LE MUSÉE SAINTE-IRÈNE A CONSTANTINOPLE ANTIQUITÉS GRECQUES, GRÉCO- ROMAINES ET

LE MUSÉE SAINTE-IRÈNE A CONSTANTINOPLE ANTIQUITÉS GRECQUES, GRÉCO- ROMAINES ET BYZANTINES Author(s): Albert Dumont Source: Revue Archéologique , Juillet à Décembre 1868, Nouvelle Série, Vol. 18 (Juillet à Décembre 1868), pp. 237-263 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41733107 JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique This content downloaded from 78.161.143.154 on Wed, 04 Nov 2020 17:07:49 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms LE MUSÉE SAINTE-IRENE A CONSTANTINOPLE ANTIQUITÉS GRECQUES, GRÉCO-ROMAINES ET BYZANTINES («) Le gouvernement de la Porte ottomane a réuni depuis quelques années dans le Vieux-Sérail (Séni-Séraï) un certain nombre d'objets antiques trouvés à Constantinople et dans d'autres parlies de l'empire. Malheureusement le local occupé par cette collection fait partie de l'église de Sainte-Irène, aujourd'hui transformée en dépôt d'armes et inaccessible au visiteur qui n'est pas muni d'une permission spéciale. La plupart des archéologues passent ainsi à Constantinople sans voir ce musée formé à leur intention, et ceux qui ont la bonne fortune d'y pénétrer, ne peuvent l'étudier en détail sans des formalités qui se renouvellent sans cesse, sans des ennuis dont le moindre inconvénient est de perdre un temps précieux. Les statues, les inscriptions et les bas-reliefs dans les salles de Sainte-Irène sont exposés sans ordre ; plusieurs, cachés par des objets qui n'ont aucun rapportavec l'archéologie, ne peuvent êtreexaminés qu'imparfaitement; d'autres ont beaucoup à souffrir du peu de soin qu'on en prend et môme de l'humidité* el se détériorent chaque (1) Je dois beaucoup pour cet essai de catalogue à l'obligeance de M. le docteur Déthier qui, depuis plus de vingt ans, étudie les antiquités de Constantinople, et qui met libéralement sa science au service de tous ceux que l'archéologie intéresse. This content downloaded from 78.161.143.154 on Wed, 04 Nov 2020 17:07:49 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 238 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. jour davantage. En même temps, et rien n'est plus regre provenance de chaque monument n'est indiquée par aucu gnage digne de foi. Des étiquettes mobiles, par suite fac placer, font connaître en termes souvent très-vagues l'or objets découverts en dehors de Constantinople. Il serait à que la Porte ottomane priât un archéologue européen d tous ces restes antiques. Les candidats, sans doute aucun, queraient pas pour une tâche qui promet un sérieux plai quien sera chargé. Le Musée une fois mis en ordre, chacune de ses divisio cipales s'enrichirait chaque jour de nouveaux docum tenant la main à ce que la loi ottomane qui attribue à l' exemplaire de toute antiquité trouvée en double dans le domaniales qui sont si nombreuses, fût observée ; en arra destruction une foule de monuments qui, dans toutes les l'empire, sont mis en pièce sans profit pour personne(i), (1) Les personnes qui ont visité au mois de mai dernier les ruines rema Pompéiopolis, l'ancienne Soli, dans la Cilicie Trachée, ont pu assister à tation des restes antiques aussi vaste que bien entendue. Les habitants de Mersine et de quelques autres villes ou bourgades des environs, on la vieille enceinte encore à peu près intacte, grâce aux matériaux dont pose, une dizaine de fours à chaux qui ne chôment guère. Là, du mati brûle les fûts de colonnes, les architraves, les fragments de statues et de Pour le moment, on ne renverse pas ce qui est debout; les débris qui sol suffisent. Mais tous les voyageurs ont vu à Baalbeck, dans le temp comment on s'y prend pour disjoindre les grosses masses quand elles la double action destructive de la nature et des hommes. Oa pratique Ja construction un conduit de quelques centimètres de hauteur et d'un de longueur. Un peu de poudre suffit pour un plein succès. (Voyez à remarques de M. de Saulcy dans son premier Voyage en Terre-Sainte , t consacré à Baal beck.) Les ruines de Soli fournissent non-seulement une chaux très-prisée, m matériaux de construction. J'y ai vu arriver le matin une caravane; b ont travaillé tmt le jour, et à la nuit un chargement considérable pre de Tarsous, à six lieues de là. Une critique un peu scrupuleuse ne rega l'épigraphie de cette région comme permettant des inductions certa études topográphiqu -s. Dans tout l'Orient, du reste, les inscriptions font dont la science doit tenir compte. Pour n'en citer qu'un exemple, pri phore, un texte éphébique d'une grande valeur, parce qu'il e*t jusqu'ici s se trouve pour le moment en partie au sommet de la colline de Péra lenikecci sur la côte d'Europe, à mi-chemin entre le phare de la mer et celui du Pont-Euxin. La pierre dans son entier a été trouvée, il y a environs de l'Hebdomon, au fond de la Corne-d'Or. Ce qui se fait dans un coin de la Cilicie, se fait ailleurs et s'est fait tc.npio di Jupiter Olympien, à Atliàuos, n'a pas disparu autrement. L This content downloaded from 78.161.143.154 on Wed, 04 Nov 2020 17:07:49 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms LE MUSÉE SAINTE-IRÈNE A CONSTANTINOPLE. 