@ Daniel MORNET LES ORIGINES INTELLECTUELLES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 1715 -
@ Daniel MORNET LES ORIGINES INTELLECTUELLES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 1715 - 1787 Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, collaborateur bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca Dans le cadre de la bibliothèque : "Les classiques des sciences sociales" Site web : http://classiques.uqac.ca/ Une bibliothèque développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi Site web : http://bibliotheque.uqac.ca/ Les origines intellectuelles de la Révolution française 2 Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, collaborateur bénévole, Courriel : ppalpant@uqac.ca à partir de : LES ORIGINES INTELLECTUELLES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1715-1787) par Daniel MORNET (1878 - 1954) Editions La Manufacture, Lyon, 1989, 632 pages. 1e édition : Librairie Armand Colin, Paris, 1933. Polices de caractères utilisée : Verdana 12 et 10 points. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5 x 11’’ [note : un clic sur en tête de volume et des chapitres et en fin d’ouvrage, permet de rejoindre la table des matières] Édition complétée le 1er décembre 2006 à Chicoutimi, Québec. Les origines intellectuelles de la Révolution française 3 T A B L E D E S M A T I È R E S Références — Bibliographie Introduction Les premiers conflits (1715-1747) L’état des esprits vers 1715 L’idéal catholique et absolutiste — Les résistances de l’instinct — Les résistances de l’intelligence — Le malaise politique — La diffusion des idées nouvelles. Après 1715 : les maîtres de l’esprit nouveau Les maîtres cachés — Voltaire — Montesquieu — Le marquis d’Argens La diffusion des idées nouvelles parmi les gens de lettres Déisme et matérialisme — La lutte contre le fanatisme : la tolérance — La morale laïque — Les idées politiques et sociales La diffusion générale La lutte contre l’autorité — Les progrès de l’irréligion — Enquêtes indirectes : les journaux, les collèges — Quelques hommes : Mathieu Marais, l’avocat Barbier, le marquis d’Argenson La lutte décisive (1748-1770 environ) Les chefs. — 1. La guerre ouverte Montesquieu, l’Esprit des lois — Les Mœurs de François-Vincent Toussaint (1748) — l’Encyclopédie — Helvétius — Voltaire — Diderot — Jean-Jacques Rousseau Les chefs. — 2. La guerre cachée Les pamphlets clandestins de Voltaire — L’œuvre de d’Holbach et de ses collaborateurs La diffusion parmi les écrivains Les attaques contre le christianisme. Le déisme et le matérialisme — La morale naturelle et humanitaire. La tolérance — La politique — Les fictions : romans et théâtre — Les groupements : les salons ; l’Académie française — Conclusion La diffusion générale. 1. Paris Les origines intellectuelles de la Révolution française 4 La bataille entre les écrivains et l’autorité — La vente des ouvrages — Les progrès de l’irréligion — Diffusion du mécontentement politique La diffusion générale. 2. La province Les académies provinciales — Témoignages divers Enquêtes indirectes : les journaux. L’enseignement Les journaux — L’enseignement Quelques exemples. Un avocat de petite ville. Un écrivain. Deux amants. Une jeune fille. Un collégien. L’exploitation de la victoire (1771 environ - 1787) Les résistances de la tradition religieuse et politique Résistances de la tradition religieuse — Résistances de la tradition politique Les gens de lettres Les patriarches de la philosophie — Les nouveaux champions — A travers les écrivains plus obscurs — La littérature d’imagination : contes, romans, théâtre — La morale sociale et patriotique La diffusion générale. 1. Paris La bataille des écrivains contre l’autorité — Diffusion de l’irréligion dans la noblesse et le clergé — La diffusion dans les classes moyennes — Les cafés, les sociétés littéraires, les cours publics, etc. La diffusion générale. 2. La province Les ombres du tableau — La noblesse et le clergé — La diffusion dans les classes moyennes — Les académies provinciales, les sociétés littéraires, les cours publics, les bibliothèques Les enquêtes indirectes. L’enseignement Les programmes d’études — L’esprit des élèves et des maîtres Enquêtes indirectes. Les journaux Les journaux de Paris ou imprimés à l’étranger — Les journaux provinciaux La franc-maçonnerie La révolution américaine Quelques exemples Les origines intellectuelles de la Révolution française 5 Un abbé de Cour. Un gentilhomme campagnard. Deux petites bourgeoises parisiennes. Un jeune bourgeois de province. La jeunesse de quelques révolutionnaires La diffusion des idées philosophiques dans les milieux populaires Quelques remarques sur les causes politiques Les préoccupations intellectuelles dans les cahiers de doléances de 1789 Conclusion @ Les origines intellectuelles de la Révolution française 6 INTRODUCTION @ p.23 Je me suis proposé, dans cet ouvrage, d’écrire l’histoire