LES SAINTS DE L’ALGÉRIE PRÉSENTES A LA VÉNÉRATION DES FIDÈLES Par la traduction

LES SAINTS DE L’ALGÉRIE PRÉSENTES A LA VÉNÉRATION DES FIDÈLES Par la traduction des textes liturgiques Accompagnées d’annotations historiques et suivis de réfl exions religieuses Avec approbation de Monseigneur l’évêque d’alger PAR VICTOR BÉRARD Receveur des domaines, membre de la société historique algérienne VALENCE IMPRIMERIE MARC AUREL, ÉDITEUR IMPRIMEUR DE L’ÉVÊCHÉ 1857 Livre numérisé en mode texte par : Alain Spenatto. 1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC. spenatto@club-internet.fr D’autres livres peuvent être consultés ou téléchargés sur le site : http://www.algerie-ancienne.com Ce site est consacré à l’histoire de l’Algérie. Il propose des livres anciens, (du 14e au 20e siècle), à télécharger gratuitement ou à lire sur place. A MONSEIGNEUR PAVY ÉVÊQUE D’ALGER COMTE ROMAIN ASSISTANT AU TRÔNE APOSTOLIQUE COMMANDEUR DE L’ORDRE IMPÉRIAL DE LA LéGION D’HONNEUR ET DE L’ORDRE DES SS. MAURICE ET LAZARE. HOMMAGE D’UN CATHOLIQUE A SON ÉVÊQUE. APPROBATION Nous Louis-antoine augustin PAVY. par la mi- séricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège aposto- lique, Évêque d’Alger: Après avoir ln l’ouvrage intitulé : Les Saints de l’Algérie, et convaincu que la lecture en doit être utile aux fi dèles de notre diocèse, en avons autorisé et autorisons l’impression. Alger, le 20 avril 1855. Signé : LOUIS-ANTOINE-AUGUSTIN, Évêque d’Alger PRÉFACE. V PRÉFACE. Il est de saints personnages dont la mémoire est vénérée de tous les fi dèles, qui trouvent leurs noms consacrés dans les divines Écritures. Avant et au-des- sus de tous, la Très-Sainte Vierge Marie, — et les Saints Apôtres. Il est d’autres noms illustres dans les annales du Catholicisme, qui sont aussi l’objet d’un culte général : tels sont ceux des premiers martyrs, des docteurs de l’Église grecque et latine, des fon- dateurs d’Ordres religieux. Quelques Saints reçoivent particulièrement des hommages à cause de leur na- tionalité, de leur récente canonisation, ou bien encore de leur patronage céleste relativement à certains états de la société. Il en est d’autres enfi n , moins connus , comme ayant prié et souffert dans des positions obs- cures, ou à des époques déjà reculées, ou dans des lieux, longtemps délaissés, que le fl ambeau de la foi visitant de nouveau tire tout-à coup de l’oubli. Chaque diocèse invoque, à ces derniers titres, un choix des Bienheureux dont la vie s’est passée dans les localités qu’il circonscrit, et dont il présente à imiter la réunion des vertus, comme un bouquet spirituel de fl eurs écloses sur le lieu même, pouvant aisément s’y repro- duire sous la rosée de la grâce et le soleil de la foi. VI PRÉFACE. L’Algérie, où une miséricorde providentielle ra- mène la Catholicité dans toute sa splendeur, après douze siècles d’erreurs et de persécutions, a été aussi la patrie de nombreux élus dont quelques-uns sont do- tés par Dieu d’une célébrité universelle, mais dont le plus grand nombre n’a de place spéciale dans le sou- venir, que chez des hommes attachés aux études ec- clésiastiques, ou particulièrement adonnés à la dévo- tion envers les Saints. Cependant, chaque dimanche, le prêtre qui préside au saint sacrifi ce rappelle, à la messe paroissiale, la mémoire de ces nobles martyrs, de ces généreux confesseurs, de ces vierges bénies, dont les noms sont écrits au livre de vie, et que l’offi ce canonial se propose d’invoquer durant le cours de la semaine qui s’ouvre ; — et les fi dèles, qui entendent ces noms, ne savent le plus souvent quel est celui qui est désigné ainsi à leur imitation ; en quelles vertus il a excellé, durant son passage sur ce sol même où nous vivons comme lui, quelquefois dans les mêmes tenta- tions et les mêmes positions sociales. En effet, quelle variété de modèles les Saints de l’Algérie n’offrent-ils pas à chacun ! Beaucoup de diocèses, en France, ne commémorent presque uni- quement que de saints évêques, de saints moines et cénobites, morts dans les limites de leur territoire. Mais ici, le sacerdoce, qui trouve aussi des évêques... et quels évêques ! Saint Cyprien, Saint Augustin Saint Fulgence ! — qui trouve des prêtres : Saint Saturnin, PRÉFACE. VII Saint Raymond Nonat ; de simples lévites : Saint Marion et Saint Jacques ; — peut encore nous réci- ter les noms de Saint Alype , du Saint comte Mar- cellin, hommes éminents par leurs fonctions civiles ; du noble Saint Sérapion, des époux Saint Séverien et Sainte Aquila, des frères jumeaux Saint Romulus et Saint Secundus ; de Sainte Julie, simple servante, de Sainte Crispin, grande dame ; des Saintes Félicité et Perpétue, dont les noms sont prononcés chaque jour à