John Wesley (1703-1791) LE TISON ARRACHE DU FEU Auteur :par Orlando Boyer "Si l

John Wesley (1703-1791) LE TISON ARRACHE DU FEU Auteur :par Orlando Boyer "Si la valeur des hommes peut être mesurée par l'oeuvre qu'ils ont accomplie, John Wesley ne saurait être considéré autrement que comme la plus grande figure qui ait paru dans l'histoire religieuse du monde depuis les jours de la Réformation." - LECKY, historien "La figure de Wesley est une des plus belles, et peut-être la plus belle, qui aient surgi dans le monde chrétien, depuis les temps de la Réforme. C'est une âme toute pénétrée du feu sacré et qui demande, sous une impulsion divine, à faire partager à un plus grand nombre possible de ses semblables, le bonheur dont elle jouit. Intelligence supérieure et bien nourrie de meilleures productions de l'esprit humain, il met toutes ses acquisitions au service de son céleste Maître, et ne les emploie que pour Lui gagner une multitude de disciples. Son dévouement est sans limites. Je ne vois personne dans l'Eglise des trois derniers siècles, qui ait déployé, dans un laps de temps aussi long, et avec une ardeur qui ne s'est jamais ralentie, une si merveilleuse activité. Et, bien que l'Eglise qu'il a fondée soit restée dans une couche peu élevée de la société, néanmoins le contre-coup de son oeuvre s'est fait sentir sur la nation tout entière; clergé anglican ou dissident, prélats, pasteurs et suffragants, tous en ont éprouvé les effets. Il les a forcés à devenir plus pieux, plus moraux, plus zélés, et par eux une nouvelle sève a circulé dans le corps national tout entier." - C. CAILLATTE, pasteur (Revue Chrétienne) A minuit, le ciel était illuminé par le reflet sombre des flammes qui dévoraient avec voracité la maison du pasteur Samuel Wesley. Dans la rue, les gens criaient " au feu! au feu! " Cependant, à l'intérieur, la famille du pasteur continuait à dormir tranquillement, jusqu'à ce que quelques décombres en flamme tombent sur le lit de Betty, l'une des filles du pasteur. L'enfant se réveilla en sursaut et courut vers la chambre de son père. Sans rien pouvoir sauver des flammes, la famille dut sortir de la maison en vêtements de nuit, par une température glaciale. La gouvernante, éveillée par l'alerte, sortit rapidement de son berceau le plus jeune des enfants, Charles. Elle appela les autres, insistant pour qu'ils la suivent et descendit les escaliers; mais John, qui n'avait que cinq ans et demi, continua à dormir. A trois reprises, la mère, Susan Wesley, qui était malade, tenta en vain de monter les escaliers. Le père essaya deux fois, sans y parvenir, de traverser les flammes en courant. Conscient du danger imminent, il rassembla toute sa famille dans le jardin et tous s'agenouillèrent pour supplier Dieu de sauver John resté prisonnier de l'incendie. Pendant que la famille priait dans le jardin, John se réveilla et après avoir essayé en vain de descendre par les escaliers, il grimpa sur une malle qui se trouvait devant une fenêtre, où l'un des voisins l'aperçut. Celui-ci appela d'autres personnes et ils décidèrent de faire la courte échelle pour atteindre l'enfant. C'est ainsi que John échappa à la mort dans la maison en flammes, sauvé à peine quelques instants avant que le toit ne s'effondre avec fracas. Les courageux voisins qui l'avaient sauvé, apportèrent le petit garçon à son père. " Venez, mes amis, s'écria Samuel Wesley en recevant son fils dans ses bras, mettons-nous à genoux et rendons grâces à Dieu! Il m'a rendu mes huit enfants; laissez la maison brûler; j'ai assez de richesses ". Un quart d'heure plus tard, la maison, les livres, les documents et les meubles avaient disparu. Des années plus tard, dans une publication, parut le portrait de John Wesley, avec à ses pieds l'image d'une maison en flammes et, à côté, l'inscription suivante: " N'est-ce pas là un tison arraché du feu? " (Zacharie 3:2). Dans les écrits de Wesley, on trouve une référence intéressante à cet incendie historique: "Le 9 février 1750, pendant une veillée de prières, vers les onze heures du soir, je me souvins que c'était exactement le jour et l'heure où, quarante ans plus tôt, on m'avait arraché aux flammes. Je profitai donc de l'occasion pour relater cet acte de la merveilleuse providence divine. Les louanges et les actions de grâces montèrent vers le ciel et grande fut l'allégresse qui s'éleva vers le Seigneur ". La foule, tout comme John Wesley, savait pourquoi le Seigneur l'avait sauvé de l'incendie. D'après l'historien