1 A propos du RER – La ou les voies du RER – Roland BERMANN CRP 2010 2 Introduc

1 A propos du RER – La ou les voies du RER – Roland BERMANN CRP 2010 2 Introduction Les pages qui suivent sont un cadeau de notre Frère Roland Ber- mann. Cadeau par la limpidité du texte pour des initiés, cadeau pour le rappel puissant qu'il nous apporte : En effet, quoiqu'il puisse en être dit ou répété sans connaissance, ni savoirs des voies initiatiques, après avoir lu ces pages, il devient possible d'affirmer : « Roland Bermann fait la démonstration de l'unité des chemins apparemment différents mis en oeuvre par le Fondateur Martinès de Pasqually et par ses deux émules J.-B. Willermoz et Louis-Claude Saint-Martin. » Cadeau encore par le fait qu'il devient évident après avoir lu que L'Ordre Martiniste, tel que je le pratique depuis les années 60, et le RER reposent sur des fondations identiques, le luminaire est vraisem- blablement composé de flambeaux, en apparence différents, mais il donne la Lumière. Avantage du RER, il repose sur une forme plus accessible dans ses grades « bleus » à un large public par la mise à l'écart qu'il fait de tout un fatras d'occultisme de pacotilles et d'illusions. Le Martinisme de Papus était mis en place pour attirer un public large qui considère qu'une bulle de savon équivaut à un Arc-en-ciel. S'il attire, il nécessite ensuite un vrai travail de discernement sur les encombrements du che- min proposé, tant par Saint-Martin, que Martinès, ou Willermoz. Tous trois devaient être parvenus à une chose qu'ils nous offrent en partage. Cadeau enfin par la démonstration que pour avoir produit des disciples de cette qualité Martinès fait partie des « références » en ma- tière d'initiation, qu'il ne peut en aucun cas être supposé charlatan, quand bien même l'homme eût-il ses faiblesses ! Cyvard MARIETTE-LENGAGNE Novembre 2010 3 Le cheminement Bien prétentieux celui qui se dit “initié” ! Il y a de fait un véri- table gouffre de l’initiation virtuelle, telle qu’elle peut être conférée, à l’initiation réelle telle qu’un jour de rares êtres peuvent espérer la vivre ! Dure vérité, peut-être, mais que celui qui en doute lise ou relise les pages du livre de René Guénon “Aperçus sur l’Initiation” et “Ini- tiation et réalisation spirituelle ”. Tout peut être donné, mais tout n’est pas nécessairement vivifié ; et si la régularité d’une transmission tradi- tionnelle est un indispensable point d’ancrage, elle n’est pas par elle- même efficiente en ceci qu’elle ne fait qu’ouvrir un champ de pos- sibles. Cherchant, persévérant, Souffrant, sont les trois états successifs de l’homme de désir qui frappe à la porte du Temple. Mais qu’il ferait preuve de naïveté s’il croyait parcourir définitivement ces trois étapes dans les fugitifs instants de sa réception ! A chaque pas sur la voie qui vient de lui être ouverte, conformément à son désir, il retrouvera ces trois états et, plus encore qu’il ne peut l’imaginer en ces premiers ins- tants il plongera dans celui de Souffrant. Il ne sait pas encore que le chemin qu’il prend est celui d’une totale remise en cause de ce qu’il pense être et des acquis intellectuels de son passé ; et cela provoquera toujours en lui la simultanéité de ces trois états. “Tailler la pierre brute”, selon l’expression consacrée, n’est pas aussi aisé qu’on veut bien le dire. En entrant dans un itinéraire spirituel, et la voie maçonnique n’est pas autre chose, il faut bien être conscient que l’on n’y trouvera pas un développement logique marqué par une succession de jalons clairement définis et déterminés. Si chaque étape nouvelle reprend la précédente tout en en précisant davantage l’objet et en en étendant le champ, il y existe des ruptures, la méthode initiatique supposant une épuration progressive de l’individu. En vérité, tout est donné dès le dé- part, tout est déjà là, présent au premier instant. Il n’y a pas de secret au sens humain du terme, et ne sont cachés que ce que nous ne sommes pas à même de percevoir, notre état mental ne nous le permet- tant pas encore. La réalité de la vie dans l’esprit est une mais n’est ac- 4 cessible que par étapes successives. Cette réalité ne se révèlera à nous que peu à peu, dans une lente progression tenant dans une large me- sure à la fermeté de notre volonté. Elle se révèlera selon le niveau au- quel l’effort et l’abandon confiant nous aura fait atteindre. Il faudra sans cesse revenir aux principes et aux éléments de départ, et cela même à des années de distance, bien qu’à chaque fois l’intelligence que nous en aurons sera plus claire et plus aiguë. Si à chaque fois l’ho- rizon semblera s’élargir, il n’en restera pas moins bordé par les limites inhérentes à notre réalité du moment, à notre état d’être en l’instant, cela jusqu’à ce que peut-être, un jour, ce qui était virtuel commence de devenir réel en s’accomplissant. Il faut une vie pour réaliser ce qui est donné au commencement. Comment l’exprimer avec plus de limpidité que par ce verset d’Isaïe (21,11-12) : Veilleur où en est la nuit ? Le veilleur répond Le matin vient et la nuit aussi. 