Politis p o l i t i s . f r P o l i t i s I Sem ai n e du 19 a u 2 5 févr ier 2
Politis p o l i t i s . f r P o l i t i s I Sem ai n e du 19 a u 2 5 févr ier 2 009 I n°1040 I Agriculture Les damnés de la terre 02_COUV SURTIT 02_Couv Titre Bas xxxxxxxxx xxx SOCIAL Sarkozy ne lâche rien ISRAËL À quoi sert le Parti travailliste ? IDÉES Les trois vies de Madeleine Rebérioux 3:HIKNOG=VUXUUZ:?b@a@o@k@a; M 03461 - 1040 - F: 3,00 E NOUVELLE FORMULE GUADELOUPE, MARTINIQUE, RÉUNION NOU PA DAKÒ ! SOMMAIRE 2 I P O L I T I S I 19 février 2009 LILIAN THURAM GUA ADELOUPE « Un processus pré- insurrectionnel.» Pages4 et 5 POLITIQUE A ANALY YSE E. . La crise prend de l’ampleur. Pages6 et 7 SOCIAL S SOM MME ET SOCIAL. . Sarkozy discute, mais ne lâche rien. Pages8 et 9 À À CONTR RE- -COURANT. . « Une autre “relance” est possible », parJean Gadrey. Page9 SOCIÉTÉ S SANTÉ. . Ledossier médical enréanimation. Pages12 et 13 ÉCOLOGIE S SYLV VICULT TURE E. Le requiem deforêts. Page14 MONDE ISRA AËL. . Entretien avec Zeev Sternhell : « À quoi sert le Parti travailliste ? » Page16 CULTURE C CINÉMA A. . « Z32 », d’Avi Mograbi. Page22 L LITTÉRATU URE. « Prenez l’avion », deDenis Lachaud. Page23 B BANDE DESSINÉE. « Alpha… directions », de Jens Harder. Page24 MÉDIAS T TÉLÉV VISION N. . « Les Enfants deM’Bour », de Daniel Grandclément. Page25 E ESSA AI. « Vive la République ! », de Madeleine Rebérioux. Pages26 et27 D DE B BO ONNE HUME EUR. La chronique de Sébastien Fontenelle. Page29 RÉSISTANCES E ENVIRON NN NEMENT. . Flins ne roule pas pour la F1. Page30 LE POINT DE VUE DES LECTEURS Pages32 à34 L’ÉVÉNEMENT IDÉES/DÉBATS DOSSIER AGRIC CUL LTURE Les nouveaux damnés dela terre. Entretien avec Patrick Herman. « Un modèle aberrant », par José Bové. Pages18 à21 Une : Julien Tack/AFP NUMÉRO SPÉCIAL Crise sociale, financière et écologique * 2003-2008 six années d’analyses économiques Dès aujourd’hui 4,90 euros chez votre marchand de journaux et sur www.politis.fr Pour connaître le point de vente le plus proche de chez vous 0142 46 02 20 (du lundi au vendredi de 10h à 17h). Également sur commande auprès de Brigitte au 0155 25 86 86 (du lundi au vendredi de 9h à 17h). * Hors abonnement. TACK/AFP MULLER/AFP Les exemplaires de ce numéro adressé à nos abonnés incluent un encart des éditions Yves Michel. 19 février 2009 I P O L I T I S I 3 PAR DENIS SIEFFERT L es conflits sociaux ne sont pas seulement affaire d’arithmétique. Il y entre une bonne part de psychologie. Sans la décision d’un recteur de faire donner les CRS dans la Sorbonne, un certain 3 mai 1968, le cours de l’histoire eût peut-être été changé. La Guadeloupe a failli, lundi, connaître cet événement contingent qui décuple d’un coup la colère des peuples. Cette bourde politique qui embrase un pays. Alors que neuf barrages dressés par les grévistes étaient démantelés par les policiers, une quarantaine de manifestants ont été encerclés et, bientôt, interpellés. Cela pour « entrave à la circulation ». Un délit, assurément ! Mais nous ne sommes pas en temps normal. Au reste, si nous l’étions, personne ne songerait à dresser des barricades. Dans une situation quasi insurrectionnelle, comme celle que connaît ces jours-ci la Guadeloupe, le curseur du droit et celui de la justice se déplacent rapidement. Les manifestants aussi parlent de droits bafoués. Ils parlent de pillage économique, d’injustice, d’exploitation ou de « pwofitasyon », comme il est dit dans cette langue savoureuse qui touche au cœur. Les infractions dont ils se sentent victimes, et depuis des décennies, sont d’une autre gravité et d’une autre profondeur que celles qu’on leur reproche aujourd’hui, sur la voie publique. Il faut croire qu’à Paris quelque autorité éclairée a tout de même flairé la faute, puisque le soir même les quarante manifestants interpellés étaient relâchés. Mais voilà bien la braise incandescente sur laquelle agit un gouvernement qui n’a plus guère de marge de manœuvre et qui, à tout instant, peut connaître la tentation de la canonnière. Plus vite et plus brutalement sans doute dans ces lointaines contrées que dans nos villes dites métropolitaines… Faute de réponse économique et politique, les mauvaises occasions de commettre l’irréparable ne manqueront pas au cours des jours à venir. D’autant que le malaise se répand en Martinique, en Guyane et à la Réunion. Ce n’est pas la géographie qui réunit ces peuples de la mer des Caraïbes et de l’océan Indien, mais bien l’histoire. Une commune histoire coloniale qui tient en ces quelques chiffres : la Réunion a connu en 2007 le taux de chômage record de 25,2 % ; suivie de près par