Études de Théologie Historique PUBLIÉES SOL-S LA DIRECTION DES PROFESSEURS DE T

Études de Théologie Historique PUBLIÉES SOL-S LA DIRECTION DES PROFESSEURS DE TIIÉOLOGII; A l'institut catholique de paris DIDYME L'AA EUGLE PAR Gustave BARDY docteur EN" THEOLOGIP PARIS Gabriel BEAUCHESNE & C , Éditeurs ANCIENNE librairie DELHOMME & BRIGUET ii~, Rue de Rennes, i ij 1910 Tous droits réservés. DÉPÔT A L"¥ON:3, Avenue de l'Archevêché Nihit obstnt .f. Lebreton. Imprimatur : Parisiis, die 10» Docembris 190!*. Alfred Baudrillart, V. 0. RECr. TYPOGRAPHIH l'IRMIN-T)I OOT KT C*' A MES PARENTS AVANT-PROPOS Ce n'est point faire un travail sans utilité ou sans intérêt que d'entreprendre encore l'étude des œuvres et de la théologie de Didyme,> l'aveugle d'Alexandrie, après « l'excellente monogra- phie' » que J. Leipoldt a publiée en 1905^. Rendant compte de cet ouvrage dans le Theologischer Jahresbericht de cette année- là, G. Krûger remarquait que Didyme était « en vogue ^ », et il remerciait J. Leipoldt d'avoir donné sur ce personnage une œu- vre qui rendait inutiles et vieillies toutes les recherches anté- rieures. De fait, après être resté longtemps dans un oubli injus- tifié, qu'interrompaient seules de temps à autre quelques lignes ou quelques pages d'anecdotes banales dans les ouvrages d'his- toire ecclésiastique, et que n'était pas même parvenue à suppri- mer la publication en 1769 de son grand ouvrage sur la Trinité, Didyme a été récemment sorti de son obscurité par une série d'études dont les plus importantes sont dues à J. Drâseke, à F. X, Funk, à K. Holl; et le livre de J. Leipoldt, qui constitue la pre- mière recherche d'ensemble sur l'activité et l'enseig-nement de Didyme. est apparu comme le couronnement naturel des travaux de détail qui l'avaient précédé. Il est difficile de dire combien on doit ici à ce travail aussi remarquable par la précision de la mé- thode que par les analyses minutieusement exactes qu'il fournit du vocabulaire et de la doctrine de Didyme. L'étude de J. Leipoldt cependant, par les conditions mêmes de sa publication, se trouvait être un peu une œuvre de circonstance; et ses premiers recenseurs n'ont pas manqué d'y relever un cer- tain nombre d'insuffisances, dues sans doute à une admiration 1. L. Duchesiie, Ilistoiro ancienne de l'Église, t. II, Paris, 1907, p. 619, n. 1. 2. J. Leipoldt, Didynaus der Blinde von Alexandrien, Leipzig, 1905. 3. G. Kriiger. ap. Th.JB, XXV (1905), p. 378. IV AVANT-PUOl'OS. trop grande de l'auteur pour son héros. Peut-être le temps cst-ii venu d'essayer à nouveau de fixer le rôle de Didyme dans la der- nière phase do la controverse arienne et dans la théologie du iv° siècle : c'est ce qu'on a voulu faire dans les pages qui sui- vent, en renvoyant au livre de J. l.eipoldt aussi souvent qu'on Ta jugé nécessaire; en ne craignant pas de contredire ses conclu- sions chaque fois qu'elles paraissaient ne pas être suflisamment d'accord avec la simple réponse des faits. De notre travail, Didyme sortira quelque peu amoindri : si l'Adversus Arium et Sabellium n'est pas son œuvre, il aura peu de chance d'avoir été l'introducteur dans la théologie orthodoxe de la formule [ûa cùsta, Tpetç uTTOffrajeii; ; et s'il reste encore le principal représentant des enseignements origénistes à la fin du iv^ siècle, il faudra recon- naître qu'il se borne trop souvent à reproduire la doctrine de son maître, sans avoir le sens de sa philosophie, et à cet égard il de- meure bien inférieur à ses contemporains de Cappadoce, sur- tout à saint Grégoire de Nysse. Mais si l'on doit avouer que Didyme n'est pas un théologien de premier ordre, et qu'on ne saurait réussir à en faire l'égal des Athanase, des Basile, ou des Grégoires, il n'en reste pas moins qu'il occupe une place fort honorable dans l'histoire de la pensée religieuse. Esprit timide, intelligence modeste, Didyme est l'un de ces hommes que la mé- diocrité même de leurs qualités prédestine à être représentatifs de toute une tradition et de toute une période : incapable de s'éle- ver à l'originalité des théories personnelles, il possède le don de s'assimiler les idées des autres, et de les traduire en de ces for- mules simples et nettes, qui, aussitôt trouvées, deviennent la pro- priété commune sans que personne se soucie jamais de leur premier inventeur. Chef de l'école catéchétique d'Alexandrie, formé aux méthodes d'Origène, d'Athanase et des Cappadociens, il est comme le centre auquel viennent se réunir et se coordonner les doctrines les plus différentes par leur origine et par leur es- prit : c'est dans la mesure où Didyme représente l'allure générale de l'orthodoxie à la fin du iv*" siècle, beaucoup plutôt que par ses qualités de penseur et d'écrivain, qu'il mérite d'être étudié. S'il en est ainsi, on ne s'étonnera pas de ne rencontrer au cours de ce travail, aucune allusion