PRÉMUNISSONS-NOUS DES NOUVELLES CLÉRICATURES, FINANCIÈRES ET BANCAIRES, QUI ORI
PRÉMUNISSONS-NOUS DES NOUVELLES CLÉRICATURES, FINANCIÈRES ET BANCAIRES, QUI ORIENTENT L’EUROPE POLITIQUE José Gulino Grand Orient de France | « Humanisme » 2012/3 N° 297 | pages 13 à 18 ISSN 0018-7364 DOI 10.3917/huma.297.0013 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-humanisme-2012-3-page-13.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Grand Orient de France. © Grand Orient de France. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. 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N’attendez pas du nouveau Grand Maître la réponse à cette question ; elle est de votre responsabilité pour l’essentiel et le Grand Maître, le Conseil de l’Ordre dans son entier, sont avant tout à l’écoute de l’obédience sous sa forme vivante – ô com bien vivante parfois – qu’est le Convent. Il me faut néanmoins dresser quelques perspectives et vous soumettre quelques axes de réflexion et d’actions pour l’année à venir. Exercice périlleux s’il en est, qu’il convient de ne pas rendre trop long et qui pour cela ne recherchera pas l’exhaustivité. La franc-maçonnerie est une expérience fraternelle et donc collective. Un Grand Maître n’est qu’un Frère qui va s’employer à représenter dignement une institution multiséculaire, ayant reçu la confiance du Conseil de l’Ordre que vous me permettrez de remercier devant vous. L’intelligence, c’est de s’inscrire dans une histoire qui a commencé avant nous et se poursuivra après. La mission du Conseil de l’Ordre est avant tout de préserver le calme et la sérénité qui doivent présider à tous nos travaux, et avant tout, à ceux de nos loges. À chaque instant, ici et maintenant mais aussi tout au long de l’année, nous devons être guidés par nos valeurs, nos principes. Et nous devons travailler à en approfondir la compréhension dans le respect de nos rites et de nos traditions. Je m’inscris en cela dans la continuité de l’action de notre Frère Guy Arcizet, qui a © Grand Orient de France | Téléchargé le 24/09/2021 sur www.cairn.info (IP: 213.55.220.74) © Grand Orient de France | Téléchargé le 24/09/2021 sur www.cairn.info (IP: 213.55.220.74) 14 • 297 • Octobre 2012 su efficacement conduire, avec le Conseil de l’Ordre, un travail d’apaisement et de sérénité. Dans le respect total de la souveraineté de nos loges, le Grand Maître est aussi le ga rant de l’unité et de la cohésion de notre obédience. Le seul vrai pouvoir, c’est celui que l’on exerce sur soi-même. André Malraux disait que « l’intelligence, c’est la des truction de la comédie ». Je ferai mienne cette belle idée pour travailler avec vous tous nos Sœurs et Frères dans la transparence. Et je répondrai à toutes les invitations des congrès régionaux pour écouter vos travaux et présenter les questions qui se posent à notre obédience tant au niveau national qu’international. Au-delà de l’émotion et de la fierté d’être devant vous, je suis avant tout animé de la volonté, qui est aussi à n’en pas douter la vôtre, de rendre ce Convent et l’année qu’il ouvre les plus productifs possibles. L’évolution de nos structures L’ensemble de nos Sœurs et Frères regardent aujourd’hui ce Convent et nous nous devons de ne pas les décevoir. Ma première pensée va vers nos Sœurs et Frères qui souffrent dans leur chair ou dans leur esprit. La fraternité ne doit pas être un vain mot et nous devons lui donner toute la réalité possible au sein de notre obédience. Cette solidarité fraternelle qui nous réunit est l’affaire de tous. Et c’est pourquoi la commission nationale de solidarité maçonnique est une commission dont le rôle est à mes yeux essentiels. Le dernier Convent, la dernière conférence des congrès régionaux, les travaux de nos loges traduisent une volonté commune d’évolution de nos structures et de nos modes de fonctionnement. Cette évolution ne peut se faire que dans le respect de notre démarche initiatique et de nos rites. Les principes de notre obédience qui sont la mutualisation, la solidarité, doivent être approfondis et faire l’objet de propositions nouvelles en terme de poli tique immobilière, de capitation, de capitation adaptée, etc. Nous attendons de ce Convent des orientations et des lignes directrices