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LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses intérêts avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contemporains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet eBook est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est égale ment protégé par les traités internationaux sur la propriété indus trielle. Comme un livre papier, le présent fichier et son image de couverture sont sous copyright, vous ne devez en aucune façon les modifier, les utiliser ou les diffuser sans l’accord des ayants droit. Obtenir ce fichier autrement que suite à un téléchargement après paiement sur le site est un délit. 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Ses parents, Hildebert et Mathilde, illustres par leur noblesse séculaire, puissants par la grandeur de leurs richesses, fameux par la célébrité de leur renommée, mais plus encore par leur dévotion envers Dieu et leurs bonnes œuvres, portaient un grand nom aux yeux du siècle. Par une disposition de ce Dieu qui ordonne tous les événements d’une manière admi rable, Hildegarde fut leur dixième enfant. Se rappe lant que dans l’ancienne loi Dieu exigeait la dîme de toutes choses, les parents d’Hildegarde formèrent librement et d’un commun accord le dessein de la consacrer au Seigneur. Elle fut donc enfermée dans un couvent pour y servir Dieu tous les jours de sa vie dans la sainteté et la justice 1. » Tel est le commencement de la vie de la célèbre prophétesse de l’Allemagne, écrite en 1180, un an par conséquent après sa mort, par Guibert, d’abord moine, puis abbé de Gembloux. Il nous fournit la date exacte de la naissance de la sainte, date qui nous est confirmée par la préface du Liber vitae merito 1 Nov. op., p. 407. 5 SAINTE HILDEGARDE, SA VIE ET SES ŒUVRES rum et celle du Scivias tirée du Codex Palatinus 2. Il nous apprend encore ce détail, jusqu’alors inconnu, qu’elle était le dixième enfant de sa famille. Son père Hildebert était un noble vassal du comte Meinghart de Spanheim, dans le Palatinat 3, et sa mère Mathilde lui donna le jour à Biekellheim, petite ville du même comté. Le cardinal Pitra lève quelques coins du voile qui couvrait de son obscurité la famille de sainte Hil degarde. Un de ses frères se nommait Hugon. Après avoir été chanoine et chantre de l’église de Saint-Mar tin de Mayence, il avait revêtu l’habit monastique et tenait entre ses mains l’administration extérieure du monastère où sainte Hildegarde était enfermée 4. Gui bert nous donne encore le nom de deux de ses neveux l’un d’eux, Wicelin, était prévôt de Saint-André de Cologne ; l’autre, Gilbert, chanoine de la même église, succéda à Wicelin dans sa prévôté 5. Dieu, à qui les parents de sainte Hildegarde devaient la consacrer, voulut prendre de bonne heure possession de son intelligence et de son cœur. Dès l’âge de trois ans la vision surnaturelle se manifesta en elle avec une énergie et une continuité dont nous n’avons pas d’autre exemple dans l’histoire de l’Église. À partir de ce moment, et jusqu’à son dernier soupir, Hildegarde vécut dans un monde supérieur. Laissons- la nous raconter elle-même ce que Dieu opérait en son âme. Une lettre qu’elle écrivait en 1171 à Guibert 2 Nov. op., p. 664. 3 Trithème in Chronico Hirsaugiensi, anno 1150. 4 Nov. op., p. 578. 5 Nov. op., p. 581. 