Chapitre 4 : Le chant dans la vie de l'église Par M. Alfred Kuen Dans la plupar
Chapitre 4 : Le chant dans la vie de l'église Par M. Alfred Kuen Dans la plupart de nos églises européennes, la musique occupe une petite place : deux cantiques au début de la réunion ("en attendant les retardataires !"), un autre à la fin, parfois un prélude d'orgue et un postlude, plus rarement un ou deux cantiques de la chorale... Nous avons vu que, dans la Bible, la musique joue un grand rôle. Certaines églises commencent à redécouvrir son importance : on chante davantage, quelques instruments font timidement leur entrée au culte, souvent par le biais du groupe de jeunes. Comment développer et favoriser ce mouvement ? Ce chapitre voudrait donner quelques conseils pratiques à ceux qui désirent donner à la musique sa place dans la vie de l'église. Pour faire évoluer le chant dans une église, il suffit d'une ou deux personnes convaincues qui commencent à lui donner une nouvelle dimension. Elles arriveront à faire partager au reste de l'assemblée la vision de l'importance de chanter pour Dieu, de valoriser le texte, d'éviter la routine, et l'imagination des uns et des autres fera le reste, de sorte que le moment de chant deviendra un des moments intenses du culte. Oui à la musique. Mais attention : ne tombons pas de Charybde en Scylla ! Après avoir réduit la musique à la portion congrue, il ne s'agit pas de lui attribuer la part du lion. L'essentiel, dans un culte, ne sera jamais la musique, mais "l'enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les prières" (Actes 2:42) : prières de louange, de reconnaissance, d'intercession, confession de foi. Certaines de ces prières pourront être chantées, une partie de la louange peut se faire "en musique", mais il serait regrettable que les cantiques empêchent les prières spontanées ou que la musique instrumentale prenne le temps des lectures bibliques ou de la prédication. Les "cultes musicaux" doivent rester exceptionnels. Quand une servante devient maîtresse, elle est facilement tyrannique. Gardons à la musique la place qui lui revient : mais cette place, accordons-la-lui. Pourquoi chantons-nous à l'église ? Par habitude ? Par obligation ? Pour respecter la tradition ou pour remplir des temps morts ? Dans ces cas, ne vaudrait-il pas mieux gagner ce temps pour la Parole de Dieu ? Si les paroles des cantiques nous semblent contenir un message valable, on pourrait aussi les lire ensemble, cela irait plus vite et concentrerait peut-être davantage l'attention sur le sens. Si une activité artistique s'impose à l'église, ne pourrait-on pas en choisir une autre : le théâtre, la poésie ou la peinture ? Pourquoi maintenir au premier rang la musique et surtout le chant ? Ces questions nous devons nous les poser honnêtement, et les poser aux membres de nos églises pour découvrir et préciser nos motivations profondes. Car tant que ces motivations ne sont pas changées, nous ne modifierons rien à l'ordre de notre culte, ou bien nous n'accepterons qu'à contrecœur de retrancher un temps précieux à la méditation de la Bible ou à la prière. Je me souviens d'une expérience significative dans notre église : nous avons deux réunions le dimanche matin centrées, l'une sur la louange et le repas du Seigneur, l'autre sur la prédication. Au début de la seconde réunion, l'assistance se renouvelle partiellement, les autres en profitent pour échanger nouvelles et salutations, retardant ainsi le début de la seconde réunion. Un jour, nous avons eu l'idée de remplacer le brouhaha qui résultaient de ces échanges fraternels par des chants en commun. Miracle : à l'heure pile, l'assemblée était silencieuse et recueillie. "Excellente occasion pour chanter quelques cantiques supplémentaires, suggéra un frère. -Ah non ! protesta un autre, pour une fois que l'on peut commencer à l'heure, il faut en profiter !" (sous-entendu : pour pouvoir parler davantage). Sous-entendu également : chanter, c'est perdre du temps, c'est bon pour remplacer les bavardages ou pour permettre aux derniers arrivants de trouver leur place, mais après cela, venons-en aux choses "sérieuses" !C'est pourquoi toute proposition de modifier l'ordre du culte ou d'une autre réunion, en vue de donner une plus grande place à la musique, devrait être précédée d'une réflexion sérieuse sur la signification et le déroulement d'un culte, d'une étude biblique ou d'un message concernant la place de la musique dans la Bible, son rôle dans la louange selon les commandements de Dieu. N'oublions pas combien de fois la Bible nous répète : "Chantez à l'Éternel !". Ce n'est pas notre