Université Paris X-Nanterre Ouest La Défense Ecole doctorale « Connaissance, La

Université Paris X-Nanterre Ouest La Défense Ecole doctorale « Connaissance, Langage et Modélisation » ED139 U.F.R de sciences psychologiques et sciences de l’éducation Centre de recherches éducation et formation (CREF) Thèse présentée par Madame Céline DELCROIX PROFESSEUR-E-S DES ECOLES : CARRIERES ET PROMOTIONS. Les identités professionnelles sexuées des enseignant-e-s du premier degré. TOME I MEMBRES DU JURY : Madame Marlaine CACOUAULT-BITAUD, Professeure en Sociologie à l’Université de Poitiers. Madame Nicole MOSCONI (directrice de thèse), Professeure émérite en Sciences de l’éducation à l’Université Paris X- Nanterre. Monsieur Frédéric CHARLES, professeur en Sciences de l’éducation à l’Université d’Amiens. Monsieur Gilles COMBAZ, Professeur en Sciences de l’éducation à l’Université Lyon II. 2 PROLOGUE Alors que j’étais enceinte de quelques mois, la sage-femme, lors d’une échographie de contrôle, a diagnostiqué une clarté nucale trop épaisse à mon bébé. Aussi, il nous a été conseillé de pratiquer une amniocentèse pour s’assurer de ce fait. Outre mon émotion, et durant les nombreuses décharges à remplir, il nous a été également demandé en guise de« compensation » si nous souhaitions connaître le sexe de notre enfant. Une fois écartée la suspicion de trisomie 21, on nous a annoncé XX : une fille… C’est à cette annonce, qu’un sentiment troublant et bouleversant est apparu et qu’il m’a conduite à ce travail aujourd’hui : j’allais avoir une fille et il m’incombait de partager avec elle : le modèle « féminin » et les stéréotypes de sexe qui décident de ce qu’une femme peut et doit faire, l’aliénation domestique, et l’inégalité des sexes. Devant ce constat que je me faisais, je prenais conscience de mon vécu et de ce que j’avais supporté, je ne le voulais pas pour mon enfant. Comme toute jeune mère, j’étais portée à souhaiter le meilleur pour elle, et je ne voulais pas lui transmettre le GENRE. Il s’est donc imposé à moi de réfléchir sur ce qui n’était encore que des émotions et qui demandaient à être étayées par des connaissances et une recherche. 3 Venait alors la question du champ d’investigation, naturellement la réponse s’est aussi imposée, si j’avais connu de tels bouleversements cela provenait de mon métier : professeure des écoles. Si j’ai éprouvé le besoin d’expliquer mon implication personnelle, c’est qu’elle ne semble pas sans rapport avec le sujet de cette recherche : les identités professionnelles sexuées. C’est parce qu’elle touchait à des questions qui sommeillaient en moi que cette recherche s’est initiée. C’est pourquoi, je tiens à exprimer toute ma gratitude envers Nicole Mosconi, qui, en tant que directrice de cette recherche, l’a accompagnée dans son laborieux cheminement et l’a guidée de ses précieux conseils et critiques. Ensuite, je voudrais dire toute ma gratitude aux membres du séminaire de thèse du samedi auquel je participe depuis trois ans, pour leurs échanges intellectuels, leurs apports théoriques et aussi leur encouragement affectueux. Enfin, je voudrais remercier les miens : - à Toi qui a accepté ce travail douloureusement. - à Toi, ma fille qui fut ma muse. - à mes beaux-parents pour leur soutien logistique. - ainsi qu’à mes proches pour leur présence chaleureuse et leurs relectures. 4 SOMMAIRE INTRODUCTION 4 PREMIERE PARTIE : EDUQUER : UNE AFFAIRE DE GENRE ? 21 CHAPITRE 1 : LA NAISSANCE DES CORPS ENSEIGNANTS : EDUQUER, UNE AFFAIRE D’ETAT 23 1-La Révolution Française : constitution d’un corps d’état 23 2- Première formation avec la loi Guizot 25 3- Le temps de Jules Ferry et le début du XXème siècle 27 4- 1940 : changement de recrutement : le baccalauréat 30 5- Fin des écoles normales et début des IUFM 35 6- Les trajectoires professionnelles des enseignantes au XXème siècle 37 CHAPITRE 2 : L’IDENTITE PROFESSIONNELLE 40 2- L’identité pour soi et l’identité pour autrui 43 3- Les types identitaires 45 4- Les modèles identitaires selon Renaud de Sainsaulieu 46 5- L’extension de Claude Dubar 48 6 - Une limite des théories identitaires de Sainsaulieu et Dubar : la variable sexe 49 CHAPITRE 3 : LE GENRE COMME CATEGORIE D’ANALYSE 52 1- Les origines de la théorisation du genre 54 2- Le féminin et le masculin comme identités de sexe 59 3- Les stéréotypes de sexe 61 CHAPITRE 4 : DANS LE