Écritures du pouvoir et pouvoirs de la littérature Sylvie Triaire et Alain Vail
Écritures du pouvoir et pouvoirs de la littérature Sylvie Triaire et Alain Vaillant (dir.) DOI : 10.4000/books.pulm.193 Éditeur : Presses universitaires de la Méditerranée Année d'édition : 2001 Date de mise en ligne : 21 octobre 2014 Collection : Collection des littératures ISBN électronique : 9782367810492 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782842695002 Nombre de pages : 389 Référence électronique TRIAIRE, Sylvie (dir.) ; VAILLANT, Alain (dir.). Écritures du pouvoir et pouvoirs de la littérature. Nouvelle édition [en ligne]. Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée, 2001 (généré le 03 mai 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/pulm/193>. ISBN : 9782367810492. DOI : 10.4000/books.pulm.193. Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Presses universitaires de la Méditerranée, 2001 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 SOMMAIRE Avant-propos Alain Vaillant La littérature et l'Histoire Quand Sade récrit l’histoire de France : pouvoir de la représentation romanesque et (contre-) écriture politique dans Histoire secrète d’Isabelle de Bavière Reine de France (1813) Éric Bordas En haine de la politique Gisèle Seginger De la lumière bénie de Dieu aux feux brûlants de l'homme : la représentation du pouvoir dans les derniers romans de Victor Hugo Patricia Mines La réaction politique de Barbey d'Aurevilly à Léon Bloy : imagerie ou rhétorique du pouvoir ? Marie-Françoise Melmoux-Montaubin Les émotions du pouvoir Ramón Camats I Guardia Les pouvoirs de l'écrivain Du détachement à la révolte : philosophie et politique dans l’Essai sur les règnes de Claude et de Néron Stéphane Lojkine I. Le sage, la doctrine, le texte : figures du détachement II. De l’attachement à la révolte : dialogisme et dialectique de l’Essai III. Poétique de la révolte et imaginaire du pouvoir Joseph de Maistre, nouveau mentor du prince : le dévoilement des mystères de la science politique Jean-Louis Darcel Les œuvres de la période 1793-1803 Les œuvres de la période russe : 1808-1815 Du Pape comme utopie politique L’écrivain comme pouvoir (1778-1864) José-Luis Diaz Honoré de Balzac : prince, propriétaire, maréchal, intelligentiel Stéphane Vachon Monde Idées Prince Propriétaire Sujet Maréchal Intelligentiel 1 Pouvoir - impouvoir ou fiction et réalités juridiques Sandra Travers de Faultrier L’œuvre objet d’un droit de reproduction Le livre, objet contractuel ou domaine public Le roi est nu ou la tragique impuissance de l’écrivain face à l’éditeur au XIXe siècle Jean-Yves Mollier Le système éditorial français en 1857 Le magistère perdu ou la souffrance de l’homme de lettres Pour une histoire culturelle de la littérature Les pouvoirs de l'écriture Le pouvoir des Lumières : le tableau du citoyen Dupuis (1806) Claude Rétat « Rois inconnus ». De l’usage du secret dans le roman de Balzac Chantal Massol-Bedoin Ultima verba : pouvoir du condamné et du proscrit David Charles Écriture et fantasme du pouvoir chez Barbey d'Aurevilly : la violence et l'harmonie Pascale Auraix-Jonchière De la néantisation à la célébration du pouvoir dans l'Histoire La souveraineté de l'écriture Fiction, mythologie et fantasmatique du pouvoir Rhétorique et pouvoir au miroir du récit Corinne Saminadayar-Perrin Confrontations Sémiotique du pouvoir Dissections, disjonctions L'invention d'un autre discours La génétique littéraire Présentation Sylvie Triaire Une culture fragmentaire Peter Michaël Wetherill Un exemple d'étude microgénétique : le début du second chapitre de Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert Florence Pellegrini Qu'est-ce que la critique génétique ? État des lieux Spécificité du manuscrit moderne Constitution et analyse d'un dossier génétique Un exemple d'étude microgénétique : le début du chapitre II de Bouvard et Pécuchet de Gustave Flaubert. Établissement du dossier génétique Ouvrages et articles génétiques consacrés à Gustave Flaubert 2 Génétique, musicologie, comparatisme : quelques réflexions Marjorie Berthomier Critique génétique et poétique du sujet la leçon des variantes Christian Chelebourg 1. PERSPECTIVES SUR LA VARIANTE 2. LES LEÇONS D’« EL DESDICHADO » Critique génétique : orientation bibliographique Florence Pellegrini 3 Avant-propos Alain Vaillant 1 Si l'on néglige, un instant, les arguties conceptuelles et les débats méthodologiques, il est clair que toute la théorie littéraire est une longue réflexion – ou rêverie – sur le pouvoir de la littérature, sur ce pouvoir mystérieux des mots dont l'écrivain, par vocation artistique, aurait découvert le moyen de décupler l'efficacité. De cette vertu intemporelle du langage, le discours critique sur le Romantisme – disons sur le XIXe siècle – a en outre inventé la version historienne, qui est à l'origine de l'extraordinaire renouveau des recherches littéraires sur le XIXe siècle français, depuis près d'un demi-siècle. L'homme d'après 1789 aurait découvert l'Histoire : que l'Histoire a un pouvoir sur le réel et un sens, et qu'il lui revient de se saisir du premier pour influer sur le second. Là encore, l'auteur, parce qu'il est, plus que tout autre, libre et responsable de ses mots, aurait la mission de penser le modèle de cette historicité-là, ou, du moins, d'en élaborer l'image textuelle ; si bien que, désormais, toute poétique est, ipso facto, une politique. 