lundi 17 janvier 2022 Histoire des institutions INTRODUCTION : L’HÉRITAGE ROMAI

lundi 17 janvier 2022 Histoire des institutions INTRODUCTION : L’HÉRITAGE ROMAIN ET CHRÉTIEN I. L’héritage de Rome Les romains ont fait la conquête d’un très vaste territoire qui porte sur toutes les rives (nord et sud) de la Méditerranée. Ils ont en particulier fait la conquête de la Gaule en deux temps. D’abord, la Gaule narbonnaise. Cette première phase concerne le Roussillon actuel, la Provence, et remote toute la vallée du Rhône jusqu’à Lyon. Cette conquête est achevée en -121. La conquête du sud étant très ancienne, la population gallo-romaine sera toujours plus nombreuse dans le sud que dans le nord. Il y aura toujours dans le midi de la France une culture romaine jamais totalement oubliée. Lorsque le droit romain sera redécouvert à Bologne en Italie, à la fin du XIè, il deviendra peu à peu le droit du midi. La conquête du Nord de la Gaule se fait entre 58 et 51 avant notre ère, du fait de Jules César qui mène et remporte la guerre des Gaules. la Gaule du nord est appelée la Gaule chevelue. La conquête du Nord va durer jusqu’en 476, où le dernier empereur romain, Romulus (dont le surnom qui marque le déclin est Romulus Augustulus, lit. petit Auguste) est renversé par un chef barbare, ce qui marque la fin de l’empire romain d’occident. De son coté, l’empire romain d’orient va s’éteindre seulement en 1453 lorsque les perses font la conquête de Constantinople. La chute de Rome en 476 ne marque pas pour autant la fin de l’influence romaine. Pendant des siècles, l’histoire de Rome va fournir des modèles politiques qui vont être peu à peu oubliés. Les intellectuels du Moyen-Âge, de moins en moins nombreux vont tout de même en conserver le souvenirs. Rome va ainsi transmettre à l’occident médiéval deux grands modèles de gouvernements : le modèle de la République et celui de l’Empire. Res publica = lit. “la chose publique”. La République romaine débute en -509 et s’étend jusqu’en -27. Elle a été analysée par un historien grec : Polybe, au IIè avant notre ère. Il va identifier dans cette République romaine un mélange équilibré des trois systèmes politiques. Elle rassemble trois éléments : - Un élément monarchique (avec des magistrats) - Un élément aristocratique (conseil gardien de la Rép. romaine = Sénat + comice = ass. pop. qui vote la loi). Ce modèle sera notamment repris par le roi de France pour bâtir plusieurs institutions à ses cotés et augmenter son pouvoir. - Un élément démocratique 1 lundi 17 janvier 2022 L’Empire débute en -27 et va connaitre une première phase : le Haut Empire (ou Dominat) puis le Bas Empire (Principat ou Empire romain tardif) à partir de 284, une phase de déclin. Il est fondé par Octave, fils adoptif de Jules César. Il va ainsi devenir le premier empereur de Rome, et le Sénat lui confère des pouvoirs exceptionnels qu’aucun individu n’avait détenu jusque là. C’est la réunion entre les mêmes mains de ces pouvoirs exceptionnels qui fonde le passage à l’Empire. En devenant empereur, il change de nom et se fait appeler Augustus (titre que porteront tous les empereurs après lui). Il réunit entre ses mains trois pouvoirs : - Le pouvoir des magistrats romains (celui du roi avant la Rép.) : l’imperium, pouvoir datant de la royauté romaine, qui a été celui du roi puis a été passé aux magistrats, qui revient donc à Auguste (nouvel empereur). Il s’agit d’un pouvoir de commandement, complet, à la fois civil et militaire. Il est également souverain, c’est à dire sans partage qui s’exerce en dernier ressort. Personne ne se prononce au dessus de l’Empereur. Il s’agit ici d’un imperium pro-consulaire, cette fois sans limite de temps ni d’espace pour l’empereur. - La tribunicia potestas : la puissance tribunitienne (tribuns = n’ont pas le pouvoir de gouverner mais dans la Rép. romaine ont le pouvoir de s’opposer aux autres magistrats, paralyser l’imperium des magistrats pour défendre un citoyen qui s’estime finalement puni à tort). - L’auctoritas : il était détenu par le Sénat sous la République (Sénat tout entier, pas un pouvoir individuel). C’est la première fois dans l’histoire de Rome qu’un seul individu détient ce pouvoir. Il est très général et permet d’augmenter la valeur des autres actes. L’empereur va pouvoir accorder une valeur supérieure à tous les actes qu’il veut. Ce pouvoir est si important que c’est lui qui donne son nom au nouvel empereur = Augustus = celui qui déteint l’auctoritas. C’est un pouvoir supérieur, que revendiqueront le Pape et le successeur de l’empereur romain. II. L’héritage de