SOCIETE / CENTRE D'ETUDES ET DE RECHERCHES SUR LA PENETRATION ET LE DEVELOPPEME
SOCIETE / CENTRE D'ETUDES ET DE RECHERCHES SUR LA PENETRATION ET LE DEVELOPPEMENT AUGUSTIN DE LA REVOLUTION DANS LE CHRISTIANISME BARRUE L / courrier : 62, Rue Sala 69002 LYON LES JUDÉOS CHRÉTIENS DEPUIS QUMRAN JUSQU'AUX ORIGINES DE L'ISLAM À PROPOS DES MANUSCRITS DE LA MER MORTE L'HÉRITAGE DES PAUVRES RUDOLPH STEINER ET L'INSPIRATION THÉOSOPHIQUE D'ASSISE GNOSE ET PAGANISME LE MONDIALISME II LA GNOSE NOUS CONCERNE ! SOMMAIRE No 27 Les judéos chrétiens depuis Oumran ~usqu'aux origines de l'Islam A u cours de nos recherches sur les origines d u Christianisme, sur celles de l'Islam et du Bouddhisme, nous nous sommes constamment trouvés confrontés au Judéochristianisme, com- munauté religieuse à la fois omniprésente et insai- sissable. Nous avons pensé qu'il serait bon de l'étudier pour elle-même d'après ce que les docu- ments de l'époque pouvaient nous fournir comme renseignements. Nous avons eu le sentiment, au cours de nos recherches, de poursuivre une piste où manquent la plupart des flèches. Les documents concernant cette Eglise sont rares, dispersés un peu partout, étagés sur plusieurs siècles. Cependant un examen attentif de ces textes nous montre qu'ils se rejoi- gnent, se confortent mutuellement. Il existe, d'un document à l'autre, une continuité assez remar- quable. Nous savons en effet que les croyances religieuses et les habitudes liturgiques, une fois solidement établies, se transmettent fidèlement de génération en génération et sont donc assez stables. Nous en avons conclu qu'il était nécessai- re de lire les textes rassemblés en les confrontant et en les éclairants les uns par les autres et qu'il fallait leur appliquer une clé intelligible, si l'on ne voulait pas tomber dans l'extravagance ou l'inco- hérence. Une premitre difficulté de cette étude pro- vient du fait que nous ne connaissons cette Eglise judéo-chrétienne que par ses ennemis : les accusa- tions et les dénonciations des évêques chrétiens et des rabbins talmudistes, héritiers des pharisiens. Elle se trouvait donc comme « coincé » entre deux mondes religieux qui la rejetaient. Une deuxitme difficulté doit être signalée. Nous ne possédons pas les textes authentiques de cette Eglise. O r il est invraisemblable qu'une communauté si nombreuse, répandue dans tout l'Orient pendant plusieurs siècles, n'ait pas possé- dé des livres de doctrine, des manuels de liturgie, des ouvrages de polémique contre ses ennemis. Nous en avons conclu que toute cette littérature avait tté systématiquement détruite au cours des siècles par les évêques chrétiens et par les rabbins. Nous en avons d'ailleurs une preuve par les décrets des Papes qui dénonçaient comme apo- cryphes les livres considérés comme hérétiques. Le décret du pape GBase est ainsi intitulé : « De libris recipiendis et non recipiendis » avec une « Notitia librorum apocryphorum qui non reci- piuntur » , dont le texte est repris dans le ddcret de Gratien. Tout ouvrage rejeté doit être sous- trait à la lecture des fidtles. C'est le sens du mot « apocryphe ». Nous ignorons aussi les noms des évêques, des prêtres, des maîtres de cette communauté judéo-chrétienne. O n peut dire qu'elle a étt bien « enterrée » et nous verrons que c'est le mot propre. Mais voici que, ô merveille, d'un seul coup en 1947, a été « déterrée » toute la littérature judéo- chrétienne des Ebionites, les « Pauvres » de Jérusalem, retirée des grottes de la Mer Morte surplombant leur cimetière, le « cimetière des Saints » , celui de Qumran. Enfin nous pouvions prendre connaissance des textes authentiques de cette communauté. Et nous verrons qu'ils sont en parfaite connexion et continuité avec ce que nous savons par ailleurs de leur doctrine. Hélas ! Ce fut l'occasion pour les historiens, de ressortir la vieille ltgende des Esséniens. Ainsi la lecture de ces documents a été faussée dès le début par une véritable imposture. LE MYTHE DES ESSÉNIENS 1 Toute la tradition chrétienne depuis les débuts du Christianisme a affirmé, avec une 1 - Pour bien comprendre les pages qui suivent. il est nécessaire de bien avoir présent à l'esprit ce que nous avons développé dans notre premier livre : "De la gnose à l'Oecuménisme" ; ch. IV, "Un mythe historiqhe destructeur du christianisme". continuité remarquable, que les Esséniens et les Thérapeutes dont parlent Philon d'Alexandrie et Flavius-Jostphe ttaient les premiers moines chrt- tiens de Palestine. Il suffit de lire intelligemment les textes de ces deux témoins pour s'en convaincre. Philon interprtte le nom des Esséniens par Vidée de Sainteté. Le mot syriaque Hasaya signi- fie « pieux, saint » et a servi à désigner les