H é r i t a g e S p i r i t u e l IB N ‘ ATA5 ALLAH AL-ISK ANDARÎ LA CLEF DE LA

H é r i t a g e S p i r i t u e l IB N ‘ ATA5 ALLAH AL-ISK ANDARÎ LA CLEF DE LA RÉALISATION SPIRITUELLE ET L’ILLUMINATION DES ÂMES 1 Traduction et commentaire par Riordan Macnamara «{le ALBOURAQ Les Éditions Albouraq — Héritage Spirituel — Distribué par : Albouraq Diffusion Distributrion Zone Industrielle 25, rue François de Tessan 77330 Ozoir-la-Férrière Tél. : 01.60.34.37.50 Fax: 01.60.34.35.63 E-mail : distribution@albouraq.com Comptoir de vente La Librairie de l’Orient 18, rue des Fossés Saint Bernard 75005 Paris Tél. : 01.40.51.85.33 Fax : 01.40.46.06.46 — face à l’ Institut du Monde Arabe — Site Web : www.orient-lib.com E-mail : orient-lib@orient-lib.com Dar Albouraq© Face à l’Université d’ Al-Azhar-Beyrouth B.P. 13/5384 Beyrouth-Liban Site Web : www.albouraq.com E-mail : albouraq@albouraq.com 1434-2013 Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quel­ que procédé que ce soit, réservés pour tous les pays. ISBN 2-84161-180-9 EAN 9782841611805 SAYH IBN 'AJA’-ALLÀH AL-’ISKANDARl La clef de la réalisation spirituelle et l’illumination des âmes [Miftâh al-falâh wa misbâh al-arwâh] T raduction et notes : Riordan Macnamara Albouraq * Système de transcription 1- Tableau ’ Q i a m z a ) ! a, â, (i, ï, u,ü) L J b Ci t Ci t £ j C h i h j d j d j r j z O* s LP s l p» s LP» d la t £ z i c i g L À f J q k J 1 ? m ù n A h J w,ü i, y, ï b dâ dü dï > • j düm j dïn Ij dân a (fatha) ; u (damma) i, (kasra) 8 La c l e f d e l a r é a l is a t io n s pir it u e l l e 2- Notes / voyelles courtes sont : a «“'M ’ 1 (kasra> ■ “ Les voyelles longues sont : â, ï, ü. cl vwm dipht°ngUes s’écrivent ay et aw comme dans bayt Dans le cas de consonnes solaires, l’article défini al- ou deviennent as-sams plutôt que al-sams. ~ Pour ce qui est des mots arabes aux pluriel, nous avons voulu faciliter la lecture pour le non-arabophone prelerant parfois une marque de pluriel « à la française » • sciyh = sayh-s ; hadît = hadît-s ; jinn = jinn-s etc Introduction Il est bien dommage mais néanmoins compréhensible t|ue l’Islâm soit demeuré un mystère aux yeux de la majo- n(é des occidentaux, étant donné qu’elle est souvent considérée comme une religion qui se situerait tout à fait au-delà de l’étendue territoriale et éthique que se réserve une société judéo-chrétienne. Ce qui est encore plus sujet à perplexité et peut-être paradoxal est que le süfisme soit aux yeux de nombreux musulmans un mystère que beau­ coup voient ou imaginent comme une sorte d’innovation ou déviation proche de l’hérésie. Des remarques telles que les süfites ne croient pas en le nécessité de la prière obli­ gatoire en Islam, ou qu’ils ne respectent pas la Sarfa contribuent au malentendu colporté par le croyant méticu­ leux et sur ses gardes - et c’est tout à son honneur - mais cependant mal informé. Cette appréhension est due en partie à la dichotomie apparente entre un Islam ésotérique et un autre, ésotéri­ que : la vie intérieure de la prière qui se heurterait à la prière rituelle extérieure, le contenu qui combattrait le contenant, le fonds contre la forme. Nous ne spéculerons pas à outrance sur les origines du schisme subtil entre l’intérieur et l’extérieur du caractère unitaire de la Révélation. Nous pouvons toutefois supposer qu’il est lié au contexte socio-politique de l’époque succé­ dant à celle-ci. Il est bien évident qu’aucun des Compa­ gnons du Prophète (M) n’effectuait en son esprit de dis­ tinction ente ces deux aspects, puisque la Révélation elle- même prenait forme au fur et à mesure des questionne- 10 La c l e f d e l a r é a l is a t io n s pir it u e l l e iik ni s intérieurs et nécessites extérieures des premiers mu­ sulmans. (Nous ne voulons ici en rien réduire le caractère supra-contextuel et tout-englobant de l’Islâm, mais au contraire démontrer que la Révélation prenait - pour ainsi dire - son pied d’appui sur un dialogue et un questionne­ ment existentiel pour s’adresser à l’âme de l’homme hors de tout confinement temporel.) « L ’individu, dans ses états extérieur et intérieur, était entièrement engagé dans ce dialogue et la communauté prenait naissance au rythme même de la Révélation »*. A l’état Révélationnel, l’Islam revêtait alors pleinement l’habit qui le caractérise en essence : le monothéisme pur d’Abraham, affirmation absolue de l’Unité divine. Cepen­ dant, nécessité