Association de personnes cérébrolésées, De leurs familles et des aidants Réunio
Association de personnes cérébrolésées, De leurs familles et des aidants Réunion à Saint Luc le 14 mai 2001 LA REEDUCATION DES TROUBLES DE LA MEMOIRE : un petit aperçu … Par Madame Françoise Coyette Ergothérapeute Centre de Revalidation Neuropsychologique Cliniques Saint Luc - Bruxelles Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. « ReVivre » Avec le soutien de la Commission Communautaire Française Région Bruxelles Capitale Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 1 Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 2 Avec nos remerciements à Françoise Coyette. Association de personnes cérébrolésées, de leurs familles et des aidants Adresse de contact : ReVivre asbl Chez Brigitte et Jacques Ruhl Rue Bourgmestre Gilisquet 43 à 1457 Walhain-Saint-Paul Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 3 Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 4 Les troubles de la mémoire constituent une des séquelles les plus fréquentes après une atteinte cérébrale, qu’il s’agisse d’un traumatisme crânien, d’un accident vasculaire cérébral, d’une tumeur cérébrale, d’une encéphalite, d’une intoxication au monoxyde de carbone, d’un syndrome de Korsakoff d’origine alcoolique, d’une anoxie résultant d'un arrêt cardiaque, ... Les perturbations de la mémoire sont très diverses et variables en qualité, en fréquence et en sévérité. Chaque patient présente un déficit de mémoire qui lui est propre et qui nécessite donc une évaluation et une rééducation spécifiques et personnalisées. Avant de parler de la rééducation, il est important de décrire rapidement la mémoire (pour plus de détails, voir le texte de la conférence « ReVivre » de Patrick Fery en mai 2000). La mémoire La mémoire n’est pas un phénomène unitaire, il ne faut pas parler de la mémoire ... mais des mémoires. Selon le type de tâches à effectuer, selon le type d’informations à mémoriser, ..., nous utilisons en effet l’une ou l’autre de nos mémoires. Voici brièvement les principales distinctions au sein de nos mémoires : Mémoire à court terme - mémoire à long terme • La mémoire à court terme (encore appelée mémoire de travail) nous permet de retenir quelques instants, un nombre limité d’informations (environ 7) à des fins d’utilisation immédiate (endéans quelques secondes). Quelques exemples : la mémoire à court terme nous permet de retenir un n° de téléphone qu’on vient de lire dans le bottin le temps de le composer sur le cadran téléphonique; grâce à elle, le serveur d’un café retient la commande de la table du client au bar proprement dit; elle maintient en mémoire les données de départ et les résultats intermédiaires lorsque nous réalisons un calcul mental complexe (exemple : par exemple, pour calculer mentalement 387 + 116, nous devons mentalement décomposer ce calcul : faire 380 + 110 = 490 (nombre que nous devons Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 5 mémoriser) puis faire 7 + 6 = 13 (nombre que nous devons mémoriser) , enfin, en retrouvant les 2 nombres placés temporairement en mémoire, faire 490 + 13 = 503); ... Cette mémoire est particulièrement sensible à l’interférence : si l’on nous demande l’heure où moment où nous allons composer un n° de téléphone que nous venons juste de lire dans l’annuaire, nous risquons de perdre cette information ! • La mémoire à long terme par contre nous permet de stocker des informations en plus grand nombre et sur des durées très longues (de quelques heures à quelques décennies !). Quelques exemples : la mémoire à long terme nous permet donc la reconnaissance des visages familiers, la mémorisation de notre n° de carte de banque ou l’évocation de souvenirs personnels comme nos dernières vacances, ... Mémoire à long terme : mémoire verbale et mémoire visuelle Au sein de la mémoire à long terme, une première dissociation bien connue est celle qui distingue la mémoire verbale de la mémoire visuelle. Si nous devons apprendre des mots, des noms de personnes, des textes, des conversations, ..., nous utilisons principalement notre mémoire verbale. Si nous devons mémoriser des images, des visages, des trajets, des lieux, ..., nous utilisons préférentiellement notre mémoire visuelle. Mémoire à long terme : mémoire épisodique, mémoire sémantique et mémoire procédurale Au sein de la mémoire à long terme, nous pouvons encore distinguer trois systèmes mnésiques différents : la mémoire épisodique, la mémoire sémantique et la mémoire procédurale. • La mémoire épisodique concerne la mise en mémoire et le rappel de l'ensemble des événements que nous avons vécus personnellement dans le passé (passé proche ou plus lointain). Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 6 Quelques exemples : se rappeler de notre petit déjeuner de ce matin ou du film vu hier à la TV ou de nos dernières vacances ou de notre première soirée dansante, ... Ces événements sont stockés dans notre mémoire avec des informations précises sur le contexte spatio-temporel au cours duquel ils se sont produits (c’est-à-dire, que nous pouvons nous rappeler du lieu, du moment, du « décor » de ces souvenirs personnels). • La mémoire sémantique permet l'acquisition et la mémorisation des connaissances générales, « encyclopédiques », scolaires, culturelles, ... Quelques exemples : les tables de multiplication, le nom du Président des USA, le fait qu'un canari est un oiseau jaune, les différentes marques de bière ou de chocolat, ... Ces informations sont codées en mémoire sémantique de façon a- temporelle, a-contextuelle : nous avons en effet oublié les épisodes, les circonstances, le contexte, le « décor » de ces apprentissages (nous ne pouvons plus évoquer quand et comment nous les avons apprises), nous n’avons retenu que l’information principale. • La mémoire procédurale entre en jeu dans l'apprentissage de procédures, des maniplations, des habiletés motrices, qui sont difficilement verbalisables (qu’on peut difficilement expliquer par des mots), c’est la mémoire du « faire ». Quelques exemples : conduire une voiture, jouer du piano, jouer aux cartes ou aux échecs, utiliser un ordinateur, résoudre une équation du second degré, ... Mémoire à long terme : mémoire rétrospective et mémoire prospective • La mémoire rétrospective concerne la récupération des informations concernant le passé (le passé pouvant dater de 5 minutes ou d’un demi-siècle). • La mémoire prospective, très utilisée dans notre vie de tous les jours, concerne le futur, c’est la capacité de se souvenir d’effectuer Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 7 une action à un moment approprié à venir, dans un futur plus ou moins proche. Quelques exemples : se souvenir du rendez-vous de 15 h 15 à la clinique; se rappeler qu’en rentrant du travail, nous devons nous arrêter chez le boulanger pour acheter un pain; se rappeler quand nous enfournons un gâteau dans le four, qu'il ne faudra pas oublier de venir vérifier sa cuisson une demi-heure plus tard, ... Mémoire à long terme : mémoire rétrograde et mémoire antérograde Lorsque nous parlons de la mémoire de personnes victimes d’une lésion cérébrale, une dernière distinction est effectuée entre la mémoire rétrograde qui se rapporte à la récupération des informations que ces personnes ont acquises avant l’atteinte cérébrale (notamment celles de l’enfance, ...) et la mémoire antérograde qui concerne les nouvelles informations apprises après l’accident. Les 3 étapes de la mémoire Quelle que soit la mémoire envisagée, trois étapes sont nécessaires au bon fonctionnement de la mémoire : l'encodage, le stockage et la récupération. • L'encodage correspond au moment où l’on entre l’information en mémoire, on l’enregistre. Un principe de base : plus une information est encodée profondément (plus on y fait attention, plus on essaie de bien la comprendre, de l’organiser, ...), plus elle établit de connexions avec d'autres informations déjà stockées dans notre mémoire et plus facilement, elle sera récupérable par la suite. • Le stockage est l’étape où l'information encodée est gardée en mémoire un certain temps. • Enfin, la récupération est l'étape au cours de laquelle nous allons fouiller notre mémoire pour retrouver les informations encodées précédemment. Ceci peut se produire soit automatiquement, sans effort (l’information « revient toute seule »), soit au terme d'un travail actif de recherche. Publié et distribué gratuitement par l’A.S.B.L. “ReVivre” 8 Les troubles de la mémoire Nous avons donc différentes mémoires à notre disposition selon les informations à mémoriser, ... Ces différentes mémoires se trouvent à des « localisations » différentes dans notre cerveau. L’existence de ces différentes mémoires situées à des endroits différents de notre cerveau expliquent trois phénomènes : • pourquoi deux personnes ayant une lésion cérébrale peuvent avoir des troubles différents de la mémoire selon la localisation de leur atteinte cérébrale. • pourquoi le trouble d’une même mémoire varient en sévérité, en gravité d’une personne à l’autre. • pourquoi une personne victime d’une atteinte cérébrale peut avoir certaines mémoires atteintes et d’autres tout à fait intactes, préservées. Par exemple, une personne peut avoir un trouble de la mémoire à court terme (donc avoir des difficultés à mémoriser une information qu’elle vient juste de voir ou d’entendre) alors qu’elle mémorise sans difficultés une information vue ou entendue la veille. Ou l’inverse, une personne peut parfaitement utiliser sa mémoire à court terme (et retenir quelques minutes une information) mais être incapable de s’en souvenir à plus long terme (après quelques uploads/Religion/ reeduc-memoire 1 .pdf
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Licence et utilisation
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- Publié le Mar 22, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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