/ Vivre la « communion spirituelle » : repères pour le discernement « La « spir

/ Vivre la « communion spirituelle » : repères pour le discernement « La « spirituelle » désigne l’union au Christ qui se réalise par le désir de la réception du sacrement, un désir qui, par nature, est donc assorti de l’attente de la sacramentelle ». Comment discerner la question de la « spirituelle » lorsque les n’ont plus accès à la sacramentelle ? En raison des décisions de confinement prises pour lutter contre le coronavirus, et par conséquent dans un contexte inédit touchant la vie sacramentelle, la proposition faite aux de remplacer la sacramentelle (qui peut être sous une seule ou sous les deux espèces) par une « spirituelle » ou mieux une « de désir » est désormais largement relayée dans les médias. Cependant si des circonstances exceptionnelles conduisent à opter pour des pratiques inhabituelles, il est toujours nécessaire d’exercer un discernement ecclésial afin de préserver la cohérence de la foi et des pratiques. Cette proposition de « spirituelle » s’enracine dans la tradition de l’Église au temps des martyrs qui a parlé du et de la « de désir ». On visait alors des , qui se trouvaient dans l’impossibilité de recevoir ces sacrements pour des raisons de persécutions ou d’isolement. S’ils venaient à mourir dans la persécution, l’Église de cette époque a estimé qu’ils avaient reçu le « du sang » même s’ils n’avaient pu recevoir le d’ . De ce point de vue, la situation provoquée par le coronavirus trouve un certain écho dans cette expérience des premières générations chrétiennes. Et en conséquence ceci peut éclairer non seulement l’accès à la table eucharistique mais aussi la question complexe des célébrations catéchuménales et des sacrements de l’Initiation chrétienne (célébration des scrutins, et bien sûr celle de la Nuit pascale). Il convient cependant de préciser ce que signifie l’expression « spirituelle » car elle reçoit des interprétations fort diverses : elle désigne l’union au Christ qui se réalise par le désir de la réception du sacrement, un désir qui, par nature, est donc assorti de l’attente de la sacramentelle . L’adjectif i communion communion communion fidèles communion fidèles communion communion communion communion baptême communion fidèles baptême baptême eau communion communion 1 / « spirituel » attire d’ailleurs l’attention sur ce que le Catéchisme de l’Église Catholique souligne dans un développement sur « la de l’ » : Le terme de la mission de l’ dans toute action liturgique est de mettre en avec le Christ pour former son Corps. L’ est comme la sève de la Vigne du Père qui porte son fruit dans les sarments (cf. Jn 15, 1-17 ; Ga 5, 22). Dans la Liturgie se réalise la coopération la plus intime de l’ et de l’Église. Lui, l’Esprit de , demeure indéfectiblement dans l’Église, et c’est pourquoi l’Église est le grand sacrement de la divine qui rassemble les enfants de Dieu dispersés. Le fruit de l’Esprit dans la Liturgie est inséparablement avec la Trinité Sainte et fraternelle (cf. 1 Jn 1, 3-7) . Il faut sans cesse souligner que c’est l’Esprit-Saint – et lui seul – qui est le maître de la : la n’est ni une chose, ni une volonté humaine mais un don reçu d’En-Haut, « le don » par excellence. Et nous avons l’assurance que le Christ ressuscité donne l’Esprit pour conduire les au Père. C’est pourquoi le Notre Père est une entrée dans la trinitaire à laquelle toute la vie liturgique, et pas seulement la eucharistique, nous invite. Situer la spirituelle dans l’histoire Au cours de son cheminement dans l’histoire, l’Eglise a connu des pratiques et des théologies de l’ diversifiées. La notion de spirituelle s’est surtout développée à un moment de l’histoire où, pour les , la eucharistique était rare voire exceptionnelle. Il est donc nécessaire d’enraciner le discernement actuel dans cette longue histoire pour mieux mesurer combien les conditions actuelles transforment l’approche d’une réalité ancienne. La notion a été reprise en particulier par le Concile de Trente sur la base d’une approche médiévale distinguant trois manières de communier : « sacramentellement seulement » (ce que fait le pécheur qui reçoit l’ sans véritable désir), « spirituellement seulement » (c’est la de désir) et enfin « sacramentellement et spirituellement », ce qui correspond à la pleine vérité de la vie sacramentelle qui consiste à recevoir la avec foi et intention droite . On voit ainsi que la notion de « spirituelle » est liée en profondeur avec un modèle théologique spécifique, qui est aujourd’hui en grande partie