DEFENSE DE SHAYKH IBN ARABI Dans la fatwa "al-Fatawa al-hadithiyya" du Shaykh u
DEFENSE DE SHAYKH IBN ARABI Dans la fatwa "al-Fatawa al-hadithiyya" du Shaykh ul Islam Ibn Hajar al Haytamî (théologien asharite, juriste shafiite, logicien, exégète, spécialiste du hadîth, grammairien, ascète, historien, poète, mathématicien, sûfî, ...), nous lisons (il commence par une citation de son shaykh, le Shaykh ul Islâm Zakariyya al-Ansarî, - élève de Ibn Hajar al 'Asqalânî -, au sujet de Shaykh Ibn al-'Arabi et de ses disciples) : « La vérité est qu'ils sont parmi les meilleurs des imams (akhyar a'imah.) Al-Yafi'i, Ibn 'Ata' Illah, et d'autres ont affirmé la wilayah d'Ibn 'Arabi, et aussi que les paroles adoptées [par lui et par d'autres sûfis] sont valides lorsqu'ils sont utilisés par ces personnes. Quand le connaisseur est immergé dans les mers de tawhid, des expressions peuvent émaner de lui à propos des visions de l'inhabitation/incarnation (hulûl) et de l'union (itihâd) - il n'y a pas de fusion ou d'union [dans un sens qui contredirait l'Unicité Divine]. (…) Regardez donc, qu’Allâh vous guide, à ces expressions. Vous constaterez que les ignorants qui attaquent ce grand homme et qui pontifient sur son « incrédulité » sont aveugles, piétinent comme s'ils étaient obscurs. C'est Allâh qui a aveuglé leur vue et assourdi leurs oreilles à ce sujet jusqu'à ce qu'ils tombent dans ce quoi ils sont tombés. C'est ce qui a provoqué leur répulsion et leur incapacité à utiliser leurs connaissances. La connaissance [de ces sûfis], leur ascétisme et leur refus de ce bas-monde sont une seule sentence en faveur de leur innocence de ces accusations atroces. [Par conséquent, nous] ne les dénonçons pas, parce que leurs expressions sont vraies quand ils les adoptent. Ils ne peuvent être refusés que s'ils connaissent la signification de leurs mots et de leur terminologie, puis en appliquant cette terminologie à ce sens et en vérifiant s'ils concordent ou non. Nous remercions Allâh que tous ceux qui les nient ignorent cela, car aucun d'entre eux n'a maîtrisé les sciences du dévoilement, ni même attrapé une odeur de leur odeur. Aucun d'entre eux n'a [reçu des conseils d'un shaykh] au point de se familiariser avec leur terminologie. Vous pouvez dire : « Je n'admets pas que les paroles sont vraies, plutôt que d'être utilisées métaphoriquement. Montre-moi quelque chose de plus clair que [ces arguments]. "Je dis que ce refus est l'entêtement. Supposons que vous n'admettez pas ce que j'ai mentionné. L'approche correcte de l'objecteur est de dire que l'expression a plusieurs significations, et de les expliquer. Puis, il dit : "Cela signifie ceci, donc ceci ». Il ne dit pas dès le premier coup d'œil que « c'est de l'incrédulité », c'est de l'ignorance et cela dépasse les limites du conseil (nasîhah) que le critique prétendait vouloir donner. ... Quant à celui qui voit les mots [de Shaykh Ibn al-'Arabi et de ses disciples] comme une lumière devant lui et croit en leur wilayah, comment un musulman peut-il l'attaquer avec une accusation d'incrédulité ? Personne ne peut le faire à moins qu'il ne soit satisfait de la probabilité que l'incrédulité s'applique à lui-même. Une telle accusation manifeste le fanatisme et représente une agression contre tous les autres musulmans. Nous demandons à Allâh, par sa faveur, de pardonner à celui qui le prononce ». Dans "Al-Fatāwâ al-Hadîthiyya (p. 210), il dit aussi : « Il y a consensus [ndt : parmi les saints] qu'Ibn Arabî était le savant le plus averti/connaisseur de son époque, qu'il maitrisait toutes les sciences de la connaissance islamique...Et il y a consensus qu'il était le plus pieux de son époque, le plus dévoué à la Sunnah et le plus grand purifié (auto-effacement) ». Néanmoins, après sa mort, différents manuscrits circulèrent, comportant des rajouts apocryphes par rapport à d’autres versions, et ces rajouts contiennent des choses étranges, qui contredisent, du moins en apparence, les enseignements bien connus qui étaient les siens. Ibn Hajar al-Haytami cite aussi la propre mise en garde de Ibn Arabî à l’égard des non-initiés qui liraient ses écrits de nature métaphysique : « Il n'est pas permis pour ceux qui ne comprennent pas nos terminologies d'étudier nos ouvrages » ("Al-Fatāwâ al-Hadîthiyya", Ed. Al-Fikr, p. 211). Shaykh al-Islam Siraj al-Din al-Makhzumi a dit : « Notre Shaykh, Shaykh al-Islam Siraj al- Din al-Bulqini et Shaykh Taqi al-Din as-Subkî avaient l'habitude de critiquer le Shaykh (Ibn Arabî) au début, mais ils ont changé leur position après avoir réalisé ce qu'il disait et l'explication de son intention ». Source : Uthmân Hilmi, " al-Burhan al-Azhar", pp. 32-33. Voir