l’Église Religion monothéiste fondée au début de notre ère suite au prêche de Jésus en Palestine. Il reçoit l’onction. Ce baptême lui donne son nom, celui qui reçoit l’onction en grec se dit “Christos”. Le terme de religion catholique est emprunt aux grecs : catholicos lit. “universel”. C’est une religion qui appelle à la conversion de tous les non catholiques. Cette religion n’adore qu’un seul dieu, c’est ainsi la deuxième grande religion monothéiste qui apparait après le judaïsme et avant l’islam qui apparait en 622, année de l’exil de Mahomet à Médine). Le Christ appelle à la multiplication des conversions, si bien que le christianisme va vite poser un problème à l’Empire romain car les romains sont, à l’inverse, polythéistes. C’est toute la société romaine qui repose sur ce polythéisme. Or, les chrétiens refusent de se livrer aux nombreux cultes de Rome, et refusent même certaines professions (comme celle de juge ou de soldat) car elles obligent à prêter serment à l’empereur. Les chrétiens vivent donc à l’écart des citoyens romains et sont accusés de nuire à la cohérence de l’Empire. 2 lundi 17 janvier 2022 En outre, à la différence du judaïsme, le christianisme est une religion qui fait preuve de prosélytisme (qui appelle à sa diffusion), raison pour lequel il est toléré et que le christianisme est interdit. Les chrétiens font l’objet de persécutions notamment au IIIè (Bas Empire, guerre pour défendre les frontières) lorsqu’ils refusent d’entrer dans l’armée romaine. Le christianisme va quand même réaliser des progrès et les empereurs finiront par se convertir. L’empereur Constantin se convertit en 312, et l’année suivante en 313 dans l’Édit de Milan, il autorise le christianisme = religio licita. En 380, Édit de Thessalonique, le christianisme est reconnu comme seule religion autorisée dans l’Empire. Constantin s’est converti après avoir été initié par sa mère. Son père adore quant à lui un dieu populaire dans l’empire romain : le sol invictus (lit. soleil invaincu). L’Église catholique s’est inspirée de ce culte, a repris certains de ses symboles et en a changé la signification dans une sorte de syncrétisme, de mélange des croyances. Le symbole qui apparait à Constantin dans son rêve est un symbole solaire. le jour retenu par le christianisme pour célébrer dieu, le dimanche, en anglais “sunday”, en allemand “sonntag”. Rejoint fête du sol invictus célébré lors du solstice d’hiver (21 déc. rallongement des jours). Jour choisi pour situer la naissance du Christ. Les symboles de l’Église sont déjà extrêmement populaire dans l’Empire romain = explique le succès de cette foi nouvelle. Au coeur du message de l’Église = séparation nette entre le monde terrestre qui relève de l’empereur romain et la vie éternelle relève du domaine de l’Église (temporel : vie des hommes, qui s’inscrit dans le temps =/= spirituel). Elle rappelle deux phrases des évangiles : évangile selon Jean, Jésus qui répond à un gouverneur romain qui l’accuse de vouloir prendre le pouvoir « mon royaume n’est pas de ce monde ». Évangile selon Matthieu : Jésus se trouve avec des chrétiens qui lui demandent s’ils doivent payer l’impôt à l’empereur. Il leur demande alors qu’on lui apporte les pièces de monnaie mises de cotés pur le paiement de l’impôt. Il saisit une pièce et montre l’effigie de l’empereur gravée. Il porte alors le titre de “César”. Jésus aurait prononcé « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Cette phrase signifie que les chrétiens doivent obéir au pouvoir de l’Empereur. Séparation entre l’obéissance politique qu’ils doivent, et leur foi qui doit les conduire à la vie éternelle. Malgré cette séparation théorique, d’autres vont affirmer que tout pouvoir politique a une origine divine. L’Empereur romain va notamment l’affirmer quand il se convertit au christianisme. Cette idée de l’origine divine des pouvoirs se trouve aussi dans la Bible. Jésus a été arrêté par Pilates (gouverneur de la province de Judée) qui l’interroge. Jésus refuse de lui répondre. Pilates lui dit alors « tu ne me parles pas, ne sais-tu pas que j’ai la potestas de te crucifier » Jésus lui répond : « tu n’aurais aucune potestas contre moi si cela ne t’avait été donné d’en haut ». Potestas = puissance, pouvoir des magistrats romain. Auctoritas = pouvoir donné d’en haut. L’empereur romain lui-même va reprendre cet argument de l’origine divine de son pouvoir. Dès Constantin, l’empereur romain va se présenter en tant qu’empereur chrétien comme uploads/Politique/ histoire-des-institutions 1 .pdf

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