La maison de l'islam Comprendre l'islam... dans son authenticité, avec contempo

La maison de l'islam Comprendre l'islam... dans son authenticité, avec contemporanéité AccueilCatégories d'articlesArticles classés par thèmeDroits de reproductionQui suis-je ? RappelContact فقه المَراحِل : Comprendre les différences de situations dans lesquelles se trouvent différentes communautés musulmanes ( فقه- الفرق بين النسخ والنسء اختالفات األحوال التي تعيشها كل جالية مسلمة) Anas 14 septembre 2008 - L'abrogation d'un texte par un autre ( النسخ ) , - Se référer aux Textes ( الشرع ), et tenir compte du Contexte ( الواقع ) , 3- De la pédagogie en islam, pour sa propre progression et pour l'enseignement aux autres, Culture, identité, communauté, nationalité (La lecture de cet article sera impérativement précédée de celle de : Réflexions sur les différentes étapes de la mission du Prophète.) Par "Comprendre les différences de situation", nous entendons ce qui suit : il s'agit de déterminer, par référence à la situation prévalant lors de leur révélation à l'époque de la mission du Prophète, les règles qui sont applicables et celles qui ne le sont pas, dans la situation dans laquelle les musulmans d'un lieu et d'un moment donné se trouvent (fahmu tanfîdhiyyat il-ahkâm hasb al-adwâr, wa fahm ud-dawr alladhî na'îshuhû). Les textes de la législation musulmane – Coran et Sunna –, communiqués aux hommes pendant les vingt-trois années de la mission du Prophète, comptent parmi leurs particularités le fait qu'ils aient édictés de façon progressive. Cette progressivité exista parfois par souci de pédagogie, parfois par souci de correspondre avec les différentes situations que les musulmans traversaient alors. - A) Des points à propos desquels, de la pluralité des règles révélées à leur sujet au cours de la mission du Prophète, c'est la règle postérieure qui a abrogé les règles antérieures : cette règle est donc définitive sur le plan de l'applicabilité ( dharûratu-'tiqâdi tanfîdhiyyatih ) : Il est tout d'abord des points à propos desquels c'est la dernière règle révélée qui est définitive sur le plan de l'applicabilité, et toute règle précédente ne peut plus être considérée comme applicable (lâ tu'taqadu mashrû'iyyatuh). Ainsi en est-il de la consommation d'alcool : du vivant du Prophète il fut un temps où l'alcool n'était pas du tout interdit, puis vint un temps où il était seulement interdit d'être ivre lors des horaires des prières (Coran 4/43), puis, enfin, en l'an 8 de l'hégire (d'après Ibn Hajar, FB 8/353), vint le moment où l'alcool fut complètement prohibé par le verset 5/90. Dans un contexte où les musulmans auraient délaissé le respect de cette règle et sous prétexte que la société musulmane d'aujourd'hui se trouverait dans la même situation que celle de l'époque du Prophète avant la révélation des versets 4/43 ou 5/90, il n'est plus possible de déclarer l'alcool autorisé, ou interdit uniquement lors des horaires des prières : depuis la révélation du verset 5/90, il n'y a pas d'autre possibilité que de considérer (i'tiqâd) que l'alcool est interdit, puisque Dieu l'a, à ce moment donné, déclaré interdit pour la période qui va jusqu'à la fin des temps. Il en est de même pour le caractère obligatoire des cinq prières quotidiennes (pourtant révélées seulement 10 années après le début de la mission du Prophète), de la zakât, du jeûne du ramadan (pourtant révélé seulement en la 2ème année de l'hégire), du pèlerinage (pourtant rendu obligatoire dans les dernières années de la vie du Prophète), pour le caractère interdit de l'intérêt, etc. : on ne peut pas dire que l'on peut ne pas considérer ces choses obligatoires ou interdites car l'on est revenu à une situation semblable à celle ayant précédé leur institution. Attention : Ce que je veux dire c'est qu'on doit considérer (i'tiqâd) ces choses comme définitivement interdites ou obligatoires. Par contre, on peut et on doit, parallèlement, observer de nouveau une progressivité dans le rappel de cette règle d'interdiction, et dans le cas d'un pays musulman, dans le fait de faire respecter cette règle dans la société. Pour plus de détails au sujet des règles de ce type A, lire notre article Comprendre les priorités et la progressivité. - Il est cependant d'autres cas où ce n'est pas la dernière règle à avoir été révélée qui est définitive... - B) Des cas où la pluralité des règles reste en vigueur, en fonction des différentes situations : Ici, s'il y a eu une pluralité de règles, c'est en fonction d'une pluralité de situations : il n'y a donc pas eu abrogation (Naskh Istilâhî), mais instauration de règles en correspondance étroite avec la situation existante à ce moment-là (c'est