Dossier de presse « Ce que j’ai appris revient de droit aux gens qui payent ce
Dossier de presse « Ce que j’ai appris revient de droit aux gens qui payent ce que mettent en œuvre les élus, qui votent pour choisir un sens à l’évolution de notre société et qui, au gré des projets réalisés, voient leurs conditions de vie s’altérer ou s’améliorer (…) Je veux montrer que l’activité politique est à la portée de tous et qu’avec bon sens et travail, chacun peut exercer un mandat d’élu. » Le 31 mars 1992, à 3 heures du matin, Maurice Schumann proclama une femme écologiste inconnue, jusqu’alors professeur de sciences en collège, présidente de la Région Nord-Pas- de-Calais. La rédaction du quotidien régional titra : EST-CE BIEN RAISONNABLE ? Aujourd’hui, après un mandat de présidente de Région et deux mandats de sénatrice, Marie- Christine Blandin dévoile les coulisses des institutions et nous propose de répondre nous- mêmes à cette question. La Restitution éclaire autant qu’elle interroge les cheminements parfois tortueux de l’élaboration des décisions politiques et des lois. À la Région, les dossiers abordés plongent dans la réalité de dossiers sombres : amiante dans les lycées, chômage massif, Metaleurop… ou plus lumineux : le film Germinal, les relations Nord-Sud… On croise Mitterrand, Pasqua, les ténors socialistes et autres, Aubry, Mauroy, Delebarre, Percheron, Borloo… Au Sénat, nous entrons dans l’office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques lorsqu’il se penche sur le risque épidémique, le principe de précaution, les OGM ou les pesticides ; nous assistons aux travaux de la commission culture, éducation et communication. Conflit des intermittents, Grenelle de l’Environnement, loi sur les lanceurs d’alerte… Telle une souris (verte) en observation, nous voyons comment s’élaborent des lois et comment s’influencent les décisions dans ce récit dense, aux vives anecdotes. La Restitution - MC Blandin Dossier de presse Page sur 1 9 Parution : 24 avril 2021 448 pages Format : 22,5 x 14,5 cm EAN : 9782490513130 23 € Imprimé par CPI Firmin-Didot Préfaces : Hubert Reeves, Patrick Viveret Soutien à la publication : Photographie Jean-Luc Cornu Contacts : Marie-Christine Blandin mcbl59@orange.fr Véronique Duval : 06 64 45 63 23 editions@lanagedelourse.com L ’auteure Professeur de sciences en collège, Marie- Christine Blandin est élue à 39 ans présidente du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais en 1992. Son mandat prend fin en 1998. Sénatrice écologiste du Nord de 2001 à 2017, présidente de la commission culture de 2011 à 2014, elle est notamment l’auteure de la loi relative à la protection des lanceurs d’alerte. Elle démissionne de son mandat de sénatrice en 2017. Elle vit maintenant en Nouvelle- Aquitaine. Extraits Préfaces (…) “ La biodiversité à faire vivre partout ” c’est une devise qui conviendrait à Marie Blandin. Elle en a eu le courage politique ; cette qualité est d’autant plus remarquable que, dans notre monde, cette vertu semble s’être raréfiée... Hubert Reeves Président d’honneur de HUMANITÉ ET BIODIVERSITÉ (…) La Restitution nous plonge dans les coulisses du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, puis, plus tard, du Sénat. La description faussement naïve des mécanismes officiels et officieux de la décision politique n’empêche pas un regard lucide sur les embûches, les atermoiements et les pressions qui ont fait – et font – perdre un temps précieux, à l’heure où croissent les écarts de richesse et où se précise un bouleversement climatique et naturel sans précédent. Elle n’empêche pas non plus d’espérer, avec les expériences racontées, qu’on puisse faire de la politique autrement. La Restitution témoigne de la nécessité de donner place au citoyen, à l’habitant, à l’usager dans le pilotage des politiques publiques. (…) De quelle France notre monde, entré, selon les Nations unies dans une décennie critique, a-t-il besoin ? (…) Patrick Viveret Philosophe La Restitution - MC Blandin Dossier de presse Page sur 2 9 Photographie Jean-Luc Cornu Extrait 1 - I - En Région : Acier, Béton : remettre l’humain au centre - P . 