à ce que les historiens allemands du dogme appellent le néo-nicéisme. Ce n'est joas qu'on ignore la question posée et les difficultés considérables que présente sa solution; c'est surtout parce qu'il a semblé qu'on n'avait pas à soulever ici ces difficultés. A l'époque où Didyme écrit ses grands 1 AVANT-PROPOS. V traités théologiques, l'orientation de la pensée catholique est de- puis longtemps fixée ; et ce ne peut être que par un abus de lan- gage qu'on prend le droit de parler de « tendances paléo-nicéen- nes », ou d'« innovations néo-nicéennes » pour désigner des doctrines qu'enseigne constamment la plus stricte orthodoxie, Didyme n'est pas un novateur; et s'il se rattache aux Cappado- ciens plus qu'à Athanase, c"est seulement parce que les formules cappadociennes ont dans son milieu et de son temps pris la place des anciennes formules athanasiennes. Il n'y a là, semble-t-il, rien que de simple ; et l'on n'a pas cru nécessaire de compliquer la simplicité de Didyme par la discussion de problèmes nouveaux. Je remercierai en terminant les maîtres qui m'ont donné les premières initiations aux études de théologie positive et m'ont appris à aimer les Pères de l'Eglise comme de véritables amis; particulièrement M. Léon Labauche, professeur de dogme à l'Ecole supérieure de théologie catholique de Paris, et M. Jules Lebreton, professeur de patrologie à l'Institut catholique de Pa- ris; leurs encouragements et leurs conseils m'ont permis de me- ner à bien ce travail, et lui ont donné le meilleur de l'intérêt qu'il peut offrir. Paris, 2 mai 1909. Fête de Saint Athanase d'Alexandrie. BTBLIO&RÂPHIE O. Hardenhewer, Didymus, ap. Wetzer und Welte's Kirchenlexicon ; 2'" Auflage, begonnen von J. Her- genrôther, fortgesetzt von F. Raulen; Freiburg; III'* Band (1884), p^ 1713-1715. Les Pères de TEglise, leur vie et leurs œuvres; éd. française par P. Godet et G. Verschaffel; Paris, t. II (1899), p. 137-141. J. F. Bethune-Baker, The meaning of homoousios in the Gonstantinopolitan Greed (Texts and Studies..., edited by J. Armitage Robinson, VII, 1); Gam- bridge, 1901. J. Brochet, Saint Jérôme et ses ennemis. Etude sur la querelle do Saint Jérôme avec Rufin d'Aquilée, et sur l'ensemble de son œuvre polémique; Paris, Fon- temoing, 1906. Gf. ilPA, t. III (1906-1907), p. 242 (J. Lebre- ton). G. Butler, TheLausiachistoryof Palladius : II. The greek text edited from the mss. (Texts and Studies..., edited by J. Armitage Robinson, VI, 2); Gambridge, 1904. F. Gavallera, Saint Athanase (La pensée chrétienne) ; Paris, 1908. 1. On ne sip;nale ici que les livres qui seront d'un usage courant dans ce travail. D'autres ouvrages seront à loccasion indiqués à leur place. BIBLIOGRAPHIE, R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclé- siastiques. Ed. Vives, Paris, 1860; t. V, p. 605-633. F. Diekamp, Die origenistische Streitigkeiten im sechsten Jahrhundert, und das fûnfte allegemeine Concil; Munster, 1899. J. Drâseke, Zur Athanasios Frage; Zeitschrift fur wissenschaftliche Théologie, t. XXXVIII (1895), p. 238-269. Cf. ThJB, 1895, p. 79 s. (G. Kruger). ZKG, t. XV (1895), p. 604 (J. Drâseke). Des Apollinarios von Laodicea Schrift wider Euno- mios ; Zeitschrift ftir Kirchengeschichte, t. XI (1890j, p. 22-61. Apollinarios von Laodicea (Texte und Untersuchun- gen, VU, 3-4), Leipzig, 1892. Zur Didymos von Alexandria Schrift ûber der Tri- nitàt, Zeitschrift fiir wissenschaftliche Théologie, t. XLV (1902), p. 410-419. L. Duchesne, Histoire ancienne de TEglise, Paris, t. I, 1906; t. II, 1907. Fabricius-Harles, Bibliotheca graeca; t. IX (1804), p. 269-279; ap. Migne, PG, 39, c. 131-140. G. Ficker, Widerlegung eines Montanisten. Zeitschrift fur Kirchengeschichte, t. XXVI (1905), p. 446-463. F. X. Funk, Die zwei letzten Biicher der Schrift Basilius des Grossen gegen Eunomius. Comptes rendus du quatrième congrès scientifique international des catholiques, tenu à Fribourg. Première section : Sciences religieuses, p. 216-248. Fribourg, 1898. Cf. Rirchengeschichtlichen Abhandlungen und Unter- suchungen, t. II; Paderborn, 1899; p. 291-329. P. Godet, Didyme TAveugle. ap. Vacant-Mangenot, Die- VIII IlIBI.IO(;i!AI'HIi: tioliiiaire do théologie catholique, t. IV, Paris, 1909, c. 748-755. G. Grutzinacher, llicronymus, eine biographische Studio zu alteu Kirchengeschichte, 3 vol.; Berlin, 1901, 190G. 1908. H. K. F. Guerike, De schola quae Alexandriae floruit catechetica commentatio. liai. Saxon, 1824, t. I, p. 92-97; t. II, p. 83-95, 332-378. Je n'ai pas pu consulter cet ouvrage, qui a conservé une certaine valeur. \\. Holl, Amphiloohius von Ikonium in seinem Verhàlt- nis zu den grossen uploads/Religion/ didyme-par-bardy.pdf

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  • Publié le Dec 17, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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