1 UNIVERSITÉ DES LYCÉENS LES CAHIERS DE L’UNIVERSITÉ DES LYCÉENS 380 élèves acc
1 UNIVERSITÉ DES LYCÉENS LES CAHIERS DE L’UNIVERSITÉ DES LYCÉENS 380 élèves accompagnés de leurs enseignants ont assisté à cette séance qui se déroulait dans le vaste amphithéâtre du Lycée d’enseignement général et technologique agricole de Fontlabour, à Albi (Tarn). Inscrits en Première, Terminale, BTS ou en classe préparatoire Post-BTS, dans des filières différentes, ils étaient issus de quatre établissements en plus du Lycée d’accueil: les Lycées agricoles d’Auzeville (31), de Montauban (82) et de Rodez (12), ainsi que le lycée polyvalent Maréchal Soult, de Mazamet (81). LA SCIENCE ÉCONOMIQUE PEUT-ELLE AIDER L’AFRIQUE ? SÉANCE DU 15 JANVIER 2004 Avec Jean-Paul Azam, chercheur en économie et Zéphirin Mouloungui, chercheur en chimie, originaire du Congo. L YCÉE D’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ET TECHNOLOGIQUE AGRICOLE DE FONTLABOUR, (ALBI TARN) PRÉFECTURE DE LA RÉGION MIDI-PYRÉNÉES www.agrobiosciences.org LA CONNAISSANCE ET LA CULTURE SCIENTIFIQUE AU CŒUR DES RAPPORTS ENTRE LA SCIENCE ET LA SOCIÉTÉ La Mission d’Animation des Agrobiosciences (MAA), créée dans le cadre du Contrat de Plan État-Région Midi-Pyrénées 2000-2006, a pour vocation, au plan régional et national, de favoriser l’information, les échanges et le débat entre la science et la société. Elle est à l’initiative de l’Université des Lycéens : une série de rencontres visant à rapprocher les cher- cheurs, les professionnels, les lycéens et leurs ensei- gnants. Cette démarche destinée aux lycéens de Midi-Pyrénées et qui devrait à terme être transpo- sée dans d’autres régions de France, voire d’Europe, est réalisée en partenariat avec: l’Académie de Tou- louse, le centre régional de documentation péda- gogique, le comité national des programmes et le cercle Pierre de Fermat. UNE INITIATIVE POUR SENSIBILISER LES JEUNES À LA CULTURE SCIENTIFIQUE Les principaux objectifs de l’Université des Lycéens sont: – Inscrire les sciences, les technologies et les tech- niques dans la culture générale afin de permettre aux jeunes de se forger un esprit critique, – Redonner du sens aux savoirs scientifiques en montrant les passerelles existant entre les disci- plines, les relations entre la science et le contexte socio-économique et culturel, ainsi que les liens entre les savoirs et les métiers, – Incarner la science à travers l’exemple du parcours de scientifiques venus à la rencontre des élèves pour « raconter » la science et dialoguer. UNE QUESTION, UNE DISCIPLINE, UNE TRAJECTOIRE – La découverte d’une discipline scientifique : chaque séance, animée par l’équipe de la MAA, fait intervenir un chercheur, le conférencier prin- cipal, qui explore un champ scientifique à travers sa trajectoire individuelle, mais aussi à travers l’his- toire collective de sa discipline: les grands enjeux, les questionnements, les perspectives. – La confrontation des approches et l’interdiscipli- narité: en contrepoint du conférencier principal, un intervenant de discipline ou de secteur profes- sionnel autres apporte son point de vue et réagit aux propos du chercheur. – Un dialogue avec les lycéens: à l’issue de ces expo- sés, une heure est consacrée au débat entre les lycéens et les intervenants. UN ACCOMPAGNEMENT PÉDAGOGIQUE DES CLASSES – L’édition d’un dossier préparatoire permet aux enseignants de préparer le débat en amont: listes des ressources documentaires, biographies des intervenants, principaux points de repères sur les sujets… – La diffusion du contenu des séances est assurée par la mise en ligne sur les sites de la MAA www.agrobiosciences.org et de ses partenaires, ainsi que par la diffusion d’un document écrit. UNE ÉVALUATION DES SÉANCES La mise en place et la validation d’un protocole d’évaluation sont assurées par des chercheurs de l’équipe de recherche en didactique des sciences, à l’École Nationale de Formation Agronomique, auprès des lycéens: recueil de leurs réactions, appré- hension des évolutions de leur opinion et de leur appropriation des connaissances. 2 UNIVERSITÉ DES LYCÉENS LES CAHIERS DE L’UNIVERSITÉ DES LYCÉENS L’UNIVERSITÉ DES LYCÉENS UNE EXPÉRIENCE PILOTE EN MIDI-PYRÉNÉES POUR METTRE LA SCIENCE EN CULTURE En France et en Europe, la régression des effectifs étudiants dans certaines filières scientifiques préoccupe les pouvoirs publics. Ce phénomène pose à moyen terme le problème du renouvellement des cadres scientifiques et techniques, des enseignants et des chercheurs. De plus, le désintérêt des jeunes à l’égard de la science risque de nuire au débat démocratique sur les choix d’orientation de la recherche et de ses applica- tions. La revalorisation de la place de la science dans la cité est d’ailleurs l’une des priorités du Ministère de la Jeunesse, de l’Éducation et de la Recherche. UNE SCIENCE QUI DOIT S’ADAPTER À DIFFÉRENTES RÉALITÉS La science