Science politique Origine objet et méthode de la science politique Section 1 :

Science politique Origine objet et méthode de la science politique Section 1 : Les origines de la science politique On peut distinguer en premier lieu le savoir politique et la science politique. Si l'on souhaite recenser les auteurs qui ont apporté une contribution à l'analyse politique il faut citer Aristote, Monresquieu... L'ensemble de ces auteurs ont apporté une connaissance spécifique des pratiques politiques. « Mais si l'on prend comme critère de repérage l'émergence d'institutions de discussion et de transmission d'une science politique et des travaux de science politique qui tendent à se conformer aux critères modernes de la science alors il faut attendre la fin du 19ème pour voir apparaître une série d'évolutions décisives dans les pays occidentaux et le milieu du 20ème pour assister à une véritable professionnalisation de la discipline » Favre. La science politique est certainement une des dernières sciences sociales à accéder à l'autonomie scientifique. On peut évoquer pour expliquer cela la sensibilité de son domaine d'investigation. Cette autonomie ne doit pas être considérée comme un acquis mais comme un enjeu, comme un objectif susceptible d'être remis en cause. Cette remise en cause peut être faite de façon directe et de façon indirecte ce qui montre la difficulté à donner des critère relatifs d'autonomie, d'indépendance. Elle peut être remise en cause par le développement des activités de conseil en communication politique qui ont été très tôt investies par des chercheurs spécialisés dans la réalisation des sondages. On voit surgir des carrières hybrides à la fois savantes et militantes. La discipline réserve souvent à cette activité de conseil en communication le terme de politologue en opposition au politiste plus soucieux de scientificité. Il s'agit ici de politistes qui se transforment en politologues. La remise en cause de cette autonomie faite de façon indirecte notamment par les usages politiques non contrôlés, notamment par les usages politiques qui peuvent être faits des travaux de science politique. L'internationaliste Hans Morgenthau a fondé la théorie réaliste, il dit que les relations internationales se trouvent dans un état d'anarchie donc les états se livrent à des politiques de puissance qui reposent sur la volonté de maximiser leur intérêt national. Le système international ne peut se stabiliser qu'avec un équilibre des puissances. C'est une des théories utilisées par le gouvernement américain pour justifier l'intervention au Viet-Nam or l'auteur a toujours critiqué l'utilisation floue de la notion d'intérêt américain faite par Johnson. Pour Morgenthau le Viet-Nam ne constituait pas un enjeu majeur. Les thèmes de recherche de la science politique et les enjeux qu'ils soulèvent accroissent les difficultés de parvenir à une relative autonomie scientifique comme l'illustre le lien historique qui l'unit au champ politique et au champ administratif. Paragraphe 1 : L'émergence des sciences sociales L'enjeu de la création des sciences sociale c'est l'émergence d'une « troisième culture » entre la culture scientifique et la culture littéraire. Cette émergence passe par trois phases essentielles. A. Les premières théories sociales L'enjeu de ces premières théories sociales était de se forger un espace de réflexion entre la théologie et la théorie juridique. Les théoriciens sociaux considéraient que les réflexions sur l'église et l'État occultaient la diversité et la complexité des rapports sociaux. Ces auteurs abordent des questions qui sont fondamentalement politiques. Ces auteurs n'utilisent pas encore le terme de société qui se stabilisera à la période suivante. Ils ont pour autre objectif de procéder à une unification des savoirs mais également à se réhabiliter en reléguant les considérations purement formelles ou esthétiques. L'un des points extrêmement important est que ces réflexions et ces travaux prennent forme dans la majorité des cas sur la base de voyages hors du royaume français. L'un des exemple les plus célèbre est celui de Voltaire qui va découvrir les travaux de l'école empirique anglo-saxone. Il va rentrer en France convaincu de la nécessité de procéder à une unification des savoirs et au développement de l'étude empirique, de l'apprentissage qui doit être confié non pas à des écrivains mais à ce qu'il appelle des philosophes. L'apport de Voltaire est décisif précisément parce qu'il essaie de créer une forme de position intermédiaire entre la recherche de l'esprit et de l'érudition. Les premières théories sociales vont également s'appuyer sur la philosophie morale dont les plus illustres représentants sont Pascal, Montaigne... qui dans leurs ouvrages prenaient pour objet les styles de vie ou les arts de vivre. Ce terme de philosophie morale est à prendre dans le sens d'étude de mœurs qui reposaient