moines d'Hébron. Eustbe l'affirme dans son « Histoire eccltsias- tique ». Voici comment il résume Philon : « Ils se construisent, dit cet auteur, de petits oratoires retirts dans la campagne, auxquelS ils donnent le nom de monastères (povaa~fip~ov). C'est là qu'ils passent leur vie, loin des autres mortels, dans les exercices de la piété et qu'ils celtbrent les MYSTÈRES augustes. La loi de Dieu, les oracles des prophètes et les autres tcrits sont le sujet continuel de leurs méditations. Le jour entier, depuis le lever de l'aurore jusqu'au coucher du soleil, est consacré à de pieux exercices, au chant des psaumes et des saints cantiques. Ils se repro- cheraient de perdre, à soigner leur corps, aucune partie d'un jour qu'ils réservent tout entier à la contemplation des choses ctlestes. Ils ne prennent donc qu'aprts le coucher du soleil, une nourriture frugale et peu abondante. Ils ont, de plus, pour animer leur solitude, les écrits des hommes ANCIENS qui ont fond4 leur religion et c'est là qu'ils trouvent leur règle de conduite et les modhles qu'ils doivent imiter. » Nous avons souligné dans ce texte trois mots clefs à bien comprendre. Philon dtcrit la construction des oratoires comme une nouveauté, inconnue donc du Judaïsme orthodoxe. La vie monastique est totalement absente de toutes les religions anttrieures au christianisme et de toute la tradition juive. Le vœu de nazirat, qui pourrait en être rapproché, est provisoire et ne dispense pas le juif pieu du devoir de se marier et de pro- créer, obligatoire dans la loi de Moïse. Seul, le Christ a dit : « Vendez vos biens, renoncez à tout et suivez-moi. » Les MYSTÈRES ? C'est le nom donnt dans la liturgie syro-chaldtenne à la Messe. En Araméen RAZE. Le mot est toujours au pluriel pour designer les deux Saintes Esptces. 1 1 vient du verbe raz qui signifie : initier à des rites sacrh. L'ordinaire de la Messe, c'est l'Ordre des Mysttres, « Taksa d'Raz6 P . Les hommes ANCIENS ? Ce sont les prêtres ; en araméen « Quashisha » qui veut dire : vieillard, âgé. C'est le même sens que le mot prêtre, dtrivt du grec. Philon précise bien qu'ils ont fonde une nouvelle religion. Ce sont donc ici les Apôtres. Eustbe ajoute : « Ces écrits dont parle Philon ne sont autres que les Evangiles, les tcrits des apôtres et quelques commentaires composés par les doc- teurs du sitcle apostolique ». Nous aurons i'occa- sion de les présenter. Or cette liturgie syro-chaldéenne a été insti- tude par les Apôtres, en araméen. C'est bien la liturgie des premières communautés chrétiennes qui se répandaient en Orient à i'tpoque où fut tcrit ce livre de Philon, c'est à dire au milieu du premier sitcle de l'tre chrétienne. Continuons notre enquête. Un manuscrit de Philon, recopit au Xe siècle et conservé à la Bibliothtque Nationale, est intitulé : « Sur les fideles circoncis et convertis au Christianisme, qui mtnent en Egypte la vie monastique » qui comporte la mention suivante : « Quelques-uns prttendent que ce livre de Philon (« Sur la vie contemplative ») concerne des moines juifs appartenant à la secte des Nazartens, d'autres soutiennent qu'il s'agit de juifi convertis, obser- vant la loi de Moïse comme figure de la Loi nou- velle ; d'autres enfin qu'il s'agit de parfaits chré- tiens h. Dans les trois cas ainsi énumtrés, nous voyons qu'ils sont tous des disciples de Jésus- Christ. Cette idée que les Esséniens et les Thérapeutes ont constitué une secte juive and- rieure au Christianisme a tté lancts par les Encyclopédistes au XVIIItme sitcle, comme une machine de guerre contre la divinité de Jésus- Christ, devenu simple répttiteur d'une doctrine professée avant Lui et reçue. Aussitôt un érudit btnédictin, Dom Bernard de Mon&ucon rtagit tnergiquement en démontrant par un luxe de preuves remarquables que les Esséniens décrits par Philon ttaient des moines Chrétiens. Les Thérapeutes et les Esseniens priaient tournés vers l'Orient, les mains ttendues : « Celà s'observe, dit le P . de Montfaucon, chez les anciens chrétiens, non seulement quant à la pos- ture et à la situation, mais aussi quant à la forme de la pritre, que nous trouvons la même dans les constitutions apostoliques et dans les plus anciens hymnes du brtviaire. » En effet, Clément d'Alexandrie, Tertullien, Origéne et Eustbe attes- tent que les premiers chrétiens priaient Dieu les mains étendues (expansis manibus) vers l'orient. Ils demandaient, suivant le texte des Constitutions apostoliques, un esprit vigilant, une science sans erreurs et que le Saint uploads/Religion/ numero-27-pdf.pdf
Documents similaires










-
36
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 13, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 6.1916MB