PRÉSENTATION Le christianisme est initialement une philosophie. C’est le nom, l
PRÉSENTATION Le christianisme est initialement une philosophie. C’est le nom, le premier, que se donne la tradition chrétienne se donne. C’est la manière dont elle se présente, en mettant en avant l’ensemble axiomatique [qui deviendra les articles de foi] qui la distingue vs les rites + les fêtes [Tertullien]. Quand les non chrétiens envisagent les Chrétiens, ils les considèrent sous l’angle d’un mouvement de pensée, une école de philosophie [Celse, Marc Aurèle, Lucien de Samosate] ou comme une secte superstitieuse [Tacite, Suétone, Fronton]. Concernant la superstition, cependant, il faut être réservé. Un historien de l’art remarque dans son ouvrage sur les représentations du Christ dans l’art tardo-antique [Friedrich Gerke Christus in der spätantiken Plastik] ceci : « Ce n’est pas le monde de la Bible et de l’Histoire sainte qui est au centre des représentations chrétiennes les plus anciennes, mais le philosophe comme prototype de l’homo christianus qui, à travers les Evangiles, a reçu la révélation du vrai Paradis. » CHRISTIANISME Avant d’adopter le nom de pour qualifier ses discours et religio pour se qualifier comme institution, le christianisme pouvait se présenter comme ou donner ses discours pour une doctrina sacra Philosophie Justin. Dialogue avec Typhon 8, 1. « la seule philosophie [] sûre et appropriée » Clément d’Alexandrie. Stromates VI, V, 39-40. « Pierre le dit dans sa Prédication . [...] « Adorez ce Dieu, mais pas à la manière des Grecs. » Car, à l’évidence, les sages grecs adorent le même Dieu que nous, mais sans en avoir de connaissance parfaite, puisqu’ils n’ont pas assimilé l’enseignement transmis par le Fils. Il déclare : « N’adorez pas à la manière des Grecs », il n’a pas dit : « N’adorez pas le Dieu qu’adorent les Grecs », parce qu’il cherche à modifier la façon d’adorer Dieu et non pas à prêcher un autre Dieu. » Stromates VI, VIII, 67. « Nous ne saurions nous tromper si nous disons de manière générale que toute chose nécessaire et utile à la vie nous est venue de Dieu et que la philosophie a été donnée aux Grecs comme une alliance qui leur est propre. En effet, elle est un marchepied pour la philosophie selon le Christ [], bien que les philosophes grecs fassent les sourds devant la vérité, par mépris de la langue des barbares ou par crainte du danger de la mort que les lois de la cité tiennent suspendue au-dessus de la tête du fidèle. » Eusèbe de Césarée. Préparation évangélique I, 5, 12. « quel est, à proprement parler, le christianisme, qui n'est ni hellénisme, ni judaïsme, mais une nouvelle science et véritable théosophie [], dont le nom même annonce la nouveauté. » Le christianisme des premiers siècles s’apparente aux écoles de philosophie sur plusieurs points : a) les communautés existent sous forme d’associations b) ces associations peuvent prendre le nom d’ c) elles possèdent une doctrine d) elles se définissent par cette doctrine plus que leurs rites e) elles possèdent un corpus de textes f) elles procèdent à des commentaires / exégèse de ce corpus g) elles procèdent aussi à la rédaction de traités thématiques i) les homélies ressortissent à la seconde rhétorique j) elles se présentent comme une sagesse k) unifiées = un fondateur et des successeurs l) Diogène Laërce = Succession apostolique La religio comme doctrine Tertullien Apologétique 17 : « 1. Ce que nous adorons, c’est un Dieu unique, qui, par sa parole qui commande, par son intelligence qui dispose, par sa vertu qui peut tout, a tiré du néant toute cette masse gigantesque avec les éléments, les corps, les esprits qui la composent, pour servir d’ornement à sa majesté : c’est aussi pourquoi les Grecs ont donné au monde un nom qui signifie ornement (κόσμος). 2. Dieu est invisible, bien qu’on le voie; il est insaisissable, bien que sa grâce nous le rende présent; incompréhensible, bien que nos facultés puissent le concevoir : c’est ce qui prouve sa vérité et sa grandeur. Les autres choses qu’on peut voir, saisir, comprendre à la manière ordinaire, sont inférieures aux yeux qui les voient, aux mains qui les touchent, aux sens qui les découvrent. 