1 Syllabus de cours Intitulé du cours : Initiation à la science politique Nombr
1 Syllabus de cours Intitulé du cours : Initiation à la science politique Nombre de crédits : Volume horaire : Localisation de la salle : Campus UFHB, Amphi E Nom de l’enseignant : Philippe KETOURE Grade : Localisation du bureau : Bureau de l’UFR-SJAP Contacts : Jours et heures de réception : Introduction Objet et objectif général du cours : L’objectif général du présent cours est d’initier les étudiants à la science politique, particulièrement aux grandes théories, à la compréhension des systèmes politiques et de ses évolutions contemporaines (transmettre une connaissance générale sur la science politique). Les objectifs spécifiques sont les suivants : 1. Rendre accessibles les principaux problèmes épistémologiques et méthodologiques de cette discipline (pour analyser les causes des phénomènes sociaux, il faut de la méthode. Il faut aussi une base théorique). 2. Transmettre des connaissances aux étudiants sur l’explication politique (les approches du pouvoir politique notamment l’approche compréhensive et l’approche explicative), le cadre institutionnel d’expression politique (l’État, la souveraineté, la Constitution, les forces politiques) et les pratiques de participation politique, notamment l’analyse du comportement politique et le phénomène de l’abstentionnisme. Les paradigmes ou modèles d’explication des comportements électoraux qui font école, notamment les déterminants du vote, les facteurs du vote (les facteurs influençant le comportement électoral tels âge, catégorie socioprofessionnelle, sexe, milieu rural, urbain, etc.) seront présentés. Les traditions d’explication de la participation électorale se résument ainsi : (1) les explications sociologiques ou « modèle sociologique », (2) l'explication politique, (3) la théorie de l'électeur rationnel. 3. Apporter une aide aux étudiants, en vue de fonder certains aspects de leurs recherches futures (rédaction de mémoires et travaux individuels) dans cette discipline par une sensibilisation à la démarche et une initiation aux (principales) techniques de recherche employées : les matériaux théoriques et conceptuels. A travers le tour d’horizon des principales théories et concepts de la science politique (sociologie politique, sociologie électorale, etc.), nous voulons amener les étudiants à 2 acquérir des connaissances, car pour analyser les causes des phénomènes sociaux, il faut de la méthode et une base théorique. Le cours est subdivisé en trois parties. I- Les approches du pouvoir politique II - Le cadre institutionnel d’expression du politique III- Les modes de participation politique Après un chapitre introductif présentant la science politique (son histoire, la définition de la science politique, les éléments caractéristiques des disciplines scientifiques, l’objet de la science politique, etc.), une première partie porte sur les approches du pouvoir politique et les méthodes d’explication, une seconde partie sur le cadre institutionnel d’expression du politique. Dans cette partie, la théorie générale de la souveraineté présente l’État comme le lieu de la politique, structuré autour de la division du souverain, du peuple et du gouvernement. La dernière partie du cours est consacrée aux modes de participation politique, notamment la mobilisation électorale (les modèles explicatifs de la participation électorale) et de l’abstentionnisme (abstentionnisme actif, passif, etc.). I- Les approches du pouvoir politique En science politique, il existe plusieurs approches du pouvoir (l’approche explicative et l’approche compréhensive) et plusieurs méthodes d’explication (la méthode comparative, la méthode structuraliste, la méthode systémique, la méthode fonctionnaliste, etc.). L’approche compréhensive met l’accent sur la compréhension du sens donné aux phénomènes et pratiques sociales (exemple : le choix électoral, le terrorisme, les conflits violents, le mode de consommation, etc.). Max Weber privilégie une démarche de compréhension, qui consiste à découvrir le sens que les humains donnent aux choses, la signification qu’ils accordent à leurs actions. Selon lui, il ne suffit pas de connaître, il faut comprendre, pénétrer les phénomènes pour être, ensuite, capable de les expliquer. La démarche méthodologique telle que prônée par Max Weber vise à comprendre les motivations, les perceptions des individus, ce qui les fait vivre et agir de telle ou telle manière. En sciences sociales, l’explication qui précède la généralisation constitue l’étape décisive de la démarche expérimentale. Elle est la démonstration d’une réponse apportée aux questions du pourquoi et du comment. La réponse à la question du pourquoi revient à mettre en évidence la causalité du phénomène ; celle du comment consiste à déterminer la multiplicité des facteurs influant sur le phénomène. L’explication est difficile à appliquer en sciences sociales à cause de l’extrême complexité, la globalité et la mutabilité de la réalité sociale ; de la fragmentation des sciences sociales (qui ne permet pas de rendre compte du caractère hétérogène des phénomènes sociaux et de leur enchevêtrement, de la pluralité des méthodes d’explication couramment utilisées, particulièrement la méthode comparative, la méthode structuraliste, la méthode systémique, la méthode fonctionnaliste, etc.). 