6 SAINTE HILDEGARDE, SA VIE ET SES ŒUVRES de Gembloux nous donne tous les détails désirables, et ces détails sont d’autant plus précieux, qu’ils per mettent de rectifier certaines appréciations qui pour raient ne pas manquer de vraisemblance, mais man queraient de vérité. « Depuis mon enfance, alors que mes os, mes nerfs et mes veines n’avaient encore aucune force, et jusqu’à ce jour, bien que j’aie dépassé les soixante et dix ans, je vois toujours cette vision dans mon âme. Quand il plaît à Dieu, mon âme monte dans cette vision sur les hauteurs du firmament et dans un air nouveau ; elle se répand au milieu des peuples divers bien qu’habitants des régions et des pays fort éloi gnés de moi. Et moi donc, voyant ces choses ainsi dans mon âme, je les contemple aussi selon les vicis situdes des atmosphères et des autres créatures. Je ne les entends pas par les oreilles extérieures ; je ne les perçois pas avec les pensées de mon cœur ; ni par le concours d’aucun de mes cinq sens, mais seulement dans mon âme, les yeux extérieurs restant ouverts de telle sorte que jamais l’extase ne les a fermés. Je vois ces choses dans l’état de veille, le jour comme la nuit, et cependant je suis saisie et accablée d’infirmités ; les atroces douleurs qui m’ont à plusieurs reprises assail lie et comme enveloppée étaient telles qu’elles sem blaient devoir me donner la mort ; mais jusqu’à pré sent, Dieu m’a relevée 6. » Vers cette époque 7, Jutta ou Judith, fille du comte de Spanheim, bien plus illustre par sa vertu que par 6 Nov. op., p. 322. 7 Nov. op., p. 408. 7 SAINTE HILDEGARDE, SA VIE ET SES ŒUVRES les richesses de son père, était conduite par l’esprit de Dieu dans la solitude. Elle se retira près du monastère de Disenberg, et se fit construire, à côté de l’église, une cellule qui ressemblait plus à un tombeau qu’à une habitation ; elle s’y enferma, suivant le rite que l’on employait pour les recluses. Elle n’était plus alors rattachée au monde que par l’étroite fenêtre à tra vers laquelle parvenaient jusqu’à elle les chants des moines et la grossière nourriture de son corps. Il est dans les lois de la divine Providence qu’un grand sacrifice ne reste jamais isolé et sans fruit. L’exemple de Jutta devait faire sentir au loin son influence : Hildegarde fut une des premières qui le subit. Elle n’avait que huit ans, lorsque, sur la demande de ses parents, elle fut reçue par la noble recluse comme oblate sous la règle de saint Benoît. Le moine Guibert nous donne les détails de cette offrande, qui sont vraiment touchants. La main de l’enfant, tenant le contrat par lequel elle se donnait à Dieu, était enveloppée dans la nappe de l’autel. Tous les assistants portaient des torches allumées comme dans des funérailles, signifiant par là le flam beau mystique que doit tenir la vierge quand ce cri retentira dans le silence de la nuit : « Voici l’époux qui vient, allez au-devant de lui 8 ! Avec sainte Hilde garde une nièce de la bienheureuse, nommée aussi Jutta, vint se mettre sous la direction de la vénérable recluse ; d’autres jeunes filles imitèrent cet exemple, et bientôt le monastère du mont Saint-Disibode eut sa double famille de religieux et de vierges. 8 Nov. op., p. 409. 8 SAINTE HILDEGARDE, SA VIE ET SES ŒUVRES Quelle était la vie de ces saintes recluses ? Guibert la décrit ainsi : « Elles furent laissées, au départ des assistants (après la cérémonie de la vêture), dans la main du Seigneur. Toute issue est fermée par des pierres et des bois solidement cimentés ; seule reste ouverte une petite fenêtre, par laquelle elles pourront s’entretenir à certaines heures avec ceux qui viennent et recevoir les choses nécessaires à la vie. Appliquant soigneusement à Dieu leur esprit dans les oraisons et les saintes méditations, comprimant les élans de la chair par des veilles et des jeûnes assidus, elles s’exercent virilement aux célestes combats contre les esprits méchants 9. » Sainte Hildegarde n’avait pas quinze ans quand elle reçut le voile des mains de l’évêque de Bamberg ; c’est ce que nous apprennent les leçons de son office, que l’on récitait dès le XIIe siècle dans l’abbaye de Gem bloux 10. Les années s’écoulaient rapides pour notre sainte au uploads/Religion/ scivias.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 24, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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