Il y a sur la toile des travaux qui méritent qu’on s’y attarde, surtout quand e

Il y a sur la toile des travaux qui méritent qu’on s’y attarde, surtout quand elles sont le fruit de longues heures de travail et de motivation et provenant de sources authentiques, ce qui devient rare à notre époque. Les Forums des Fuqara contribuent à cette inversion de tendance. Un membre de ce forum, « hznt », a eu l’inspiration d’ouvrir une discussion d’un intérêt particulier, sur les moyens de remplacement pour un candidat au taçawwuf n’arrivant pas à trouver de Maître éducateur , Cheikh almurrabî, et les constatations à travers les siècles de Maîtres de la Voie reconnus . Nous avons repris le fruit du travail des généreux contributeurs faqirilallah, Mohammed Hâshim et 'Abdoun da'if et avons précisé leur pseudo pour chaque apport publié . Félicitations et bonne continuation pour ce site et ses humbles participants, et qu’Allâh continue à les illuminer pour le bénéfice des plus nombreux , amîne ! Trouver un cheikh "éducateur" (cheikh murabbî) est une chose particulièrement difficile de nos jours. Les termes de "cheikh" et de "murrabî" semblent être utilisés, actuellement, de manière si excessive et dans bien des situations tellement différentes les unes des autres que l'on peut se demander, finalement, de quoi l'on parle exactement, tant on a l'impression, un peu trop souvent que les turûq sont présentées comme étant presque toutes remplies de Maîtres éducateurs parfaitement réalisés et en pleine possession de leur fonction. (Sommes-nous donc dans la perfection, la richesse et l'abondance (spirituelles, bien sûr) des premiers temps de l'Islam et du Taçawwuf pour dire de telles choses ou plutôt dans ceux de la pauvreté, de l'illusion et de la mascarade, à 14 siècles de là ? Voici donc la liste chronologique des Maîtres qui se sont prononcés (chacun à sa mesure, chacun en son temps et chacun selon son autorité propre) - sur la dégénérescence progressive du Taçawwuf , - sur la raréfaction ou la disparition présente ou future des Maîtres éducateurs et - sur les moyens de progression dans la réalisation initiatique effective (sulûk), à pouvoir mettre en oeuvre régulièrement dans ce cas. Publié par faqirilallah Abû Mûsâ, neveu et disciple d'Abû Yazîd al-Bistâmî (/874) Hakim Tirmidhî (310/922) Quelques citations extraites de l'article intitulé "Les Maîtres spirituels en Islam" de Michel Chodkiewicz. Au III°/IX° siècle le neveu et disciple d'Abû Yazîd al-Bistâmî, Abû Mûsâ, annonce à ses proches qu'il emportera dans sa tombe une grande partie de l'enseignement qu'il a reçu car il n'a trouvé personne capable de le transmettre [note : A.R. Badawî, Shatahât al-sûfiyya]. Quant à Hakim Tirmidhî (ob. 310/922), c'est en vain, affirme-t-il à la même époque, qu'il a cherché un Maître dans sa ville natale de Tirmidh [note : Tirmidhî, Buduww al-sha'n] Publié par faqirilallah Ghazalî, Hujjatu-l-Islâm (/1111) le texte présenté se base sur les deux traductions disponibles respectivement aux éditions du Cerf et chez Al-Burâq sous les titres de « Maladies de l’âme et maîtrise du cœur » et « L’éducation de l’âme » ainsi que sur le texte arabe proposé par Dar aç-çaffah (Casablanca). Voici un enseignement de plus à ce sujet, tiré de l' Ihya ‘ulûm ed- Dîn (livre XXII) : « De la voie par laquelle l’homme connaît les défauts de son âme Sache que, lorsque Allah, Exalté et Magnifié soit-il, veut du bien à quelqu'un, il lui ouvre les yeux sur les défauts de son âme (nafs) [ …] S'il connaît les défauts, il lui est possible de les soigner. Mais la plupart des gens ignorent leurs propres défauts. Ils voient la paille dans l'oeil de leur frère et ne voient pas la poutre dans leur oeil, à eux. Pour celui qui veut connaître ses défauts, il existe quatre méthodes : 1. La première consiste à se confier à un cheikh clairvoyant (baçîr) connaissant les défauts les défauts de l’âme et capable de scruter jusqu'aux plus secrètes des infirmités, à l'investir juge de son âme (yahkimu-hu fi nafsi-hi) et suivre ses indications dans cette lutte [intérieure] (mujahâdithi). C'est le cas du disciple avec son cheikh et de l'élève avec son professeur (ustâdh). Ce dernier, tout comme le cheikh , fait connaître à l'élève les défauts dont il est affligé, ainsi que la méthode à suivre pour les traiter. Mais ceci existe rarement à notre époque. 