pour orienter et alimenter le travail de votre conseil de l’ordre. Le champ du débat est vaste et je pense qu’en nous ap puyant sur ce qui est au fondement de notre fédération, à savoir : une loge, une voix ; la souveraineté de nos loges ; la volonté de maîtriser nos finances et notre immobilier, nous devons pouvoir ensemble faire des propositions concrètes pour améliorer notre fonctionnement. Certains se posent la question d’une obédience pour quoi faire ? Est-ce que la sou veraineté de nos loges exclue la nécessité d’avoir une obédience forte ? Que serait une loge seule dans son Orient, comment pourrait-elle faire rayonner la lumière et faire progresser l’homme et la société ? Notre obédience doit donc répondre à deux exigences, à savoir gérer d’une part, notre association qui est soumise aux lois de la république, mais aussi permettre, faciliter et faire connaître le travail de nos Frères dans nos loges au sein de notre obédience. Souvenons-nous, enfin, que ce qui naît à Londres le 24 juin 1717, ce n’est pas la franc-maçonnerie, même pas la franc-maçon nerie spéculative mais la première obédience, qui justement va permettre l’essor de © Grand Orient de France | Téléchargé le 24/09/2021 sur www.cairn.info (IP: 213.55.220.74) © Grand Orient de France | Téléchargé le 24/09/2021 sur www.cairn.info (IP: 213.55.220.74) 15 • 297 • Octobre 2012 notre franc-maçonnerie actuelle. Cette question provocatrice a toutefois une vérité, c’est de nous rappeler que les obédiences existent pour les loges et non les loges pour justifier l’existence de l’obédience. En tout cas au GODF… La laïcité, un instrument d’émancipation Nous fûmes au xixe « la République à couvert », selon une formule restée célèbre, avant l’instauration de la iiie République. Certes, nous n’avons plus le même rôle que sous la iie République, l’une des plus « maçonniques », sous le second Empire, ou sous la iiie République. Certains en ont conclu que le combat pour la République était révolu et qu’une simple vigilance en matière de laïcité suffisait. Vigilance à géo métrie variable d’ailleurs même si nous sûmes nous faire entendre dans quelques grandes occasions. Mais mes Sœurs et Frères, que reste-t-il de notre idéal de liberté, d’égalité et de fra ternité ? Que reste-t-il de la laïcité ? Une catho-laïcité, ici et là, une laïcité travestie par ceux qui la refusaient encore hier. Qui parmi vous ne voit pas que ce serait fidélité à notre histoire que de songer à ce que devrait être une République véritablement démocratique, laïque et sociale ? Pour cela, il faut renoncer à l’espoir d’une restauration de temps qui ne reviendront pas. Il faut repenser cette République refondée ou régénérée, au sein de réalités nouvelles, souvent supranationales ou internationales, politiques, économiques, financières, écologiques et religieuses. Que refusons-nous ? Que voulons-nous ? Pour nous, pour nos enfants, pour les temps à venir. Une chose est certaine, c’est qu’aucun des pro blèmes auxquels notre pays et parfois l’humanité tout entière sont confrontés ne se résoudra « en faisant le dos rond », en sauvant a minima ce qui paraît encore pouvoir l’être, en attendant des jours meilleurs… Car si nous n’y pensons pas sérieusement, si nous ne travaillons pas, une chose est certaine : d’autres décideront pour nous et créeront les conditions d’une absence totale de choix. Les dictatures douces qui se mettent en place nous invitent à nous résigner, à renoncer aux solidarités pénible ment bâties et à toute forme de fraternité. Pouvons-nous rester indifférents aux nouveaux sophismes de l’époque et considérer par exemple que la participation à une élection démocratique fait des partis qui y concourent des partis démocratiques ? Non, clairement non, c’est toute la grandeur de la démocratie que de laisser s’exprimer des forces politiques ennemies de la démo cratie et de la république dans l’espace public et lors des élections. Il nous appartient de ne pas être dupes de ces discours trompeurs et de mettre en garde ceux uploads/Politique/ huma-297-0013.pdf
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- Publié le Apv 15, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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