étranger à beaucoup de . communion Esprit Saint Esprit Saint communion Esprit Saint Esprit Saint Communion Communion Communion Communion 2 communion communion fidèles communion communion communion Eucharistie communion fidèles communion eucharistie communion communion 3 communion fidèles / De plus, on ne peut oublier que dans un monde façonné par les modèles de la consommation, notre rapport à la est imprégné par la volonté de satisfaire un besoin plutôt que de rencontrer le désir d’un Dieu qui vient à notre rencontre parce qu’il aime et sauve toute l’humanité. Ceci se traduit parfois dans le langage. Ainsi on peut entendre : « je n’ai pas eu ma » ou « je n’ai pas eu ma ». En d’autres termes, la spirituelle ne peut être pensée comme une manière d’avoir quand même la dans un temps de privation. Elle doit être l’expression d’un désir de relation et de vie, une relation qui comme toujours dans le christianisme ne peut séparer l’amour du prochain de l’amour de Dieu. En s’appuyant sur l’enseignement de Sainte Thérèse d’Avila, Jean-Paul II a fait sienne l’idée de « spirituelle » dans l’Encyclique Ecclesia de Eucharistia en notant qu’elle s’est « heureusement répandue depuis des siècles dans l’Église » et qu’elle est « recommandée par de maîtres de vie spirituelle » . Ceci peut se comprendre à la lumière de l’histoire des pratiques eucharistiques. Au XVI siècle, la spirituelle était vécue alors qu’il existait une sorte de césure (matérialisée dans l’espace par la séparation entre nef et sanctuaire) entre le prêtre qui « disait » la et les qui « l’entendaient ». D’autre part, l’accès à la sacramentelle était lié à une discipline rigoureuse ( strict, , etc.) qui tenait même des religieuses, éloignées de la sacramentelle . Or cette discipline a été profondément modifiée au début du XX s. par le Pape S. Pie X qui fut un fervent partisan de la fréquente . Et c’est sur la base de ses impulsions que Vatican II affirme : On recommande fortement cette participation plus parfaite à la qui consiste en ce que les , après la du prêtre, reçoivent le Corps du Seigneur avec des pains consacrés à ce même sacrifice . Il ne conviendrait donc pas de penser la spirituelle comme une sorte d’alternative à la vie sacramentelle. La spirituelle doit demeurer en lien profond avec le mémorial eucharistique dont la célébration communautaire de la est l’expression . Penser la proposition à la lumière du renouveau théologique contemporain Il est important de souligner que la théologie au XX siècle a apporté un regard renouvelé sur les pratiques eucharistiques et leur signification : la participation à la table eucharistique – ou son impossibilité dans les conditions actuelles – doit donc être pensée à la lumière de ce renouveau. Dans un paragraphe portant sur la « participation » à l’ , et sur la base d’un communion messe communion communion communion communion saints 4 e communion messe fidèles communion jeûne confession communion 5 e communion 6 messe fidèles communion 7 communion communion messe ordinaire e Eucharistie / ressourcement en tradition puisé dans les écrits des Pères de l’Église, la Constitution sur la liturgie du dernier concile énonce un principe qui unifie le rôle de présidence du prêtre et la « participation » des dans une action qui est celle, conjointe, du Christ et de l’Église : Aussi l’Église se soucie-t-elle d’obtenir que les n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent de façon consciente, pieuse et active à l’action sacrée, soient formés par la Parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu ; qu’offrant la victime sans tache, non seulement par les mains du prêtre, mais aussi en union avec lui, ils apprennent à s’offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ, dans l’unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement, Dieu soit tout en tous . Il faut donc que la proposition de « spirituelle » reste en cohérence avec cette réappropriation de la Tradition et ses conséquences sur les pratiques sacramentelles. On notera en particulier que cette doctrine de la participation au mystère eucharistique tient ensemble quatre aspects : l’écoute de la Parole qui est une forme de , la sacramentelle, l’action de grâces et, reliée intimement à la mémoire du sacrifice du Christ, l’offrande de notre vie dans l’union avec nos frères. Il ne faudrait uploads/Religion/ vivre-la-communion-spirituelle-reperes-pour-le-discernement.pdf

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  • Publié le Dec 19, 2021
  • Catégorie Religion
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