Lecky, c'est l'influence du Grand Réveil qui sauva l'Angleterre d'une révolution semblable à celle qui, à la même époque, laissa la France en ruines. Des quatre personnages qui se distinguèrent dans le Grand Réveil, c'est John Wesley qui joua le plus grand rôle. Jonathan Edwards, qui naquit la même année que Wesley, mourut trente-trois ans avant lui; George Whitefield, né onze ans après Wesley, mourut vingt ans avant lui et Charles Wesley prit une part active dans le mouvement pendant dix huit ans seulement, alors que John continua pendant un demi-siècle. Mais pour que la biographie de ce célèbre prédicateur soit complète, il faut y inclure l'histoire de sa mère, Susan. En effet, comme l'écrivit un biographe: " On ne peut raconter l'histoire du Grand Réveil qui eut lieu en Angleterre au siècle dernier (XVIIIème) sans reconnaître à la mère de John et Charles Wesley une grande part de l'honneur mérité; non seulement en raison de l'éducation qu'elle inculqua profondément à ses fils, mais aussi pour la direction qu'elle donna au réveil ". La mère de Susan était la fille d'un prédicateur. Dévouée à l'œuvre de Dieu, elle épousa le célèbre pasteur, Samuel Wesley. Des vingt-cinq enfants de cette union, Susan était la vingt- quatrième. Au cours de sa vie, elle suivit l'exemple de sa mère, consacrant une heure, matin et soir, à prier et à méditer les Ecritures. D'après ce qu'elle écrivit un jour, on se rend compte de la place que tenait la prière dans sa vie: " Loué soit Dieu pour toute journée où nous nous conduisons bien. Mais je ne suis pas encore satisfaite, parce que je ne profite pas beaucoup de Dieu. Je sais que je suis encore trop loin de lui; je désire tenir mon âme plus étroitement unie à lui par la foi et l'amour ". John était le quinzième des dix-neuf enfants de Samuel et Susan Wesley. Ce qui suit, écrit par la mère de John, montre comment elle s'appliquait à " ordonner à ses fils et à sa maison après elle " (Genèse 18:19). "Pour former l’esprit d’un enfant, la première chose à faire est de dominer sa volonté. Instruire son intelligence prend du temps et doit se faire progressivement, selon les capacités de l’enfant. Mais sa volonté doit être subjuguée d’un seul coup, et le plus tôt est le mieux [ …] Ensuite on peut diriger l’enfant en faisant appel au raisonnement et à l’amour des parents, jusqu’à ce qu’il atteigne un âge où il peut faire usage de sa raison. " Le célèbre commentateur de la Bible, Adam Clark, écrivit au sujet de Samuel et Susan Wesley et de leurs enfants : " Je n’ai jamais rien vu ni jamais rien entendu de pareil à cette famille, à laquelle nous devons tant, et je ne sais pas non plus s’il en a existé de semblable depuis Abraham et Sara ou Joseph et Marie de Nazareth. " Susan Wesley croyait que " celui qui ménage sa verge hait son fils " (Proverbes 13:24) et elle ne voulait pas entendre ses enfants pleurer. Grâce à cela, bien que sa maison fût pleine d’enfants, il n’y avait jamais ni scènes désagréables ni tapage au foyer du pasteur. Jamais aucun de ses enfants n’obtint ce qu’il désirait par les larmes dans la maison de Susan Wesley. Pour Susan, le jour de son cinquième anniversaire, chaque enfant devait apprendre l’alphabet, et tous, à l’exception de deux, accomplirent la tâche au moment fixé. Le lendemain de ses cinq ans, ayant maîtrisé l’alphabet, l’enfant commençait à apprendre à lire et ce, avec le premier verset de la Bible. Tout petits, les enfants, au foyer de Samuel Wesley et de sa femme, apprirent à assister fidèlement au culte. Dans aucun récit, on ne trouve des faits aussi profonds et émouvants que ceux que l’on raconte au sujet des enfants de Samuel et Susan Wesley, car, avant même de pouvoir se mettre à genoux ou de savoir parler, on leur apprenait à rendre grâces pour leur nourriture par des gestes appropriés. Lorsqu’ils commençaient à parler, ils récitaient le Notre Père matin et soir; on leur apprenait en outre à prier pour d’autres choses selon leurs désirs [ …] Arrivés à l’âge approprié, on attribuait à chaque enfant un jour de la semaine afin de pouvoir parler en particulier avec sa mère de ses " doutes et de ses problèmes ". Dans la liste, le nom de John figure le mercredi et celui de Charles le samedi. Pour chacun des enfants " son jour " devenait une journée uploads/Religion/ john-wesley-son-histoire.pdf

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  • Publié le Dec 29, 2021
  • Catégorie Religion
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