l’autel par tout l’univers ; enfi n, d’une troupe glo- rieuse de vierges et de martyrs. C’est donc comme moyen d’édifi cation que se présente la rédaction des courtes notices que l’on va lire, dans l’ordre des jours de l’année où la fête des Saints qu’elles concernent est célébrée en Algérie. Ce travail n’est guère que la traduction de passages la- tins, tirés d’auteurs ecclésiastiques, dont les leçons du Bréviaire propre à ce diocèse sont composées, légen- des approuvées, le 23 mars 1854, par Notre Saint-Père le Pape Pie IX, à la demande de Monseigneur Pavy, évêque d’Alger, qui a daigné accepter la dédicace du présent recueil, à cause de l’intention qu’on s’est pro- posée en le formant. Il aurait été facile de donner plus de dévelop- pement à l’histoire de la plupart des Saints qui sont mentionnés ici ; mais persuadé que ce ne sont pas les plus gros ni les plus savants ouvrages qui sont le plus utiles à la piété du plus grand nombre, on s’est borné VIII PRÉFACE. à ces extraits rapides de la biographie des Saints de l’Algérie. Ce petit livra contiendra encore la commémora- tion de plusieurs Saints qui naquirent et ont souffert-en d’autres contrées du nord de l’Afrique : (Saint Marcel à Tanger, Saint Cyrille à Alexandrie), parce que leur célébrité s’est ‘étendue de tout temps en cette région. Quelque esprit attentif remarquera, sans doute, dans ce recueil une grande variété, — il faut dire même, une grande inégalité de style, — que pourtant l’auteur n’a pas cru devoir éviter, pour laisser à chaque chose sa physionomie particulière. Tantôt ce sera la sécheresse d’un interrogatoire de martyr, tiré des actes procon- sulaires eux-mêmes ; tantôt la lettre paternelle d’un évêque à son troupeau ; ici la narration d’un supplice, tracée avec une rudesse toute africaine, qui n’exclut pas une certaine prétention étrange ; là une homélie éloquente de Saint Fulgence, une causerie intime des confessions de Saint Augustin, — traductions , ré- fl exions, tour-à-tour et tout ensemble ; — mosaïque chrétienne avec des marbres du pays. Puisse chacun y voir partout le désir de la gloire de Dieu loué dans ses Saints !(1) On n’a pas en d’autre but. ____________________ 1. 256 — 1. INTRODUCTION. IX INTRODUCTION On ne sait si quelqu’un des prosélytes, habitants des contrées de la Lybie(1), dont parle Saint Luc aux Actes des Apôtres, comme premiers auditeurs de Saint Pierre à Jérusalem, au jour de la Pentecôte, aura porté les premières lueurs de l’Évangile dans cette partie du nord de l’Afrique que nous nommons l’Algérie. Il est constant que les relations continuelles avec les Ro- mains, qui occupaient, dans le voisinage, sous le nom de Province proconsulaire, toutes les possessions de Carthage que comprend aujourd’hui l’État de Tunis, ont apporté de Saint Pierre même, chef de l’Église uni- verselle, la connaissance de Jésus-Christ sur ces bords. Les Chrétiens y étaient en grand nombre au milieu du second siècle, et, — sans qu’il y eût de distinction entre eux dans’Église de Dieu, qui ne fait acception de personne, — leur réunion se composait d’indigè- nes montagnards, que l’on appelle encore Kabyles ; de- Gétules dans les campagnes, de Numides sur les côtes, de Maures dans les villes, aussi bien que de Gaulois et de Romains, qui avaient fui sur cette terre hospitalière les tourmentes politiques de l’Italie et les persécutions qui n’avaient pas encore atteint le Chris- ____________________ (1) Act. 2 — 10. X INTRODUCTION. tianisme en Afrique. Le Proconsul Vigélius Saturni- nus vint le premier les exercer en l’année 198, et Saint Namphanion de Madaure fut aussi le premier qui eut le bonheur de donner sa vie pour Jésus-Christ. Tous ceux qui furent assez heureux pour marcher sur ses traces, dans les cent quatorze ans que durèrent les diverses persécutions romaines, furent moisson- nés presque tous dans les conditions ordinaires que nous allons dire. Ils étaient dénoncés comme adorateurs de Jésus- Christ, arrêtés en divers lieux et transférés le plus sou- vent à Carthage, où le magistrat suprême(1) siégeait au nom de Rome, dont le pouvoir s’étendait sur la Numi- die et les Mauritanies, qui ont composé l’Algérie et le Maroc. On les conservait, plus ou moins longtemps, dans des prisons dont la civilisation actuelle n’a rien qui puisse rappeler l’horreur. C’était, dans la plupart des localités, un seul et unique cachot, sorte de cave plus profonde que spacieuse, où les prévenus étaient ____________________ (1) Ce magistrat suprême portait le titre de Proconsul à Carthage, capitale uploads/Religion/ saints-algerie-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 21, 2021
  • Catégorie Religion
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