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<:sïs «: JALOLSrii Iftb DIEl THESE C.KSEKTEE A LV FACULTE DES LEITRES DE PAIUS Ér.. TOURNIER Toat suivant le part a B ' P « I NÉMÉSIS JALOUSIE DES DIEUX parii. — Imprimerie de Ad. Laine et .1. Ilnvurd, rue des Sainls-Péreii, 10. is R ivi i: s I s JALOUSIE DES DIEUX THESE PRESENTEE A LA FACULTE DES LETTRES DE PARIS Éd. TOURNIER ANClJi>" El. RVK DK I. E C O I. K ?f (I R M A I- navra xarà (j.oïpav. Tout suivant le pardi;;!'. PARIS CHEZ A. DURAMJ, Ll Bll.\l KE-LIH TKIJR rijK dks grès, 7 1863 . GlllGNIAUT SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES PROFESSEUR HONORAIRE DE LA FACULTE DES LETTRES DE PARIS HOMMAGE RESPECTUEUX Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa iittpV/www.archive.org/detaiis/nmsisetiajaiOOtour AVANT- PUOPOS. S'il est intéressant de savoir quelle est ici-bas la destinée des errenrs, comment elles naissent, se propagent, se compliquent, se transforment et périssent , les recherches qui suivent sont peut-être de nature à éveil- ler chez quelques personnes une curiosité semblable à celle qui les a fait entreprendre. Elles concernent une erreur qui a joui d'un crédit durable chez le plus intelligent des peuples. Les Grecs ont cru que la divinité pouvait s'alarmer pour elle-même de l'am- bition des mortels, que dis-je? hair et châ- tier en eux jus(|u'à l'excès de la prospérité : telle est, en résumé, cette étrange supers- tition. Le temps, parlons mieux, la raison humaine en a fait justice : aussi ne nous arrêterons-nous pas à en démontrer la va- viM AVA.NT-PHOI'OS. nité; une telle discussion n'apprendrait rien à personne; et c'est une matière assez riche par elle-même que l'histoire d'une croyance qui a duré dix siècles au moins, qu'Héro- dote a professée et qui a été combattue par Aristote , qui a servi à expliquer l'origine du mal longtemps avant I^eibnitz, et les ré- volutions des empires deux mille ans avant Bossu et. Un pareil sujet, comme tout historique, exigeait que l'on se contormât à l'ordre des temps : tel est, en effet, le plan qu'on a suivi. iVIais l'histoire des idées ne com- [)orte pas une chronologie aussi exacte que celle des événements. Aussi une division en trois périodes a-t-elle paru suffire à l'objet qu'on se propose. I^a croyance dont il s'agit s'est d'abord insinuée sous le voile des fables dans la superstition populaire ; ensuite elle a été professée, érigée en doctrine, inter- prétée, et même amendée par la théologie. Knfin elle a été en butte aux attaques de la philosophie, qui a fini par en triompher. PREMIERE PERIODE PÉRIODE MYTHOLOGIQUE. Dans le premier âge que nous allons consi- dérer d'abord, l'idée de jalousie divine, inhé- rente Mes lors à la religion grecque, attend encore, pour se montrer au grand jour et s'im- poser aux esprits avec toute sa force, une formule consacrée et une personnification populaire. Pour nous, cet âge s'étend de l'époque d'Ho- mère et d'Hésiode à celle de Pindare, faute de monuments qui nous autorisent à en reporter plus haut le coumiencement ou la fin. Néan- moins, nous trouverons chez les premiers de ces poètes une idée et une fable, certainement anté- rieures à tous deux, où déjà est renfermée en germe toute la théologie dont le développement devra nous occuper : l'idée de cette puissance qu'on appelle ordinairement destinée homé- rique^ et la fable de Prométhée. Nous donnerons 1 iî PI{i:.\IlKRE PÉRIODK 01 PERIODE MVTHOLOGIUI E. la pinuière place à cet antique éiéiueiit, à cette première inaiiilestatioii, de l'opinion religieuse qui est l'objel de notre étude. Puis, nous nous enc[uerrons auprès des mêmes auteurs de tout ce (|u'il nous importe de sa%oir touchant les croyances et les traditions répandues chez leurs contemporains. L'imagination la plus riche, une extrême fai- blesse d'abstraction, une quantité jjrodigieuse de fables, une égale disette de termes généraux, distinguent , au point de \ue de notre sujet même, connue de l'histoire complète des idées, ce premier âge, qui fut en littérature celui de l'épopée. Nous l'appelons âge nntholoi^iqiie, bien que, malhabile à figurer ce qui avait besoin d'être d'abord défini, il n'ait su fourni^ à la légende de la jalousie divine que des traits épars, des épisodes, et non une personnification nette- ment caractérisée. CHAPlTRi: PKCMIKR. LA LOI DE PARTAGE ET LA FABLE DE PROMÉTHÉE. Les plus anciens monuments de la religion grecque nous montrent l'univers et l'Olympe même assujettis à l'empire d'une loi mystérieuse, sorte de dieu suprême sans passions, sans figure, sans légende, sans généalogie, sans personnalité, relégué par delà les cieux, dans un lointain inac- cessible à l'imagination comme à la prière. Les mots de destin et de fatalité, par lesquels on est convenu , dans notre langue , de désigner cette loi, en donnent une idée peu exacte : nous l'appellerons loi de uartai^e *. 