CHAP III. Les Politiques Economiques Les politiques économiques regroupent l’en

CHAP III. Les Politiques Economiques Les politiques économiques regroupent l’ensemble des moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour atteindre d’une part des objectifs lie à la conjoncture et, d’autre part, des objectifs touchant aux structures de l’économie. De plus en plus, les politiques économiques doivent être coordonnées au niveau international, en particulier pour les États membres de l’Union européenne. La notion de politique économique 1. Définition de la politique économique Le fonctionnement normal du marché ne permet pas toujours d’aboutir à une situation d’équilibre satisfaisante. Cette limite à la régulation par le marché justifie la mise en œuvre d’une politique économique par l’État. La politique économique désigne l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour atteindre les grands équilibres économiques, pour modifier l’affectation des ressources et pour redistribuer le revenu national. 2. Le schéma des politiques économiques 3- Les objectifs de la politique économique a) La croissance du PIB La croissance du PIB est l’objectif principal de la politique économique. L’État cherche à promouvoir une croissance économique forte et durable qui contribue au bien-être de la population et au plein-emploi. b) Le plein-emploi Le rôle de l’État est de favoriser la création d’emplois directement ou indirectement pour atteindre le plein-emploi. En situation de plein-emploi, le chômage est à niveau minimal incompressible qui correspond à la durée entre la fin d‘un travail et le début d’un nouveau. c) La stabilité des prix L’État cherche à garantir le pouvoir d’achat des agents économiques en luttant contre l’inflation. Il recherche la stabilité des prix car toute augmentation importante des prix constitue une source de déséquilibre qui compromet la croissance. d) L’équilibre des échanges extérieurs L’équilibre des échanges extérieurs signifie que les exportations permettent de couvrir les importations. Il est mesuré par le solde de la balance commerciale. Une balance déficitaire correspond à une croissance économique déséquilibrée qui se traduit par une augmentation des importations au détriment de la production nationale. e) La finalité sociale de la politique économique La politique économique a également une finalité sociale avec la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, contre l’inégalité hommes-femmes au travail, contre les discriminations à l’embauche. Les instruments des politiques économiques 1. Les composantes de la politique économique La politique économique se compose d’une dimension conjoncturelle et d’une dimension structurelle. a) La politique conjoncturelle La conjoncture correspond au bulletin de santé au jour le jour de l’économie. La politique économique conjoncturelle vise à corriger les déséquilibres macroéconomiques qui apparaissent à court tenue. Elle se compose de deux domaines d‘action principaux : la politique budgétaire et la politique monétaire. La politique de l’emploi peut être considérée comme une troisième composante pour toutes les actions sur le marché du travail menées à court terme. b) La politique structurelle La politique économique structurelle est une politique sur le long terme visant à modifier durablement la structure de l’économie (la politique industrielle, le fonctionnement de la concurrence, etc.). Elle peut avoir comme conséquence de modifier les institutions et les comportements des agents économiques. c) La distinction entre les deux politiques La distinction entre politique conjoncturelle et politique structurelle est souvent floue car les deux sont liées. Une politique systématiquement conjoncturelle a des conséquences structurelles et une politique structurelle impose souvent des mesures conjoncturelles. La création de contrats précaires pour faire baisser les statistiques du chômage a conduit a une modification structurelle du marché du travail sur le long terme. 2. Les instruments de la politique conjoncturelle a) La politique budgétaire La politique budgétaire consiste à utiliser certains instruments budgétaires (dépenses publiques, endettement public, prélèvements fiscaux) pour influer sur la conjoncture économique. Elle peut être utilisée dans deux situations opposées. En période de ralentissement de la croissance ou de crise, elle va servir à soutenir l’activité économique. On parle de politique de relance budgétaire. Au contraire, dans les phases de forte croissance, pendant lesquelles la surchauffe de l’activité économique peut provoquer de l’inflation (hausse des prix) ou des déficits extérieurs importants (déséquilibre des échanges avec le reste du monde), elle permet de freiner l’activité en réduisant la demande des agents économiques. On parle de politique de rigueur (ou austérité) budgétaire. En cas de ralentissement de l’activité économique, les dépenses publiques (indemnités chômage, certaines prestations sociales, etc.) tendent à augmenter spontanément, alors que les recettes perçues par l’État diminuent. Mais ce transfert de revenus de l’État qui s’opère au profit des ménages et