BOUCHES-DU-RHÔNE ET VAR Le journal le plus chanté de France vendredi 5 avril 20

BOUCHES-DU-RHÔNE ET VAR Le journal le plus chanté de France vendredi 5 avril 2019 - n° 22668 1,30 € MARSEILLE Les délogés exigent des actions et de la considération Cinq mois après le drame rue d’Aubagne et les évacuations, les membres du collectif du 5-Novembre se sont mobilisés pour rappeler aux autorités leur devoir de solidarité. P.6 PHOTO D.C. FOOTBALL Faire cesser la série noire à Bordeaux, le défi de l’OM ce soir Les Olympiens se rendront, ce soir, à Bordeaux où ils n’ont plus gagné depuis 41 ans. Avec l’espoir, malgré l’obstacle, de rester dans la course au podium. P. 18 PHOTO GUILLAUME RUOPOLLO / WALLIS.FR Alors que les salariés continuent leur travail pour défendre une alternative pérenne à la production de la centrale et passer au charbon propre, le ministre François de Rugy confirme la volonté de l’État de fermer l’usine. P. 4 GARDANNE La volonté de fermer la centrale confirmée par le gouvernement PHOTO AFP Algérie, dans la rue jusqu’au bout ? MANIFESTATIONS MONSTRES ATTENDUES À ALGER, ORAN, CONSTANTINE ... Malgré la démission de Bouteflika, le pays devrait connaître une mobilisation d’une ampleur inédite ce vendredi. Les citoyens continuent de réclamer le départ de tous les responsables actuels. P. 2 et 3 PHOTO AFP <:HIMRTC=[UVXUW:?k@e@k@f@a> 27926 - 405 - 1,30 E La Marseillaise / vendredi 5 avril 2019 2 P armi les nombreuses signatures reçues via le formulaire disponible sur lamarseillaise.fr des messages nous parviennent. Tous témoignent d’un attachement à l’Algérie, à son peuple et d’un accord unanime pour le soutenir dans sa volon- té de rompre avec le système en place et d’enga- ger sans attendre une profonde transition démo- cratique. Initié par La Marseillaise avec des personnalités du monde universitaire et de la culture, l’Appel des deux rives, trouve désor- mais écho dans toutes les couches de la popu- lation et parmi toutes les générations. Ils ont rejoint l’Appel des deux rives sur lamarseillaise.fr Chantal Wender : « Il est temps que ce pays magnifique reprenne son destin en mains » Régine Minetti : « Cet appel des deux rives initié par La Marseillaise est un hymne à la paix. Le peuple al- gérien le mérite tellement ! Bravo La Marseillaise d’être l’étendard de la paix et de la justice ! » Louis-Michel Pirrottina: « Soutien au peuple algérien pour que s’ouvre une nouvelle page de l’histoire de ce pays pour le progrès social, la liber- té, la démocratie et la Paix. » Isabelle Richard : « Les ponts sont plus puissants que les murs » Guy Montariol : « Retraité , ancien membre du front de gauche, l’Algérie a droit à la démocratie et la France qui a une dette envers elle se doit de contribuer à y concourir ». Hélène Casaus : « Je suis le peuple algérien, un espoir de L’ÉVÉNEMENT DÉMOCRATIE « Transition, quel mode d’emploi ? » s’interrogeait, hier, à la Une le journal « El Watan ». La question traverse toute la société algérienne qui s’apprête à manifester, à nouveau, aujourd’hui. Pour qu’ils dégagent tous. Tour d’horizon des enjeux. L e processus d’intérim pré- vu par la Constitution qui se met en place en Algérie après la démission du prési- dent Abdelaziz Bouteflika est contesté par les Algériens qui promettent de continuer à dé- filer en masse pour obtenir la chute totale du « système ». Le bras de fer s’annonce cru- cial. Du côté du pouvoir , le pro- cessus est lancé. Mais de celui du peuple, l’heure n’est pas à l’attentisme. Sur les réseaux sociaux, les appels à manifester vendredi se multiplient à nouveau pour chasser les « 3B » : Abdelakder Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui. Trois hom- mes clés de l’appareil mis en place par Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d’intérim. Abdelkader Bensalah, pré- sident depuis plus de 16 ans du Conseil de la Nation (chambre haute) par la grâce de M. Bouteflika, est chargé de le rem- placer pour trois mois à la tête de l’État, le temps d’organiser une présidentielle. Tayeb Belaiz, qui fut 16 ans ministre, quasiment sans in- terruption, préside - pour la deuxième fois de sa carrière - le Conseil constitutionnel, char- gé de contrôler la régularité du scrutin. Le Premier ministre Noureddine Bedoui était jus- qu’à sa nomination le 11 mars le très zélé ministre de l’Intérieur, « ingénieur en chef de la fraude électorale et enne- mi des libertés », comme le qua- lifie le quotidien francophone El Watan jeudi. « Notre victoire est partielle » Tous trois ont toujours ser- vi