Les clefs du Maître Secret Daniel Beresniak 1- D'OÙ VIENT LE QUATRIÈME DEGRÉ ?

Les clefs du Maître Secret Daniel Beresniak 1- D'OÙ VIENT LE QUATRIÈME DEGRÉ ? Le quatrième degré, Maître Secret, est le premier des degrés pratiqués dans les Ateliers de Perfection du Rite Écossais Ancien et Accepté. Sous sa forme actuelle, il figurait dans le Rite de Clermont en 25 degrés, antérieur au Rite Écossais Ancien et Accepté. Il est pratiqué actuellement au Rite Écossais Ancien et Accepté et au Rite Opératif et Chevaleresque de Salomon. Néanmoins, l'histoire de la Franc-Maçonnerie et plus spécialement de ses hauts grades qui fleurirent dès les premières décennies du XVIIIe siècle pour donner, dès la fin du même siècle un jardin immense et touffu, riche des essences les plus exotiques et les plus étranges, nous enseigne que les rituels ont été rédigés par des hommes sensibles aux modes intellectuelles et aussi, bien souvent, à la vanité. Cette vérité est dure pour ceux qui attendent de l'histoire la confirmation de l'existence d'une Tradition « primordiale » dont la connaissance permettrait de « réintégrer » l'innocence et la science du premier homme avant la chute ! Autrefois, on disait aux récipiendaires du quatrième degré que celui-ci avait été fondé par le roi Salomon lui- même (cf. : D. VASSAL - «Cours Complet de Maçonnerie et Histoire Générale de l'Initiation» - PARIS 1852). Encore aujourd'hui, certains aiment prononcer et entendre le terme: « De temps immémorial ». Aujourd'hui, il est normal qu'une personne s'intéresse à l'origine des rites, compare les opinions, réfléchisse par lui-même et recoupe ses informations. Le quatrième degré, comme tous les autres, est une création humaine. Il était pratiqué dans les années 1760. Il procède de la légende d'Hiram et de ses développements. Cette création s'est effectuée en amalgamant des éléments de divers courants de pensée (alchimie, rosicrucianisme, kabbale). C'est ainsi que se fondent tous les systèmes, toutes les religions, toutes les idéologies, toutes les philosophies. Nihil ex nihilo. Toute religion nouvelle ne fait que ranger dans un certain ordre des éléments préexistants. Aucune n'est descendue toute faite du ciel et la «Révélation» est un mythe, parmi d'autres, intéressant pour les lumières qu'il apporte sur la nature humaine. Ainsi donc, les « Mystères » de la Franc-Maçonnerie ne sont pas entachés d'infériorité parce qu'ils sont récents. Les éléments qui les composent, eux, sont antiques. L'originalité de la Franc-Maçonnerie consiste à ranger des symboles universels d'une manière particulière, propre à stimuler l'esprit. L'intérêt de découvrir, grâce aux hauts grades, des paysages nouveaux, réside dans le fait que chaque découverte éclaire et aussi, remet en cause, la découverte précédente. Le voyage étant le principe même de l'Initiation, on ne peut concevoir qu'il s'arrête au moment précis où le Maître, identifié symboliquement à l'Architecte, participe à la construction du Temple. Les symboles du Maître Secret marquent une patte d'oie sur le chemin qui traverse la forêt obscure et qui conduit à la lumière. Celui qui aspire à l'Éveil combat les fantasmes et les préjugés qui le retiennent dans l'esclavage. Le symbolisme met en oeuvre l'imaginaire et le décryptage des symboles permet la maîtrise de l'imaginaire. II - LA CLEF DU SANCTUAIRE 1 Dans la légende du grade, la clef, confiée au corps des gardes soumis à l'autorité de l'Inspecteur ADONIRAM, ouvre le Saint des Saints. Ce lieu, contient, outre la dépouille du Maître, les « lois secrètes révélées à Moïse ». Par conséquent, la dépouille du Maître est associée à l'Arche d'Alliance. L'Arche a été construite pour contenir et protéger les «Tables de la Loi ». Elle était transportée et entretenue par les Lévites à l'époque où les juifs traversaient le désert et s'établirent en Canaan. Lorsqu'ils s'arrêtaient, ils «montaient» une tente et plaçaient l'Arche d'Alliance à l'intérieur, dans l'endroit reculé nommé le « Saint des Saints ». Lorsque les juifs devinrent sédentaires, ils construisirent le Temple dans le but de protéger l'Arche d'Alliance. Cette « Arche d'Alliance » est le Trésor qui contient le « Témoignage » du Message de l'Éternel. Ce « Témoignage », c'est l'homme et plus précisément celui qui, parmi les hommes, est le bâtisseur. Il est capable de créer. Il collabore avec la divinité pour poursuivre la création, l'améliorer et l'achever, guidé par cette lumière intérieure qui est sa part divine. Le Maître Secret devient le gardien du Saint des Saints et, de ce fait, accède à la fonction sacerdotale. Il possède l'initiation artisanale : il a étudié les outils, il sait s'en servir et il sait tracer des plans. Il