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ABREGE DE L'ORIGINE DE TOUS LES CULTES I fi 'M. I 0^- \ ABRÉGÉ DE LMfëmE 3 3 3 3 DE TOU,S E PAU '-t.-<i, c Vci,-!.' -e-.:5-._^ SUIVI DU CHRISTIANISME Par BENJAMIN CONSTANT AVEC UNE NOTICE ET DES NOTES CRITIQUES PAR B. SAINT-MARC PARIS GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS 6, RUE DES SAINT-PÈaES, 6 1 • • • • • • • I , • . • •• ••• • • • • <> • e • • • • » > f 1 « »» > a > « t * * ,> • • » • a • ' * ,1 >• • .• • .'. ••• • • • « « a * J",... £? iiUJL NOTICE SUR LA VIE ET LES OUVRAGES DE DUPUIS Si l'on se borne aux faits précis, indépendants de toute appréciation, il faut seulement s'en rapporter à ce qu'ont dit tous les biographes. Ici, nul besoin de chercher à recomposer l'existence d'un homme sur lequel tout a été dit. La tâche est facile quand il faut renoncer à toute découverte. Charles- François Dupuis naquit à Trie-le-Château, près Chaumônt (Oise), le 16 octobre 4742. Il serait devenu simple institu- teur comme son père, sans la protection du duc de La Rochefoucauld, seigneur de la Roche-Guyon. Après avoir appris un peu de latin dans cette dernière localité et passé quelque temps au collège de Vernon, il entra au collège d'Harcourt avec une bourse. Ses brillants progrès lui va- lurent d'autres faveurs : il obtint la gratuité complète de sa pension. Ce fut après une distribution de prix que son père, qui venait au-devant de lui, périt d'une façon tragique: il tomba dans un cours d'eau et se noya. Le jeune Dupuis termina son cours de philosophie et obtint le diplôme de maître es arts. En 4770, il se fait recevoir avocat au Parlement. Bientôt licencié en philosophie, il est agrégé à l'Université et, à l'âge de vingt-quatre ans, profes- seur de rhétorique au collège de Lisieux. Il n'avait pas cessé II NOTICE de porter l'habit ecclésiastique, qu'il quitta alors pour se marier (1775). En 4777, il obtint au Collège de France la chaire d'éloquence. Un discours latin qu'il prononça en pré- sence du Parlement à une distribution de prix dans un col- lège de l'Université fit connaître son nom, qui devint presque célèbre le jour qu'il prononça (1780), au nom de TUniversité, l'oraison funèbre, en latin, de Marie-Thérèse d'Autriche. Son penchant le portant vers l'étude des mathématiques et de l'astronomie, il se lia bientôt avec Lalande, dontil suivit longtemps les cours. Le désir de correspondre par signes avec un de ses amis qui demeurait à Bagneux lui avait fait construire un télé- graphe dans son logement de Belleville. Ainsi les frères Chappe n'auraient pas inventé le télégraphe et l'auraient seu- lement perfectionné. Dupuis lui-même n'aurait que mis en pratique l'idée de Guillaume Amontons, dont parle Fonte- nelle. Au commencement de la Révolution, craignant que cette correspondance aérienne avec son ami ne le rendît suspect, il jugea prudent de détruire sa machine. Ses études de prédilection, ses relations avec Lalande, l'abbé Barthé- lémy, l'abbé Leblond, lui inspirèrent l'idée de réunir des matériauxpour son ouvrage de l'Origine de tous les Cultes, dont il publia d'abord plusieurs fragments dans le Journal des Sa- vants, Il fit imprimer ensuite ces matériaux dans VAstroiiomie de Lalande et, en 478'!, il les réunit en un volume qu'il publia sous ce titre : Mémoires sur l'origine des Constellations et sur l'explication de la Fable par l'Astronomie. « Le sys- tème de Dupuis, fruit d'un esprit supérieur et d'une immense érudition, dit la Biographie des Contemporains, était nouveau et devait piquer la curiosité des savants et des gens du monde. 11 ouvrait d'ailleurs une route nouvelle aux médita- tions des personnes instruites, et il obtint tous les genres de succès ; il fut loué avec enthousiasme et critiqué avec amer- tume. » En 4788, Dupuis fut reçu membre de l'Académie des ins- criptions et belles-lettres, en remplacement de Rochefort, le traducteur de l'Iliade. Bailly voulut réfuter le système de Dupuis dans son His- toire de l'Astronomie, ce qui n'empêcha pas celui-ci de conti- nuer à le perfectionner et de faire paraître son grand ouvrage (3 vol. in-40, avec atlas), en 4794, sous ce titre : De l'Origine de tous les Cultes, ou la Religion universelle, dont l'impression fut NOTICE m surveillée par l'abbé Leblond, sur l'invitation du club des Cordeliers. L'ouvrage avait dû d'abord paraître en Prusse, selonle désir du grand Frédéric, et, sans la mort de ce prince, Dupuis aurait obtenu une chaire de littérature et aurait été reçu à l'Académie de Berlin. Cette publication, faite en pleine