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GALLION III. Quand Nicole Langelier eut achev sa lecture IV. La salle tait troite, tendue d'un papier enfum V. PAR LA PORTE DE CORNE OU PAR LA PORTE D'IVOIRE VI. Quand Hippolyte Dufresne eut achev ta lecture SUR LA PIERRE BLANCHE I Quelques Fran ais, li s d'amiti , qui passaient le printemps Rome, se rencontraient souvent dans le Forum d senseveli. C' taient Jos phin Leclerc, attach d'ambassade en cong ; M. Goubin, licenci s lettres, annotateur; Nicole Langelier, de la vieille famille parisienne des Langelier, imprimeurs et humanistes; Jean Boilly, ing nieur; Hippolyte Dufresne, qui avait des loisirs et aimait les arts. Le 1er mai, vers cinq heures du soir, ils franchirent comme de coutume, la petite porte septentrionale, inconnue du public, o le commandeur Giacomo Boni, directeur des fouilles, les accueillit avec son am nit silencieuse et les conduisit jusqu'au seuil de sa maison de bois, ombrag e de lauriers, de tro nes et de cytises, qui domine cette vaste fosse creus e, au si cle dernier, dans le march aux boeufs de la Rome pontificale, jusqu'au sol du Forum antique. L , ils s'arr tent et regardent. En face d'eux se dressent les f ts tronqu s des st les honoraires et l'on voit comme un grand damier avec ses dames la place o fut la basilique Julia. Plus au sud, les trois colonnes du temple des Dioscures trempent dans l'azur du ciel leurs volutes bleuissantes. A leur droite, surmontant l'arc ruineux de Septime S v re et les hautes colonnes des demeures de Saturne, les maisons de la Rome chr tienne et l'h pital des femmes tagent sur le Capitole leurs fa ades plus jaunes et plus fangeuses que les eaux du Tibre. Vers leur gauche s' l ve le Palatin flanqu de grandes arches rouges et couronn d'yeuses. Et sous leurs pieds, d'un mont l'autre, entre les dalles de la voie Sacr e aussi troite qu'une rue de village, sortent de terre des murs de brique et des bases de marbre, restes des difices qui couvraient le Forum au temps de la force latine. Le tr fle, l'avoine et l'herbe des champs, que le vent a sem s sur leur fa te abaiss , leur font un toit rustique o flamboie le coquelicot. D bris d'entablements croul s, multitude de piliers et d'autels, enchev trement de degr s et d'enceintes: tout cela, non point petit, assur ment, mais d'une grandeur contenue et press e. Sans doute Nicole Langelier relevait dans son esprit la foule des monuments autrefois resserr e dans cet espace illustre: --Ces difices, dit-il, de proportions sages et de dimensions mod r es, taient s par s les uns des autres par des ruelles ombreuses. Il y avait l de ces vicoli qu'on aime dans les pays du soleil, et les magnanimes neveux de R mus, apr s avoir entendu les orateurs, trouvaient le long des temples, pour manger et dormir, des coins frais, mal odorants, o les corces de past ques et les d bris de coquillages n' taient jamais balay s. Certes les boutiques qui bordaient la place exhalaient des senteurs puissantes d'oignon, de vin, de friture et de fromage. Les tals des bouchers taient charg s de viandes, spectacle agr able aux robustes citoyens, et c'est l'un de ces bouchers que Virginius prit le couteau dont il tua sa fille. Sans doute il y avait l aussi des bijoutiers et des marchands de petits dieux domestiques, protecteurs du foyer, de l' table et du jardin. Tout ce qu'il faut des citoyens pour vivre se trouvait r uni sur cette place. Le march et les magasins, les basiliques, c'est- -dire les bourses de commerce et les tribunaux civils; la curie, ce conseil municipal qui devint l'administrateur de l'univers; les prisons dont les souterrains exhalaient une puanteur redout e; les temples, les autels, premi res n cessit s pour les Italiens qui ont toujours quelque chose demander aux puissances c lestes. C'est l enfin que s'accomplirent durant tant de si cles les actes vulgaires ou singuliers, presque toujours insipides, souvent odieux ou ridicules, quelquefois g n reux, dont l'ensemble constitue la vie auguste d'un peuple. --Qu'est-ce qu'on voit, au milieu de la place, devant les bases honoraires? demanda M. Goubin qui, arm de son lorgnon, remarquait une nouveaut dans l'antique Forum et voulait tre renseign . Jos phin Leclerc lui r pondit obligeamment que c' taient les fondations du colosse de Domitien nouvellement mises au jour. Puis il d signa du doigt, l'un apr s l'autre, les monuments d couverts par Giacomo Boni durant cinq ann es de fouilles fructueuses: la fontaine et le puits de Juturna, sous le mont Palatin; l'autel lev sur le b cher de C sar et dont le soubassement s' tendait leurs pieds, en face des Rostres; la st le archa que et le tombeau l gendaire de Romulus, que recouvre la pierre noire du Comice; et le lac de Curtius. Le soleil, descendu derri re le Capitole, frappait de ses derni res fl ches l'arc triomphal de Titus sur la haute V lia. Le ciel, o nageait l'occident la lune blanche, restait bleu comme au milieu du jour. Une ombre gale, tranquille et claire emplissait le Forum silencieux. Les terrassiers bronz s piochaient ce champ de pierres, tandis que, poursuivant le travail des vieux rois, leurs camarades tournaient la roue d'un puits pour tirer l'eau qui mouille encore le lit o dormait, aux jours du pieux Numa, le V labre ceint de roseaux. Ils accomplissaient leur t che avec ordre et vigilance. Hippolyte Dufresne, qui depuis plusieurs mois les voyait assidus l'ouvrage, intelligents et prompts accomplir les ordres re us, demanda au directeur des fouilles comment il obtenait de ses ouvriers un si bon service. --En vivant comme eux, r pondit Giacomo Boni. Je remue avec eux la terre, je les avertis de ce que nous cherchons ensemble, je leur fais sentir la beaut de notre oeuvre commune. Ils s'int ressent des travaux dont ils sentent confus ment la grandeur. Je les ai vus p les d'enthousiasme quand ils d couvrirent le tombeau de Romulus. Je suis leur compagnon de chaque jour et, si l'un d'eux tombe malade, je vais m'asseoir aupr s de son lit. Je compte sur eux comme ils comptent sur moi. Voil comment j'ai des ouvriers fid les. --Boni, mon cher Boni, s' cria Jos phin Leclerc, vous savez si j'admire vos travaux et si je suis mu de vos belles d couvertes, et uploads/Religion/ sur-la-pierre-blanche-by-france-anatole-1844-1924.pdf
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- Publié le Dec 11, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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