économique ne se préoccupe pas seule- ment des richesses et des profits. Elle peut aussi pré- senter un visage plus humain, impliquer une pratique de terrain, aider au développement et à la paix de pays pauvres… Car les mécanismes et les lois que les économistes ont progressivement décrits fonction- nent partout dans le monde, dès lors qu’il y a des hommes et des marchandises. Mieux: la science éco- nomique peut continuer à progresser dans les connaissances et à mettre au point de nouveaux outils, à condition de sortir des chemins battus, d’ac- cepter de se « frotter » aux réalités du terrain, parfois bien loin des marchés boursiers et des pays dits déve- loppés, et de refuser les solutions toutes prêtes. Au-delà du développement, la science économique peut même intervenir pour pacifier certaines régions d’Afrique. C’est en tout cas le point de vue que déve- loppe Jean-Paul Azam: la baisse, la disparition ou la captation des revenus d’une partie des populations seraient souvent la cause profonde des conflits armés et des guerres civiles. GUERRES ET MALNUTRITION Le continent africain couvre 22 % de la surface du globe et rassemble environ 800 millions d’habitants, ce qui est assez faible au regard de son étendue. Continent le plus chaud du globe, il compte 54 pays répartis entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub- saharienne, avec de nombreuses disparités. Il LES CAHIERS DE L’UNIVERSITÉ DES LYCÉENS 3 UNIVERSITÉ DES LYCÉENS LE SUJET « LA SCIENCE ÉCONOMIQUE PEUT-ELLE AIDER L’AFRIQUE ? compte 34 pays classés parmi les plus pauvres de la planète. Les handicaps de l’Afrique sont nombreux: climats et sols peu favorables à la production agricole – il y a là les régions les plus arides du monde et celles qui sont les plus arrosées –, médiocrité des infra- structures, faiblesse des moyens voués à l’éduca- tion et à la santé, espérance de vie inférieure à celle des pays développés, instabilités politiques, aug- mentation catastrophique de l’épidémie de sida, crises alimentaires à répétition… En l’an 2000, 200 millions d’Africains, dont 30 millions d’enfants de moins de cinq ans, souffraient de malnutrition. DE PRÉCIEUSES MATIÈRES PREMIÈRES… À BAS PRIX En revanche, l’Afrique bénéficie de richesses minières et pétrolières, ainsi que de produits agri- coles recherchés, cultivés et souvent développés à l’époque des Colonies. Citons notamment le café, le cacao, le coton et l’arachide. Seulement voilà : la culture trop intensive de ces produits a abîmé les sols et, surtout, l’Afrique connaît une forte concur- rence internationale – notamment celle de l’Amé- rique Latine - qui provoque une baisse des prix, et, du même coup, des situations de grande pauvreté chez les agriculteurs. QUAND UN LITTÉRAIRE SE PASSIONNE SOUDAIN POUR L’ÉCONOMIE « Je commencerai par évoquer mon parcours, qui n’est pas très classique. J’ai en effet passé un Bac A4, qui correspond à l’actuel Bac L mais qui main- tenait quelques heures de mathématiques. J’étais donc littéraire mais pas totalement imperméable aux mathématiques. Si on ne m’en mettait pas trop à la fois, j’arrivais à comprendre un peu ! Je suis ensuite entré à la Faculté de Sciences Économiques à Toulouse, puis j’ai penché pour la sociologie qui me paraissait plus attrayante, avant de revenir à l’économie. J’ai appris les maths en me débrouillant plus ou moins bien et en bossant. Et j’ai fini par faire un DEA de mathématiques appliquées à l’écono- mie! Mais il y a eu ensuite un élément essentiel dans ma vie, dû à un simple hasard. Dans les cours d’éco- nomie que je suivais, les enseignants citaient sou- vent des auteurs anglais. Cela m’a poussé à rentrer dans une petite librairie anglaise qui se situait rue des Lois. J’y ai trouvé des textes scientifiques de grands économistes anglais qui m’ont beaucoup plu et qui m’ont donné envie d’aller étudier en Angleterre. Coup de chance extraordinaire, j’ai obtenu une bourse et j’ai pu aller à la London School of Economics - une des plus grandes écoles d’éco- nomie d’Europe. J’y suis resté plusieurs années, dont des mois de galère, sans argent, mais j’ai obtenu un doctorat anglais – le « Ph. D ». De retour en France, je me suis présenté à l’Agréga- tion. J’ai été classé dernier ! J’ai donc repris mes études, refait un doctorat français et repassé l’agré- gation. Cela fait un peu vieux combattant qui raconte ses campagnes, le coude sur la cheminée, mais je sou- haitais vous montrer, à travers cet itinéraire, qu’il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus. Il faut avoir le courage de suivre des stratégies un peu inha- bituelles : on peut très bien réussir avec des par- cours originaux. LES CAHIERS uploads/Science et Technologie/ aider-afrique.pdf
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- Publié le Jul 16, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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