degré de compréhension qui doit déterminer notre obéissance, mais l'ordre divin. L'expérience nous montre que le chant engage tout notre être dans la louange : esprit, âme et corps. C'est le moyen par excellence de nous déconnecter de notre monde propre (nos pensées, nos préoccupations) comme du monde extérieur pour nous tourner vers Dieu. Souvent, même dans nos prières, nous restons égocentriques et nous revenons bien vite à ce qui nous concerne, alors que les vrais chants de louange détournent notre attention sur Dieu seul, à condition d'y adhérer de tout notre esprit et notre cœur. K. Osbeck voit quatre objectifs spirituels principaux au chant dans l'église : 1. Il est un moyen d'unir un groupe dans l'adoration, la prière et la louange. 2. Il enseigne des vérités spirituelles et les grave dans les esprits. 3. Il donne à chacun une possibilité d'exprimer ses attitudes intérieures et ses expériences parfois mieux qu'il ne pourrait le faire dans ses propres paroles. 4. Il prépare à l'écoute du message. Et ceux qui ne savent pas chanter, ou qui chantent faux ? Un certain nombre de personnes disent : "Je n'ai jamais appris à chanter" ou "Je chante faux, je ne suis pas doué en musique, je n'ai pas d'attirance pour ce moyen d'expression de ma foi, j'ai été bloqué dans ma jeunesse, je n'aime pas chanter". Ce sont des objections à prendre sérieusement en considération. Que faire ? D'abord vivre positivement le commandement. Les dix commandements peuvent être ressentis comme autant d'obligations difficiles à tenir, mais ils peuvent aussi l'être comme des libertés que Dieu met à notre disposition. Ainsi, "Chantez à l'Éternel" au lieu d'être un fardeau et une accusation qui m'écrase peut devenir : Tu peux chanter pour Dieu, tu peux te réjouir et te ressourcer dans le chant qui veux être pour toi un moyen d'épanouissement et de glorification de Dieu. Tu as une voix, tu peux parler, donc tu vas chanter, car tout le mode a la possibilité de chanter. -"Mais je chante faux !" -Q'importe !? Tu chantes pour Dieu, et il entend juste !". Il s'agit de regarder ce handicap en face : est-ce que je veux rester bloqué, lié à mes expériences négatives ou à mes préjugés ? Ou est-ce que je veux donner à Dieu l'occasion de m'en libérer ? "Veux-tu être guéri ?" Souvent c'est à cause des voisins qu'on n'ose pas chanter. "Que vont-ils penser de moi si je chante faux, on m'a toujours dit de me taire." Est-ce que je peux trouver une nouvelle liberté face au jugement des autres ? En regardant ma réaction négative face à la musique comme un handicap ou une maladie, je constate que cela m'empêche d'obéir à l'ordre de Dieu et de me réjouir avec mes frères. Si je désire sincèrement en être délivré, je suis déjà sur le chemin de la guérison. Je peux accepter avec humilité le stade où je suis et, de là, progresser, par une prise de position spirituelle dans la prière, et par des actions inspirées par le bon sens. Il s'agira d'avancer à petits pas : commencer par bien vivre un chant que j'aime et que je connais bien, m'y donner tout entier, me concentrer sur le contenu et le chanter de tout mon cœur pour le Seigneur. Les autres pourront aussi m'aider à progresser en acceptant positivement la différence des dons dans le Corps de Christ, en m'encourageant à chanter malgré mes handicaps et en me signalant mes réussites et mes progrès. Des gens qui chantaient vraiment faux peuvent témoigner que, grâce au dévouement patient d'un ami, ils sont parvenus à chanter juste et à trouver du plaisir à s'intégrer à une chorale. Un instrument simple comme le pipeau ou la flûte à bec peut constituer une aide utile pour arriver à trouver les notes justes. Les instruments de percussion peuvent également contribuer à la joie de participer au chant collectif. Je me souviens d'un réfugié qui venait d'une autre culture et nos chants occidentaux lui causaient bien des difficultés. Mais il a pris au sérieux l'ordre biblique et il s'est mis à chanter pour Dieu, en toute simplicité. D'abord, ses voisins ne reconnaissaient que les paroles, puis quelques notes, finalement le chant entier. Si vous aviez vu le rayonnement sur le visage de ce frère, lorsqu'il a vu les fruits de son obéissance et de sa persévérance ! Maintenant, il aime chanter les refrains de son pays... et les nôtres. Valoriser les dons de Dieu Si la musique est un don de Dieu, uploads/Religion/ alfred-kuen-le-chant-dans-la-vie-de-l-x27-eglise-ch-4.pdf
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- Publié le Jul 18, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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