3 L’explication politique s’inspire de deux types d’approches classiques en sciences sociales. Le premier type prend la société dans son entièreté comme point de départ de l’analyse. Dans cette perspective, la société est appréhendée comme un système organique dans lequel chaque individu ou groupe joue un rôle précis. Le but supposé de ce rôle consiste à assurer le maintien du système. La socialisation constitue le mécanisme par lequel chacun obtient les éléments normatifs de son rôle et les intègre dans sa personnalité propre. Les comportements de même que les jugements les plus personnels de l’individu sont tenus pour de simples modes de manifestations tangibles des normes incorporées. Dans ce type d’approche, l’unité des rapports des individus les uns avec les autres, qui repose fondamentalement sur la dépendance mutuelle de même que sur le contrôle que les individus s’exercent, est une donnée immédiate du système. Cette démarche dite déterministe que l’on retrouve chez Emile Durkheim est utilisée dans un certain nombre de courants sociologiques, tels le marxisme, le systémisme et le fonctionnalisme pour expliquer les comportements et les faits politiques. Le deuxième type d’approche part bien contraire de l’individu, considéré comme un acteur autonome poursuivant ses objectifs personnels eu égard à sa logique propre ou de ses intérêts privés. Dans ces approches, l’activité spécifique de chaque individu est vue comme le résultat du calcul rationnel. Le système social est compris comme le produit aléatoire des transactions sociales privées de principe d’unité en soi. Par conséquent, le sens de l’action sociale est-il déduit des logiques individuelles, lesquelles sont variables selon le rapport coût / avantage. Cette approche est inspirée par la sociologie de Max Weber et est mise en œuvre dans les analyses de type interactionniste et constructiviste. Face aux difficultés d’explication des phénomènes sociaux, le chercheur peut tirer profit d’un certain nombre d’approches du pouvoir politique comme par exemple l’approche marxiste, l’approche élitiste, l’approche pluraliste, l’approche dite « globalisantes » (le structuralisme, le systémisme et le fonctionnalisme). Dans l’analyse marxiste, les besoins primaires (besoins vitaux) comme manger, dormir, se reproduire, se protéger et les besoins secondaires tels que les loisirs, le luxe, le confort, le savoir, le prestige, la reconnaissance, etc., sont considérés comme le motif fondamental de l’action individuelle. L’existence de ces besoins chez l’individu inclut la tendance naturelle de les satisfaire. Il en découle l’engagement de celui-ci dans des rapports de production qui renferment la possibilité de leur satisfaction. Les intérêts des uns et des autres au sein de ses rapports sont déterminés selon leur apport spécifique (capital ou force de travail). L’analyse marxiste s’articule autour de deux postulats : la séparation des individus d’avec l’État et l’identité des intérêts de la classe dominante avec ceux de l’État. L’approche globalisante est caractérisée par la volonté délibérée de voir la société comme un tout (différente de la somme des partis) et par le principe d’unité interne qui explique le tout. Le structuralisme, le systémisme et le fonctionnalisme font partie de cette approche. Le structuralisme renvoie à la recherche à partir des structures. Les auteurs majeurs de cette tradition intellectuelle sont Radcliffe-Brown et Lévi-Strauss. 4 L’analyse systémique conserve l’idée selon laquelle la société serait le produit des interactions entre des individus cherchant la satisfaction de leurs besoins personnels. Mais, ici, la notion politique désigne le processus de répartition des ressources et des avantages entre ces derniers. Ce processus se matérialise dans des décisions qui font autorité. Dans ces conditions, la politique désigne l’ensemble d’activités visant à influencer ces décisions. Ces activités se présentent comme un système, dans la mesure où elles sont cohérentes, selon la finalité. En outre, elles mettent en scène des groupes d’acteurs ayant des rôles distincts et placés en situation d’interdépendance dans la société globale. Toutes activités qui ne poursuivent pas immédiatement ces fins sont ainsi écartées du champ politique. Les auteurs majeurs de cette approche sont David Easton, Karl W. Deutsch, Talcott Parsons, Gabriel Almond et Niklas Luhmann. L’analyse fonctionnaliste consiste à expliquer les phénomènes sociaux par le rôle, la tâche, la fonction qu’ils exercent dans l’ensemble social auquel ils appartiennent. Ainsi, la détermination de la fonction sociale d’un phénomène permet d’expliquer le phénomène en question par son rôle dans la perpétuation du système social. On distingue trois courants dans l’analyse fonctionnaliste : l’organicisme, le fonctionnalisme absolu et le fonctionnalisme relativisé ou néo-fonctionnalisme. Dans les approches présentées ci-dessus, l’activité politique désigne l’effort soit pour apaiser ou réguler les conflits d’intérêts (le marxisme), soit pour partager les avantages et les ressources entre les citoyens, soit pour influencer les uploads/Politique/ syllabus-cours-de-dr-philippe-ketoure-introduction-a-la-science-politique-annee-2019-2020-l1droit.pdf
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- Publié le Mai 01, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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