2 Tout cela est bien connu. Mais, justement, il ne sera pas question, dans cette troisième livraison de Lieux littéraires/La Revue, de ces deux images, triomphales et aveuglantes, de la Littérature et de l'Histoire, mais, au contraire, de ce qu'elles ont laissé dans l'ombre – ou à contre-jour. S'il est vrai, en effet, que le XIXe siècle est sans doute destiné à réaliser, dans le long terme, les promesses de la Révolution, jamais pourtant l'Histoire n'a paru autant piétiner, revenir sur ses pas ou divaguer hors du sillon glorieux que les romantiques du début de siècle lui avaient par avance tracé. Alors que se met en place, lentement mais sûrement, l'économie du capitalisme industriel – nouveau type de pouvoir, autrement redoutable que le politique –, la France voit ainsi se succéder, à un rythme que ponctuent les violences collectives, civiles ou militaires, deux monarchies, deux empires, deux républiques, trois révolutions et un coup d'État (ou deux, si l'on compte comme tel le retour de Napoléon Ier, en 1815). Le pouvoir au XIXe siècle est ainsi polymorphe, anamorphique et tétracéphale, sans cesse partagé ou disputé par le Prince, le peuple, la foule, le financier. 3 L'idée qui a présidé au présent numéro1 est que cette instabilité, ces soubresauts de l'histoire événementielle, ont joué un rôle déterminant dans les représentations que les écrivains se font d'une part du pouvoir politique, d'autre part de leur statut, de leur 4 fonction et de leur propre pouvoir en regard du politique. À cette idée est aussi liée la conviction que, outre le problème des sources du pouvoir, des fondements de sa légitimité et de sa forme idéale, qui intéresse la théorie politique et l'utopie sociale, si fécondes au XIXe siècle, l'écrivain, parce qu'il est un spécialiste de la parole performative et donc, à sa manière discursive, un homme d'action, est d'abord fasciné par la réalité du pouvoir, par les modalités concrètes de sa conquête comme de son exercice. Au cœur de la conception énergétique de la littérature qui est celle du romantisme, se love un obscur désir de violence, qui se nourrit des coups de force de l'Histoire. * 4 Un premier ensemble d'articles s'intéresse au regard que portent les auteurs – certains auteurs, qui ont tous problématisé la violence et son rapport avec le cours des choses humaines – sur l'Histoire réelle. Éric Bordas analyse ainsi comment le marquis de Sade, avec autant de subtile malignité que de cohérence, récrit l'histoire d'Isabelle de Bavière, reine de France. Gisèle Seginger, revenant sur la question, complexe et controversée, de l'idéologie de Flaubert, montre que son apolitisme, déclaré et nourri d'une profonde méfiance à l'égard de l'Histoire, doit être sensiblement nuancé si l'on envisage la pratique de l'écrivain. Patricia Mines suggère, contre une bonne partie de la critique hugolienne, que Victor Hugo, des Misérables à Quatrevingt-treize, a teinté de couleurs beaucoup plus sombres et pessimistes son image de la violence révolutionnaire, peut-être jusqu'à la palinodie. Chez Barbey d'Aurevilly, la dénonciation de l'apocalypse révolutionnaire ne fait, elle, aucun doute ; mais, pour Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, l'essentiel est bien moins le discours réactionnaire du lecteur admiratif de Joseph de Maistre que la tentative littéraire de concevoir un nouveau lyrisme, qui tourne résolument le dos à la rhétorique terroriste des révolutionnaires. Enfin, d'un point de vue apparemment extérieur à la littérature, Ramón Camats i Guàrdia nous invite, en philosophe, à nous interroger au préalable sur les « émotions » du pouvoir, sur sa nature affective et infra- consciente qui explique, selon lui, les étonnantes affinités entre le littéraire et le politique. 5 Un deuxième volet est consacré au pouvoir de l'écrivain, à ses réalités ou à ses représentations. Par l'intermédiaire de la littérature des Lumières et de Diderot, Stéphane Lojkine revient à la figure héroïque de Sénèque, philosophe et pourtant conseiller du sanguinaire Néron : pour l'auteur de L'Essai de Claude et de Néron, il n'y aurait d'engagement possible qu'au prix d'un « détachement » préalable, qui conditionne la poétique de l'œuvre. A l'inverse, Jean-Louis Darcel entreprend de démontrer que Joseph de Maistre, bien avant et malgré le succès public de ses écrits, s'est rêvé conseiller du Prince – mentor d'un tsar auquel il ambitionnait uploads/Politique/ ecriture-du-pouvoir-et-pouvoir-de-la-litterature.pdf
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- Publié le Jul 08, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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