Table des matières Préambule… …………………………………………………………………………………………………………………………………

Table des matières Préambule… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… VII Serge Hustache Préface………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………IX Sibille de Cartier Avant-propos……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………XI Jean Boghossian Introduction… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 1 Marie-Cécile Bruwier Iounou — Héliopolis dans l’antiquité pharaonique La religion d’Iounou : cosmogonie et monothéisme originel… ……………………………………………………………………… 11 Marie-Astrid Calmettes Iounou – Notices…………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 23 Marie-Cécile Bruwier Florence Doyen Introduction… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 23 La création……………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 25 De un à trois…………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 44 Adorer Rê… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 54 Obélisques d’Héliopolis dans le monde… …………………………………………………………………………………………………… 59 Matarieh — Héliopolis dans la tradition chrétienne Matarieh, le séjour héliopolitain de la Sainte Famille… …………………………………………………………………………………… 75 Christian Cannuyer Matarieh – Notices… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… 85 Marie-Cécile Bruwier La fuite en Égypte… ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 85 Masr al-Gadîda — Héliopolis, la ville fondée par Édouard Empain Une « affaire immobilière pour le moins originale » : l’Héliopolis du baron Empain et du pacha Boghos Nubar… …………………………………………………………………………… 99 Mercedes Volait Masr al-Gadîda – Notices………………………………………………………………………………………………………………………………………111 Marie-Cécile Bruwier Florence Doyen Héliopolis et le baron Empain………………………………………………………………………………………………………………………111 Bibliographie sommaire… ……………………………………………………………………………………………………………………………………145 SPÉCIMEN M A R I E - A S T R I D C A L M E T T E S Institut d’égyptologie Khéops, Paris Université libre de Bruxelles (CIERL) La religion d’Iounou : cosmogonie et monothéisme originel « J’étais seul avec l’Océan primordial, Noun, en état d’inertie, Alors que je ne trouvais pas de lieu pour me dresser, Alors que je ne trouvais pas de lieu pour m’asseoir, Alors que n’était pas encore fondée la ville d’Héliopolis pour que je puisse y rester, Alors que n’était pas encore constitué le lotus sur lequel je suis assis, Alors que n’avait pas encore été créée la déesse du ciel, Nout, pour qu’elle soit au-dessus de moi, Alors que la première génération de dieux n’était pas encore venue à l’existence, Alors mon fils ‘Vie’ a éveillé mon esprit, a fait vivre mon cœur et a rassemblé mes membres inertes » [Papyrus Bremner-Rhind] La religion de l’ancienne ville d’Iounou, l’Héliopolis des Grecs, nous est principale- ment connue au travers de sa cosmogonie. Celle-ci est non seulement la plus ancienne dans l’histoire des croyances religieuses égyptiennes mais aussi la seule attestée pour l’Ancien et le Moyen Empire1. Probablement élaborée dans l’entourage des rois des premières dynas- ties2 par « une élite de prêtres savants »3, elle a permis de donner une cohérence culturelle à un ensemble de peuples sédentarisés autour de la vallée du Nil. Ce sont les textes qui en constituent les principales sources, non seulement les grands corpus funéraires (Textes des Pyramides, Textes des Sarcophages, Livre pour sortir le jour, etc.) mais aussi les hymnes divins ou encore les formules magiques. C’est par exemple le cas du papyrus Bremner-Rhind conservé au British Museum sous le numéro d’inventaire 101884. Dans ce recueil de formules magiques, le magicien dont l’objectif est de protéger 1 Pour un aperçu des principales cosmogonies égyptiennes, voir Sauneron et Yoyotte 1959. Voir aussi Allen 1988 ainsi que Bickel 1994. 2 Sur la relation entre religion et politique et le fait que la création du monde est en relation avec la légitimation du pouvoir, voir Raue 2018 : 94. Sur la cosmogonie héliopolitaine et la notion de « monothéisme cratonique » (du grec kratos qui signifie « pouvoir »), voir Assmann 2015 : 144. 3 Bickel 1994 : 299. 4 Il s’agit du papyrus d’un dénommé Nesmin. Il date du ive s. av. J.-C., mais sa composition est probablement plus ancienne. Écrit en hiératique, il se compose de quatre passages : les complaintes d’Isis et de Nephthys (colonnes 1 à 17), le rituel de la présentation de Sokar (colonnes 18 à 21), le livre de renverser Apophis (colonnes 22-32) et les noms d’Apophis (colonnes 32 à 33). Voir à son sujet Faulkner 1933, 1936, 1937, 1938 ainsi que Lorton 1977. SPÉCIMEN 20 | IOUNOU — HÉLIOPOLIS DANS L’ANTIQUITÉ PHARAONIQUE SPÉCIMEN M A R I E - C É C I L E B R U W I E R Musée royal de Mariemont F L O R E N C E D O Y E N Université libre de Bruxelles (CIERL) Egyptologica a.s.b.l. Iounou – Notices Introduction [1] Relief du couronnement de Séthi Ier La scène centrale figure la purification du roi par les dieux Horus et Seth qui répandent sur le pharaon Séthi Ier une eau lustrale