terreur révolutionnaire, ne pouvait manquer d'avoir un grand retentissement et de produire une profonde sensation. Cepen- dant quelques biographies, comme nous le verrons plus loin, ont tendu à rabattre beaucoup de ce grand mérite et de ce grand succès. L'auteur de ce singulier ouvrage, ayant trouvé moins de lecteurs qu'il ne l'avait espéré, prit la résolution de le mettre à la portée d'un plus grand nombre, en en faisant un Abrégé débarrassé d'une grande partie de ses détails scientifiques. C'est cet abrégé, mieux ordonné et plus clair, que nous publions et qui fut bien accueilli du public à son apparition en 4798. « Cet abrégé devenu malheureusement populaire, et dans lequel Dupuis a donné carrière à tous les préjugés antireligieux, a dit un biographe irrité, est une insulte perpétuelle au christianisme et au bon sens. « A l'approche des excès de la Révolution, Dupuis s'était retiré à Evreux, d'où le département de Seine-et-Oise le fit revenirmembre de laConvention. Dans le procèsde LouisXVI, il se fit remarquer autant par son courage que par sa modé- ration. Ne voulant pas la mort du roi, il vota pour la détention comme mesure de sûreté générale ; ensuite, le roi ayant été condamné à mort, il se déclara pour le sursis, en prononçant ces mémorables paroles : « Je souhaite que l'opinion qui obtiendra la majorité fasse le bonheur de mes concitoyens, et elle le fera si elle peut soutenir le sévère examen de l'Eu- rope et de la postérité. « Nous ne croyons pas, comme la BiograpJde des Contemporains, que Dupuis « ne dut qu'au peu de confiance que ses collègues avaient dans ses lumières l'impunité d'un discours aussi hardi ». A cette époque san- glante, les tigres de la Convention ne se distinguaient pas par de pareilles indulgences : il fut oublié au milieu de ceux qui, moins en vue que lui , avaient voté dans le même sens. Dans la vie privée, Dupuis nous apparaît comme un beau caractère ; et sous la Terreur, lorsqu'il y avait danger de mort de montrer de tels dévouements, on le vit arracher quelques victimes au bourreau. L'auteur de VOrigine de tous les Cidtes fut nommé, malgré IV NOTICE lui, secrétaire de la Convention. Il y fit une motion d'ordre au sujet des qualifications de terroristes et de jacobins, blâma les désarmements arbitraires, demanda des mesures pour régler les dénonciations <jue faisaient les citoyens, proposa de faire rendre compte à tous les agents de la République. L'Assemblée le chargea de l'exécution des lois relatives à l'instruction publique. Dupuis devint membre du conseil des Cinq-Cents, oti il parla pour l'établissement des écoles centrales, pour la liberté de la presse proposée par Louvet, pour la publicité des dis- cussions sur les finances, etc. En l'an vu, il est porté sur la liste des candidats au Direc- toire exécutif contre le général Moulin, qui iut nommé au troisième ballottage. Après le -18 brumaire, le Sénat le nomma membre du Corps législatif, dont il cessa de faire partie en 4802, après en avoir été président et avoir été proposé par les deux Assemblées comme candidat pour le Sénat conservateur. Peu de temps après il reçut la décoration de la Légion d'honneur. Lors de la création des académies et de leur réunion sous le titre d'Institut national, il fut nommé membre delà classe de littérature et des beaux-arts, et il lut devant cette assem- blée deux mémoires sur l'origine des Pélasges. En l'an xi (4803) il passa dans la classe d'histoire et de littérature an- cienne. Il publia en 4 806, dans la Revue philosophique, son explication du zodiaque de Tentyra ou Dendérah, dans laquelle, selon Visconti et GhampoUion, il a fait remonter à la plus haute antiquité un monument qui date du commen- cement de l'ère chrétienne ; et dans la même année, un mé- moire sur le zodiaque chronologique et mythologique, ainsi que plusieurs traités de cosmogonie et de théogonie des peuples anciens et modernes. Dupuis avait lu devant la troisième classe de l'Institut un long mémoire sur le Phénix, qui n'a jamais été imprimé. Aux yeux de l'auteur, cet oiseau merveilleux était le symbole de la grande année composée de 4,464 années vagues, autrement période caniculaire, parce que la canicule en ouvrait et en fermait la marche. Il publia en 4 805, dans le Nouvel Almanach des Muses, un fragment en uploads/Religion/ l-x27-origine-de-tous-les-cultes-mn40125ucmf-8.pdf

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  • Publié le Jul 30, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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