2. La deuxième méthode consiste a demander à un ami-sincère (çadîqan), clairvoyant (baçîr) et attaché à la religion (mutadayyin), puis à l'investir surveillant de son âme (fayançibu- hu raqîban ‘alâ nafsi-hi) , pour qu’il remarque ses états (ahwâlu- hu) et ses actes (af’âlu-hu) afin qu'il l'avertisse de tout ce qui est détestable dans ses comportements (akhlâq), ses actes et ses défauts, cachés et apparents. C'est ainsi que faisaient les hommes intelligents, de mêmeque les notables parmi les chefs religieux [ …] Cependant, cela s'avère aussi être rare. En effet, peu nombreux sont, parmi les amis, ceux qui n'usent pas de flatterie, qui font connaître les défauts, ou qui ne sont pas jaloux, de sorte qu'ils ne font rien de plus que leur strict devoir […]Ainsi donc, le désir des hommes soucieux de religion consistait à se faire informer de leurs défauts par autrui. Quant à nous, et les gens qui sont comme nous, nous en sommes arrivés au point que les personnes que nous détestons le plus sont celles qui nous donnent des conseils etqui nous font connaître nos défauts. Peu s'en faut que cela ne soit révélateur de la faiblesse de notre foi. […] 3. La troisième méthode consiste à acquérir la connaissance de nos défauts en tirant profit de [ce qui en est révélé par] la langue des ennemis, car l'oeil de leur courroux révèle nos méchancetés et il se peut que l'homme ait davantage intérêt à écouter un ennemi haineux, qui lui signale ses défauts, plutôt qu'un flatteur, qui lui fait des compliments et des éloges et lui cache ses défauts. Mais la nature est ainsi faite qu'elle considère l'ennemi comme un menteur et attribue ses paroles à la jalousie. Toutefois, l'homme clairvoyant ne manque pas de bénéficier des paroles de ses ennemis, car c'est nécessairement que ses défauts sont exprimés par leurs propos. 4. La quatrième méthode consiste à fréquenter les autres humains, puis à se demander compte, à soi-même, de tout ce que l'on aura remarqué de blâmable chez eux, et à se l'attribuer. En effet, tout croyant est le miroir de son semblable: il considère que les défauts des autres sont ses propres défauts et il sait que les tempéraments sont, tous, proches les uns des autres dans la poursuite de leur passion. Ce par quoi l'un de ses pairs se caractérise, un autre n'en est pas exempt dans sa racine, ou pour une part plus ou moins importante. Qu'il examine donc son âme et qu'il la purifie de tout ce qu'il réprouve chez les autres. Cela pourrait te suffire comme méthode d'éducation. Si tous les humains abandonnaient ce qu'ils détestent chez les autres, ils pourraient se passer d'éducateur. Voila donc autant de solutions [hîl] pour ceux qui ne disposent pas d’un cheikh avisé et intelligent, clairvoyant dans le domaine des défauts de l'âme, bienveillant et bon conseiller en matière de religion, bref, un cheikh qui, ayant achevé sa propre formation, est occupé à former les serviteurs de Allah et à les conseiller. Quant à celui qui a découvert un tel cheikh , il a trouvé son médecin. Qu'il s'attache donc à lui, car c'est lui qui le délivrera de ses maladies spirituelles et le sauvera de la perdition dont il est menacé. » * le texte présenté se base sur les deux traductions disponibles respectivement aux éditions du Cerf et chez Al-Burâq sous les titres de « Maladies de l’âme et maîtrise du cœur » et « L’éducation de l’âme » ainsi que sur le texte arabe proposé par Dar aç-çaffah (Casablanca). Publié par Sidi 'Abdoun da'if Mohammed Abu-l-'Abbâs Al-Hadramî (787/1372) Cheikh Ahmed Zarrûq dans la conclusion de ses Qawâ'id et- Taçawwuf « Notre Cheikh Abu al-‘Abbas al-Hadramî a dit : « L’enseignement spirituel conventionnel (bi-l-içtilâh) a cessé [lit. a été enlevée]. Ne subsiste que le profit par l’aspiration (himma) et l’état (hâl) spirituels. Suivez-donc le Livre et la pratique prophétique, ni plus ni moins. » ce que l'on rapporte aussi de lui : Le Cheikh Zarrûq a également dit (et il se peut que cela provienne de son Cheikh / el-Hadramî) : « J’ai vu les portes d’Allah en train d’être fermées. Ne restaient ouvertes que les portes de la prière sur l’Envoyé d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue. » Publié par faqirilallah Baha al-Dîn Naqshaband (/1318-1389) Voici une parole du Cheikh Baha al-Dîn Naqshaband (fondateur de la voie Naqshabandiyya, mort en 1389) : « Nous n’acceptons pas tout le monde […] et ce n’est qu’avec difficulté que nous acceptons quelqu’un de nouveau. Les conditions de l’acceptation, telle qu’elles devraient être fermement imposées, sont difficiles à remplir. Ou bien un disciple capable se présente et il n’y a pas de Maître compétent, ou bien le Maître est là mais il n’y a pas de uploads/Religion/ a-lire 1 .pdf

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  • Publié le Jan 01, 2023
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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