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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/364671377 Le Pré Spirituel -Jean Moschus Book · October 2022 CITATIONS 0 READS 76 2 authors, including: Michel Disdero ENSTA ParisTech 19 PUBLICATIONS 2 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Michel Disdero on 24 October 2022. The user has requested enhancement of the downloaded file. 1 Le Pré Spirituel - Jean Moschus Sous la forme d’une véritable anthologie de la vie religieuse au désert au début du VIIe siècle, Jean Moschus a écrit l'histoire anecdotique et pieuse des moines des laures et des monastères qui peuplaient les solitudes de la Palestine Judéenne, du Jourdain et de la Mer Morte, ainsi que du Sinaï. Cette édition électronique, annotée de la traduction par le Père Marie-Joseph Rouët de Journel, vise à permettre son accès à un plus large public, l'exploitation de la richesse de son contenu étant facilitée par les ressources informatiques actuelles. Saint Jérôme retirant une épine de la patte du lion, inspiré du chap. 107: Le Lion de l’Abbé Gérasime. Introduction - Jean Moschus: sa vie. Presque autant que le texte primitif de son Pré Spirituel, la vie de Jean Moschus1 reste pour nous remplie d’incertitudes. Moschus est un de ces hommes dont l’œuvre, par sa célébrité au cours des siècles, a éclipsé l’auteur. Qui était-il? Peu importait. Ce qui comptait, c’était l'édification que donnaient cés innombrables récits et sentences rapportés de ses longs voyages parmi les moines de Palestine et d’Égypte, et qu’on se transmettait d’âge en âge. Mais à quoi bon fixer avec précision les étapes de cette existence, comme saint Athanase l’avait fait pour le grand saint Antoine, saint Jérôme pour saint Paul l’ermite, Sulpice Sévère pour saint Martin, et tant d’autres? On n’en voyait pas l’intérêt. 1 RDJ1: Nous employons la forme latine du nom. qui a été de tout temps la plus habituelle, de préférence à la forme grecque Moschos ou à la forme française Mosch. 2 L’antiquité ne nous a laissé que deux esquisses biographiques: l’une écrite par un anonyme, reproduite dans la Bibliotheca veterum Patrum, Paris, 1624, t. Il, p. 1054-1055, et dont la traduction latine figure dans Migne, Patr. Lat., t. LXXIV, col. 119-122; l’autre laissée par Photius dans sa Bibliotheca, codex 199 (Migne, Patr., Gr., t. CIII, col. 668). Reprenant cette documentation et travaillant plus [8] à fond le sujet, en tenant compte surtout des données topographiques et chronologiques fournies par le Pré Spirituel lui-même, le R. P. S. Vailhé a, dans les Échos d'Orient (t. V, déc. 1901, p. 107-116}, écrit quelques pages qui constituent, à l’heure actuelle, la meilleure biographie de Moschus2. Comme bien d’autres, nous ne pouvons mieux faire ici que de la résumer. Jean Moschus, surnommé Eucratas (du grec έυϰρατής, le tempérant), appellation que certains textes latins ont transformée en Eviratus, est né à Damas vers le milieu du VIe siècle, très probablement entré 540 et 550. Dès son jeune âge il s’y lia d’amitié avec ce Sophrone, qu’il appelle souvent Sophrone le sophiste, c’est-à-dire le lettré, le savant. Celui-ci fut le compagnon de toute sa vie, le collaborateur, le dédicataire et l’éditeur du Pré Spirituel, lié à tel point à cette œuvre que certains la lui ont attribuée3, à tort évidemment, et après la mort de Moschus il devint patriarche de Jérusalem. De bonne heure, Jean Moschus embrassa la vie monastique, très probablement au monastère de Saint- Théodose4, proche de Jérusalem, entre Saint-Sabas et Bethléem. C’est également là que Sophrone se fit moine. Jean se retira ensuite à la laure de Pharan5, dans le désert de Juda. Il y resta dix ans, comme il le dit lui-même (Pré Sp., chap. 40), et grâce à ce qu’il nous rapporte de moines qu’il fréquenta là-bas et dont nous connaissons mieux le curriculum vitae, on peut dater avec grande probabilité ce séjour à Pharan de 568 ou 569 à 578 ou 579. [9] Tibère commence à régner en 578, et c’est au début de ce règne — il nous le dit aussi (ch. 112) — que Jean commence ses grands voyages dans le but de visiter de nombreux couvents et d'y recueillir les traditions monastiques et les souvenirs des saints moines qui y vivent. Il quitte donc la Palestine et se rend en Égypte, parcourt les couvents de la Thébaïde et pousse jusqu’à la grande Oasis. Après quoi il se dirige vers le Sinaï et se fixe encore dix ans à la laure des Ailiotes (Pré Sp., eh. 67). 2 2022: “Jean Mosch”, accessible sur Persée. 3 RDJ1: On trouve par exemple cette attribution dans S. Jean Damascène, et aussi dans les Actes du second Concile de Nicée. On prit Sophrone pour l'auteur, alors qu'il n'était que l'éditeur. La comparaison du style des deux amis suffit à déceler cette confusion. 