1 BONATOI SENODRUUIDIAXTONOS FONDEMENTS DU DRUIDISME ANCIEN Par Michel-Gérald B
1 BONATOI SENODRUUIDIAXTONOS FONDEMENTS DU DRUIDISME ANCIEN Par Michel-Gérald Boutet, 2011 - 2016 « Fais le bien et pratique l’honneur, la vérité et le courage ! » Druis, le druide Le druide et sa compagne, la druidesse, sont des membres de la classe sacerdotale des nemetes « sacrés ». Par ce terme, nous entendons tous les membres de la classe sacerdotale, sans distinction de spécialisation ou de hiérarchie. Le terme druide est aussi un terme général, en ce sens qu’il se réfère à ladite catégorie sacerdotale. Donc, le druide, en tant que prêtre, a le pouvoir d’administrer les activités religieuses de la communauté, d’organiser la dévotion ou de permettre ou interdire les rapports des hommes avec le sacré. Le druide est le protecteur de la communauté contre les forces invisibles ou occultes alors que le guerrier ou seigneur est le protecteur contre les forces visibles ou tangibles. Selon le celtologue Christian-J. Guyonvarc'h, ce nom cache un sens bien plus précis que l'on peut deviner par le jeu de mots primaire commis par Pline, c’est-à-dire deruos « chêne » étant alors assimilé au terme grec δρνϛ (drus). D’autant plus qu’en Grèce, le chêne était l’arbre sacré de Zeus. 2 - Le druide qui sait : dru-uis, de dru « intense, très » (même mot en français), et -uis / uidsu « sachant, connaissance », druuidissa au féminin ; - Le druide qui voit : ueleto-s, « poète », de la racine uel- « voir », donc au sens « voyant » ; ueleda au féminin ; - Le druide qui agit : uâti-s, au sens de « technicien, devin », se disait uatuia au féminin. Le médecin est un uatolegis, uatolegissa au féminin. La sage-femme se nommait idennica. Le gutuater était le prêtre, l’ecco ou l’ego était le «prêtre de campagne », le curé de campagne gaulois. Son équivalente était *eccona, « la prêtresse ». Le silodunios était le philosophe, au sens laïque du terme. Le druide-astrologue se disait retlodruuis, littéralement : « druide des étoiles ». Druuidiaxto < druuidiacto, n.c.f. le ministère des druides ; druuidiceto, n.c.f. le druidisme. La langue irlandaise a justement conservé avec le terme druidh, cette idée péjorative du fakir magicien ou conjurateur de sorts, mais oublions donc cette fausse idée ! 1- OINOS – UN Oinalio, la « Monade »; Arimos, le « premier, le numéro un »; Oinantio, « l’individualité, l’identité particulière »; Oinatios « l’entité »; Oineto « la chose unique, la merveille »; Oinetos « singulier »; Oinos, « seul, unique », Oinotamos, « grandement seul, unique ». Oinacos « rassemblement, réunion »; Oinion « le jeune »; 3 Oinogustios « le choix unique »; Ointu, Ointus « unité, cohésion »; Oitocci-os/-a « assermenté »; Oitos « serment ». Les druides étaient essentiellement monistes, jamais monothéistes. Le monisme est le système selon lequel le monde matériel et l'essence spirituelle des êtres et de la Divinité suprême sont constitués d'une seule substance, et pour lequel l'objet auquel s'applique la pensée est un (par opposition à dualisme, à pluralisme). La Monade n’est ni une Divinité personnelle ou individuelle, mais répond à l’essentielle substance de l’Être en tant que Réalité cosmique. Il ne faut donc pas confondre MONISME et MONOTHÉISME! Qu’on se le dise, la structure théologique fondamentale de la religion proto-indo-européenne est de pensée moniste. L'hypostase est une divinité subordonnée de l'Être suprême, mais lui étant substantiellement distincte. C'est-à-dire de même nature, puisque composée de la même essence appelée monade, dont tous les êtres sont composés. Et comme ces hypostases dépendent de l'absolu, étant relativement dépourvues d'absolu, demeurent hélas incomplètes et approximatives. C'est pour cela que ce monisme est qualifié de relativiste. Deuocaro, la dévotion Les Celtes comparaient l’âme à un cygne. Et comme pour les autres traditions indo- européennes, la tradition grecque avec Zeus et Léda et la tradition hindoue avec Brahmâ et le cygne, l'âme et la dévotion étaient comparées à cet oiseau magnifique. Ainsi, en celtique ancien l'âme individuelle d'une personne vivante était appelée anatmon alors que celle d'une personne désincarnée était appelée anation. En termes zoologiques, le cygne siffleur se disait Elouios ou Elaios alors que le cygne muet se disait elarcos ou elercos. Chacun de ceux-ci est la représentation symbolique, l'allégorie, de l'âme individuelle, incarnée ou désincarnée. Le souffle, l’âme L’esprit, l’âme du défunt Elouios = Anatmon Elarcos = Anation L’esprit se disait anatios, l’âme anatia ou anatis (au sens figuré) et anatla, le souffle en tant que respiration. Les