Canadiens d’origine française au gouvernement civil de la colonie. ACTE CONSTITUTIONNEL La Province de Québec est divisée en deux: le Bas-Canada (majoritairement francophone) et le Haut-Canada (majoritairement anglophone). Aucune disposition n’est prévue sur le statut des langues, mais jusqu’en 1840 le français et l’anglais sont utilisés dans l’enceinte de la Chambre d’Assemblée, et tout ce qui en découle l’est également dans les deux langues. Toutefois, la légalité du français comme langue des tribunaux est souvent remise en cause. 74 17 91 17 1791 | POPULATION DE LANGUE FRANÇAISE : 140 000 Il est indispensable d’ordonner que cette langue française soit la seule employée dans tout ce qui traitera et sera arrêté pour toute affaire publique, tant dans les cours de justice, que dans l’assemblée du corps législatif. (Michel Chartier de Lotbinière, 1774) 10 DÉBAT SUR L’EMPLOI DES LANGUES À LA CHAMBRE Députés francophones et anglophones débattent durant trois jours de la langue des textes de lois. La Chambre d’Assemblée accepte finalement que les textes soient « mis dans les deux langues ». 93 17 Charles Huot. Le débat sur les langues (séance de l'Assemblée législative du Bas-Canada le 21 janvier 1793). Je supplie votre Excellence de considérer que je ne puis m’exprimer que dans la langue primitive de mon pays natal, et d’accepter la traduction en anglais de ce que j’aurai l’honneur de lui dire. (Jean-Antoine Panet au lieutenant-gouverneur, 1792) 11 1834 | POPULATION DE LANGUE FRANÇAISE : 520 000 PÉTITION EN FAVEUR DU FRANÇAIS Un projet d’union entre le Haut et le Bas-Canada vise à faire de l’anglais la langue officielle et à réduire le nombre de francophones à la Chambre d’Assemblée. Le député francophile John Neilson et le président de la Chambre, Louis-Joseph Papineau, déposent à Londres une pétition signée par plus de 60 000 protestataires. Les ministres britanniques décident de retirer le projet. 23 18 LES 92 RÉSOLUTIONS Votées par la Chambre d’Assemblée, les 92 résolutions sont un cri du cœur des Canadiens français pour défendre leurs droits, dont les droits linguistiques (articles 51 à 55). Le volumineux texte est envoyé à Londres, mais reste sans suite. PREMIER GROUPE DE DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES CANADIENS FRANÇAIS ET DE LEUR LANGUE Ludger Duvernay fonde une société d’entraide et de secours qui deviendra la Société Saint-Jean-Baptiste. De nombreux autres groupes de défense du français ou des droits des francophones naissent par la suite. 34 18 Pourquoi dans un pays où l’on parle presque unanimement français, nomme-t-on des personnes qui n’entendent, ni ne parlent cette langue pour présider à l’enseignement qui se fait en français? (Article paru dans Le Canadien, 26 avril 1820) Bien que le français soit la langue presque universellement parlée, la plupart des journaux, les affiches, et jusqu’aux enseignes des marchands français sont en anglais. (Alexis de Tocqueville, 1831) 12 PREMIER ROMAN PARU EN FRANÇAIS Philippe Aubert de Gaspé fils publie L’influence d’un livre. L’ouvrage est dédié à Thomas C. Aylwin, avocat de Québec et défenseur des intérêts des Canadiens français. 37 18 Charles Alexander. Manifestation des Canadiens contre le gouvernement anglais à Saint-Charles en 1837 (dit aussi L’Assemblée des six comtés). RÉBELLION DES PATRIOTES Trois décennies de conflits politiques entre la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada et le gouvernement britannique aboutissent à un conflit armé entre une partie de la population civile et l’occupant militaire britannique. Le conflit se termine avec la déportation ou la mise à mort de 72 uploads/Politique/ histoire-du-langue-francaise-au-canada-pdf.pdf

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