3. Mais ce qui est infini n’est parfaitement connu que de soi-même. Ce qui fait comprendre Dieu, c’est l’impossibilité de le comprendre : l’immensité de sa grandeur le dévoile et le cache tout à la fois aux hommes […] le vrai Dieu est unique. « Dieu est grand, Dieu est bon ! » et « ce qu’il plaira à Dieu », voilà le cri universel. » Lorsque Tertullien veut caractériser le christianisme il le présente comme une religio [religionis nostrae] = culte = « ce que nous adorons / ce à quoi nous rendons un culte », mais il définit immédiatement ce culte non par ses rites, ses rythmes liturgiques, ses sacralités, mais par son contenu doctrinal et un contenu aux concepts de part en part philosophiques. Au passage. Le terme qu’utilise Tertullien pour dire Dieu et le latin Deus, qui est une translitération du grec le génitif de . Tertullien en parlant de Deus ne fait, bien sûr, pas référence à Zeus. Mais il ne parle pas non plus de YHWH. Le dieu de Tertullien n’est pas YHWH, c’est Deus, dieu au sens philosophique. Théologie . Théologie. Le mot apparaît première fois Platon. Platon. République II. Les , les modèles du discours sur les dieux. Aristote. Théologos = les poètes [Hésiode, Phérécyde] Théologia = = Philosophie première. Métaphysique. Théologie astrale. Rome Varron / Mucius Scaevola Augustin [Cité de Dieu] cite Varron [Antiquitatum rerum humanarum et divinarum] qui cite Mucius Scaevola [Panetios – fragment doxographie grecque – Antiochos d’Ascalon] La tripartition dans la théologie [Theologia tripartita] « Tria genera theologiae… unum mythicon appellari, alterum physicon, tertium civile… Mythicon appellant quo maxime utuentur poetae ; physicon, quo philosophi ; civile, quo populi » [Augustin Cité de Dieu 6.5] Les trois théologies / trois manière de raisonner sur les dieux = source grecque pour le sens de théologie = La théologie des poètes Mythicon Homère, Hésiode, Orphée, mais aussi bien Virgile ou Ovide Récits poétique [mythiques = sur le passé invraisemblable] [Thucydide/Servius] Platon, Aristote, Epicurisme, Stoïcisme Jugement critique de Scaevola sur cette théologie La théologie des philosophes Physicon Théologie « physique » = réduction à la philosophie naturelle [Augustin / Stoïcisme] Jugement critique de Scaevola : a) Hercule, Esculape = non des dieux mais des hommes b) pas d’image des dieux = dieux non représentables Varron admet a) et b) La théologie civile Civile L’ensemble des pratiques de la cité Normalement des rites [sans ] Pour Scaevola la seule vraie théologie Pour Varron, le culte romain = le culte le plus élevé, qu’il interprète à travers le prisme de la philosophie [Cicéron De Natura Deorum] Christianisme Théologie, ni mythicon, ni civile, mais physicon Clément Vraie théologie vs théologie païenne in Stromates V, 14 Orphée théologien/Moïse théologien in Stromates I / Protreptique La mythologie de Dionysos/la théologie du logos éternel Eusèbe de Césarée Sur la théologie ecclésiastique Les prophètes remplacent les poètes RELIGION = religion, culte, pratique, presque habitude Religio 1. La Religio est la diligence dans le culte. Cicéron. De Narura deorum II, 28, 72 : « En effet, ceux qui, pendant des journées entières faisaient des prières et des sacrifices pour que leurs enfants leur survivent (superstites) ont été appelés superstitieux (superstitiosi) et le mot a pris ensuite une signification plus large. Mais ceux qui examinaient avec soin tout ce qui se rapporte au culte des dieux et, pour ainsi dire, le passaient en revue (relegere) ont été appelés religieux (religiosi), du verbe relegere […] C’est ainsi que les termes « superstitieux » et « religieux » sont devenus l’un péjoratif, l’autre laudatif ». Tite-Live. Histoire romaine III, 20, 4-5 : « Les tribuns, à l’aide de sophismes, cherchent à détruire les scrupules (religione) du peuple. […] alors on n’avait point encore, comme dans notre siècle, cette indifférence pour les dieux (neglegentia deum)… » 2. La Religio est ce qui lie l’homme à Dieu Lactance. Institutions divines IV, 28, 3 : « Nous n’avons été mis au monde qu’à condition que nous rendrions nos hommages à Dieu qui nous y a mis ; c’est une obligation étroite et indispensable par le lien de laquelle nous sommes attachés à Dieu (Hoc vinculo pietatis obstricti Deo et religati sumus), et c’est de là même que vient le mot de religion. Il ne vient pas du verbe relegere comme Cicéron l’a prétendu dans les livres de la Nature des dieux… » Lactance [Tertullien] = relier, lier, par la piété [pietas] nous sommes rattachés à Dieu L’homme relié à Dieu ; crée par Dieu pour lui rendre un culte ; le culte = devoir ; ne pas le rendre= ingratitude = injustice = craindre la colère. 3. Etapes L’usage et la réception du terme et concept de religio [au sens romain qui va prédominer et configurer, même si le grec est la langue philosophique, donc théologique, à travers l’Empire, les institutions, les uploads/Religion/ 1-intro.pdf
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- Publié le Mar 12, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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