fidèlement M. Bouteflika, rappellent leurs détracteurs. « Notre victoire est partielle. Les Algériennes et les Algériens n’accepteront pas que des sym- boles du régime tels que Abdelakder Bensalah (...) ou le Premier ministre conduisent la période d’intérim et organisent les prochaines élections », a sou- ligné dans une vidéo postée sur internet l’avocat Mustapha Bouchachi, une des voix de la contestation. « Ces symboles du régime ne peuvent pas être une partie de la solution, et nous avons récla- mé depuis le 22 février que tout le système, ses symboles et ses clientèles partent. La démission du président ne signifie pas qu’on a eu réellement gain de cause », a-t-il poursuivi. Me Bouchachi a appelé les Algériens à « continuer » à ma- nifester « jusqu’à leur départ à tous » ajoutant que « vendredi doit être un grand jour ». « S’en tenir à la Constitution » et confier l’intérim et l’organi- sation des élections à des hom- mes incarnant le système dé- chu, « va probablement susci- ter pas mal de protestation, les contestataires doutant que les élections soient équitables et li- bres », estime Isabelle Werenfels, chercheuse associée à l’Institut allemand pour les Affaires in- ternationales et de Sécurité. « L’après Bouteflika n’est pas clair . La rue et les partis » d’op- position « appellent à une nou- velle Constitution, une nouvelle loi électorale », souligne Hamza Meddeb, chercheur sur le Moyen-Orient à l’Institut uni- versitaire européen de Florence. L’Algérie entre dans « la phase la plus délicate, car la rue et les institutions risquent de se divi- ser », estime-t-il. Grand vainqueur de son bras de fer avec l’entourage de Bouteflika, qu’il a contraint in fine à quitter le pouvoir, le gé- néral Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, appa- raît comme l’homme fort du pays actuellement. « Épreuve de la rue » Mais, souligne Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, « la rue algérienne est devenue le nouvel acteur dans la vie politique algérienne » et « on ne connaît pas grand-chose des intentions de l’armée con- cernant la gestion de l’après Bouteflika ». Hier, la presse algérienne elle aussi s’interrogeait sur le rôle qu’entend jouer l’armée, qui est historiquement un ac- teur clé du régime, surtout en période de crise. Si les manifestations conti- nuent, « l’institution militaire va- t-elle peser de tout son poids pour imposer le strict respect de la Constitution (...) ou alors pous- ser vers une autre issue politi- que consensuelle, mais qui sera forcément anticonstitution- nelle ? », s’interroge le quoti- dien francophone Le Soir d’Algérie. « Transition, quel mode d’emploi ? » se demande El Watan en une, avec un dessin montrant le général Gaïd Salah, sifflet à la bouche, dirigeant les manifestants vers un chemin intitulé « Ordre constitution- nel ». Question centrale : que fera alors l’armée si les mani- festations massives continuent ? « Les craintes sont énormes d’un face-à-face entre la rue et l’ins- titution militaire », estime le chercheur Hasni Abidi. F.V. avec AFP Après Bouteflika, les Algériens continuent le ménage vendredi 5 avril 2019 / La Marseillaise 3 démocratie s’élève » Bianka Le Merlus : « J’aime ce pays que j’ai connu lorsque j’avais 20 ans, j’y ai rencontré de belles personnes et je les ai gardées pour amis.Ainsi, depuis plus de 45 ans je suis et soutien la vie des gens que j’aime là-bas » Marion Dépécher : « étudiante en reconversion en psychomotricité, j’ai auparavant travaillé dans le secteur culturel et humanitaire. Mon premier voyage a été l’Algérie lorsque j’avais 6 ans et il a orienté mon parcours de vie. J’habite Marseille, j’ai travaillé à Noailles. Je souhaite que les Algériens soient libres de leur destin ». Mickaël Bregliano : « Je n’ai pas de légitimité mais ne peux que dire mon admiration ». Et aussi... Adda Bekkouche (enseignante à l’Université Paris 1), Abert Meriau (ancien appelé), Bernard Crozel, Bernard Marchois, Mylène Khelid (assistante de gestion)... ÉDITORIAL Françoise Verna La leçon du peuple algérien La vague humaine n’est pas près de refluer en Algérie. Depuis le 22 février , et l’humiliation de trop infligée par un pouvoir clanique et usurpateur de richesses - l’annonce de la candidature de l’invisible Bouteflika - l’aspiration à la démocratie et à la justice sociale s’exprime partout dans le pays. C’est une grande leçon de maturité et de sens des responsabilités uploads/Politique/ la-marseillaise-du-5-avril-2019.pdf

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