1 E - Le Sûtra du Lotus I - Shakyamuni La tradition veut que Shakyamuni ait été

1 E - Le Sûtra du Lotus I - Shakyamuni La tradition veut que Shakyamuni ait été le fils du souverain d’un petit royaume dirigé par les membres de la tribu ou clan des Shakya, situé près de l’actuelle frontière du Népal et de l’Inde. Ses parents étaient le roi Suddhodana et la reine Maya. Son nom d’enfance et jusqu’à son éveil était Siddharta. Shakyamuni signifie « le sage (muni) du clan Shakya » et est l’abréviation de « Shakyamuni Bhagavat » (un des dix titres honorifiques du Bouddha). A cette époque, dans la société indienne, prévalait le brahmanisme, système social et religieux caractérisé par la suprématie des brahmanes, caste des religieux. Les brahmanes, considérés auparavant comme des êtres presque divins, commençaient à perdre leur statut du fait de leur corruption et dégénérescence. Ainsi, de nouvelles pensées et philosophies naissaient l’une après l’autre. Dans ce contexte, le jeune Siddharta, réfléchissant à la signification de la vie, nourrissait le désir irrépressible de trouver un remède aux quatre souffrances majeures de tous les êtres humains : la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. Selon la tradition, il quitta son palais à l’âge de dix-neuf ans. Il étudia auprès de plusieurs penseurs et se consacra à des pratiques ascétiques allant jusqu’à s’imposer les mortifications les plus sévères. Au terme d’efforts acharnés, il compris l’inanité de ces ascèses. Il poursuivit alors seul sa quête et parvint rapidement à l’éveil, en méditant sous un figuier, près de Gaya, une ville d’Uruvela. Luttant contre les fonctions démoniaques de la vie, il s’éveilla à la Loi éternelle de la vie. Selon la tradition, il fit l’expérience de cet éveil vers l’âge de trente ans. La Loi à laquelle il s’éveilla représente le principe mystique fondamental se perpétuant éternellement à travers l’univers et la vie. Enseigner l’existence immanente de cette Loi fondamentale est une des grandes caractéristiques du bouddhisme. Un autre nom de Shakyamuni est le Bouddha, mot d’origine sanskrit qui signifie l’éveillé. Ce nom honorifique vient du fait qu’il s’est éveillé à la Loi fondamentale qui régit tous les phénomènes de l’univers. En Chine, le mot fut traduit phonétiquement par futo ou bouddha, et au Japon par hotoke ou butsu. La Loi bouddhique désigne la loi à laquelle le bouddha s’est éveillé et qui permet également à tous les êtres humains de devenir bouddha, c’est-à-dire de s’éveiller au principe mystique ou Loi de la vie qui réside dans leurs « cœurs » et qui leur permet de transformer toutes les souffrances et toutes les formes d’adversité en bonheur profond. Après son éveil, Shakyamuni se rendit, tout d’abord, à Varanasi (Bénarès), centre cultuel et religieux de l’époque. Il y prêcha, pour la première fois, dans le Parc aux Gazelles, l’actuel Sarnath. Il enseigna à des religieux, des laïcs, des femmes et des hommes, sans aucune discrimination. Cette manière de prêcher contrastait avec celle des penseurs indiens de l’époque qui n’enseignaient qu’à leurs seuls disciples en gardant secrètes certaines de leurs découvertes et théories. A l’inverse, Shakyamuni enseigna le bouddhisme de manière aussi claire et raisonnable que possible à toutes les personnes qu’il rencontrait. Il prêchait pour le bonheur de toute l’humanité. Tous les récits s’accordent sur le fait que son enseignement se propagea rapidement. De nombreuses personnes se réunissaient autour de lui et devinrent ses disciples. Parmi les convertis, les plus connus étaient « les Dix Principaux Disciples », au nombre desquels figurait par exemple Shariputra, réputé pour sa sagesse. Shakyamuni encouragea ses disciples à prêcher eux-mêmes la Loi. Parmi le grand nombre de convertis, certains allaient contribuer, par leur zèle et leur influence, au développement de la communauté. Ce fut le cas de quelques monarques et marchants puissants. Parallèlement, d’autres adeptes envieux de sa réputation finirent par s’opposer à lui de diverses façons. Shakyamuni vécut neuf grandes persécutions, connues sous le nom des « Neuf Grandes Épreuves ». Toutefois, il fit face à ces épreuves, qui avaient pour seule finalité de l’empêcher de transmettre le flambeau de la spiritualité et du bonheur à toute l’humanité, et surmonta tous les obstacles. Tout en formant ses disciples, il continua à voyager pour propager la Loi jusqu’à son dernier souffle. Juste avant sa mort, il déclara qu’il avait transmis l’intégralité de son éveil, en disant : « J’ai prêché tous mes enseignements sans faire aucune distinction entre tous mes disciples. Les enseignements du bouddha ne doivent jamais rester cachés dans le poing de certains comme des mystères ou des secrets. » 2 De