Histoire 2nde Thème : LE TEMPS DES MUTATIONS (XVème-XVIème SIECLES) QUESTION 2

Histoire 2nde Thème : LE TEMPS DES MUTATIONS (XVème-XVIème SIECLES) QUESTION 2 : RENAISSANCE, HUMANISME ET RÉFORMES RELIGIEUSES Accroche : Les Ambassadeurs, par Hans Holbein le jeune (1533) – page 122 du manuel. Observer le tableau. Qu’illustre-t-il selon vous ? Sur ce tableau, l’artiste flamand place au cœur de sa composition 2 hommes : l’ambassadeur de François Ier en Angleterre et l’un de ses amis diplomate. En cela, le tableau reflète l’une des transformations intellectuelles de l’époque : l’HUMANISME Les portraits des deux hommes sont réalistes. Ce qui montre aussi le renouvellement artistique, LA RENAISSANCE. Enfin, les deux hommes posent devant des objets qui symbolisent d’autres caractéristiques de la « pensée nouvelle » des XVe et XVIe siècles : - des globes terrestres (meilleure connaissance du monde) - livres de calcul, cadrans solaires sophistiqués, instruments de musique (curiosité pour tous les domaines de la connaissance et progrès scientifiques) - et… au pied, une forme étrange : un crâne en anamorphose (crainte de la mort ? critique de la vanité de la richesse des deux modèles ? en tous cas, témoignage de la crise spirituelle et religieuse profonde que traverse alors l’Europe) PROBLÉMATIQUE : Comment le renouveau de la pensée et de l’art aux XVe et XVIe siècles favorisent-il les réformes religieuses ? I – Un temps d’effervescence intellectuelle A – La rupture avec la pensée médiévale La prise de Constantinople en 1453 constitue une rupture intellectuelle : l’arrivée en Italie de savants byzantins chassés de Constantinople permet de redécouvrir en Europe des textes antiques traduits et diffusés grâce à une innovation fondamentale : l’imprimerie mise au point vers 1450 en Allemagne par Gutenberg. (Dossier p.124- 125) → Les intellectuels se mettent à apprendre le grec (le latin est déjà la langue savante au Moyen Âge) pour lire les œuvres antiques et se détournent peu à peu de l’enseignement dispensé dans les universités (sous contrôle de l’Église catholique). L’époque précédente est considérée comme un temps sombre, de déclin, voire de barbarie. On lui préfère la lumière de l’Antiquité (que l’on veut « renaissante ») → Un mouvement intellectuel se développe, l’HUMANISME. Les humanistes se détachent d’une vision négative de l’homme, portée par la religion et mettent l’homme et non Dieu au centre de leurs préoccupations. Ils pensent l’humanité capable de progrès, de liberté, grâce à l’étude (il faut diffuser le savoir : enseignement, traductions…), l’exploration (les grandes découvertes nourrissent cette pensée nouvelle), etc… B – Érasme et les humanistes (dossiers p. 126-127 et 128-129) Par leurs travaux, les intellectuels humanistes renouvellent la pensée de l’époque, en écrivant en langues vernaculaires (et non en latin comme au Moyen-Âge) - en France, Rabelais et Montaigne - en Italie, Machiavel analyse la mécanique du pouvoir dans le Prince - des humanistes font progresser les sciences : le polonais Copernic s’oppose à l’Église en affirmant que la Terre tourne autour du Soleil (héliocentrisme contre géocentrisme), le flamand Vésale perfectionne l’anatomie en disséquant des cadavres (pratique interdite par l’Église). De manière générale, ils se heurtent à l’Église. - Le hollandais Érasme (1469-1536) est appelé « prince des humanistes », car il voyage dans toute l’Europe et correspond avec de nombreux autres humanistes (carte 5 p. 139). Il traduit de nombreux auteurs grecs anciens, retraduit depuis le grec le Nouveau Testament pour en donner une version plus fidèle et écrit des ouvrages de réflexion tels que l’Éloge de la folie. (texte 6 p. 129) Dans ce livre, il critique durement la société et plus particulièrement les abus du clergé qui s’éloigne de l’idéal chrétien d’exemplarité et de pauvreté. L’ouvrage, truffé de références antiques rencontre un grand succès. C- la diffusion de la pensée humaniste Doc 1, 2, 4, 6 p. 124-125. La technique de l’imprimerie qui repose sur l’emploi de caractères mobiles pressés sur une feuille de papier permet une diffusion de la pensée humaniste (livres moins chers et plus vite produits que les manuscrits).Au XVIe siècle, 210 millions de livres sont ainsi produits. Les humanistes correspondent entre eux, voyagent … Ils forment un réseau appelé « République des lettres », centré sur l’Italie du Nord, les Pays-Bas et la vallée du Rhin. II – Un temps de mutations artistiques A- Un renouveau de l’art Au XVe siècle, la façon dont les Européens voient le monde est ébranlée (1453, 1492, la pensée humaniste…). Cela pousse aussi les artistes à se renouveler. C’est la RENAISSANCE ARTISTIQUE. Les artistes de la Renaissance sont aussi souvent des humanistes - ils placent l’homme au centre de leurs œuvres, veulent le