Lettre ouverte Appel à une enquête complète sur l'origine du SARS-CoV-2, si pos

Lettre ouverte Appel à une enquête complète sur l'origine du SARS-CoV-2, si possible avec la participation du gouvernement chinois Publication sous embargo jusqu'à 13h00, heure de Paris, le 28 juin 2021. Le 12 juin 2021, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que les familles des millions de personnes qui sont mortes du COVID-19 "méritent de savoir quelle est l'origine de ce virus, afin que nous puissions éviter que cela ne se reproduise". En accord avec ce souhait, les dirigeants du G7 ont publié le lendemain une déclaration commune appelant à "une étude de phase 2 sur les origines de la COVID-19, qui soit transparente, établie dans un délai raisonnable, dirigée par des experts, fondée sur la science, convoquée par l'OMS et également menée, comme le recommande le rapport des experts, en Chine". En tant que scientifiques et médiateurs scientifiques ayant demandé une enquête complète sur les origines de la pandémie dans trois lettres ouvertes, publiées cette année (n°1, n°2 et n°3), nous nous félicitons de ces déclarations et demandons à nouveau une enquête scientifique complète sur toutes les hypothèses d'origine plausibles, dotée d’un accès illimité à tous les dossiers, échantillons et personnels pertinents en Chine, et ailleurs si nécessaire. Tous les peuples et toutes les nations, y compris la Chine, ont un intérêt direct à ce que l'origine de la pandémie soit identifiée et que nos plus grandes vulnérabilités soient traitées. Il est donc particulièrement regrettable qu'aucune enquête exhaustive sur toutes les origines plausibles n'ait encore été menée, et qu'aucune ne soit actuellement prévue. Pour les raisons exposées dans les précédentes lettres, nous pensons que le processus d'étude conjointe convoqué par l'OMS, dans sa forme actuelle, ne remplit pas les conditions pour être crédible en raison de graves lacunes structurelles (Annexe A). Bien que l'étude conjointe convoquée par l'OMS ait été qualifiée par beaucoup d'"enquête de l'OMS", elle n'était ni dirigée par l'OMS, ni destinée à être une enquête. Comme l'a récemment précisé le Dr Tedros : "Il y a un malentendu. Le groupe [d'étude] venait de différentes institutions et de différents pays, et il est indépendant. Seuls deux membres du personnel de l'OMS se sont joints à eux. Le groupe a ensuite proposé son étude". Le chef de ce comité d'experts indépendants, Peter Ben Embarek, a également expliqué à plusieurs reprises que le processus d'étude conjoint n'était ni une enquête, ni conçu pour en être une. En outre, les mesures notoires prises par le gouvernement chinois pour dissimuler les traces et empêcher les experts chinois de partager certaines informations essentielles et des données détaillées, montrent clairement que le processus actuel, sans changements significatifs, n'a aucune possibilité de mettre en place une enquête complète et crédible sur tous les scénarios plausibles. Échouer à mener une enquête approfondie sur les origines d'une pandémie fait courir des risques inutiles à tout le monde et aux générations futures. C’est pourquoi nous appelons les dirigeants du monde entier à adopter une approche suivant deux options pour garantir une enquête aussi complète que possible sur les origines d'une pandémie. --- La première option consiste à inviter la Chine à coopérer pleinement à une enquête améliorée, convoquée par l'OMS, qui soit indépendante, fondée sur les données, et qui réponde aux conditions essentielles d'un processus crédible. Une telle enquête devrait : ● Être fondée sur un mandat explicite d'investigation complète de toutes les hypothèses d'origine plausibles, y compris tous les scénarios possibles, soit d'une propagation zoonotique (dans la nature, un élevage, ou un marché), soit d’un accident lié à la recherche. Il est important de noter qu'un accident lié à la recherche ne doit pas nécessairement impliquer un virus non naturel, car de nombreux scénarios d'infection accidentelle liés à la recherche sont compatibles avec un virus collecté dans la nature, et non volontairement modifié génétiquement dans un laboratoire. Il peut s'agir de chercheurs infectés lors d'une expédition d'échantillonnage de chauves-souris, de chercheurs infectés durant leur travail dans l'un des divers laboratoires de Wuhan, ou de personnes extérieures aux laboratoires, infectées à la suite d'une fuite accidentelle d'agents pathogènes due à un traitement défectueux des eaux usées, à la défaillance d'un filtre à air, ou encore à une autre source de contamination environnementale (Annexe B) ; ● Être dirigée par une équipe multidisciplinaire d'experts internationaux, rassemblant les domaines d’expertise nécessaires à l'examen des voies de propagation tant d’une zoonose que d’un accident lié à la recherche, notamment la virologie, l'épidémiologie, la zoologie, mais aussi les compétences traditionnelles de l’investigation scientifique, l'expérience des audits de laboratoire, les compétences en ingénierie, analyse et acquisition des