4 2022: Le monastère de Théodose le Grand est historiquement le premier monastère, ou laure, de moines cénobites en Palestine. Il se trouve à onze kilomètres à l'est de Bethléem. C'est ici que se trouve la tombe de Jean Moschus et d'autres saints de l'Église du temps des Pères. La dépouille de saint Théodose le Grand, quant à elle, a été transférée au Saint-Sépulcre. 5 2022: Wadi Qelt (Arabic: وادي القلط), in Hebrew Nahal Prat (Hebrew: נחל פרת), formerly Naḥal Faran (Pharan brook) or Ein Farah, is a valley, riverine gulch or stream (Arabic: وادي wādī, "wadi"; Hebrew: נחל, "nahal") in the West Bank, originating near Jerusalem and running into the Jordan River near Jericho, shortly before it flows into the Dead Sea. According to tradition, the first monastic settlement of the Judaean desert, the Pharan lavra, was established by St Chariton the Confessor towards the end of the 3rd century in upper Wadi Qelt, an area known to the Greek Orthodox as Pharan Valley. 3 D’après diverses indications fournies par le Pré Spirituel, ce séjour est à placer entre les années 575 et 593, plus probablement après 580. Du Sinaï il revient vers Jérusalem. Il s’y trouve lors de l’intronisation du patriarche Amos en 594. Il reste dans ces parages durant les dernières années du siècle, et visite les monastères et couvents de Palestine avoisinant la ville sainte, comme il avait fait pour ceux d’Égypte, dans le but de récolter de nouveaux matériaux pour l’ouvrage qu’il prépare. Peut-être, d’ailleurs, avait-il déjà visité nombre de ces couvents lors de son séjour à Saint-Théodose ou durant ses dix années de jeunesse passées à Pharan. C’est probablement durant ce temps qu’il se rend à Ascalon, à Scythopolis, à Césarée Maritime. L’assassinat de l’empereur Maurice par Phocas, en 602, et les menaces des invasions persanes déterminent Moschus à quitter définitivement la Palestine. II étend alors vers d’autres contrées ses investigations: il s’en va en Phénicie, et passant par la côte méditerranéenne, il visite un certain nombre de monastères en Syrie et en Cilicie, ces provinces byzantines où fleurit également la vie religieuse. Puis il s’embarque pour Alexandrie. Il va faire un second séjour d’une douzaine d’années en [10] Égypte. Ce séjour commence entre 604 et 607; car nous savons que Moschus aida de ses conseils saint Euloge, patriarche d’Alexandrie, mort en 607, et ses deux successeurs Théodore Scribon et saint Jean l’Aumônier. Lui et son fidèle compagnon Sophrone luttent avec ardeur contre l’hérésie monophysite, qui fait alors des ravages en Égypte, et ramènent à l’orthodoxie nombre de sectateurs de Sévère d’Antioche. Durant ce nouveau et long séjour, ils visitent les monastères voisins d’Alexandrie, récoltant là les dernières fleurs destinées à émailler le Pré Spirituel. Un terrible événement marque l’année 614: les Perses s’emparent de Jérusalem et détruisent sanctuaires et maisons religieuses de Palestine. Ils approchent de l’Égypte. Moschus et Sophrone se décident alors à partir pour Rome. En chemin, ils visitent les îles méditerranéennes comme Chypre, Samos, et les monastères qu’elles renferment. Arrivé à Rome et sentant que le temps des grands voyages est terminé et qu’il a récolté depuis une cinquantaine d’années une assez abondante documentation, Moschus rédige son Pré Spirituel, qu’il dédie à son inséparable disciple et ami Sophrone. Peut-être celui-ci eut-il même, comme nous l’avons dit, à y mettre la dernière main. La date de la mort de Moschus, comme bien des détails de sa vie, a été longtemps entourée de mystère. Il y avait de sérieuses raisons d’hésiter entre 619 ou 634; car l’une et l’autre année correspondent au début de la VIIIe indiction, et nous savons par la biographie ancienne de Moschus qu’il mourut au début de la VIIIe indiction6. 6 2022: il faut comprendre ici: au début de la VIIIe année de l’indiction (“indictione octava”). Le cycle des indictions réglementées par Constantin était basé sur le 1er septembre 312; le début de la VIIIe année de la XXIe indiction est donc peu après septembre 619, et de même pour septembre 634 s’il s’agit de la XXIIe indiction. 4 Ayant fait ses dernières recommandations à Sophrone, lui ayant exprimé son désir que son corps fut transporté [11] le plus tôt possible de Rome au Mont Sinaï, ou, si l’on n’v pouvait parvenir, uploads/Religion/ moschos-pdf.pdf

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  • Publié le Jul 01, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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