Harmonies Poétiques Et Religieuses (1830) Par Alphonse De Lamartine (1790-1869)
Harmonies Poétiques Et Religieuses (1830) Par Alphonse De Lamartine (1790-1869) TABLE DES MATIERES Livre Premier I. Invocation II. L’Hymne de la Nuit III. Hymne du Matin IV. La Lampe du temple, ou l’Âme présente à Dieu V. Bénédiction de Dieu dans la solitude VI. Aux Chrétiens dans les temps d’épreuve VII. Hymne de l’enfant à son réveil VIII. Hymne du soir dans les temples IX. Une Larme, ou Consolation X. Poésie, ou Paysage dans le golfe de Gênes XI. L’Abbaye de V allombreuse dans les Apennins Livre Deuxième I. Pensée des Morts II. L’Occident III. La Perte de l’Anio IV. L’Infini dans les Cieux V. La Source dans les bois d*** VI. Impressions du matin et du soir VII. Hymne à la douleur VIII. Jehovah, ou l'idée de Dieu IX. Le Chêne X. L’Humanité XI. L’Idée de Dieu XII. Souvenir d’enfance, ou la Vie cachée XIII. Désir Livre Troisième I. Encore un hymne II. Milly ou la terre natale III. Le Cri de l'Âme IV. Le Retour V. Hymne au Christ VI. Épître à M. Sainte-Beuve, ou Conversation VII. Le Tombeau d’une mère VIII. Le Génie dans l’obscurité IX. Pourquoi mon âme est-elle triste? X. La Retraite XI. Cantate pour les enfants d’une maison de charité Livre Quatrième I. Hymne de la mort II. Invocation pour les Grecs III. La voix humaine IV. Pour le premier jour de l’année V. La Tristesse VI. Au rossignol VII. Hymne de l’ange de la terre après la destruction du globe VIII. Le Solitaire IX. Éternité de la nature, brièveté de l’homme X. Le Premier Regret XI. Novissima Verba XII. La Mort de Jonathas, fils de Saül XIII. À l’Esprit-Saint Pièces Ajoutées Aux Harmonies I. L’Insecte ailé II. La Prière de femme III. Le Grillon IV. Le Trophée d’armes orientales V. Le Moulin de Milly VI. La Fleur des eaux VII. Sur des roses sous la neige VIII. À une fiancée de quinze ans IX. Le Cadre X. Le Mont Blanc XI. Sur l’image du Christ écrasant le mal XII. Pour une quête XIII. Souvenir XIV. Les Saisons XV. Une fleur XVI. La Harpe des Cantiques Cantate Domino canticum novum : cantate domino omnis terra. Quia mirabilia facit. PS. XCV et XCVII Livre Premier I. Invocation Toi qui donnas sa voix à l'oiseau de l'aurore, Pour chanter dans le ciel l'hymne naissant du jour; Toi qui donnas son âme et son gosier sonore A l'oiseau que le soir entend gémir d'amour; Toi qui dis aux forêts : Répondez au zéphire! Aux ruisseaux : Murmurez d'harmonieux accords; Aux torrents : Mugissez; à la brise : Soupire! À l'océan : Gémis en mourant sur tes bords! Et moi, Seigneur, aussi, pour chanter tes merveilles, Tu m'as donné dans l'âme une seconde voix Plus pure que la voix qui parle à nos oreilles, Plus forte que les vents, les ondes et les bois! Les cieux l'appellent Grâce, et les hommes Génie; C'est un souffle affaibli des bardes d'Israël, Un écho dans mon sein, qui change en harmonie Le retentissement de ce monde mortel! Mais c'est surtout ton nom, ô roi de la nature, Qui fait vibrer en moi cet instrument divin; Quand j'invoque ce nom, mon coeur plein de murmure Résonne comme un temple où l'on chante sans fin! Comme un temple rempli de voix et de prières, Où d'échos en échos le son roule aux autels; Eh quoi! Seigneur, ce bronze, et ce marbre, et ces pierres Retentiraient-ils mieux que le coeur des mortels? Non, mon Dieu, non, mon Dieu, grâce à mon saint partage Je n'ai point entendu monter jamais vers toi D'accords plus pénétrants, de plus divin langage, Que ces concerts muets qui s'élèvent en moi! Mais la parole manque à ce brûlant délire, Pour contenir ce feu tous les mots sont glacés; Eh! qu'importe, Seigneur, la parole à ma lyre? Je l'entends, il suffit; tu réponds, c'est assez! Don sacré du Dieu qui m'enflamme, Harpe qui fais trembler mes doigts, Sois toujours le cri de mon âme, À Dieu seul rapporte ma voix; Je frémis d'amour et de crainte Quand, pour toucher ta corde sainte, Son esprit daigna me choisir! Moi, devant lui moins que poussière, Moi, dont jusqu'alors l'âme entière N'était que silence et désir! Hélas! et j'en rougis encore, Ingrat au plus beau de ses dons, Harpe que l'ange même adore, Je profanai tes premiers sons; Je fis ce que ferait l'impie, Si ses mains, sur l'autel de vie, Abusaient des vases divins, Et s'il couronnait le calice, Le calice du sacrifice, Avec les roses des festins! Mais j'en jure par cette honte Dont rougit mon front confondu, Et