Saint Athanase d Alexandrie (Egypte), docteur de l'église catholique 295 - 373

Saint Athanase d Alexandrie (Egypte), docteur de l'église catholique 295 - 373 col.2143 début 1. ATHANASE (Saint), surnommé le Grand, patriarche d’Alexandrie, père et docteur de l’Eglise au IVe siècle. ― I. Notice biographique. II. Ecrits. III. Doctrine théologique. I. NOTICE BIOGRAPHIQUE. ― Athanase s’est trouvé si étroitement lié aux grands faits de la controverse arienne que reprendre sa vie en entier serait faire double emploi. La présente notice a surtout pour but de résumer l’histoire du saint sur les points déjà développés et de la compléter sur d’autres. Des renvois à l’article ARIANISME suppléeront à la brièveté de l’esquisse. 1° Période antérieure à l’épiscopat. ― Athanase naquit en Egypte, suivant toute probabilité, à Alexandrie. La date de sa naissance peut se fixer maintenant avec plus de précision qu’autrefois, grâce à un très ancien éloge copte du saint, publié par le Dr O. von Lemm, dans les Mémoires de l’Académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, 7e série, t. XXXVI (1888), n. 11: Koptische Fragmente zur Patriarchengeschichte Alexednriens, p.36. D’après ce document, Athanase avait trente-trois ans, lors de son élévation à l’épiscopat, en 326 ou 328; sa naissance doit donc être fixée à l’année 293 ou 295. Les sources primitives ne donnent aucun renseignement sur les parents et sont très sobres de détail sur l’enfance même du futur docteur. L’histoire du baptême, administré par Athanase encore enfant à des compagnons de jeu et tenu pour valide par saint Alexandre, a pour premier narrateur Rufin, H.E., P.L., t. XXI, col. 487. Outre ce qu’il y a d’étonnant dans la décision de l’évêque, on se heurte à une vraie difficulté chronologique; car Alexandre monta sur le trône patriarcal d’Alexandrie après Achillas, vers 312, alors qu’Athanase était déjà jeune homme. Des auteurs graves maintiennent le fond du récit, suivant en cela le bollandiste Papebroch, Acta sanctorum, t. I, col.2143 fin col.2144 début maii, Anvers, 1680, p. 189. Ce qui est incontestable, c’est que l’enfant fut redevable à ses parents ou à l’évêque d’une éducation soignée, où la science humaine eut sa part, mais une part secondaire et subordonnée à l’étude approfondie des saintes Lettres. S. Grégoire de Nazianze, Orat., XXI, 6, P. G., t. XXXV, col. 1088. Il paraît encore certain que, pendant sa jeunesse, Athanase eut des relations intimes avec le grand patriarche des anachorètes, saint Antoine, soit qu’il ait été quelques temps son disciple, soit plutôt qu’il ait fait près de lui, dans le désert, des séjours assez longs. Vita Antonii, præf., P. G., t. XXVI, col. 840. En même temps il était attaché au service de l’église d’Alexandrie; d’après l’éloge copte, loc. cit., p. 30-32, il passa six ans dans l’office de lecteur, puis devint le secrétaire de saint Alexandre. Ce qu’on appelle ses ouvrages de jeunesse, les deux livres Contra gentes et De incarnatione Verbi, datent vraisemblablement de cette époque. Quand la controverse arienne éclata, entre 318 et 320, Athanase n’hésita pas sur le parti à prendre; son nom se trouve parmi ceux des diacres qui souscrivirent à la lettre encyclique envoyée par saint Alexandre à ses collègues dans l’épiscopat, P. G., t. XVII, col. 580, et c’est un fait que la haine implacable des ariens contre Athanase commença dès-lors. Apol. contr. arian., 6, P. G., t. XXV, col. 257. Bientôt, le jeune secrétaire et conseiller intime suivit son vieil évêque au concile de Nicée, en 325; Il y conquit l’admiration générale, comme le rappelait aux moins égyptiens saint Cyrille d’Alexandrie, Epist., I, P. G., t. LXXVII, col. 16. Sa mission providentielle allait commencer, puisqu’il devait être l’historien et l’incomparable défenseur du credo nicéen. 2° Athanase évêque. ― Saint Alexandre mourut le 17 avril 328, date généralement admise aujourd’hui et fondée sur l’avant-propos syriaque des lettres pascales. P. G., t. XXVI, col. 1351. Quelques auteurs maintiennent l’ancienne date de 326, en invoquant divers témoignages qui attribuent à saint Athanase quarante-six ans pleins d’épiscopat, et surtout un passage de l’Apologia contra arianos, 59, P. G., t. XXV, col. 356-357, qui, dans sons sens naturel, semble placer la mort d’Alexandre cinq mois après le concile de Nicée. Voir A. von Gutschmid, Kleine Schriften, Leipzig, 1890, t. II, p. 427 sq., 440 sq. ; F. Loofs, art. Athanasius, dans Realencyclopädie für protest. Theologie und Kirche, 3e édit., Leipzig, 1897, t. II, p. 195-196. Cette divergence est sans importance pour la suite de l’histoire. Athanase fut ordonné évêque d’Alexandrie le 8 juin. Comment s’était faite l’élection, il est difficile de le démêler clairement dans les récits divergents des auteurs. Saint Epiphane se trompe certainement, quand il donne, pour successeur à