Lucien Lévy-Bruhl (1935) LA MYTHOLOGIE PRIMITIVE LE MONDE MYTHIQUE DES AUSTRALI

Lucien Lévy-Bruhl (1935) LA MYTHOLOGIE PRIMITIVE LE MONDE MYTHIQUE DES AUSTRALIENS ET DES PAPOUS Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive.. 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive. Le monde mythique des Australiens et des Papous. Une édition électronique réalisée à partir du livre de Lucien Lévy-Bruhl publiée en 1935. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2001 pour Macintosh. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 22 février 2002 à Chicoutimi, Québec. Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive.. 3 Table des matières TABLE DES ILLUSTRATIONS PLANCHE I. Peinture rupestre. Région du fleuve Glenelg, N.-O. de l'Australie PLANCHE II. Peinture rupestre. Tribu Karadjeri, N.-O. de l'Australie. PLANCHE III. Gari porté par un figurant dans une cérémonie Majo PLANCHE IV. Coiffure Dori. Kiwai, Nouvelle-Guinée britannique. INTRODUCTION par Lucien-Lévy-Bruhl I. Caractères propres aux mythes primitifs. - II. Leur nature fragmentaire, incoor- donnée, parfois contradictoire. - III. Raisons de leur manque de cohésion logique. - IV. Fonctions vitales des mythes sacrés et secrets. - V. Le mythe et le rêve : sens de altjira, ungud, bugari, etc. ; les deux sens de dema. - VI. Sens de kugi, uaropo, soimi (Nouvelle-Guinée hollandaise). - VII. Les peintures rupestres du N.-O. de l'Australie. - VIII. Interprétation des mythes selon M. Wirz. Discussion. CHAPITRE I LE MONDE MYTHIQUE I. La période mythique en dehors ou au-dessus du temps. - II. Les ancêtres mythiques. En quoi ils diffèrent des autres. - III. Déterminations qualitatives de l'espace dans leurs rapports avec les mythes : centres totémiques locaux en Australie. - IV. Mêmes centres en Nouvelle-Guinée hollandaise, aux îles Trobriand. - V. Nature mi-animale, mi- humaine des ancêtres et des héros mythiques. - VI. « Fluidité » du monde mythique. – VII. Le monde mythique est une «surnature ». CHAPITRE II LES ÊTRES MYTHIQUES MI-ANIMAUX, MI-HUMAINS I. Dualité de nature des êtres mythiques. - Idée que les primitifs se font de l'animal. - II. Pouvoirs mystiques attribués aux animaux. - III. Classifications primitives. - Les yams sont des personnes, sans qu'il y ait « anthropomorphisme ». - IV. Consubstantialité de l'animal et de l'homme chez les ancêtres mythiques (Australie, Nouvelle-Guinée). - V. Les ancêtres mythiques en Amérique du Sud. CHAPITRE III MYTHES, TOTÉMISME, PARENTÉ I. Le totémisme australien d'après les mythes. - II. Le totémisme des Marind-anim. Les Dema. La forme humaine du Dema-arc. - III. Le symbolisme primitif. - IV. Autre sens du totémisme des Marind-anim. - V. Idée mystique de l'hérédité Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive.. 4 CHAPITRE IV LA PUISSANCE DU MYTHE ET SES EFFETS I. Effets de la récitation des mythes. – II. Effets des fêtes et cérémonies où ils sont représentés. - III. Participations avec les espèces animales et végétales, sur leurs emplacements sacrés. - IV. Le gåri de la Nouvelle-Guinée ; appareils semblables en Australie (peintures rupestres). - V. Leur rôle dans les cérémonies, leur rapport avec les mythes. - VI. ...avec certaines oeuvres d'art préhistoriques. - VII. Les figures préhistoriques composites : essai d'explication. - VIII. C é r émonies et magie sympathique CHAPITRE V LA PARTICIPATION-IMITATION DANS LES MYTHES I. Participation obtenue dans les cérémonies par le moyen d'une imitation. – II. Le mythe étiologique « explique » par des « précédents ». - III. Ces « précédents » appar- tiennent à la surnature. - IV. Persistance de pouvoirs surnaturels chez certains êtres du monde présent. - V. La participation-imitation, fondée sur les mythes, utilisée dans la pratique, en particulier dans la thérapeutique CHAPITRE VI LA PERSISTANCE DU MONDE MYTHIQUE I. Le monde des mythes des îles Andaman, du N.