des origines intellectuelles de la Révolution et non pas celle des idées révolutionnaires. Ces idées, liberté, égalité, fraternité, contrat social, etc., existent sans doute, plus ou moins confusément, depuis qu’il y a des hommes vivant en société et qui pensent. Dans tous les cas elles ont été ébauchées, précisées, commentées dès l’antiquité grecque. Pour en faire l’histoire il faut surtout les suivre, à travers les siècles, dans les grandes œuvres, chez les grands esprits ; car ce sont ces grandes œuvres qui, tant que les idées n’ont pas été réalisées, leur donnent leur forme durable, les transmettent et les transforment. Le sujet que J’ai choisi est tout autre et demandait une méthode différente. Il y a, quand on voit les choses en gros, trois sortes de révolutions : révolutions de la misère et de la faim, soulèvement confus d’hommes las de souffrir cruellement et que poussent des besoins et des fureurs aveugles, elles aboutissent à l’anarchie ou à des répressions sanglantes ; révolutions où une minorité intelligente et audacieuse s’empare du pouvoir, puis entraîne ou domine des masses jusque-là indifférentes ou inertes ; révolutions enfin où sinon la majorité, du moins une très large minorité, plus ou moins éclairée, conçoit les défauts d’un régime politique, les réformes profondes qu’elle désire, puis entraîne peu à peu l’opinion publique et accède au p.24 pouvoir plus ou Les origines intellectuelles de la Révolution française 7 moins légalement ; les masses suivent parce qu’elle sont, au moins vaguement, préparées à comprendre et à préférer les idées au nom desquelles se fait la révolution. Il n’est pas douteux que, dans son ensemble, la Révolution française est de cette troisième sorte. Ses causes essentielles ont été, comme toujours, des causes politiques ; on a voulu changer parce qu’on était ou se croyait matériellement misérable. Mais on ne s’est peut-être décidé, et certainement l’on n’a décidé les moyens et les buts du changement, que parce que l’on y avait réfléchi. Ces réflexions n’ont pas été le fait de quelques audacieux ; c’est une très nombreuse élite qui, à travers toute la France, s’est appliquée à discuter la cause des maux et la nature des remèdes. On peut le croire, du moins, à première vue. Notre étude se propose justement de rechercher quel a été exactement ce rôle de l’intelligence dans la préparation de la Révolution. Quelles ont été les idées des grands écrivains ; quelles ont été celles des écrivains de second, de troisième ou de dixième ordre, puisque ceux qui sont pour nous le dixième ordre ont été parfois, pour les contemporains, du premier ? Comment les uns et les autres ont-ils agi sur l’opinion publique générale, sur ceux qui n’étaient pas des gens de lettres, des gens de métier ? Comment, dans quelle mesure la diffusion s’est-elle faite au fur et à mesure que l’on s’enfonce plus profondément des classes très cultivées vers les bourgeois, les petits bourgeois, le peuple ; au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Paris vers les provinces les plus lointaines ? En un mot, comment d’innombrables Français ont-ils réfléchi à la nécessité de réformes profondes et à la nature de ces réformes ? Les origines intellectuelles de la Révolution française 8 Cette étude de diffusion imposait une méthode complexe et encombrante. Il fallait sans cesse tenir compte de la chronologie ; la portée d’une même idée n’est pas la même en 1720, en 1760, en 1780 ; et cependant il était impossible de découper le siècle en tranches trop nombreuses. Je m’en suis tenu à trois périodes que je crois justifiées : 1715-1747 ; c’est de 1748 à 1750 que paraissent Les Mœurs de Toussaint, l’Esprit des lois, les premiers volumes de l’Histoire naturelle de Buffon, la Lettre sur les aveugles, le Prospectus et le Discours préliminaire de l’Encyclopédie (premier volume 1751), le premier Discours de Rousseau, etc. Il y a vraiment là une coupure. p.25 Elle est beaucoup moins nette pour notre seconde période (1748-1770) ; mais il en fallait une ; et c’est vers cette date de 1770 que s’achève l’œuvre d’expression des idées et que commence leur diffusion générale. Notre enquête le montrera. (C’est, par exemple, entre 1764 et 1770-1772 que paraissent les plus violents ouvrages polémiques de Voltaire et d’Holbach.) Il fallait multiplier les documents. La grande erreur de trop d’histoires analogues, ou le grand hasard qu’elles courent est de dire « tout le monde », « partout », etc., alors qu’il faudrait connaître tout le monde et qu’on dispose tout juste d’une demi- douzaine de témoignages. Je ne me fais pas d’illusions sur l’étendue de mon enquête. Elle est fort incomplète. Pour uploads/Politique/ mornet-origines-int-rev-fr.pdf
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- Publié le Aoû 03, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
- Langue French
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