là ce qu'on appelle le Nas' : il s'agit du cas n° 2 dans notre article traitant les 5 cas existant par rapport au " Naskh " ). Aujourd'hui encore, c'est la détermination de la situation qui a cours dans un lieu donné et à un moment donné qui commande la détermination de la règle qui est à appliquer alors : s'il y a eu, à propos du même point, deux règles a et b en fonction de deux situations X et Y respectivement, alors la règle b, liée à la situation Y, est, lorsqu'on se trouve dans la situation X, inapplicable même théoriquement : c'est alors la règle a qui est applicable. Ce point est à bien comprendre car il est d'importance capitale. Il s'agit donc de savoir déterminer, par référence à la situation prévalant lors de leur révélation à l'époque de la mission du Prophète, les règles qui relèvent de cette catégorie B et qui concernent la situation dans laquelle les musulmans d'un lieu et d'un moment donné se trouvent (fahmu tanfîdhiyyati ba'dh il-ahkâm hasb al-adwâr, wa fahm ud-dawr alladhî na'îshuhû). Voici quelques exemples… - --- B.A) Différences entre Terre d'Islam ( Dâr ul-Islâm ) et Terre non-musulmane (Dâr ul-kufr) : – Des règles qui sont inapplicables en pays non-musulman : Il est des règles présentes dans les textes mais dont l'applicabilité – même théorique – est liée uniquement à une terre d'Islam. Ainsi, les peines légales (hudûd) sont tout simplement inapplicables en pays non-musulman (Islâm aur jadîd ma'âshî massa'ïl, Khâlid Saïfullâh, pp. 75-79). Ainsi encore, le fait de faire respecter ce qui est strictement interdit en l'interdisant en public (taghyîr ul-munkar bi-l-yad) est lié aux détenteurs musulmans du pouvoir (Mirqât ul-mafâtîh, 9/328), et est donc inapplicable en pays non-musulman. - – Des éléments purement culturels ( âdî ) pouvant être adoptés : Il y a, à propos des éléments purement culturels ('âdî) de non-musulmans (soit la dimension 3.2.2.2 dans l'article sur la tashabbuh), deux principes : --- "muwâfaqa" : "adopter (ces éléments)" ; --- "mukhâlafa" : "se différencier de la façon de faire de ces non-musulmans". Le récit suivant, de Ibn Abbâs, montre que le Prophète a fait comme des non- musulmans, puis s'est démarqué de leur façon de faire : "Dans ce au sujet de quoi rien n’avait été ordonné au Prophète, celui-ci aimait faire comme les Gens du Livre ; et ceux-ci laissaient leurs cheveux sans faire de raie au milieu ; les Polythéistes, eux, se faisaient une raie dans la chevelure. Le Prophète se laissa donc les cheveux sans raie. Puis, plus tard, il se mit à faire une raie dans sa chevelure" (al- Bukhârî, 5573, Muslim, 2336). D'après l'avis de al-Qurtubî, se faire ou ne pas se faire de raie dans la chevelure relèvent tous deux de la permission originelle (puisque le rapporteur précise qu’il s’agissait du domaine au sujet duquel rien n’avait été ordonné au Prophète et que "ce qui a été ordonné" englobe l’obligation comme la recommandation), et ce n'est que par rapport à la muwâfaqa / mukhâlafa que le Prophète a fait ceci puis cela (Fat'h ul-bârî 10/444) ; c'étaient donc, à ce moment-là, deux actes purement 'âdî (soit la dimension 3.2.2.2 dans l'article sur la tashabbuh). Cependant al-Qurtubî est d’avis que, suite à ce que le Prophète a fait, la raie est devenue recommandée – ta'abbudî mustahabb – même si, précise-t-il, il est possible qu’il n’y ait ici de hukm shar'î que par rapport à la maslaha : Fat'h ul-bârî 10/444). Même ainsi compris, le principe de la mukhâlafat ul-kuffâr est en partie lié au contexte. En effet, le récit de Ibn Abbâs montre bien que, dans le domaine de ce qui est permis en soi (il s'agit du domaine du 'afw : "fî mâ lam yu'mar fîhi bi shay'"), le Prophète aimait tout d'abord faire comme certains non-musulmans ("yuwâfiqu", d'où le terme : "muwâfaqa"), et que c'est dans un second temps qu'il se mit à se différencier d'eux ("yukhâlifu", d'où le mot : "mukhâlafa") et qu'il eut alors recours aux traditions mecquoises. Ibn Taymiyya a écrit qu'en fait ici il y a deux principes liés chacun à une situation différente : aujourd'hui encore, muwâfaqa et mukhâlafa restent donc applicables en fonction du contexte auquel chacun correspond (cf. Al-Iqtidhâ', p. 164) : – le principe de la mukhâlafa est applicable quand le musulman se trouve dans une situation qui ressemble à celle dans laquelle le Prophète l'a appliqué ; – et c'est le principe de la muwâfaqa qui est applicable quand le uploads/Religion/ comprendre-les-differences-de-situations-dans-lesquelles-se-trouvent-differentes-communautes-musulmanes.pdf

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  • Publié le Jui 09, 2021
  • Catégorie Religion
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