5 Conférence du 14 novembre 2007 Ajaccio Comme il n’est vraiment pas souhaitable de créer des conflits mentaux chez un homme de désir, il est véritablement nécessaire de pénétrer dès l’abord la nature du Rite que l’on va pratiquer. Quel est notre devoir en initiant un profane ? C’est de lui fournir les clefs qui lui permettront dans un premier temps de découvrir sa réalité, dans un second temps de devenir lui-même en actualisant ses potentialités, c'est-à-dire d'être un homme véritable et individué, puis dans un troisième temps lui donner conscience de la nécessité d’enta- mer une véritable démarche spirituelle. Au-delà, s'ouvre la voie droite de ce qui est relatif à l’âme en tant qu’émanation et reflet d’un prin- cipe supérieur, voie particulièrement prégnante au RER. C'est ce que Guénon nomme les petits mystères1. Cet ensemble, bien sûr, repré- sente un idéal et la réalisation de chacune de ces étapes est, vous le sa- vez tout comme moi, difficile et très souvent demeure au niveau du virtuel. Dans tout ce qui va suivre, je vous ferais part d’une réflexion personnelle. Elle se souche sur ce que nous recevons ou découvrons au travers de notre Rite, de son étude et de nos échanges. Notre ré- flexion doit nous conduire à réexaminer à la lumière de notre tradition des idées souvent reçues sans examen sur la nature spirituelle de l’homme et sur la notion même de christianisme tel que l’exprime notre Rite. Elle doit, conformément aux textes fondateurs du Rectifié, nous extraire des données dogmatiques pour nous conduire vers une réalité plus intime, plus proche de l’essence originelle. N’oubliez ja- mais qu’il vous a un jour été dit “Si tu as un vrai courage et de l’intel- ligence, écarte ce voile” or cette adjuration ne concernait pas unique- 1 Le terme de petits mystères est défini par René Guénon comme étant la perfection de l’état humain, le retour à l’état pri- mordial qui est le fruit spirituel que peut goûter “homme véritable” Il définit de même Les Grands Mystères ” comme concernant la réalisation effective, l’aboutissement à l’homme transcendant, celui qui a intégré les états qu’il qualifie de “supra-humains”, en quelque sorte les états angéliques et leur échelle hiérarchique. C’est la réalisation d’une jonction entre la nature individuelle humaine (monde incarné du sensible) et la nature divine (monde supra-sensible). (René Gué- non, Aperçus sur l’Initiation, chap. XXXIX entre autres et mon article dans Acta Macionica Volume 17. 6 ment l’épreuve subie en l’instant mais était le type de ce que nous de- vons faire. Nos Rituels, quel que soit le Rite, participent d'un “fond com- mun” qui en constitue une part importante. Il existe une réalité initia- tique immémoriale, c’est indéniable ; qu’elle emprunte des chemine- ments différents n’entache en rien son efficacité. Le Rite Rectifié, pour particulier qu’il soit, ne s’écarte en rien de la réalité maçonnique. Il ne faut pas oublier qu’il est écrit (Jean 14,2) : “Il y a plusieurs de- meures dans la maison de mon Père”. Dans chaque rite, cette part est revêtue différemment, si vous me permettez cette image. Cette vêture en modifie la saveur, c'est-à-dire l'orientation profonde donnée aux symboles mis en oeuvre. C'est là que se situe et se concrétise la spéci- ficité de chacun des rites. En faisant abstraction des rituels proprement dits, faites l’exercice suivant : 1° temps : prenez l'instruction par D & R d'apprenti au RER, compa- rez-la à l'instruction du Rite Français. 2° temps : Soustrayez ce qui est commun et il vous restera ce qui est spécifique au RER. Vous serez surpris du résultat obtenu. 3° temps : Relisez les deux mais en les replaçant dans l'esprit du Rite correspondant. Vous verrez que là tout est question de perception car les mots ne sont que le vêtement de la chose qu’ils décrivent. Si vous faites cet exercice sur les rituels des trois premiers grades, uploads/Religion/ rite-ecossais-rectifie-voies.pdf

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  • Publié le Fev 10, 2021
  • Catégorie Religion
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