données ; ● Éviter tout conflit d'intérêts ou parti pris injustifié au sein de l'équipe d'experts, qui peuvent se manifester par des déclarations non étayées, le rejet répété des hypothèses liées à une origine non zoonotique, ou un partenariat de recherche antérieur et avéré avec des parties concernées par l’enquête ; ● Donner à l'équipe d'experts les moyens de mener une enquête scientifique complète, ce qui doit inclure le plein accès à tous les dossiers, échantillons et personnels concernés, sur demande (sous couvert d'anonymat si nécessaire) et la possibilité d'organiser des entretiens confidentiels avec les experts chinois sans surveillance ni contrôle du gouvernement chinois, avec l'aide de traducteurs indépendants ; et ● Partager les données brutes avec des experts internationaux pour des études ultérieures, dans la mesure du possible, pour un retour d'information constructif et le respect de la transparence. Comme il s'agit ici des conditions les plus élémentaires pour que tout processus crédible puisse être mené à bien, l'acceptation pleine et entière de tous ces termes par le gouvernement chinois devrait être une condition préalable nécessaire à toute nouvelle phase de l'étude conjointe convoquée par l'OMS. Afin d'éviter que le processus de négociation et de planification ne s'étende sur plusieurs mois, voire plusieurs années, un délai inflexible de deux mois après la formulation de ces termes devrait être fixé pour leur acceptation par les autorités chinoises et pour le commencement d'une enquête complète sur le terrain en Chine. Nous espérons sincèrement que, pour le bien de l'humanité, le gouvernement chinois se joindra à un tel processus d'enquête complet et scientifique en tant que partenaire à part entière. --- Toutefois, si les autorités chinoises n'autorisaient pas ce type d'enquête complète dans ce délai imparti, il serait alors évident qu'une deuxième option devrait être adoptée, dans le cadre de laquelle des groupes de nations, se coordonnant autour d'une autre organisation ou d'un autre mécanisme, devraient mettre en place une enquête alternative fondée sur la science et les données. Bien que la décision sur la meilleure façon de mandater et de coordonner une telle enquête doive être laissée aux gouvernements et partenaires intéressés, les entités possibles pourraient inclure l'OCDE, le G7, le Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité) ou d'autres structures et institutions. Ce type d'enquête alternative qui serait malheureusement menée sans la pleine participation du gouvernement chinois, souffrirait d'un manque d'accès à de nombreux dossiers, échantillons et personnels importants en Chine. Néanmoins, un grand nombre d'informations très pertinentes pourraient être recueillies sans la participation des autorités chinoises. De fait, de nombreux enquêteurs gouvernementaux et individuels dans le monde ont déjà rassemblé et commencé à analyser des quantités importantes de données pertinentes. Un effort bien organisé et concerté, exempt d'interférences, s'appuyant sur toutes les sources d'information disponibles et impliquant un grand nombre d'experts, pourrait bien finir par fournir des preuves sans ambiguïté soutenant une hypothèse particulière ou une autre concernant les origines de la pandémie. Une enquête menée sans l'aide des autorités chinoises devrait comprendre : ● Des tests et des analyses minutieux d'échantillons hospitaliers et environnementaux provenant de divers pays afin de mieux comprendre l'émergence initiale et la propagation précoce du SARS-CoV-2 dans le monde ; ● Une évaluation approfondie du commerce d'animaux d'élevage et d'animaux sauvages entre l'Asie du Sud-Est et la Chine, et à l'intérieur de la Chine, et de leur rôle potentiel dans la pandémie ; ● Une analyse détaillée de tous les coronavirus connus apparentés au SARS-CoV-2 afin de reconstituer l'histoire évolutive du SARS-CoV-2 (sa géographie et ses relations phylogénétiques) ; ● Une évaluation quantitative systématique des principales caractéristiques du SARS-CoV-2 afin de clarifier les déclarations concernant son origine ; ● Une évaluation semi-quantitative générale du poids actuel des preuves en faveur de chaque scénario possible, afin de favoriser un débat rationnel et de contribuer à la poursuite des efforts de recherche sur les points clés ; ● Une recherche systématique d'informations et de documents manquants sur les séquences virales clés, notamment : ○ La base de données principale du Wuhan Institute of Virology (WIV) sur les agents pathogènes, les échantillons et les isolats, qui a été mise hors ligne en septembre 2019 et jamais réintégrée, et les autres bases de données gérées par le WIV qui ont été mises hors ligne ; ○ Des informations provenant de la base de données de séquences GenBank du NCBI, y compris les courriels échangés concernant la soumission de la première séquence génomique du uploads/Science et Technologie/ 4e-lettre-ouverte-de-scientifiques-a-propos-de-l-x27-origine-du-virus-du-covid.pdf

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