-O. de l'Amérique du Nord, du centre de l'Amérique du Sud. – II. ...des Eskimo, des Bushmen, des Bantou. - III. Passage de la « pré-religion » à des religions proprement dites. - IV. La persistance des croyances et des pratiques « pré-religieuses ». - V. Transition insensible des mythes aux légendes et aux contes CHAPITRE VII LE MONDE MYTHIQUE ET CELUI DU FOLKLORE I. Le folklore des Marind-anim. - II. Spécimens de contes de l'île Kiwai. - III. ...de la Nouvelle-Guinée ex-allemande. - IV. ...de l'Amérique du Sud. - V. ...des Eskimo. - VI. ...de quelques tribus de l'Amérique du Nord CHAPITRE VIII LE MONDE MYTHIQUE ET CELUI DU FOLKLORE (suite) I. Folklore animal bantou. – II. Les hommes-animaux (Afrique. occidentale, Afrique du Sud). - III. Animaux « créés », animaux « artificiels » (Afrique du Sud). - IV. Croyances analogues dans le folklore de l'Australie, de la Nouvelle-Guinée, de l'Amérique du Nord. - V. Pourquoi ces histoires sont acceptées comme vraies ; idée mystique de la vie et des forces naturelles. - VI. L'expérience mystique aussi valable que l'expérience sensible. - VII. Les animaux « vrais » et les autres. - VIII. Pouvoirs mystiques des animaux même «vrais ». - IX. Les animaux dans le folklore. - X. Com- ment le monde mythique, avec sa fluidité, s'est perpétué jusqu'à nous dans les contes. - XI. Origine du plaisir que nous y trouvons Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive.. 5 INTRODUCTION I Caractères propres aux mythes primitifs Retour à la table des matières Afin d'éviter le reproche de n'avoir pas fait ce que je n'ai pas prétendu faire, afin de prévenir, s'il se peut, des malentendus presque impossibles à dissiper, une fois produits, j'essaierai de définir sans ambiguïté l'objet du présent ouvrage. Il se propose d'étudier, sur un certain nombre de spécimens choisis, les mythes de sociétés dites primitives (surtout d’Australie et de Nouvelle-Guinée), non pas du point de vue de l'histoire des religions ni de la sociologie prise stricto sensu, mais seulement dans leur relation avec la nature et l'orientation constante de la mentalité propre aux « primitifs ». Peut-être cette recherche aidera-t-elle à mieux comprendre les caractères essentiels de ces mythes, et leurs fonctions dans la vie sociale de ces tribus. Ainsi conçu, le travail ne pouvait être abordé de plain-pied. Ne fallait-il pas, au préalable, s'assurer si notre notion du mythe, avec ce qu'elle implique, vaut aussi pour ceux des sociétés primitives ? Déjà, dans les ouvrages précédents, une précaution semblable s'était imposée. J'avais dû commencer par rechercher ce qui, dans ces esprits, correspond plus ou moins exactement à ce que nous appelons « cause », « âme », «surnaturel », etc. Questions préjudicielles qu'il était nécessaire d'élucider d'abord, dès que je n'admettais plus implicitement, comme on le fait d'ordinaire, que les « primitifs » conçoivent ces notions comme nous, et les expriment par des termes qui recouvrent les nôtres. De même, je ne saurais prendre ici pour accordé, et comme allant de soi, que notre idée du mythe est aussi celle qu'en ont les Australiens et les Lucien Lévy-Bruhl (1935), La mythologie primitive.. 6 Papous. Faute d'une enquête préliminaire sur ce point, des confusions seraient inévi- tables, et les conclusions d'une étude sur les mythes des primitifs resteraient pour le moins aventurées. Non que je ferme les yeux aux raisons évidentes qui ont fait désigner par le même nom les mythes primitifs et ceux que nous ont rendus familiers les littératures et les arts de l'antiquité. J'admire, comme Andrew Lang, la perspicacité de Fontenelle, qui a su en démêler les traits communs, et en faire ressortir les ressemblances, frappantes sur tant de points. Ses remarques pénétrantes et ses suggestions à ce sujet méritaient d'être retenues. Suffit-il cependant d'avoir reconnu cette parenté, et peut-on s'en autoriser pour admettre, sans autre examen, que ce qui est vrai des mythes classiques vaut aussi pour ceux des primitifs ? Est-il possible, quand on les rapproche les uns des autres, de ne pas tenir compte de la distance qui sépare les peuples de l'antiquité classique de sociétés telles que les tribus d'Australie et de Nouvelle-Guinée ? Dans les civilisa- tions méditerranéennes, à l'époque dont nous possédons les mythes, des religions s'étaient depuis longtemps établies et développées, avec leurs hiérarchies de dieux et de demi-dieux, leurs cultes organisés, leurs temples et leurs prêtres. D'autre part, les mythes avaient fini par y appartenir presque autant à la poésie et aux arts plastiques qu'à la religion. - Rien de semblable dans les sociétés australiennes et papoues, dont il va être question. Nous n'y trouvons ni divinités hiérarchisées, ni corps de croyances proprement religieuses, ni castes sacerdotales, ni temples, ni autels. En présence de différences si considérables, serait-il prudent de prendre pour accordé que ce que nous appelons du même nom de mythes uploads/Religion/ lucien-levy-bruhl-1935-la-mythologie-primitive.pdf

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  • Publié le Mai 28, 2021
  • Catégorie Religion
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