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Publicité QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6588 MARDI 15 AVRIL 2014 - ALGÉRIE 15 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER SÉCURITÉ DU VOTE, TRANSITION POLITIQUE ET TERRORISME Présidentielle : les trois messages de l'ANPP .3 Mokhtar Belmokhtar réfugié en LibyeP .11 PLUSIEURS SOURCES SÉCURITAIRES LE CONFIRMENT RETOUR SUR LA CAMPAGNE ÉLECTORALE "L'écriture en Algérie est tributaire de l'Histoire" P .15 FAOUZIA BENDJELID, UNIVERSITAIRE, CHERCHEUR ET AUTEUR DU “ROMAN ALGÉRIEN DE LANGUE FRANÇAISE” Morose, laborieuse et tendue P .7 /8/9/10 "Il n'y aura pas de second tour"P .2 CHAFIK MESBAH AU FORUM DE "LIBERTÉ" Seule la 28e journée se jouera un mardi P .19 "LIBERTÉ" DÉVOILE LE PROGRAMME RESTANT DE LA LIGUE 1 F.1083 Louiza/Liberté Yahia/Liberté A u lendemain de la campagne élec- torale pour le scrutin du 17 avril, le Forum de Liberté a reçu le po- litologue Mohamed-Chafik Mes- bah (MCM) pour tenter de démê- ler l’écheveau de cette phase mou- vementée qui vient de culminer avec les accusa- tions jugées “incompréhensibles” du Président- sortant à l’encontre de son principal ri- val, Ali Benflis. In- terrogé précisé- ment sur ces plaintes “inattendues” de Bouteflika auprès no- tamment du ministre espagnol des Affaires étrangères, MCM estime que “c’est la première fois depuis l’Indépendance de l’Algérie que des enjeux internes sont abordés ainsi ouvertement avec un protagoniste politique étranger”. Du jamais vu d’autant que l’interlocuteur en ques- tion était d’un rang inférieur. Ce qui pose éga- lement une entorse protocolaire. Une de plus ! Pour l’orateur qui vient d’accorder récemment une interview fleuve à Liberté, où il abordait déjà cet aspect de la diplomatie sous Bouteflika, désespère de constater que l’appareil diploma- tique n’est plus mobilisé pour les intérêts supé- rieurs de la nation, mais pour ceux d’une person- ne. “Je sais, d’après mes sources, que le chef de la diplomatie espagnole n’a pas pris position au su- jet de cette élection. D’ailleurs, il n’a pas dit un seul mot en ce sens. Il ne faut pas jeter la pierre au gou- vernement espagnol.” Et quid de la récente visi- te de John Kerry ? MCM regrette à ce sujet “cet- te bourde malheureuse digne de la Corée du Nord qui a fait dire au secrétaire d’État US ce qu’il n’a pas dit”, en référence à la dépêche de l’agence de presse officielle APS qui s’était précipitée pour an- noncer “la bénédiction américaine”. “Je crois que les Américains sont plus perspicaces dans cet- te affaire que les Européens car ils doivent savoir que nous sommes face à une parodie de diploma- tie aussi bien pour eux que pour l’Algérie.” Ques- tionné, en outre, sur la position française au su- jet de ce scrutin très controversé, MCM semble encore sous l’emprise de l’histoire récente de notre pays. “Comme tous les Algériens, j’ai un res- sentiment pour la France coloniale. Et quand je perçois un comportement qui me renvoie à cette période, je suis révolté. Quand je vois le président Hollande se moquer de nous en prenant par la main le président algérien pour, affirmait-il, fai- re l’histoire, je me dis qu’il prend notre chef de l'É- tat pour l'empereur Bokassa ! Et je suis révolté. Quand je vois dans quelles conditions le partena- riat avec Renault a été engagé, je suis révolté. Pour- tant, l’Algérie est la profondeur stratégique pour la France et à tous égards !” martèle MCM qui ne comprend pas que l’ancienne puissance colonia- le puisse entretenir des relations exclusivement avec le gouvernement en faisant l’impasse sur les aspirations du peuple algérien et cela “à seulement deux heures de vol”. “Travaillent-ils contre leurs intérêts ? Jamais De Gaulle, ennemi implacable de l'Algérie révolutionnaire s'il en fut, n’aurait accep- té que des lobbies d’affaires et des hiérarchies mi- litaires monopolisent la relation avec l'Algérie.” Bouteflika sera réélu Très écouté, l’ancien colonel du DRS a été solli- cité ensuite pour donner son pronostic au sujet du vainqueur du prochain scrutin. “Je ne suis pas dans le secret des dieux, je ne suis qu’un observa- teur parmi d’autres”, précise-t-il modestement avant de se montrer plutôt catégorique. Ju- geons-en. “Les dés sont jetés. Bouteflika sera ré- élu !” prédit-il. Mieux encore, MCM croit savoir qu’il n’y aura même pas de deuxième tour. “C’est une perspective à écarter. Il ne faut pas s’at- tendre que Bouteflika s’engage dans un deuxième tour. Les résultats sont déjà décidés quel que soit le prix à payer, quitte à affronter la population… Même la donne internationale est