IN CRUCIFIXO PULCHRA Le cardinal Medina n’a pas de chance avec les moines et mo

IN CRUCIFIXO PULCHRA Le cardinal Medina n’a pas de chance avec les moines et moniales du Barroux ! La pre­ mière fois que nous sommes allés le chercher à l’aéroport, nous nous sommes trompés de chemin et la voiture est tombée en panne : une histoire de liquide de refroidissement. Cette fois-ci, nous sommes arrivés tout juste (à cause du Père Abbé), et la courroie de distribution s’est cassée au retour… Vous pouvez imaginer la joie des dépanneurs en apprenant qui nous avions dans la voiture ! Nous avons eu droit à une petite promenade, nous dans la voiture, et la voiture sur un camion ; ce qui n’a nullement impressionné le Protodiacre du Sacré Collège. Son Éminence nous a annoncé dans la voiture sa nomination comme « Envoyé spécial » (on disait auparavant Légat) du Saint-Père pour la dédicace de l’abbatiale des moniales, nomina­ tion inattendue comme il le redira à Monseigneur Cattenoz, archevêque d’Avignon, présent à la cérémonie. Benoît XVI a posé un geste de bonté paternelle envers les moniales de Notre- Dame de l’Annonciation et les valeurs qu’elles représentent. Les Amis du MonasteRe Vendredi  juin  Saint Jean-Baptiste 114 ISSN 0981 0072 Le cardinal Medina, Envoyé spécial de Benoît XVI, au cours de la dédicace de l’église des moniales. Photo O. Figueras Après six heures de voyage pour faire 75 km, nous sommes enfin arrivés à l’abbaye où nous attendaient la Mère Abbesse et la sœur hôtelière. Après la remise du document officiel de la nomination du cardinal à Mère Placide, nous sommes entrés dans l’abbatiale où grouillait, malgré l’heure tardive, une foule d’artisans et de moniales, un peu pressés par l’échéance du jeudi. L’abbatiale est belle. Les volumes sont harmonieux, simples et nets, les couleurs naturelles et variées, les bois de la charpente donnent une atmosphère de force tranquille, la mosaïque réalisée au pied de l’autel par Marie-Agnès Mathieu est admirable de finesse et de vie, l’orgue de Pascal Quoirin peut passer du murmure d’une source vive à la trompette d’un éclaireur ; enfin, vous êtes accueillis par deux belles statues de l’ange Gabriel et de la Vierge. Cette dernière, comme l’a bien vu Dom Marc de Randol, exprime admirablement l’ardeur de son cœur et la délicatesse de sa pudeur ; l’auteur n’en est autre que Clotilde Devillers, la sœur de Mère Abbesse. Vous comprendrez facilement que c’est pour nous, les moines, une grâce particulière de célébrer la messe dans ce lieu “terrible” de beauté. Il y a cependant une chose qui pourra choquer les touristes qui ne manqueront pas de visiter cette église : les grilles. Les moines sont habitués et comprennent la grâce qu’elles repré­ sentent. Elles sont l’expression d’une autre beauté, plus profonde que celle de l’architecture et des arts, la beauté d’une âme qui se cache pour Dieu seul et qui nous rappelle la radicalité de l’essence de la vie monastique, définie par saint Bernard : vivre dans un cloître pour n’adhérer qu’à Dieu seul et ne considérer que Son bon plaisir. Mais le plus beau est ce qui se trouve au centre de l’abbatiale et auquel nous sommes beaucoup trop habitués, moines et touristes : il s’agit du crucifix. C’est ce qu’il y a de plus beau dans l’abba­ tiale des moniales et dans toute la création. La beauté appartient à la vie contemplative par soi et de façon essentielle, a dit saint omas d’Aquin. Et c’est sur­ tout la beauté de Dieu. Tous les jours nous sommes appelés à contempler la beauté de Dieu dans la litur­ gie qui est comme résumée dans le signe de la croix. La liturgie nous invite à regarder vers Celui qui est le rayonnement de la splendeur de Dieu, le plus bel enfant des hommes, le Transfiguré. Jésus est beau, il est beau dans la crèche, il est beau quand il guérit, il est beau quand il prêche, il est beau quand il offre son Corps et son Sang, il est beau quand il souffre et meurt sur la croix. C’est pour cela que la croix doit toujours être au centre de l’autel du Sacrifice. C’est ce qu’il y a de plus beau. C’est la beauté de l’amour véritable, expression la plus parfaite de la beauté divine. « Ils regarderont vers L’encens brûle sur l’autel du Sacrifice Le chœur des moniales, derrière la grille de clôture Photo O. Figueras Photo O. Figueras Celui qu’ils ont transpercé », voilà la via pulchritudinis, le chemin de beauté par lequel on s’approche de Dieu, chemin admirablement défini par Jean-Paul II dans la lettre aposto- lique Rosarium Virginis : « Fixer les yeux sur le visage du Christ, en