plus, Shakyamuni exhorta ses disciples à se fonder sur la Loi et sur eux-mêmes en leur enseignant ces dernières paroles : « Toutes choses sont éphémères et périssables. Travaillez à votre salut avec diligence ! » Il mourut à l’âge de quatre-vingts ans près de Kusinara. Conformément à ses dernières volontés, les moines ne participèrent pas à ses funérailles qui furent conduites par des laïcs. Shakyamuni s’efforça de propager la Loi jusqu’à son dernier souffle en luttant pied à pied contre tous les obstacles et toutes les persécutions. Il le fit dans le but d’épanouir dans tous les cœurs la Loi de la vie, qui régit tous les phénomènes. Ainsi, depuis son origine, le bouddhisme est une religion ouverte et accessible à tous. II - Qu’est que c’est le Sûtra du Lotus ? Les enseignements bouddhiques de Shakyamuni relevant de la Loi constituent les sûtras. Parmi tous ces sûtras, le Sûtra du Lotus est considéré comme l’enseignement permettant d’une manière parfaite à toute l’humanité d’atteindre la boddhéité. Les autres sûtras sont des enseignements partiels et provisoires. A titre d’exemple, les doctrines antérieures au Sûtra du Lotus enseignent que les personnes des Deux Véhicules (des états d’Etude ou d’Absorption ), les femmes et les personnes mauvaises ne peuvent pas atteindre la boddhéité. Ces doctrines ne révèlent donc pas l’atteinte de la boddhéité par toutes les personnes ordinaires. Le Sûtra du Lotus se compose de vingt-huit chapitres répartis en huit volumes. Au 6ème siècle de notre ère, en chine, le Grand Maître T’ien-t’ai démontra la suprématie du Sûtra du Lotus. Il le divisa en deux parties principales : les quatorze premiers chapitres (du 1er chapitre « Introduction » au 14ème chapitre « Les pratiques paisibles ») constituent « l’enseignement théorique », et les quatorze derniers chapitres (du 15ème chapitre « Surgir de terre » au 28ème chapitre « Les encouragements du bodhisattva Sagesse-universelle » forment « l’enseignement essentiel ». III - Les Grandes lignes du Sûtra du Lotus « La véritable entité de tous les phénomènes » (shohô jissô) est exposée dans le 2e chapitre « Moyens opportuns ». Ce principe représente le cœur de l’enseignement théorique. De plus, du 3e chapitre « Analogies et paraboles » au 9e chapitre « Prophéties aux novices et aux disciples confirmés », Shakyamuni met l’accent sur « l’atteinte de la boddhéité par les personnes des Deux Véhicules ». Ces enseignements révèlent le principe de « l’inclusion mutuelle des Dix Etats » (jikkai gogu) et le principe « un seul instant de vie contient trois mille mondes » (ichinen sanzen), qui permettent à toutes les personnes ordinaires d’atteindre la boddhéité. A partir du 10e chapitre « Le maître de la Loi », il est question de savoir qui, après la mort de Shakyamuni, et en particulier à l’époque des Derniers Jours de la Loi, propagera le Sûtra du Lotus pour sauver les personnes qui vivront à cette époque de grande confusion. D’abord, dans le 11e chapitre « L’apparition de la Tour aux trésors », une grande tour ornée de sept sortes de joyaux surgit de la terre et flotte dans les airs. Le bouddha Tahô, qui est assis dans cette tour, témoigne de la véracité de l’enseignement du Sûtra du Lotus que Shakyamuni prêche. Ensuite, tous les bouddhas et les bodhisattvas venus des Dix Directions, c'est-à-dire de tout l’univers, s’assemblent. Alors, Shakyamuni entre dans cette tour pour prendre place à côté du bouddha Tahô. Les deux bouddhas sont alors assis côte à côte. Puis, utilisant ses pouvoirs merveilleux, Shakyamuni soulève l’assemblée tout entière du Pic de l’Aigle dans les airs. Shakyamuni commence à prêcher et exhorte les auditeurs à propager le Sûtra du Lotus aux époques mauvaises après sa mort. Il enseigne notamment « les Six Actions difficiles et les Neuf Actes aisés », dans le chapitre « L’apparition de la Tour aux trésors », pour exposer à quel point il sera difficile de pratiquer le Sûtra du Lotus à l’époque mauvaise qui suivra sa mort, et il exhorte les bodhisattvas à propager la Loi après sa disparition. Dans le 13e chapitre « Exhortation à la persévérance », Shakyamuni décrit les Trois Grands Ennemis, qui persécuteront les pratiquants du Sûtra du Lotus à l’époque mauvaise après son extinction. Se sentant prêts à surmonter tous les obstacles, tous les bodhisattvas rassemblés venus des autres mondes demandent la permission de propager la Loi. Cependant, au 15e chapitre « Surgir de terre », Shakyamuni décline leur requête. Il invite alors à surgir de ce monde les innombrables « bodhisattvas sortis de la terre », uploads/Religion/ e-le-sutra-du-lotus.pdf

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  • Publié le Sep 25, 2022
  • Catégorie Religion
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