la Guadeloupe, 25 %, la Martinique, 22,1 %, et la Guyane, 21 %. Premières victimes de cette monstrueuse « infraction au droit » – le droit au travail –, les jeunes. Ils sont plus de 55 % à être sans emploi en Martinique. Que va dire Nicolas Sarkozy aux élus des DOM- TOM qu’il doit recevoir jeudi ? Le gouvernement s’est enfoncé lui-même en effectuant un dangereux pas de clerc. Après avoir laissé entendre qu’il agirait directement en faveur des deux cents euros d’augmentation pour les bas salaires demandés par les Guadeloupéens, il s’est rétracté pour les renvoyer à une impossible négociation entre le Collectif anti-exploitation (LKP) et le patronat local. Et puis, il y a la hantise d’une contagion en métropole, où la situation est certes moins explosive, mais où tout pourrait aussi basculer rapidement. Là encore, il faudrait une bourde. Elle n’est jamais à exclure. Et il n’y a pas que les CRS ou leur ministre de l’Intérieur qui soient préposés à cet office. Un mot politique malheureux pourrait tout aussi bien faire l’affaire. On observera donc avec une particulière attention ce qui va sortir du rendez-vous avec les syndicats (ceux en tout cas qui ont été « sélectionnés »), mercredi. Mais sans illusion. Car il faudrait, pour répondre aux attentes sociales, que Nicolas Sarkozy désavoue sa propre politique, qu’il renie les groupes sociaux dont il porte les intérêts. Bref, qu’il essuie une défaite majeure. Nous n’en sommes pas encore là ! Pour l’heure, les mesures proposées par le président de la République ne répondent pas à l’attente sociale. Elles ont d’ailleurs toutes les mêmes caractéristiques, à la fois dérisoires par les budgets annoncés, et destinées à ne servir qu’une fois. Voyons la mesure la plus spectaculaire. À supposer qu’il supprime cette année la fameuse « première tranche » de l’impôt sur le revenu, le gouvernement ferait grâce de 334 euros à une catégorie de population en grave difficulté économique. Ce qui n’est certes jamais négligeable. Mais il le ferait une fois. Et, au passage, il oublierait les catégories inférieures ; celles qui ne sont pas même imposables. Or, le mouvement social qui se développe aujourd’hui ne demande pas l’aumône. Il est né de la crise économique. C’est-à-dire dans un grand moment de vérité qui met à nu tous les déséquilibres de nos sociétés. Ce mouvement a donc une forte composante politique parce qu’il voit que des masses colossales d’argent existent. Nous avons tous pris la mesure des transferts qui se font depuis trente ans aux dépens des salaires. Oui, la crise est systémique. Et, à sa façon, ce mouvement social porte en lui la critique du système. C’est une autre répartition des richesses qu’il faut. Cela ne passe pas par la transformation du salarié en tout petit actionnaire, comme le suggère Nicolas Sarkozy. Cela passe par les salaires, ou plus généralement par du pouvoir d’achat. Cela pourrait passer par de la réduction du temps de travail si la gauche n’avait pas si honteusement capitulé sur le sujet. Une autre politique ne peut donc être l’œuvre que d’une vraie gauche, sociale et écologiste. Il suffit d’énoncer cette évidence pour mesurer le risque d’impasse. À moins que le mouvement ne précipite les échéances. Voilà bien la braise incandescente sur laquelle agit un gouvernement qui n’a plus guère de marge de manœuvre. ÉDITORIAL Lahantisedelacontagion 4 I P O L I T I S I 19 février 2009 • La Guadeloupe • Le gouvernement laisse • Une tactique L’ÉVÉNEMENT ANTILLES Après un mois de grève générale, l’impasse politique est totale. Le mouvement gagne la Martinique et la Réunion. Les premières arrestations lundi 16 février. TACK/AFP Un « processus pré-insurrec Q uelle que soit l’issue du conflit social en Guade- loupe, en Martinique, et maintenant à la Réunion, noussavonsdéjàlesimages que nos archivistes retiendront. On yverraunedizainedebarragesenfeu dans les rues de Pointe-à-Pitre. On y verra un magasin de fournitures de bateaux également incendié dans le quartier populaire du Carénage. On yverraquelquesvoituresretournées, etunvéhiculedévoréparlesflammes devant un hôtel de Gosier, la ville la plustouristiquedel’île,situéeà5kilo- mètres de Pointe-à-Pitre. On y verra un petit groupe de jeunes, dont cer- tains le visage masqué, en découdre avec un escadron de gendarmes mobiles. S’il fallait figer la situation – une situation pourtant bien mou- vante –, uploads/Politique/ politis-nu-pas-kadou.pdf
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- Publié le Jan 10, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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