par cet hymne qui remonte Au ciel dont il est descendu! J'en jure par ce nom sublime Qui ferme et qui rouvre l'abîme, Par l'oeil qui lit au fond des coeurs, Par ce feu sacré qui m'embrase, Et par ces transports de l'extase Qui trempent tes cordes de pleurs! De tes accents mortels j'ai perdu la mémoire, Nous ne chanterons plus qu'une éternelle gloire Au seul digne, au seul saint, au seul grand, au seul bon; Mes jours ne seront plus qu'un éternel délire, Mon âme qu'un cantique, et mon coeur qu'une lyre, Et chaque souffle enfin que j'exhale ou j'aspire, Un accord à ton nom! Élevez-vous, voix de mon âme Avec l'aurore, avec la nuit! Élancez-vous comme la flamme, Répandez-vous comme le bruit! Flottez sur l'aile des nuages, Mêlez-vous aux vents, aux orages, Au tonnerre, au fracas des flots; L'homme en vain ferme sa paupière; L'hymne éternel de la prière Trouvera partout des échos! Ne craignez pas que le murmure De tous ces astres à la fois, Ces mille voix de la nature, Étouffent votre faible voix! T andis que les sphères mugissent, Et que les sept cieux retentissent Des bruits roulants, en son honneur, L'humble écho que l'âme réveille Porte en mourant à son oreille La moindre voix qui dit : Seigneur! Élevez-vous dans le silence A l'heure où dans l'ombre du soir La lampe des nuits se balance, Quand le prêtre éteint l'encensoir; Élevez-vous au bord des ondes Dans ces solitudes profondes Où Dieu se révèle à la foi! Chantez dans mes heures funèbres : Amour, il n'est point de ténèbres, Point de solitude avec toi! Je ne suis plus qu'une pensée, L'univers est mort dans mon coeur, Et sous cette cendre glacée Je n'ai trouvé que le Seigneur. Qu'il éclaire ou trouble ma voie, Mon coeur, dans les pleurs ou la joie, Porte celui dont il est plein; Ainsi le flot roule une image, Et des nuits le dernier nuage Porte l'aurore dans son sein. Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant de chercher ses accents, En mètres divins cadencée, Monter soudain comme l'encens; De voir ses timides louanges, Comme sur la harpe des anges, Éclore en sons dignes des cieux, Et jusqu'aux portes éternelles S'élever sur leurs propres ailes Avec un vol harmonieux! Un jour cependant, ô ma lyre, Un jour assoupira ta voix! Tu regretteras ce délire Dont tu t'enivrais sous mes doigts : Les ans terniront cette glace Où la nature te retrace Les merveilles du saint des saints! Le temps, qui flétrit ce qu'il touche, Ravira les sons sur ma bouche Et les images sous mes mains. Tu ne répandras plus mon âme En flots d'harmonie et d'amour, Mais le sentiment qui m'enflamme Survivra jusqu'au dernier jour; Semblable à ces sommets arides Dont l'âge a dépouillé les rides De leur ombre et de leurs échos, Mais qui dans leurs flancs sans verdure Gardent une onde qui murmure Et dont le ciel nourrit les flots. Ah! quand ma fragile mémoire, Comme une urne d'où l'onde a fui, Aura perdu ces chants de gloire Que ton Dieu t'inspire aujourd'hui, De ta défaillante harmonie Ne rougis pas, ô mon génie! Quand ta corde n'aurait qu'un son, Harpe fidèle, chante encore Le Dieu que ma jeunesse adore, Car c'est un hymne que son nom! II. L’Hymne de la Nuit Le jour s'éteint sur tes collines, Ô terre où languissent mes pas! Quand pourrez-vous, mes yeux, quand pourrez-vous, hélas! Saluer les splendeurs divines Du jour qui ne s'éteindra pas? Sont-ils ouverts pour les ténèbres, Ces regards altérés du jour? De son éclat, ô Nuit! à tes ombres funèbres Pourquoi passent-ils tour à tour? Mon âme n'est point lasse encore D'admirer l'oeuvre du Seigneur; Les élans enflammés de ce sein qui l'adore N'avaient pas épuisé mon coeur! Dieu du jour! Dieu des nuits! Dieu de toutes les heures! Laisse-moi m'envoler sur les feux du soleil! Où va vers l'occident ce nuage vermeil? Il va voiler le seuil de tes saintes demeures Où l'oeil ne connaît plus la nuit ni le sommeil! Cependant ils sont beaux à l'oeil de l'espérance, Ces champs du firmament ombragés par la nuit; Mon Dieu! dans ces déserts mon oeil retrouve et suit Les miracles de ta présence! Ces choeurs étincelants que ton doigt seul conduit, Ces océans d'azur où leur foule s'élance, Ces fanaux allumés de distance en distance, Cet astre qui paraît, cet uploads/Religion/ harmonies-poetiques-et-religieuses.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 29, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 0.4640MB