239 peu de zèle et très-peu de peine, le nouveau Musée deviendrait vite une des plus intéressantes collections de l'Europe. Alors sans doute on lui consacrerait cette belle église de Sainte-Irène, dont il n'occupe aujourd'hui qu'une annexe sans importance. Avec ses mosaïques élincelantes, ses grandes inscriptions sur fond d'or, son style à la fois simple et majestueux, celte église, reste unique de la triple de- meure impériale qui couronnait aulrefois la première colline de la nouvelle Rome, est une des œuvres les plus parfaites et les mieux conservées de l'art byzantin primitif (i). Il n'est pas de palais, pas de construction si splendide qu'elle fût, qu'il fallût préférer à Sainti - Irène, si la Sublime Porte cherchait jamais pour un vaste Musée gréco-byzantin un local digne d'une aussi précieuse collection (2). Tel qu'il est aujourd'hui le Musée de Sainte-Irène mérite d'être décrit. Il renferme un grand nombre de monuments inédits : quel- ques-uns sont de première valeur; tous ont leur prix pour les re- cherches d'archéologie figurée. Quant aux objets, très-rares du reite, qui ne sont pas tout à fait inconnus du public savant, ils doivent être rappelés ici, parce que tous, croyons-nous, peuvent être exa- a suivi à toutes les époques la même marche, aussi naturelle qu'intelligente. On a commencé par les statues, qu'il est facile d'enlever, qui sont d'un transport pou dispendieux et qui du reste donnent rapidement une chaux excellente. On ne trouve plus un seul buste sur aucun des socles de la colonnade de Soli qui était le musée de la ville; il en est de môme pour toutes les colonnades de la Syrie, - les archi- traves et tous les morceaux qui offraient prise sans trop de peine aux leviers sont venus ensuite, - les colonnes n'ont eu que le troisième rang; enfin, les enceintes ont plusieurs fois été respectées, en raison de leur solidité et de la difficulté de transporter des pierres énormes qui, par leur nature, ne pouvaient ótre soumises à l'action du feu. C'est heureux pour les monuments de l'antiquité que l'Orient soit dépeuplé. Les ruines de Pompéiopolis sont encore considérables ; elles ont l'avantage d'être situées dans une région presque déserte, mais on peut prévoir le jour, surtout si la prospérité de Mersina continue a se développer, où le voyageur trouvera l'emplace- ment qu'elles occupent aussi peu encombré et aussi uni que l'esplanade des Inva- lides ou le Champ-de-Mars. Ce n'est pas chez les seuls Osmanlis que les restes antiques sont traités avec aussi peu d'égards. L'an dernier, dans l'hôpital d'Égine, où on a formé un petit musée, les autels et les bas-reliefs servaient à improviser des foyers rustiques pour la cuisine de quelques Hellènes ; à Tégée, le temple enfoui sous terre donne tous les jours un marbre très-fin quo les habitants cassent facilement et qu'ils emploient à couvrir une route. A Thespies, en 1865, à l'église de Saint-Karalambos, un bas-relief d'une grande valeur était deveuu une cible. Tous les voyageurs peuvent citer de pareils fait 3. (1) Voyez le bel ouvrage de Saîzenberg, Alterchrist. Denkmœler , l vol. in-folio. (2) Sainte-Irène n'a jamais été transformée en mosquée, pas même en médrisé . Ii n'y a donc aucun obstacle religieux à ce que sa destination soit changée. This content downloaded from 78.161.143.154 on Wed, 04 Nov 2020 17:07:49 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 240 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. minés à nouveau et qu'il n'est pas sans utilité, dans ce cas, d quer aux érudits où ils les trouveront (1). Nous suivrons l'ordre serait naturel d'adopter si on entreprenait un classement m que des objets réunis à Sainte-Irène , nous arrêtant aux di suivantes : i° Art grec ; 2° Art gréco-romain ; uploads/Religion/ albert-dumont-le-musee-haiga-ierene.pdf

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  • Publié le Mar 22, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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