métamorphoses de la fée Caer, de femme en Cygne, passant la moitié de sa vie soit femme ou cygne rappellent les états de veille et d'éveil des humains. Cette transformation symbolise la relation d'amour entre la divinité et le mortel ainsi que la métamorphose de l'âme par l'esprit divin. La tradition védique a recours au terme rasa qui exprime le doux sentiment qui marque la relation intime unissant chaque être individuel à l'Être suprême. On en compte généralement cinq : le rasa de neutralité, de la servitude, d'amitié, d'affection parentale et amoureuse. Rasa se disait deuocaria (dévotion - pieuse, divine). Ce beau motif qui suit tiré de la mythologie celte, du récit de l’Aislinge Óenguso, est en tout point semblable à celui de Radha, ses gopis (vachères) et le dieu Krishna : 4 « Aonghus s'empressa vers le lieu comme s'il avait des ailes à ses pieds. Là au bord de l'eau, il épia cinquante fois trois filles parées de chaînes d'argent. C'était les vachères qui gardaient le troupeau de la Boann. Isolée d'elles était la demoiselle qui hantait ses rêves, celle qu'il avait tant cherchée depuis trois longues années. Elle avait son propre collier d'or finement œuvré ». Amen ou Awen ? Awen est la forme tardive du gallois médiéval aguen. Cette forme est attestée dans un écrit de Gildas (né vers 500– mort en 570) et dans l’Historia Brittonum de Nennius, un texte latin du VIIIe siècle des alentours de 796 où il est écrit en latin : Tunc talhaern tat aguen in poemate claret. « Talhaern, père de la muse était renommé en poésie.» Ce mot servait donc à désigner le principe de l’inspiration poétique et de son allégorie, la muse des bardes et des poètes. Cependant, dans l’antiquité celtique, le terme avait un sens bien plus large : Aguen, déformation d'Auentia « loyauté, droiture, inspiration (mentale)». Bref, la déesse Auentia en tant que muse des poètes. Puis, Edward Williams (Iolo Morganwg), par la suite dans son Barddas (p. 51) en détourna le sens pour en faire un calque de l’Amen hébreu. « And God imparted His protection to this secret, and gave Menw a very discreet understanding of sciences under this His protection, which understanding is called Awen from God; and blessed for ever is he who shall obtain it. Amen, so be it.» «Et Dieu donna à ce secret sa protection, et sous sa protection fit don à Menw la discrète compréhension des sciences; de ce qui est appelé la compréhension Awen de Dieu. Béni à jamais celui qui l'obtiendra. Amen, ainsi soit-il. » Évidemment, ce calque traduit mal le sens du mot hébreu Amen (<ןֵ ָ מ א : ɑːˈmɛn) qui veut dire « en vérité » ou « qu’il en soit ainsi ». Ainsi, Awen ne peut en aucun temps traduire Amen. Avant l'arrivée du moine Patrick en Irlande, deux des druides du haut roi avaient prophétisé à Tara : « Un nouveau mode de vie arrive bientôt de l'autre côté de la mer qui sera sans pareil par oppressif enseignement, qui précipitera la chute des royaumes, fera périr les rois résistants, bannira toutes les activités du druidisme et régnera sans fin ». «Quand Patrick se présenta devant le roi suprême (Laoghaire) et quand celui-ci remarqua les étranges tonsures, les robes à capuchon et la crosse crochue, il fut immédiatement frappé de peur (la crainte étant la pire faute du guerrier). 5 Laoghaire se souvint que ses druides lui avaient prédit leur arrivée plusieurs années auparavant : Les têtes en herminette viendront par mer furieuse démontée, Dans leurs manteaux à tête troués Avec leurs bâtons crochus. Ils prononceront des malédictions Leurs autels à prononcer jugements Dans le coin arrière (Ouest) de la maison, Les gens de leur suite répétant amhàin, amhàin C'est-à-dire un seul, un seul ». (Mac Neill, Eoin, Life of Saint Patrick, d’après Whitely Stokes, Lives of the Saints from the Book of Lismore, 1890.) Bref, le terme Amen écrit amhàin en gaélique médiéval était pris tel quel et n’était pas remplacé ou traduit par un équivalent celtique de type « ainsi soit-il » ou « droiture, ou inspiration (poétique) ». Les Semnothées (< semnotoi « vénérables «) et les druides Diogène Laërce, dans son introduction des Vies et doctrines des philosophes illustres, verset 1 : « II y a des auteurs qui prétendent que la philosophie a pris naissance chez les étrangers : Aristote, dans son Traité du Magicien, et Sotion, livre XXIII de la Succession des Philosophes, rapportent que les inventeurs de cette science ont été les mages uploads/Religion/ fondements-du-druidisme-ancien-pdf.pdf
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- Publié le Nov 28, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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