renvoyée au re- but.” S’agissant du taux de participation attendu, le politologue estime que, dans tous les cas de fi- gure, il y aura, à peine, 10% de votants. Il en veut pour preuve les échos qui nous parviennent du vote de notre communauté à l’étranger. “Bien sûr que les chiffres que nous aurons à l’issue du scru- tin seront tout autres.” MCM ne comprend sur- tout pas que “le phénomène psychologique de l’abs- tention” soit regardé par les pouvoirs publics avec autant de “mépris”. Et pourtant, cette situation s’est considérablement aggravée avec la venue de Bouteflika. “Toutes les élections tenues sous son règne n’ont jamais dépassé les 20% de participa- tion.” Pour lui, cette désaffection du peuple ne peut qu’exprimer une prise de distance vis-à-vis de l’actuel “mode de gouvernance”. Et Benflis, pré- senté dans l’affaire, comme un adversaire prin- cipal ? Sa candidature s’apparente-t-elle à une “fanfaronnade” ? “Benflis est un ami personnel. J’étais au début contre sa candidature incongrue. Mais je dois dire qu’il a mené une bonne campagne électorale et démontré sa capacité à rassembler.” Pour MCM, l’ancien chef de gouvernement a, as- surément, engrangé des points. Bien que l’élec- tion soit fermée à double tour, pour lui, il a su, grâce aux thèmes qu’il a développés, se position- ner éventuellement en “rassembleur” de l’oppo- sition après le 17 avril. “Benflis propose réellement un projet national digne d’intérêt”. En revanche, MCM semble difficilement se remettre de l’indi- gence du discours chez les partisans de Boutefli- ka qui, selon lui, ne font que recourir “aux ins- tincts grégaires” de la population. “C’est d’un ni- veau lamentable, exécrable. Cela me fait mal pour l’élite de notre pays. Leurs meetings ont toujours tourné au vinaigre avec une difficulté certaine à mobiliser la population. C’est en tout cas un pre- mier indicateur que la société algérienne est en éveil et qu’elle est capable de réagir”, conclut-il, opti- miste. Il faut dire que MCM ne veut pas accabler, outre mesure, le peuple algérien réduit, pour les sou- tiens de Bouteflika, à d’innombrables “tubes di- gestifs”. “Boumediene était peut-être un autocra- te, mais il était plus perspicace dans le choix de ses collaborateurs, sur le plan politique et technique. Aujourd’hui, l’écart est effarant. Bou- teflika a voulu des gens dociles autour de lui, le voilà payé en retour.” L’ancien colonel du DRS affirme bien connaître l’un des animateurs de la campagne du Président-candidat, Ahmed Ouya- hia, rappelé aux affaires. “Je n’ai aucune animo- sité personnelle vis-à-vis de Ouyahia. D’ailleurs, ce serait lui faire trop d’honneur. Je l’ai connu et je l’ai vu à l’œuvre. Je ne lui recon- nais pas le niveau requis pour débattre avec moi. Je conteste, cependant, son choix pour des cri- tères de morale et d’éthique. Il est capable de se plier devant n’importe quel chef du moment. Je ne voudrais pas que le pays tombe entre ses mains. Je ne crois pas que Bouteflika soit crédule à ce point. Le Président reste un excellent tacticien. Il sait qu’ Ouyahia se retournera contre lui comme il s’est toujours retourné contre ceux qu’ils l’ont mené aux avant-postes de responsabilité.” Inter- rogé, par ailleurs, par le journaliste d’un média, désormais connu, pour son alignement au 4e mandat quant aux appels de Benflis à manifes- ter en cas de fraude prouvée, MCM prendra, d’emblée, la défense de l’ancien chef de gouver- nement. “C’est un homme pacifique qui n’a jamais prôné la violence. Il a seulement dit qu’il allait bien observer le scrutin. Et puis des contestations de ré- sultats de vote suivies de manifestations pacifiques arrivent tous les jours dans le monde.” Présent dans la salle, le professeur en cardiolo- gie, l’ex-colonel Mohamed-Salah Bouraoui, qui a longtemps été directeur de l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, a pris la parole en se présentant, sans ambages, comme le père d’Amira Bouraoui, figure de proue du mouvement Barakat. “Je ne suis pas un homme politique. Ma fille non plus. Je suis un citoyen ordinaire, je regarde et j’ai mal. J’ai été calomnié, ma fille et moi, par une chaîne de télévision algérienne de droit suisse. Je les at- taquerai en justice.” Pour sa part, l’invité de Liberté a tenu à saluer l’égérie de Barakat. “C’est une fille courageuse qui a beaucoup de cran. Cela n’est pas évident de fai- re ce qu’elle fait quand on a été élevé dans un mi- lieu militaire.” MCM n’a pas manqué de dénon- cer “les propos obscènes” tenus à uploads/Politique/ liberte-du-15-04-2014pdf.pdf

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