Université de Neuchâtel Faculté des Lettres et Sciences Humaines Sciences de l'

Université de Neuchâtel Faculté des Lettres et Sciences Humaines Sciences de l'Antiquité Langue et Littérature Latines Histoire des idées Les religions de l'empereur Julien : pratiques, croyances et politiques Mémoire sous la direction de M. Jean-Jacques Aubert Martin Allisson Place du Temple 17 2016 Cortaillod Tél. 032 / 841 68 60 Martin.allisson@unine.ch Février 2002 1 Les religions de l'empereur Julien : pratiques, croyances et politiques 0. TABLE DES MATIÈRES p. 1 I. INTRODUCTION p. 5 I.1. Le monde de Julien p. 5 I.2. La vie de Julien p. 7 I.3. Les sources p. 7 I.3.i. Julien sous la plume de Julien p. 8 I.3.i.1. Lettres p. 8 I.3.i.2. Discours d'éloges p. 8 I.3.i.3. Discours de consolation p. 8 I.3.i.4. Lettres politiques p. 8 I.3.i.5. Discours philosophiques p. 9 I.3.i.6. Discours théologiques p. 9 I.3.i.7. Les Césars p. 9 I.3.i.8. Misopogon p. 9 I.3.i.9. Contre les Galiléens p. 9 I.3.i.10. Les lois p. 10 I.3.ii. Julien par ses contemporains p. 10 I.3.ii.1. Libanios p. 10 I.3.ii.2. Ammien Marcellin p. 11 I.3.ii.3. Grégoire de Nazianze p. 11 I.3.iii. Autres témoignages p. 11 II. LE PARCOURS RELIGIEUX DE JULIEN p. 12 II.1. L'éducation chrétienne de Julien p. 12 2 II.2. Retour aux religions traditionnelles p. 14 II.2.i. Les pratiques religieuses personnelles de l'empereur p. 14 II.2.ii. Les fondements philosophiques de la religion de Julien p. 16 II.2.iii. Divination, rêves et oracles p. 18 II.2.iv. L'évolution du discours de Julien sur les dieux – le panthéon de Julien p. 20 II.2.v. Initiations ? p. 22 II.2.vi. La mission de Julien : restauration et réforme de la religion p. 23 II.2.vi.1. Les temples et les sanctuaires p. 25 II.2.vi.2. Redéfinition du clergé et de ses charges p. 26 II.2.vi.2.1. Première mission du clergé : exercer la philanthropie p. 27 II.2.vi.2.2. Deuxième mission du clergé : faire exemple de piété p. 28 II.2.vi.2.3. Troisième mission du clergé : préserver la pureté p. 29 II.2.vi.3. L'importance de la tradition p. 31 II.2.vii. Julien théologien p. 32 II.2.vii.1. L'utilisation et la signification des mythes p. 32 II.2.vii.2. Julien mythographe p. 33 II.2.viii. Julien, adorateur des dieux : une première synthèse p. 40 II.3. Le christianisme par les yeux de Julien p. 40 II.3.i. Polem« t“ X› p. 40 II.3.ii. Une clef de compréhension : le rapport de Julien au judaïsme p. 41 II.3.iii. Les attaques contre les chrétiens dans le vocabulaire de Julien p. 42 II.3.iv. Critiques générales contre le christianisme p. 44 II.3.iv.1. Une religion régionale p. 44 II.3.iv.2. Une religion nouvelle p. 45 3 II.3.iv.3. Une religion irrationnelle p. 45 II.3.iv.4. Double apostasie p. 46 II.3.iv.5. La religion des pauvres, des esclaves et des sots p. 47 II.3.v. Critiques particulières des dogmes, symboles, rites, comportements et genres de vie chrétiens p. 48 II.3.v.1. La croix et la divinité de Jésus p. 48 II.3.v.2. Le comble de l'ignominie : le baptême et la rémission des péchés p. 49 II.3.v.3. La charité chrétienne p. 50 II.3.v.4. Le martyre p. 50 II.3.v.5. Le monachisme p. 51 II.3.v.6. Les hérésies p. 51 II.4. Réminiscences chrétiennes chez Julien p. 52 II.5. Législation impériale concernant les chrétiens p. 54 II.5.i. La manière douce p. 55 II.5.i.1. Retour des exilés p. 55 II.5.i.2. Reconversion p. 56 II.5.i.3. Donner la préférence aux adorateurs des dieux p. 57 II.5.ii. La fin de la douceur p. 57 II.5.ii.1. Révocation des privilèges p. 58 II.5.ii.2. Confiscations p. 58 II.5.ii.3. La destruction des édifices chrétiens p. 59 II.5.ii.4. De professoribus p. 59 III. CONCLUSION p. 62 IV. BIBLIOGRAPHIE p. 63 IV.1. Sources primaires p. 63 4 IV.1.1. Julien p. 63 IV.1.2. Libanios p. 63 IV.1.3. Grégoire de Nazianze p. 64 IV.1.4. Nouveau Testament p. 64 IV.1.5. Ammien Marcellin p. 64 IV.1.6. Code de Théodose p. 64 IV.2. Sources secondaires p. 64 IV.2.1. Sur Julien p. 64 IV.2.2. Religion p. 65 IV.2.3. Philosophie p. 65 5 Par les dieux, jamais, ni à toi, ni à personne je n'ai rien écrit que je me refuse à étaler devant les yeux de tous1. Je profiterai donc de l'autorisation de Julien – qui s'adresse ici à son oncle - pour étaler, encore une fois, aux yeux de tous, ses lettres et ses écrits. Julien témoigne de la lutte qui a opposé la religion traditionnelle de l'Empire romain au christianisme, lutte qui a pris un visage nouveau au début du quatrième siècle de notre ère. Nous possédons de Julien un nombre important d'écrits qui comportent de nombreuses références aux conceptions religieuses de leur auteur. Nous avons gardé également des témoignages, directs ou indirects, des lois qui ont été promulguées par Julien dans le domaine religieux. L'objet de ce travail sera de déterminer si le Julien religieux que l'on peut