des entreprises permet de compenser mécaniquement les effets négatifs du ralentissement économique comme la baisse des dépenses des agents économiques. Ces derniers perçoivent en effet des revenus supplémentaires dont une partie viendra alimenter la consommation et l’investissement et stimulera la création d’emplois. Les recettes et les dépenses jouent ainsi le rôle de stabilisateurs automatiques du cycle économique. Le déficit budgétaire permet ainsi de stimuler l’activité économique à court terme en favorisant une augmentation de la demande des agents économiques qui disposent de davantage de ressources monétaires pour la consommation ou l’investissement. Cependant, dans un contexte d’ouverture croissante des économies, une politique de relance budgétaire risque de favoriser les entreprises étrangères au détriment des entreprises nationales. Le soutien de la demande se traduit alors par une augmentation des biens et services importés et un déséquilibre de la balance commerciale. Si le déficit budgétaire est financé par un recours à la création monétaire, il peut provoquer de l’inflation. Une autre limite de la politique budgétaire qui est liée au financement du déficit budgétaire concerne l’augmentation de la dette publique. Une dette importante implique en effet le versement d’intérêts considérables. b) La politique monétaire La politique monétaire* est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation). La banque centrale* joue le rôle de "banque des banques" : Lorsque celles-ci ne sont pas parvenues à se refinancer, soit auprès du marché monétaire, soit auprès d'autres banques, elles possèdent la possibilité de se refinancer auprès de la banque centrale. La banque centrale est alors qualifiée de banque préteur en dernier ressort. La banque centrale influence le taux d'intérêt des crédits accordés par les banques en modulant ses taux directeurs*, c'est-à-dire les taux auxquels empruntent les banques. Ce sont les décisions concernant le niveau de ces taux directeurs qui détermine la politique monétaire* menée par le pays. Le rôle de la politique monétaire est de veiller à la stabilité monétaire et financière. Ce qui consiste à fournir les liquidités nécessaires à la croissance de l’économie tout en garantissant la stabilité de la monnaie. L’augmentation de la quantité de monnaie disponible dans l’économie ne doit être ni trop faible (le risque est de limiter l’activité économique, si les moyens de paiement en circulation sont insuffisants), ni trop rapide par rapport à la croissance de la production (le risque est de provoquer une hausse des prix, inflation, si le pouvoir d’achat à la disposition des agents est supérieur à l’offre de biens et services disponibles). La politique monétaire peut être expansive (hausse de la monnaie en circulation par l’augmentation des crédits accordés par les banques => création monétaire) ou restrictive (contrôle de la monnaie en circulation en freinant les crédit accordés) selon les objectifs que se donne les directeurs de la banque centrale en lien avec le gouvernement. 2 écoles économiques s’opposent sur les effets de la politique monétaire expansive sur la croissance et l’emploi : les monétaristes défendent un contrôle de la monnaie en circulation pour maîtriser l’inflation (politique monétaire restrictive) ; les keynésiens prônent un soutien à la demande par le crédit pour soutenir la croissance et l’emploi. C. Le policy mix Le policy mix : coordonner la politique monétaire unique et les politiques budgétaires nationales Le policy mix, ou politique économique mixte en français, représente les combinaisons qu'un Etat peut former avec sa politique budgétaire et sa politique monétaire en fonction des objectifs économiques du pays mais parfois aussi en fonction des obligations liées à l'appartenance à une union comme l'UE. Le policy mix peut correspondre à des stratégies croisées comme de la relance budgétaire croisée avec de la rigueur monétaire, de sorte à limiter les effets inflationnistes . C’est cette politique qui a prévalu entre 2010 et 2019 comme réponse à la crise des déficits publics en Europe après la crise de 2008 3. Les instruments de la politique structurelle La politique structurelle porte sur des domaines traditionnels tels que :  L’industrie.  L’aménagement du territoire.  Le soutien à l’innovation. Elle intègre aussi toutes les actions en faveur du développement durable. Elle s’appuie sur des moyens juridiques (exemple : normes) et financiers (exemples : subventions, allégements fiscaux). 4. Les outils de contrôle des politiques économiques Des indicateurs permettent de contrôler que la politique économique atteint ses objectifs. L’interaction des politiques économiques 1. Les contraintes internationales La mondialisation des échanges a conduit à une ouverture des économies et par voie de conséquence à la transmission d’un pays à l’autre des effets des politiques internes. Chaque État ne peut donc mener une politique économique indépendamment, sans se soucier de son efficacité au regard des actions engagées uploads/Politique/ les-politiques-economiques.pdf

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