implicite appa- raissant ici sous forme d’un chapelet de signes de vie et de puissance. Ce rituel s’applique au roi dans les scènes de couronnement ou de renou- vellement de la montée sur le trône. À cette occasion, le roi reçoit, entre autres missions, d’assurer le culte des dieux. Une fois purifié, Séthi Ier est alors en mesure d’assurer le culte de deux divinités, Rê-Horakhty (à gauche) et Atoum (à droite). Ensemble, ils conjuguent deux aspects du dieu solaire : sa forme diurne, l’astre qui parcourt le ciel tel le faucon planant dans les hautes sphères célestes, et sa forme liée à la création du monde qui prend place à Héliopolis. F.D. Moulage plâtre H. : 108 cm, L. : 218 cm Original : granodiorite. Provenance Héliopolis ? Nouvel Empire, 19e dynastie – début xiiie s. av. J.‑C. anc. Bruxelles, M.R.A.H. E.00407 Morlanwelz - Musée royal de Mariemont : Doc. 0160 SPÉCIMEN 30 | IOUNOU — HÉLIOPOLIS DANS L’ANTIQUITÉ PHARAONIQUE [7] Ornement en forme d’uræus Quantité de serpents peuplent l’univers égyptien et de nombreuses divinités féminines apparaissent sous cette forme. Ce bel exemplaire de cobra dressé au capuchon déployé et au corps formant une double boucle, où seule la terminaison verticale de la queue est cassée, devait orner l’avant de la couronne d’une statue divine. Un tel cobra figure la déesse cabrée Iaret ; celle-ci manifeste la présence offensive de l’Œil de Rê, la fille du démiurge solaire. Cette déesse constitue le personnage central de plusieurs mythes où elle se manifeste en ses différents aspects, tantôt dangereuse, tantôt lointaine, tantôt séductrice. Le caractère foudroyant de l’attaque de ce redoutable reptile, en position agressive, et prêt à cracher son venin, représente métaphoriquement l’aspect brûlant de l’astre solaire : sa morsure évoque celle du soleil quand celui-ci détruit ses adversaires par le feu. Trônant en bonne place au front de son père, l’Œil de Rê contribue efficacement à la protection du créateur et repousse ses ennemis. L’uræus, quand il est placé au front du pharaon, joue ce même rôle à la fois offensif et protecteur, grâce à son action apotropaïque. F.D. Bronze à forte teneur en plomb H. : 6,5 cm Provenance inconnue Basse Époque – viiie s. à ive s. av. J.‑C. Morlanwelz - Musée royal de Mariemont : B.325 © Morlanwelz - Musée royal de Mariemont SPÉCIMEN 36 | IOUNOU — HÉLIOPOLIS DANS L’ANTIQUITÉ PHARAONIQUE SPÉCIMEN C H R I S T I A N C A N N U Y E R Faculté de Théologie catholique de Lille Président de la Société Royale Belge d’Études Orientales Matarieh, le séjour héliopolitain de la Sainte Famille Matarieh, l’arbre de la Vierge et la source d’eau miraculeuse En 1910, le baron Édouard Empain consacra la basilique qu’il faisait construire au cœur de la ville nouvelle d’Héliopolis à la Vierge vénérée depuis le xie siècle dans le village hainuyer de Tongre-Notre-Dame, voisin de son Belœil natal. Sans doute savait-il qu’il s’inscrivait ainsi dans une longue tradition de dévotion mariale liée à l’ancienne cité du soleil. Au sud de la ville antique, à moins d’un kilomètre de l’obélisque de Sésostris Ier, le site de Matarieh (al-Maṭa- riyyah) est en effet un sanctuaire très cher aux chrétiens d’Égypte. On y commémore une étape du séjour de la Sainte Famille dans la vallée du Nil. Pour cette raison, la « Matarée » fut aussi, à partir du Moyen Âge, une destination éminemment prisée des pèlerins occidentaux qui, allant en Terre sainte ou en revenant, incluaient l’Égypte dans leur itinéraire. Les descriptions de l’endroit varient sensiblement selon les époques et les innombrables voyageurs qui y passèrent. Mais il y a un fort noyau de constantes1. On vénérait à Matarieh un figuier-sycomore (ficus sycomorus), au pied duquel la Vierge et son enfant s’étaient reposés et avaient goûté une ombre salutaire ; on rapportait en outre qu’il s’était fendu pour leur permettre de se dissimuler en son creux et d’échapper ainsi aux sbires d’Hérode lancés à leurs trousses. Certains pèlerins ne résis- taient pas à la tentation de graver leur nom sur l’écorce. À 40 mètres à l’ouest de l’arbre, Jésus avait fait naître une source, où sa mère put le laver et dont on vantait la douceur et les vertus thérapeutiques de l’eau, notamment contre les ophtalmies ou les maladies des reins. Une sakieh y avait été installée, activée par des bœufs qui, affirmait-on, respectaient rigoureusement et spontanément le repos dominical ! Tout près de la fontaine, une salle ouverte – remplaçant peut-être une ancienne église dont la dédicace est commémorée par le Synaxaire copte à la date du 14 juin (8 du mois copte de paôni) – abritait un bassin revêtu de marbre, où transitait l’eau avant d’aller irriguer le jardin voisin et se jeter dans un réservoir. La Vierge était censée y avoir baigné l’Enfant Dieu et lavé uploads/Religion/ la-religion-d-x27-iounou-cosmogonie-et-monotheisme-originel.pdf

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  • Publié le Dec 20, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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