sur un certain nombre de questions sur les agissements des individus. Les théoriciens sociaux reprennent cet héritage en tentant de répondre à deux questions essentielles. Comment une société a-t-elle pu se développer alors que les individus suivent leurs propres intérêts individuels ? Ni sujets d'un souverain, ni pêcheur en quête de salut, les hommes sont mus par des comportements raisonnables par un amour propre éclairé. Deux auteurs vont approfondir ces acquis, Montesquieu et Rousseau. Les deux ouvrages fondamentaux de Montesquieu sont les Lettres Persanes et L'esprit des lois. Cet ouvrage est intéressant par son objet, le sujet de cet ouvrage est immense, puisqu'il embrasse toutes les institutions qui sont reçues parmi les hommes. Cet ouvrage repose sur une étude empirique fondée sur la comparaison. Il est intéressant par son enjeu qui est de dévoiler l'esprit des lois. Montesquieu réalise une synthèse entre les théories juridiques et les premières théories sociales. Rousseau dans le Contrat social dit que les hommes se sont engagés pour vivre plus libres et plus heureux dans la réalisation d'un pacte social par lequel ils s'engagent non pas à obéir à un souverain mais à se conformer à la volonté générale. L'une des avancées majeures opérées par Rousseau est l'idée que « la société diffère des individus qui la compose comme une combinaison chimique diffère de ses éléments pris isolément », il faut selon lui étudier la société par les hommes et les hommes par la société. Les théories sociales visent à dépasser les approches juridique et théologique sans véritablement constituer une science empirique. L'approche empirique relève encore de la simple distraction. Dans d'autres pays les avancées en matière de sciences empiriques sont beaucoup plus rapides et certains philosophes se donnent pour but de tenter d'appliquer la méthode du raisonnement expérimental à des questions morales. B. La mathématisation des sciences sociales Elle est alimentée par la révolution française qui charrie un véritable engouement pour l'activé scientifique. Un certain nombre d'auteurs comme Condorcet souhaitent procéder à la mathématisation des sciences sociales, terme qui tend à se stabiliser dés le débuts des années 1790. L'auteur qui ira le plus loin en cette voie c'est Conte. Les travaux de Conte ont un influence considérable. Il apparaît au début de ses recherche admiratif des travaux de Montesquieu mais s'il souligne la qualité descriptive des recherches de Montesquieu il lui reproche de ne pas avoir suffisamment insister sur la notion de loi à tel point que selon Conte on ne peut découvrir aucun ordre véritable dans la masse des faits accumulés par Montesquieu. On peut dire que dans ses différents travaux il va accorder une position centrale à la théorie au risque d'un oubli de la recherche empirique. Pour Conte la science sociale doit se donner pour objectif de découvrir des lois susceptibles de transformer la société. Selon Conte l'esprit humain est parvenu à fonder la physique céleste, la physique terrestre, il lui reste à découvrir les lois de la physique sociale. De ces réflexions nait la théorie des trois états, théologique , métaphysique et positif. La science sociale se voit dotée d'un objectif de régénération morale de la société. « il s'agit d'élever la politique au rang des sciences de l'observation. » C. La fondation des sciences sociales Durkheim procède dans ses premiers travaux à une critique de la sociologie de Conte qui est au final plus une philosophie assez indifférente aux faits de détail et à la recherche spécialisée. L'une des contributions majeure de Durkheim à la sociologie est son rôle de chef d'école et de la croyance de la commutativité du savoir en sciences sociales. La sociologie ne peut progresser que par un effort collectif, c'est dans ce but qu'il créé une revue L'année sociologique. Le rôle de Durkheim dans l'émergence des sciences sociales est au moins triple. Durkeim est le fondateur de la méthode de recherche en sciences sociales. Il a contribué à définir l'objet des sciences sociales. Il a lui-même réalisé des recherches fondatrices qui lui ont permis de mettre à l'épreuve les méthodes, notamment celle des variations concomitantes dans Le suicide. Pour Durkheim un fait social peut être définit comme toute manière de faire, fixée ou non susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure tout en ayant une existence propre indépendante de ses manifestations individuelles. Pour lui la sociologie c'est la science des institutions. On reconnaît une institution à son degré de généralité et à sa force contraignante. Durkheim vise à conférer à la sociologie une véritable rigueur scientifique, il s'agit pour lui d'essayer d'établir une méthode empirique sans sombrer dans le positivisme de Conte. La sociologie uploads/Politique/ science-politique.pdf

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