1. Proprement, c'est le lot ou la part; en grec habituellement (xoTca. Du même ordre tl'iflées procèdent les mots (AÔfiOî, alsa, vs'fxEffi;, Mé- yaiça (nom d'une Furie, de asyaipa), envier), Aâyeai;, le latin l'arca. On fail venir fii-néiaienicnt ôaiawv de oay;awv d'après Platon {Ciadjl. 398, B). Il parait Ijcaucoiip plus simple et plus raisonnable de le rapporter à ôaîofxai , ôaivjixt : en effet , dans le passaj^e classiciue d'Hésiode , les Sa{[iiove; sont représentés comme chargés de la disfributlon des l)iens, et qualifiés tz'/.o-j-oooxxi (0pp. et dd. v. Hl). L'idée de partage se retrouve encorii dans î-.aasLiîvr, ; celle d'attribution, dans 7t£7:pto|X£VY), (pii se rat- tache é\iden)mt'nt au iiiènie \erbe que sTtopov, soit l'inusité TttTtpwffxw, 4 LA LOI UE PARTAGE La loi de partage, coimne son nom Tindique, a pour fonction de fixer la part dévolue à cha- que être '. Mais, dans le principe au moins, elle n'est qu'une règle idéale de répartition, que l'in- telligence divine conçoit, à laquelle la provi- dence di\ine se conforme par une libre préfé- rence ^ . Le soin de distribuer les lots avec liberté, avec souveraineté , regarde les dieux , seuls dis- pensateurs des biens, et spécialement Jupiter, qui sait exactement où connnence, où finit la portion due à chacun des mortels ^ L'heure de comme ^éëpoi[im et [iopâ viennent également de ^lêpoiaxw (conipar. àOo- oov venant de ôpaxi-cw). Selon M. Alfred Maury {Religions de la Grèce, 1. 1, pag. 285), le mot Kr,pest emprunté au radical sanscrit Kala (partage. Notons cependant que M. Michel Bréal propose une étymologie ditïérente dans son étude de mythologie comparée sur Hercule et Caciis (Du- rand, I8(j3), page 60. D'ailleurs, un autre mot sanscrit, bhuga, dérivé de hliaj (donner, séparer, diviser), se rapproche par sa signification du grec 6ai[A(Dv. 1. Cette attribution est encore très- bien marquée chez Pindare {Olymp., Vit, 119; X, 05). 2. La personnification de cette règle en une ou plusieurs déesses, déjà commencée dans les poèmes homériques, devait axoir, tôt ou tard, |)0ur résultat de lui assujettir Jujùter même. Dans V Iliade et dans VO- dyssée, la Loi ne semble encore oppressive que pour les dieu\ infé- rieurs, à qui Jupiter, selon la Théogonie d'Hésiode (v. 885), a partagé les honneurs après la défaite des Titans. La même Théogonie fait men- tion des trois Moîpai ou Par([ues en deux passages, qui sont marqués dans le.^ éditions du signe d'interpolation, sans doute comme se contre- disant l'un l'autre. Dans l'un (v. 904 scjq.), il est dit qu'elles tiennent leurs fonctions de Jupiter; dans l'autre (v. 217 sqq. , ces divinités, reu- nies à certaines Kf,^z; que le poète appelle wiÀeôtioivoi , paraissent in- vesties d'un pouvoir venj;eur qui s'exerce sur les dieux mômes. 3. Hom., Ud., XX, 70 : Ej oioev à;:av-a, M&ipdv x' à|X[AopiYiv -£ xaxa- 'jvr,T(ii)v à-/Ô(/h)7ib>v. — Id. Od., \I, 188 : Zî'J; ô' a-j-6; v£|j.£i ô'/.6o'j 'OàOjj.- Tî'.o; àvôiwïioiffcv 'Et^aoï; rfii xa/.otaiv, ontoî ibé'/.i^iav^, éxâuxto. — De la un (les surnom^ des dieux : otoTf,pi; £àw/. ET LA FABLE DE PROMÉTHÉE. 5 la mort est-elle arrivée pour cet Hector qu'il aime, pour Hercule, pour Sarpédon, ses fils? La Loi a parle : il hésite pourtant, il délibère, il consulte les autres dieux. Quand il cède enfin, c'est à leurs remontrances, ou à celles de sa propre raison; sa soumission est libre comme la été sa résistance : absolue en ce sens seule- ment qu'elle est formelle et immuable, qu'il n'appartient ni aux dieux ni à personne d'y rien changer, la loi qu'il exécute l'a obligé sans le contraindre ^. D'ailleurs, des associations et des confusions fréquentes entre les noms donnés à la loi et ceux des dieux, qui en sont les mi- nistres =*, en beaucoup de cas un usage indis- tinct , une véritable synonymie^ attestent que la religion grecque, à l'origine, considérait le monde comme soumis à un seul pouvoir. Dans quelle mesure ce pouvoir s'exerce-t-il sur riionmie ? Et, d'abord, connait-il une me- sure? est-il oppressif? est-il illimité? La théo- logie primitive paraît axoir enseigné générale- ment le contraire ^. La loi de partage fixe le 1 . On peut dire en effet que le mot jj.oïpa représentait à l'esprit des uploads/Religion/ nemesis-jalousie-de-dieu-pdf.pdf
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- Publié le Jul 20, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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