percevoir dans les lettres est le même que celui qui transparaît au travers de ses textes de loi. Dans quelle mesure Julien l'individu, avec ses croyances et ses convictions, a-t-il pu influencer Julien l'empereur ? Je travaillerai également sur les attaques de Julien contre le christianisme, au niveau des mots, mais aussi au niveau doctrinal. J'ai aussi tenté d'analyser, dans la mesure du possible, les écrits de Julien ou les actions qui lui sont attribuées – de manière sûre – afin d'y déceler les vestiges, s'ils existent, de son éducation chrétienne. Je crois pouvoir mettre en évidence quatre points qui n'avaient pas été assez mis en avant par la critique, montrant Julien – encore une fois - comme ayant été très influencé par son éducation chrétienne. Je me suis donc basé sur les textes de Julien, dont la langue maternelle et la langue d'écriture était le grec et je prie mon lecteur de m'excuser par avance de n'avoir pas poussé l'étude de ces textes jusqu'à son extrême limite, étant helléniste – à mon grand regret - davantage par intérêt que par réelle compétence. J'utiliserai donc largement les traductions modernes de ces ouvrages, en renvoyant par endroit au texte original; je prie également mon lecteur d'excuser les éventuelles fautes de grec qu'il trouverait dans les extraits ou mots que je cite. J'utiliserai également d'autres textes antiques que je décrirai plus loin. J'ai essayé le plus possible de ne pas utilisé l'expression paganisme et ses dérivés pour parler de la religion traditionnelle de l'Empire. Pourtant, s'il m'est arrivé tout de même d'utiliser ces termes, je prie mon lecteur de ne pas y voir un quelconque jugement de valeur, mais bien une commodité de langage. I.1. Le monde de Julien D'un point de vue moderne, l'époque où se situe le sujet de mes recherches est celle des bouleversements religieux. Il convient donc de rappeler en quelques mots le contexte historique et religieux de l'arrivée de Julien au pouvoir afin de pouvoir mieux situer sa politique en matières religieuses et ses propres conceptions. Au début du quatrième siècle, les persécutions contre les chrétiens appartenaient au passé et une certaine tolérance s'était installée; la religion chrétienne obtint ensuite une réelle sympathie de la part de l'empereur Constantin, qui fit d'énormes dons à l'Eglise et exempta le clergé chrétien de ses obligations civiques, ce qui est reflété dans le code de Théodose2. Il ordonna même la construction d'églises chrétiennes3. Puis le pouvoir s'attaqua véritablement à 1 Julien, lettre 80, p. 89, l. 11-13, traduction de Bidez (1924). 2 Cod. Theod. XVI. 2.1-7, avec des précautions prises pour limiter les abus. 3 Cf. Eusèbe, Histoire Ecclésiastique, X. 6 la religion traditionnelle, mais de façon non systématique4 : Constantin resta pourtant Pontifex Maximus, tandis que la plupart des prêtres de la religion traditionnelle restèrent en place. Constance quant à lui ordonna5 à partir de 346, l'interdiction des sacrifices et la fermeture des temples, menaçant de mort les contrevenants – il est d'ailleurs intéressant que le dernier de ces décrets comporte le nom de Julien, alors César. De persécuté, le christianisme devint alors persécuteur A cette époque, le christianisme n'est absolument pas un mouvement unifié – l'a-t-il d'ailleurs jamais été ? : les différentes factions s'affrontent et s'entredéchirent. En plus de cela, le christianisme n'est pas non plus la religion majoritaire de l'Empire. Au quatrième siècle, le christianisme est certes en train de gagner des adeptes et de l'importance, mais une majorité de la population de l'Empire est toujours fidèle aux dieux traditionnels. "Au milieu du troisième siècle, honorer les dieux païens c'était encore compter sur leur protection, dans les cités et les combats, chez soi ou dans les voyages à l'étranger. C'étaient de vieux compagnons éprouvés dont l'ancienneté même était source de respect auprès des jeunes et des vieux, auprès des empereurs et de leurs sujets, dans Rome et dans les provinces". C'est ainsi que R. L. Fox6 caractérise la religion traditionnelle de l'Empire romain au troisième siècle. Cette religion traditionnelle se définit, de manière un peu tautologique par l'importance de la tradition, par son ancienneté, par ses actes cultuels. Ses adeptes accomplissaient des rites, mais ne professaient ni foi ni doctrine. La généralisation est d'ailleurs difficile pour ne pas dire impossible. En effet, la religion de l'Empire n'est pas une, mais elle est multiple, comme le sont les cultures qui sont uploads/Religion/ les-religions-de-l-x27-empereur-julien-martin-allison.pdf

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  • Publié le Jui 22, 2022
  • Catégorie Religion
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