politico-religieux oblige, un besoin d’affirmation et de standardisation du dogme pour un plus solide édifice sociétaire s’est vu élaborer, notamment sous l’empire 'abbâside puis umayyade1 2 . Bien évidemment, nous pouvons imaginer que la conséquence directe de cette objectivation fut celle d’une uniformisation de la croyance communautaire au détriment du rapport indivi­ duel du croyant à la Réalité divine. L’enjeu est de taille, car reconnaître cette dimension in­ térieure à la religion pousse non seulement à un respect de l’autre dans de qu’il vit de plus intime et individuel, mais aussi à prendre conscience du chemin personnel à parcou­ rir pour se défaire de ses tendances qui obscurcissent l’âme, et ce jusqu’à devenir « ami » (walî) de Dieu : « (...) et lorsque je l’aime, c’est Moi qui suis son ouïe par la­ quelle il entend, sa vue par laquelle il perçoit, sa langue 1 Voir : Skali (F.), Soufisme et jutuwa, p. 16, éd. Albin Michel. 7 Ibidem. ET L’ILLUMINATION DES ÂMES 11 par laquelle il parle, sa main par laquelle il saisit et son pied avec lequel il marche (...) »3 . L’existence prend alors l’allure et la dimension d’un cheminement vers l’archétype essentiel de chacun, divin donc lumineux. Et sur la voie, l’âme aspire à retrouver sa «patrie origi­ nelle», celle de l’Unicité et de l’engagement pré­ existentiel d’avec son Seigneur4 . Cependant, comme le dit le poète : - « Ô toi, amoureux du sens cette beauté, Il faut payer cher pour nous épouser ! ». La connaissance du Bien-Aimé doit s’effectuer par des sacrifices continuels du soi, de ses habitudes et hypocrisies ego-centrées, par l’annihilation des passions et désirs conditionnels. « C’est cette seconde mort qui nous est prescrite dans la parole de l’Envoyé d’Allah ’ ■ « Mourez avant de mourir »5 . Celui qui meurt de cette mort volontaire, la résurrection est pour lui accomplie. Ses affaires reviennent à Dieu et ne sont plus qu une. Celui-là est revenu à Dieu et il Le voit par Lui. (...) Dans la contemplation de ce mort-ressuscité, toutes les créatures se sont anéanties, et pour lui ne subsiste qu’une seule chose, une seule Réalité »6 . La dote à payer est la mort du « moi despotique » pour une consécration plénière au divin, intérieure et exté- 3 Hadït qudsï, an-Nawawî, Quarante hadït-s, n°38. 4 Qur’ân, sürat n°2, verset 30 et n°7, verset 172. 5 at-Tirmidî, Qiyâma, 25. 6 Emir Abd el-Kader, Ecrits Spirituels, trad. de M. Chodkiewicz, p. 62-63. 12 La c l e f d e l a r é a l is a t io n s pir it u e l l e lie urc : c est atteindre Yihsân, ou excellence du compor- lomcnl tant Prisée par les süfites et mentionnée dans le hadït dit « de Jibrïl »7 . Nous voyons donc par cette notion d’ihsân, d’éducation • i la vertu, qu’intérieur (l’enseignement initiatique) et exté­ rieur (la Loi) sont les deux faces d’une même pièce, ou plulôt, deux pièces de la même Face. D’où la nécessité ab­ solue de cette Surfa, sans laquelle toute adoration est in- i omplète et sujette à doutes. « Ainsi l’établissement social cl l’élaboration dogmatique, ces deux aspects exotériques de la religion, s’ils ne constituent pas pour le süfite un but ou une fin en soi, ne lui paraissent pas pour autant négli­ geables. Bien au contraire, c’est dans l’adhésion légale, ri­ tuelle et dogmatique qu il trouve le support permanent de la voie qui mène de cette reconnaissance initiale à la véri­ table connaissance, du fondement scripturaire au faite de la réalité (haqïqa) »8 . Ou encore : « Si l’on compare la Sari a à un réseau de drains, la mystique, elle, sera sem­ blable à une irrigation. Son rôle consiste à ouvrir l’esprit humain à la Connaissance de Dieu (ma'rifa), laquelle est comparable a une eau subtile. Vient-elle à manquer, l’esprit devient tout pareil à un sol aride et brûlant »9 . ' an-Nawawï, Quarante hadït-s, n°3. " Bonaud (C.), at-Tasawwuf et la spiritualité islamique, p. 17, éd. Maisonneuve et Larose. ’ Amadou Hampaté Bâ, Vie et enseignements de Tiemo Bokar d nn ’ ET L’ILLUMINATION DES ÂMES 13 Cependant, il serait dommage de réduire l’application - non pas mécanique1 0 uploads/Religion/ acfrogcipatuxqgk7dibuk8-a0jtf2hysaavcklv3bi-duk2b5pp418hva32ob2kefmksgldexd6qem6nudfoonihbvwxp4rm5mptgqvi3cs1a0w4woquut1urne7nebhkbu-izah-wlh0lranhm.pdf

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  • Publié le Jan 24, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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