saint Alexandre, Achillas, Hær., LXIX, P. G., t. XLII, col. 220; est-il croyable, comme le veut E. Fialon, saint Athanase, Paris, 1877, p. 107 sq., quand il ajoute que les mélétiens profitèrent de l’absence de celui qu’ils redoutaient pour faire élire un certain Théonas, mort au bot de trois mois, Hær., LXVIII, 7, loc. cit., col. 195? Plus vraisemblable est le récit de Sozomène, H. E., II, 17, P. G., t. LXVII, col. 976 sq.; Athanase absent fut désigné par le patriarche mourant, le peuple acclama ce choix, et les évêques orthodoxes le confirmèrent malgré l’opposition déterminée d’un fort parti mélétien et arien. C’est sans doute la pression morale, exercée par le peuple sur les prélats électeurs, qui donna lieu aux deux versions ariennes d’une prétendue ordination irrégulière et clandestine. Sozomène, loc. cit., Philostorge, H. E., II, 11 P. G., t. LXV, col. 474. On a le droit de s’en tenir à la déclaration formelle des évêques égyptiens, affirmant plus tard qu’ils avaient été eux-mêmes, comme toute la province ecclésiastique, témoins de l’unanimité avec laquelle les fidèles avaient demandé Athanase pour pasteur. Apol. contr. arian., 6, P. G., t. XXV, col. 260. Mais cette circonstance, jointe à la jeunesse relative de col.2144 fin col.2145 début l’élu, explique les efforts d’Eusèbe de Nicomédie auprès de l’empereur Constantin, pour faire informer la nomination d’un redoutable adversaire à un siège aussi prépondérant que l’était alors celui d’Alexandre. Le nouveau patriarche s’occupa d’abord de fortifier ses ouailles dans la foi et la vie chrétienne; c’est l’objet unique de ses premières lettres pascales. P. G., t. XXVI, col. 1360 sq. L’avant-propos syriaque nous le montre aussi visitant successivement les diverses parties de son diocèse, la Thébaïde, la Pentapole et l’Ammoniaque, puis les régions inférieures, col. 1352. Beaucoup d’évêques et des foules nombreuses l’accompagnaient; comme il se dirigeait vers le Saïd, saint Pacôme vint à sa rencontre avec ses religieux. Des liens de mutuelle estime et d’affectueuse charité s’établirent entre eux; le grand législateur de la vie cénobitique vit dans le « père patriarche » un saint, « l’homme christophore » qu’il glorifia souvent; il s’associa désormais à ses joies et à ses épreuves, l’appelant « le Père de la foi orthodoxe du Christ » et le faisant saluer par ceux de ses fils qui allaient à Alexandrie. Histoires de saint Pakhôme et de ses communautés, Documents coptes et arabes inédits, publiés par E. Amélineau, dans Annales du musée Guimet, Paris, 1889, t. XVII, p. 384-386, 589-590, 642-643, 678; 143, 267-268. C’est probablement encore au début de son épiscopat que saint Athanase ordonna Frumence évêque d’Axuma et lui confia d’évangéliser l’Abyssinie. Rufin, H. E., I, 9, P. L., t. XXI, col. 479; S. Athanase, Apol. ad. Constant., 31, P. G., t. XXV, col. 636. Bientôt commença pour le patriarche cette vie militante qui ne fut plus désormais qu’une alternative incessante d’exils et de demi-tranquillité. Les attaques contre la validité de son élection furent comme un prélude; après son refus de recevoir à la communion ecclésiastique Arius et ses partisans, la lutte s’engagea. Les mélétiens d’Egypte, alliés d’Eusèbe de Nicomédie, lancent contre le saint toute une série d’accusations mensongères et perfides: il a chargé les égyptiens d’une sorte d’impôt en les obligeant de fournir des linges de fil pour l’église d’Alexandrie, empiètement sur les pouvoirs impériaux; il a même trempé dans un crime de haute trahison en faisant don d’un cassette remplie d’or à un rebelle nommé Philomène. Un délégué de l’archevêque, Macaire, se rend chez un certain Ischyras, faux prêtre qui usurpait les fonctions sacerdotales, pour le rappeler au devoir; bientôt on invente une scène de violence brutale, où Macaire aurait renversé l’autel, brisé le calice et brûlé les saints Livres. Athanase dut se rendre à Nicomédie, vers la fin de 330; il y resta quelques temps et fut même souffrant, comme on le voit par le début de la seconde lettre pascale. P. G., t. XXVI, col. 1377; Chronicon, ibid., col. 1352. La justification fut complète, et l’accusé repartit pour Alexandrie avec une lettre où Constantin l’appelait un « homme de Dieu ». Apol., 62, P. G., t. XXV, col. 362. Mais les mélétiens ne se tinrent pour battus; ils reprirent l’affaire d’Ischyras, et suscitèrent un autre cas, beaucoup plus grave: Athanase avait fait assassiner un des leurs, Arsène, évêque d’Hypsélé; une main coupée, qu’ils promenaient partout, était la pièce à conviction. L’empereur chargea le censeur Dalmatius, son neveu, de faire une enquête; elle n’eut pas de suite, uploads/Religion/ saint-athanase-d-x27-alexandrie.pdf

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  • Publié le Dec 02, 2022
  • Catégorie Religion
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