reconnaître le mys­ tère dans le chemin ordinaire et douloureux de son humanité, jusqu’à en percevoir la splendeur divine définitivement manifestée dans le Ressuscité glorifié à la droite du Père. » Venez voir le crucifix de Notre-Dame de l’Annonciation. † F. Louis-Marie, . . . abbé N’hésitez pas à demander un exemplaire de la Lettre des Moniales qui relatera en détail la cérémonie du 12 mai (elle ne paraîtra cependant qu’à la fin de l’été), ainsi que des renseignements sur le film qui paraî­ tra en cassette vidéo et DVD (Abbaye Notre-Dame de l’Annonciation — La Font de Pertus — 84330 L B). Le texte de l’homélie du cardinal est disponible sur notre site internet (www.barroux.org, section Documents). CHRONIQUE DU MONASTÈRE Mardi  mars  : Visite de Dom Yeo, abbé de Downside, président de la Congrégation bénédic­ tine anglaise, membre du conseil de l’abbé Primat des bénédictins et spécialiste en droit canonique des religieux. Jeudi  mars : Au cours de son voyage d’ordination, Père Damien avait célébré une “première messe” dans son ancien lycée parisien (Stanislas). Suite à cela, un de ses anciens professeurs nous amène seize jeunes terminales pour une retraite, que leur prêche Père Luc. Samedi  mars, Saint-Joseph :  ans de profession de Frère Sébastien. Frère Isaac est parti à La Garde soutenir le chant choral pour la Grande Semaine. Jeudi  mars : Père Abbé rapporte de la messe chrismale un litre et demi (c’est beaucoup !) de saint chrême pour la future consécration de l’église de Notre-Dame de l’Annonciation. Mardi de Pâques,  mars : À la paroisse du Barroux, Père Abbé représente l’abbaye pour la messe d’enterrement d’Alexandre d’Ollone ( ans), fils de nos voisins de toujours, décédé d’une chute accidentelle. Dimanche  avril : Jean-Paul II le Grand nous a quittés hier soir à  h . Nous lisons sa dernière lettre aux prêtres pour le Jeudi- Saint. Mercredi  avril : “Abouna” Robert Matheus, du diocèse de uckalay (Tamil Nadu, Inde du Sud) et professeur au séminaire international de Wigratzbad, nous explique en huit conférences la liturgie syro-malabare. Dimanche  avril : Ouverture de notre retraite annuelle, prê­ chée cette fois par l’abbé Max Huot de Longchamp. Ce prêtre- ermite du diocèse de Bourges, docteur en théologie spirituelle, a fondé le centre Saint-Jean-de-la-Croix (Mers-sur-Indre), où il donne des sessions fondées sur la lecture en commun de textes des grands mystiques. Lundi  avril : Messe solennelle pro eligendo Summo Pontifice. Est prévue pour toute la durée du conclave une adoration du Saint Sacrement de matines à complies. Mardi  avril : Des routiers arrivent pour une retraite. Leur retard au dîner leur permet de façon providentielle de nous Jorge Arturo cardinal Medina Estévez Photo O. Figueras apprendre immédiatement la grande nouvelle de l’élection de Benoît XVI. Jeudi  mai, Ascension du Seigneur : Père Abbé accompagne à Mar­ seille le pèlerinage du “Nouvel Élan Marial”, qu’il complète par une visite aux “Victimes du Sacré-Cœur”, petite communauté de vierges cloîtrées, austère et courageuse. Mardi  mai : Le cardinal Medina, arrivé la veille chez les moniales, vient dîner chez nous ; il nous raconte, sur le mode humoristique, sa propre annonce au monde de l’élection de Benoît XVI. Il spécifie que Joseph Ratzinger n’est pas le conservateur distant et rigide qu’une certaine presse a imaginé : très simple, doux et humble, ce pape théo­ logien cherche par ailleurs la solennité dans les cérémonies, rédige lui-même ses discours, mais voyagera sans doute bien moins que son prédécesseur. Jeudi  mai : Après prime, notre monastère se vide de tous ses moines, sauf un, qui reste à garder la maison et prendre soin de l’abbé Debourges, souffrant. Tous, à pied ou en voiture, se rendent à l’abbaye Notre-Dame de l’An­ nonciation. À la porte de l’église à consacrer, le cardinal, accompagné du Père Abbé, est accueilli par Monseigneur l’Archevêque, Madame le Maire, puis par M. Pagès, l’architecte. Nous laissons le soin aux moniales de raconter à nos lecteurs comment, en cinq heures et demie de cérémonie, leur église fut consacrée au Sacré-Cœur de Jésus. Vendredi  mai : Père Mayeul et Père François-de-Sales partent pour le pèlerinage Paris-Chartres de « Notre-Dame de Chrétienté ». Père Abbé les rejoindra le dimanche soir et célébrera lundi — ce fameux Lundi de Pentecôte — la messe de clôture dans la cathédrale de Chartres. uploads/Religion/ la114-pdf.pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Apv 09, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2872MB