représenter fidèlement. - Ils s’inspirent de l’Antiquité : l’architecture en reprend certaines caractéristiques (frontons, colonnes, coupoles, etc). La sculpture avec les nus et la technique du bronze fondu (doc 4 p. 130) et les sujets s’inspirent de thèmes antiques (Bible, mais aussi mythologie gréco-romaine) - Ils cherchent toutefois des progrès dans les techniques : règles de la perspective, peinture à l’huile, de nouvelles connaissances (Léonard de Vinci pratique lui même des dissections de cadavres), et surtout une nouvelle ambition : pour eux, peindre fidèlement l’homme, c’est rendre compte de sa nature profonde, exprimer ses émotions, rendre visible son âme (cf la Joconde, considérée comme l’idéal du portrait Renaissance) Les artistes changent de statut : considérés comme de simples artisans au Moyen- Âge, ils sont désormais vus comme de véritables créateurs, signent leurs œuvres et sont courtisés par les puissants qui les soutiennent financièrement (MÉCÈNES) B- L’Italie, foyer de la Renaissance (Dossier p. 130-131) La Renaissance artistique est née dans les grandes villes de l’Italie du Nord au milieu du XVe siècle. Les grandes familles et les principales cités, pour montrer leur puissance, attiraient les plus grands artistes de leur temps à leur service, en les finançant et en les protégeant. - Au XVe siècle, Florence est le centre de la Renaissance, grâce au mécénat des Médicis (qui financent Donatello, Léonard de Vinci, Michel Ange…) - Florence perd un peu de son influence au XVIe siècle au profit de Rome que les papes veulent faire rayonner. C’est ainsi que le pape Jules II a lancé la construction d’une immense basilique (la basilique Saint Pierre) censée symboliser le pouvoir spirituel et temporel (politique) des papes, par sa magnificence et la beauté des œuvres d’art qu’elle contient. De même, en 1508, il attire l’artiste Michel Ange et lui commande d’embellir la chapelle Sixtine, située à côté de la nouvelle basilique, en peignant une vaste fresque sur sa voûte. - Dossier p. 132 à 135) Michel Ange est à l’origine un sculpteur (La Pietà, le David…). Pour parfaire son art, il a lui aussi pratiqué des dissections de cadavres (malgré l’interdiction de l’Église) - Étude de la voûte de la Chapelle Sixtine (doc 3/5/6 p. 133 + 2 p. 134-135 + visite virtuelle) -UN DÉFI TECHNIQUE : Le plafond de la chapelle se situe à 20 mètres de hauteur, et se déploie sur 1.200 m2 (40,5x13 mètres). Il doit peindre sur un échafaudage, tordu, la tête en arrière, ce qui mine sa santé (doc 6), lui occasionne des maux de dos, etc. Il lui faut 4 ans, pour achever l’œuvre, seul. - UNE PEINTURE RELIGIEUSE : La peinture est organisée en plusieurs scènes, séparées par une architecture imaginaire. Les scènes centrales sont tirées de l’Ancien Testament, et plus précisément du livre de la Genèse. Elles évoquent la création du monde et celle de l’homme. - UNE ŒUVRE HUMANISTE : l’œuvre est révélatrice de la Renaissance : elle s’inspire de l’Antiquité (corps nus, thèmes bibliques, architecture en trompe l’œil qui s’inspire de l’architecture antique), place l’homme au centre de l’œuvre (personnage nombreux) et innove. C- La diffusion de la Renaissance - La Renaissance artistique n’est pas née qu’en Italie : au XVe siècle la peinture à l’huile est inventée aux Pays-Bas, par le peintre flamand Jan Van Eyck. (p. 136) - Au XVe siècle, les nouveautés artistiques italiennes influencent d’autres espaces : des souverains, des princes (en France, François Ier attire Léonard de Vinci à la fin de sa vie) mais aussi de riches marchands désirent adopter le l’atmosphère de luxe italienne pour témoigner de leur puissance. - Carte p. 136 C’est ainsi que l’Italie influença le Val de Loire ou les Pays-Bas. La diffusion suit les principaux courants commerciaux. - Les œuvres italiennes ne sont pas copiées : les œuvres présentent des caractéristiques nation III-Un temps de bouleversement religieux A- Luther et sa réforme brisent l’unité de l’Église catholique 1/ La crise de l’Église à la fin du Moyen-Âge Rappel : au début du XVIe siècle, la chrétienté est divisée en deux familles (catholique à l’ouest/ orthodoxes à l’Est) Cf : Cours sur la Méditerranée médiévale - LE SALUT : À la fin du Moyen-Âge, la question du salut tourmente les chrétiens : les nombreux malheurs de l’époque (guerre de Cent ans, Peste…) sont perçus comme des sanctions divines et beaucoup pensent que le Jugement dernier approche - LA CRITIQUE DE L’ÉGLISE : Dans le même temps, de nombreux catholiques considèrent que l’Église n’est pas capable de leur assurer le salut. Ils reprochent au clergé uploads/Religion/ theme-2-question-2.pdf

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  • Publié le Jul 15, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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