174-175 Trains C’est en mai 1993 qu’arriva solennellement le TVG en gare de Lille Flandres. En matière d’inauguration, je l’appris très vite, ceux qui causent sont ceux qui ont payé. Mais cette fois-ci, le président Mitterrand faisant le déplacement, on me fit savoir que la Région n’aurait pas droit à l’expression : Pierre Mauroy, maire et ex-Premier ministre accueillerait, le président parlerait, le directeur national de la SNCF expliquerait. Je savais depuis quelques semaines que le passage du TGV dans la ville nous coûterait 264 millions supplémentaires, et j’étais priée de me taire. Je fis savoir que je serais silencieuse et absente, ou présente et parlante. L’Élysée, qui avait tranché, envoyait ses invitations et le programme de la cérémonie, où je ne figurais qu’avec la mention « en présence de ». Les tractations avec le cabinet de l’Élysée furent tendues, mais je ne cédai pas : je fus tardivement informée que j’aurais 3 minutes pour m’exprimer. Quelle générosité ! À 10h 25, après l’arrivée de quatre TGV depuis les villes de la région, le train de Paris amena le chef de l’État. Il avait une cravate verte ! Quatre ministres étaient présents : Pasqua, Hoeffel, Bosson, Longuet. Maire de Lille, Mauroy accueillit le président et exprima sa satisfaction. En trois minutes de parole consentie, il me fallait être précise : je profitai du slogan publicitaire de l’époque de la SNCF « Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous ! ». J’en fis le propos central de mon discours. Au moment de le prononcer, juchée sur une petite estrade devant l’immense tapis bleu autour duquel se serraient deux mille notables, j’avalai ma salive et respirai profondément. Nord Éclair reproduisit les propos sous le titre de Discours musclé. « Le train à grande vitesse irriguera le territoire régional et 14 de ses villes. Lille n’étant pas le seul point de départ et d’arrivée du TGV, c’est donc la plupart des pôles urbains de notre région qui vont bénéficier de ce formidable atout. (...) Je crains fort que la tarification proposée pour le TGV Nord ne transforme le progrès en privilège pour quelques-uns. Il serait regrettable que le TGV prenne le visage d’un progrès inaccessible à bon nombre d’habitants de notre région. Le principe pollueur-payeur adopté par la SNCF est intéressant en soi, mais il ne peut s’appliquer de manière abrupte à un mode de transport socialement utile, écologiquement propre. Il ne peut, au nom des équilibres financiers, participer au déchirement de la cohésion sociale ». Mitterrand, habile et plein de malice, se tourna vers Fournier, le directeur de la SNCF, et s’étonna des tarifs inaccessibles annoncés, lui demandant de revoir cela très vite à la baisse. Ce qui fut fait. Les usagers étaient ravis. La FNAUT, leur fédération, me délivra le prix Orange pour montrer sa satisfaction. C’est à pied que nous sommes allés de la gare à la réception en mairie. Entourée par Mitterrand et Pasqua, je regardais sur les toits les tireurs d’élite censés les protéger, et je me demandais vraiment ce que je faisais là, tout en souhaitant qu’aucun d’entre eux ne commette de maladresse. Un repas privé suivit la manifestation. Seule femme, j’étais à la droite de Mitterrand. Le dessert était gourmand et local : une gaufre du Nord, avec des fraises. La Restitution - MC Blandin Dossier de presse Page sur 3 9 Extrait 2 - I - En Région : Lycées, amiante, METP - P . 192 Le HQE de Calais (…) C’est donc au groupe Bouygues NORPAC, et à l’architecte Isabelle Colas, que fut confiée en 1997 la construction du premier lycée HQE de France. Elle y rajouta, devant ma déception, une éolienne et quelques agréments paysagers. Achevé, le lycée était beau, fonctionnel, sobre et étonnamment lumineux. Il y eut des réticences : le premier proviseur, nommé dès le suivi du chantier, manifesta qu’il se serait bien passé d’un tel challenge. Le recteur ne vit pas la nécessité de donner une formation spécifique aux agents d’entretien : pourtant la maintenance d’une pelouse sur le toit, d’une éolienne, d’une chaudière en cogénération ne s’improvise pas, et il fallut tout le talent et le courage de l’intendant pour mobiliser son équipe dubitative. L’équipe pédagogique en place la première année, en conflit revendicatif avec sa tutelle rectorale et ministérielle pour des postes et des moyens, eut la mauvaise idée du slogan : « Plutôt que la Haute qualité environnementale, nous préférons la haute qualité pédagogique ». Puis on passa de la réticence à l’adoption, puis de l’adoption à la fierté. Nous aurions aimé le nommer René Dumont... Les élèves ne savaient pas qui était ce monsieur. Ils choisirent Léonard de Vinci, ce qui fut judicieux. Le proviseur nommé en 2005 devint un militant, l’intendant un vrai représentant accueillant les nombreuses délégations, et leur montrant avec fierté les montants ridicules des factures d’eau et de chauffage ; les formations s’appuyèrent sur la technologie spécifique de l’établissement et les anciens élèves assuraient la promotion du HQE. Deux ans plus tard, bien qu’en zone sensible, le lycée de Calais affichait les meilleurs résultats scolaires du département. Le BTP reprit vite l’affaire en main, et pilota la création de l’association HQE, dont DEXIA uploads/Politique/ marie-christine-blandin-la-restitution-dossier-de-presse.pdf
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- Publié le Mar 20, 2021
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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