POUR DÉCOUVRIR ET COMPRENDRE COMMENT BORDEAUX A ÉVOLUÉ ET SU CONCILIER PATRIMOI
POUR DÉCOUVRIR ET COMPRENDRE COMMENT BORDEAUX A ÉVOLUÉ ET SU CONCILIER PATRIMOINE ANCIEN ET CONTEMPORAIN. POUR CE NEUVIÈME PARCOURS DANS LA VILLE DE PIERRE, LA MISSION RECENSEMENT DU PAYSAGE ARCHITECTURAL ET URBAIN VOUS PROPOSE UNE BALADE DANS LE QUARTIER DE CAUDÉRAN. BALADE DANS LE TEMPS ÉGALEMENT, POUR DÉCOUVRIR L’ARCHITECTURE ET L’URBANISME DE CE QUARTIER DEPUIS LE XIXE SIÈCLE. DES FRAIS OMBRAGES DES ANCIENNES MAISONS DE PLAISANCE AU CAUDÉRAN D’AUJOURD’HUI, VOICI UNE PROMENADE À VIVRE COMME UNE DÉCOUVERTE, OU UNE REDÉCOUVERTE, D’UN QUARTIER AUTREFOIS EXTÉRIEUR MAIS QUI A TOUJOURS GARDÉ DES RELATIONS PROCHES AVEC BORDEAUX. Longtemps couvert de vignes,de villas de plaisance et de jardins,le quartier de Caudéran,rattaché définitivement à la commune de Bordeaux en 1965 après l’avoir déjà été partiellement exactement un siècle auparavant, fait aujourd’hui partie intégrante de la ville centre et de l’agglomération. Largement urbanisé dès le milieu du XIXe siècle avec la création d’une église, d’une école et plus tard d’une salle de spectacle,le centre de Caudéran s’est conforté au milieu des anciens hameaux qui se dispersaient sur son territoire, aux croisements de chemins ruraux et tortueux qui partaient vers l’ouest dans la campagne. Des lotissements entiers d’échoppes et de maisons de ville sont venus d’abord coloniser ce territoire jusqu’à ce que de nombreuses résidences collectives viennent le densifier encore, surtout après la Seconde Guerre. Caudéran dépendait de la paroisse de Saint-Seurin depuis le Moyen-Age et ses liens avec Bordeaux n’ont fait que se renforcer au cours des siècles.T out d’abord en 1865 lorsqu’une partie de la commune fut annexée à Bordeaux pour créer le boulevard de Caudéran ; ensuite, à la fin du XIXe siècle, lorsque le Parc Bordelais fut conquis par Bordeaux sur la commune ; enfin en 1965 où l’annexion complète à Bordeaux en fit un quartier du centre ville. Et pourtant, tout en devenant ville, Caudéran a conservé cet air de campagne où il faisait, et fait toujours, bon vivre. Conception : Sylvain Schoonbaert, Santiaga Hildago-Sánchez,Anne-Laure Moniot, Anaïs Peulet, Mission recensement du paysage architectural et urbain, Direction géné- rale de l’aménagement Illustration de couverture : Sacré-Cœur de Caudéran, carte postale ancienne (Coll. part.) Plan : Plantier d’artigue vieille contenant 415 journaux 10 règes 5 carreaux divisé en 161 articles et possédé par 73 propriétaires, 1771 (Arch. dép. Gironde, G 1206) Documents : sauf mention contraire,Archives municipales de Bordeaux (AMB) Graphisme : Marion Lotte, mairie de Bordeaux, direction de la communication. CAUDÉRAN : UN AIR DE CAMPAGNE EN VILLE qui construisit une bonne partie de la rue du Bocage, bâtit ici cette maison singulière en 1908.Elle se distingue par l’inversion qui se produit dans l’organisation des niveaux suite à l’introduction d’un garage en rez-de- chaussée : le séjour se retrouve au premier et les chambres dans le comble. Les contrastes de texture et de couleur témoignent d’une recherche de pittoresque vernaculaire. G Sainte-Marie Grand-Lebrun Contrairement à l’Assomption qui s’est retrouvée sur la commune de Bordeaux,Caudéran a conservé Sainte- Marie Grand-Lebrun. Une institution, comme Saint- Joseph deTivoli,Sainte-Marie Grand-Lebrun fut fondée en 1894 sur ce beau domaine pour compléter les cours qui étaient donnés depuis 1819 rue du Mirail. Suite à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, les marianistes ont laissé la direction à des laïques toujours sous leur tutelle. Le site comprend surtout un édifice remarquable. Il s’agit de la maison édifiée en 1784 pour le receveur général des finances Philippe-Antoine-Amédée Lebrun. Le grand bâtiment du collège, à l’architecture austère et dépouillée,ajouté en 1896,fut construit pour sa part par Léon Drouyn. G Cité administrative Souhaitée par Jacques Chaban-Delmas dès 1945, la cité administrative de Bordeaux a finalement vu le jour entre 1965 et 1974,au moment où Bordeaux accédait au rang de « métropole d’équilibre ». Jusqu’alors les services de l’Etat étaient éparpillés dans différents quartiers et dans des locaux souvent vétustes. Pierre Calmon et Pierre Mathieu furent les architectes chargés concevoir ces twins bordelaises toutes de verre et d’acier :le nec plus ultra de la modernité à cette époque. De hauteur inégale, respectivement 72 et 90 mètres et 19 et 22 étages,elles sont reliées par des passerelles ce qui forme un ensemble unique à Bordeaux. Certes, l’édifice contraste dans le paysage bordelais dominé par des maisons de pierre dépassant rarement deux étages. Mais il n’empêche que la position des tours, en plein dans l’axe de la rue Georges-Mandel, est très bien étudiée pour s’inscrire également dans le skyline de la ville. Avec la construction de la cité administrative,Caudéran est entrée dans la modernité. Elle y est aussi entrée en intégrant définitivement Bordeaux le 22 février 1965. Et, si les résultats en furent