sait « Faire ». L'initiation sacerdotale le fait passer du « FAIRE » au «DIRE», de la maîtrise de l'outil à la maîtrise du verbe : (Ce fait éclaire le sens du signe de silence). L'objet de sa quête est maintenant la Parole, sous l'appellation, dont la signification profonde sera désormais le centre de sa réflexion, de « Parole perdue ». Ce mot de maître est un mot de substitution. Il convient à présent de reconstituer ce qui a été perdu. C'est-à-dire oublié. Ce qui est oublié réside dans les profondeurs de notre conscience, là où sont enfouies les impressions reçues depuis le fond des âges. La recherche du « mot » est une invitation à sonder nos pro= fondeurs (notre inconscient) à pratiquer l'introspection. La clef d'ivoire est le bijou du Maître Secret. La clef, en hébreu se dit « MAFTEAKH », de la racine P-T-Kh (gutturale Kh à prononcer comme le j espagnol, le ch allemand ou le x russe) d'origine égyptienne, qui nomme le dieu PTAH. L'étude du symbolisme de la clef, sous la conduite de l'étymologie, nous permet d'aller au-delà des lieux communs qui nous viennent à l'esprit sur le thème de l'ouverture et de pénétrer les racines de la conscience. Langage et conscience sont consubstantiels et l'étymologie est une piste sûre. Pythagore, et de nombreux grecs sont allés en Égypte suivre l'enseignement prodigué par le clergé de Ptah. Le nom même de Pythagore (Pythagoras) est un «nom mystique», celui qui est donné à la naissance, en l'occurrence à la « deuxième » naissance de l'initié. Il traduit en Grec les premiers mots d'une prière adressée à Ptah : P-T-KhGh-R (L'Égyptien écrit, comme l'hébreu, ne figure pas les voyelles). La signification des lettres est: « Ptah est grand » (ou « le plus grand »). Les mystères de Ptah sont donc, à la source du Pythagorisme dont nous aurons à parler puisque le Maître Secret est invité à s'y intéresser tout spécialement. Le fait que PTAH et CLEF soit étymologiquement identiques apporte au bagage culturel constitué par les symboles du degré, une cohérence stimulante pour l'esprit. C'est à Memphis, les « Murs blancs », au Temple de Ptah, que sont matérialisés les principes métaphysiques de l'enseignement donné sous l'égide du dieu. Le plus ancien texte connu concernant le mystère Memphite est une copie, faite sur granit noir, par le roi éthiopien Shabaka, d'un vieux texte qui avait été, dit-on, détruit par les vers. L'original de ce texte remontrait aux premières dynasties. C'EST PTAH, QUI EST APPELÉ PAR LE GRAND NOM, TATENEN... LUI QUI ENGENDRA LUI- MÊME, DIT ATOUM, LUI QUI DONNA NAISSANCE A LA COMPAGNIE DES NEUF NETER. 2 Autre surprise pour le Maître Secret : la mythologie de Ptah est en relation avec l'ennéagone qui, justement, est la « Base » de son âge symbolique et aussi l'entrée qui lui est réservée dans l'arithmétique Pythagoricienne, comme on verra plus loin. Cette « cohérence » du système symbolique de ce degré permet de penser que ses premiers rédacteurs connaissaient beaucoup de choses... Le texte de Shabaka1 se poursuit par un récit ayant trait à la mort d'Osiris, et la description de PTAH comme créateur : PTAH, LE GRAND, IL EST LE CCEUR ET LA LANGUE DES NEUF NETER. La grande Ennéade des NETER raconte comment le principe originel, UN, se diversifie, se scinde, pour former ce qui existe. Font partie de cette ennéade, NOUT, le ciel, soutenu par SHOU (l'air), GEB, la terre, OSIRIS, principe des renouvellements, SETH, le frère jaloux d'Osiris, NEPHTYS, la vie, ISIS, sœur épouse d'Osiris, TEFNOUT, l'étendue qui distingue et sépare, et ATOUM, dont le « caractère » est le soleil, la lumière (RA). NOUT est aussi l'eau primordiale, autant que le ciel. L'hébreu biblique, dans la genèse, nomme le ciel: « Les eaux d'en haut ». L'ennéade de PTAH raconte l'œuvre cosmique, toutes les bases sémantiques sur lesquelles le monde peut être pensé pour devenir accessible à l'intelligence humaine. Dans le texte des Pyramides, PTAH est mentionné comme « Chef d'Atelier» et « Créateur des Formes » et plus tard, des légendes le montreront modelant sur un tour de potier l'univers et les hommes. PTAH est également le patron de tous les artisans et de toute oeuvre humaine. Le texte de Shabaka précise : « Ainsi Ptah fut satisfait après qu'il eut fait toutes les choses et les paroles des Neter. Il a en vérité enfanté les Neter, fait les villes, fondé les Provinces et mis les Neter à leur place d'adoration. Il a déterminé leurs offrandes et fondé leurs sanctuaires, il a uploads/Religion/ clefs-du-maitre-secret-beresniack.pdf

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  • Publié le Nov 05, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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