aussi, à propos d’Ibn Arabî, Ibn As-Subkî, "Tabaqat al-Shafi‘iyya al-Kubra", vol. 8 pp. 219-229. Al-Sakhawi dans "al- Daw’ al-Lami‘" souligne également cette contradiction entre les principes exprimés par al- Biqa'i et ses pratiques actuelles. Uthmân Hilmi, dans "al-Burhan al-Azhar" (p. 32) ajoute qu'une autre preuve qu'As-Subkî a changé sa position concernant Ibn 'Arabi est qu'il a écrit beaucoup de réfutations contre les hérésies de son temps mais n'a jamais écrit contre Ibn' Arabi, bien que ses livres aient été largement lus à Damas et ailleurs. Le shaykh et fameux historien Ahmad Al Maqrizî dans son "Ma`rifatu Ma Yajibu li-Al al- Bayt al-Naawi min al-Haqqi `ala man `Adahum", un ouvrage sur les mérites et l'importance de la famille du Prophète, cite et reprend des passages des "Futuhât al-Makkiyya" où il fait aussi l'éloge de Ibn Arabî en disant « Le connaissant (al-`arif) Muhyi al-Din Abu `Abd Allah Muhammad Ibn `Arabi a dit... ». Le Shaykh ul-Islâm al-Munawî (m. 1621) l'a cité de nombreuses fois dans son "Fayd al- Qadir" et a dit : « Un groupe de savants déclara la suspension du jugement (concernant le statut légal de Ibn Arabî) et le bénéfice du doute quant à la bonne opinion (al-taslîm) (…) leur imâm étant Shaykh ul-Islâm An-Nawâwî a répondu (interrogé sur Ibn Arabî) : « Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient » (Qur'ân 2, 134). [Ahmad] Zarruq a rapporté de son shaykh al-Nuri les mots : « Ils différaient de lui du verdict de l'incrédulité à celui de la primauté spirituelle (qutbâniyya) ; donner le bénéfice de la bonne opinion est donc une obligation » » ( Ibn ‘Imad, "Shadharat al-Dhahab" 5/192). Ad-Dhahâbî, lui aussi originellement opposant à Ibn 'Arabî, admettra par la suite sa station spirituelle de sainteté, tout en restant prudent par rapport aux détracteurs de son temps « Quant à moi, je dis que cet homme (Ibn 'Arabî) fut peut-être un saint ». Par contre il maintient la condamnation de ses écrits subtils tels que les Fusus parmi les gens de la masse, où il dira à ce sujet : « Par Allâh, mieux vaut pour un musulman (de la masse des croyants ; ammâ) vivre ignorant derrière ses vaches, que de posséder cette gnose (connaissance métaphysique) et ces connaissances subtiles » . (Ad-Dhahâbî, "Mizân ali'tidâl", Beyrouth, 1963, 3/660). Les doctrines théologiques ou métaphysiques subtiles, pouvant être incomprises (les troublant ou les menant à des hérésies) des personnes qui originellement ne s'intéressent même pas à cela, doivent être évitées, car les bases doctrinales sont prioritaires pour de telles personnes. Ibn Hajar al 'Asqalânî (exégète, spécialiste du hadîth, théologien asharite, juriste shafiite, historien, poète, cheminant sur la voie du tasawwûf, …) a déclaré à propos de Ibn 'Arabî : « il a marqué son influence dans chaque pays où il est entré » ("Lisan al-Mizan" 5/311 n°1038. Voir aussi "al-Intisar li A’imma al-Amsar and in al-Qari’s Risala fi Wahda al-Wujud", p. 113). Il note également qu'aucun shaykh ayant rencontré et discuté avec Ibn 'Arabî de son vivant ne l'avait traité d'égaré ou de mécréant. Ad-Dhahâbî a également reçu le manteau sûfi du Shaykh Muhyi al- Din Ibn Arabi et la transmission de toutes ses œuvres, même s’il n’a pas épargné ses critiques à son égard. Ibn Hajar al 'Asqalânî dans "Lisan al-Mizan" (5/315) fait l’éloge de l'ouvrage "Futûhât al- Makkiyya" de Ibn Arabî. Il a reçu d’Abû Hurayra Ibn ad-Dhahabî, de son père ad-Dhahabî, le manteau sûfi de Shaykh Muhyi al-Din IbnArabi selon Abû al-Mahasin al-Qaraqji (m. en 1205) dans "Kitab Shawariq al-Anwar al-Jaliyya fi Asanid al-Sadat al-Shadhiliyya" (ms. Damas 1522 fol. 59b). Ibn Hajar faisait également l'éloge de 'Umar ibn al-Farîd. Son élève, le Shaykh ul Islam Zakariyya al-Ansarî, qui maitrisait plus de 30 sciences (islamiques et autres), qui fut également juge, défendit Ibn 'Arabî et 'Umar ibn al-Fârid. Que les gens se souviennent de ce hadîth qudsi : "Celui qui s'en prend à l'un des Mes Saints, Je lui déclare la guerre". Avoir des désaccords ou des doutes sur l'orthodoxie d'une doctrine est une chose, et par prudence, en cas d'incompréhension ou de doute, il faut tout simplement suspendre son jugement et s'en éloigner. Mais de là à mentir, à calomnier, à les prendre en raillerie, à les rabaisser ouvertement, et surtout en pleine période de jeûne, montre la voie erronée et l'attitude déviante de ce genre de personnes (surtout quand on connait leur instabilité idéologique uploads/Religion/ defense-de-shaykh-ibn-arabi.pdf
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- Publié le Dec 06, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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