des améliorations notables pour les équipements publics de l’ancienne commune, les habitants eurent aussi la mauvaise surprise de devoir payer les mêmes impôts que les Bordelais. C’est ainsi que la commune autrefois petite sœur de Bordeaux et de Saint-Seurin, est devenue un quartier à part entière de Bordeaux. Mais ne reste-t-il pas encore un petit air de campagne à cette ville ? Il semble bien que si lorsque, au détour d’une ruelle tortueuse, d’in carrefour, on aperçoit une villa, une haute frondaison, le pignon d’une modeste maison vigneronne ou la façade luxueuse d’une chartreuse derrière la grille d’un parc.Tous ces précieux indices nous rappellent combien, même si la structure du territoire a été profondément modifiée, il reste à Caudéran de nombreux éléments qui en perpétuent le souvenir. L’évêque saint Amand succéda, dès les premières années du Ve siècle,à saint Delphin sur le siège de Bordeaux. Sa vie fut tant marquée d’humilité qu’il fallut quatorze siècles pour que le cardinal Donnet choisisse que son nom rayonnât sur une église et une paroisse bordelaises :Caudéran. Epuisé par la vie épiscopale,il pria Dieu de le remplacer par un évêque plus énergique. Et c’est ainsi grâce à lui,si l’on peut dire,que l’on doit l’arrivée à Bordeaux de Seurin qui laissa, de fait, une relation toujours étroite entre les deux vocables mais aussi entre les territoires qui leur sont associés. Saint-Seurin et Caudéran ont ainsi une histoire partagée et c’est pourquoi il n’est pas inutile de s’attarder dans la portion de territoire proche de Saint-Seurin qui formait autrefois la commune de Caudéran et qui fut intégrée à l’intérieur des boulevards. G Mirande Les maisons de campagne qui parsemaient autrefois le territoire de Caudéran pouvaient s’apparenter à de somptueuses villas :Mirande et Quadrille en sont deux bons exemples.En 1753,le négociantAbraham Miranda acheta un petit bien dans le bourdieu d’Artigue-Vieille qui prit le nom de Mirande lorsque la demeure fut entièrement reconstruite par un autre négociant :Jean- Pierre Labat de Serene. Si l’édifice est remarquable par ses extérieurs d’un néoclassicisme affirmé,il l’est aussi de par ses intérieurs : les salons de la maison abritent les œuvres d’un jeune peintre palois de passage à Bordeaux: Jean-Baptiste Butay qui déploie notamment dans le salon des amours tout l’attirail des mythologies galantes chères au XVIIIe siècle. G Quadrille Les destinées de ces maisons de campagne ont été des plus variées.Tandis que Mirande est conservée au milieu du beau lotissement du quartier Balaresque-Primrose qui prit place sur une partie du domaine,il ne reste quasiment rien du domaine de Quadrille,devenu le pensionnat du Sacré-Cœur. Quadrille, ainsi nommé car elle fut bâtie par les quatre frères Journu, n’était sans doute qu’un très modeste bourdieu avant que Jean-Georges Schickler, riche banquier et entrepreneur d’origine russe n’en fasse la plus belle maison de campagne de Caudéran qu’il offrit à son épouse de 17 ans : quel beau cadeau de noces ! La demeure d’un style Empire affirmé fut bâtie par l’architecte Marchebeus qui s’inspira largement des modèles de Percier et Fontaine.Elle était entourée d’un somptueux parc aujourd’hui traversé par les lotissements au long de l’avenue Alsace-Lorraine et s’agrémentait de nombreuses fabriques : conciergerie, écurie, volière, orangerie, chai…. G Boulevard de Caudéran Le développement des établissements de plaisance très nombreux dans la banlieue de Bordeaux depuis la fin de l’Ancien Régime conduit la ville à redéfinir les marges de son territoire communal et ses limites d’octroi.Vers 1830,il y avait à Caudéran 70 cabarets ou auberges.En 1853,décision fut prise de bien séparer ces établissements de la ville centre mais en réalité de nombreux lui furent intégrés.La création du boulevard de Caudéran (aujourd’hui boulevard du Président-Wilson), dans les années 1860, entre le chemin d’Arès et le chemin d’Eysines,attira très vite une foule d’habitants et de constructions nouvelles, sur ses deux rives et même au-delà. Loin de réfréner l’étalement périphérique,une ville nouvelle se structura au long de ses boulevards et notamment de celui de Caudéran qui abrite quelques-uns des plus beaux hôtels particuliers (grands ou petits), construits alors par la bourgeoisie bordelaise. G Barrière Judaïque L’ouverture des boulevards fut l’occasion d’offrir une viabilité plus régulière à tout le territoire intégré à Bordeaux en 1865. C’est ainsi que la rue Judaïque, qui prolongeait l’axe historique est-ouest de la cité jusqu’à Saint-Seurin,fut prolongée à nouveau depuis le cimetière protestant jusqu’à une nouvelle barrière et même au-delà par l’avenue de la République.Les terrains laissés à l’intérieur de la ville nouvelle purent se couvrir de constructions des plus diverses : institutions religieuses nouvelles et uploads/Religion/ parcours-9-cauderan.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 12, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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