TRAVAIL DES FEMMES, LES FEMMES ENSEIGNANTES 67 1- Le travail des femmes 68 2- La famille et le travail : l’enjeu des femmes 69 3- Une segmentation du marché : la ségrégation de l’emploi des femmes 70 4 - Des filles mieux dotées 72 5 - Des choix de carrières standardisés 74 6- Des métiers « féminins » 75 7- Le refus de déqualification par Claude Baudelot et Roger Establet, et Marlaine Cacouault-Bitaud 77 8- Le nouveau modèle de la femme–enseignante 78 CHAPITRE 5 : LE STATUT SOCIAL DES ENSEIGNANT-E-S 82 1 - L'analyse d’Ida Berger 83 2- La nuance d’Annick Degenne et Louis André Vallet 85 5 3- L’accès au professorat « et la culture légitime » 88 4- L’auto-recrutement des enseignant-e-s 90 CHAPITRE 6 : DES ITINERAIRES DIFFERENCIES ? 99 CHAPITRE 7 : LES METHODES ET LEURS CHOIX 102 1- Le questionnaire : définition et limites 102 2- Les hypothèses 105 3- Elaboration du questionnaire 108 4- L’entretien : objectifs et atouts 110 5- Etude de documents et d’archives syndicales sur les promotions de cohortes d’enseignant-e-s 115 DEUXIEME PARTIE : ENSEIGNER A L’ECOLE MATERNELLE ET PRIMAIRE : UNE PHOTOGRAPHIE SEXUEE 119 A-Présentation de l’échantillon 123 CHAPITRE 8 : DEVENIR ENSEIGNANT-E, QUELS CHOIX ? 125 1 – Premier ou second choix ? 126 2 - Autre expérience professionnelle 129 3 - Age d’entrée dans la profession 130 CHAPITRE 9 : LES NIVEAUX DE CLASSE 134 1-Les parcours des enseignant-e-s. 134 2- La mobilité. 137 CHAPITRE 10 : FAIT-ON « CARRIERE » DANS L’ENSEIGNEMENT ? 143 1- Les postes à qualification : IMF et enseignant-e spécialisé-e 144 2- Les postes décisionnels : direction et inspection 144 3- Les postes de remplaçant-e : ZIL ou brigade 145 CHAPITRE 11 : L’INVESTISSEMENT DU TEMPS PERISCOLAIRE 151 1 – La cantine 151 2 – L’étude 152 3 – Les classes découvertes 153 4 – Les ateliers 153 CHAPITRE 12 : LA GESTION DU TEMPS ET DES ACTIVITES QUOTIDIENNES, UNE REPARTITION SEXUEE 156 1 – Les temps sociaux 157 2- Le temps professionnel 159 3- Le temps parental 163 4 – Les tâches domestiques 165 5 – Les loisirs 167 6 6 – L’engagement militant 170 7- Le travail à temps partiel 177 TROISIEME PARTIE : PORTRAITS D’ENSEIGNANT-E-S DU PREMIER DEGRE. 185 1- Définition de la motivation 188 2- Pourquoi et comment devient-on instituteur au début du XIXème siècle ? 188 3 - De nos jours, qu’en est-il ? 189 4- Analyse des discours sur la motivation 193 A) Les idéaux types wébériens. 194 B) Discussion des idéaux-types avec Yveline Jaboin. 218 CHAPITRE 14 : QUEL AVENIR DANS L’ENSEIGNEMENT ? 222 1) La volonté de changer de métier 225 2) Des évolutions au sein de l’Education Nationale 226 3) Les niveaux de classe vécus comme des perspectives 232 4) Pas de carrière ! 236 CHAPITRE 15 : LES ENSEIGNANT-E-S ONT-ELLES/ILS UNE CONSCIENCE DES IDENTITES DE SEXE DANS LEUR RELATION AUX ELEVES, AUX PARENTS, A LA HIERARCHIE ? 238 1- Des qualités féminines, des qualités masculines ? 239 2- Le sexe est-il un avantage ? 258 3) La place du sexisme dans le milieu enseignant 270 QUATRIEME PARTIE : PROFESSEUR-E-S DES ECOLES : DES CARRIERES A DEUX VITESSES ? 282 A-Les effets de la cognition sociale implicite 284 CHAPITRE 16 : LE CONCOURS DE PROFESSEUR-E DES ECOLES 288 CHAPITRE 17 : LE SYSTEME DES PROMOTIONS DES PROFESSEUR-E-S DES ECOLES 294 1) Définition des promotions 298 2) Peut-on parler de discrimination dans l’évaluation du personnel enseignant ? 301 CONCLUSION 316 CHAPITRE 18 : ENSEIGNANT-E, UN METIER, UNE PROFESSION OU UNE SEMI-PROFESSION ? 321 1-Un métier, une profession ? 323 2- Une profession 326 3- Enseignant-e, une semi-profession ? 328 4 -Un métier en voie de professionnalisation 333 BIBLIOGRAPHIE 336 TABLE DES MATIERES 355 7 Introduction Comment étudier d’un regard neuf un groupe professionnel dont la simple désignation réveille tant d’images stéréotypées et tant d’oppositions historiques ? Que l’on se remémore un modeste intellectuel de village ou un fonctionnaire moyen bénéficiant de toutes sortes d’avantages, que l’on parle de « prolétaire intellectuel » ou « de petits maîtres incapables et prétentieux »1, que l’on évoque l’employé d’Etat soumis à la violence des banlieues ou à la façon de Charles Péguy « le hussard noir de la république », toutes ces façons de décrire les instituteurs–trices oscillent entre louange et mépris2. En effet, ces idées reçues sur le monde enseignant sont largement véhiculées. Une autre idée reçue aujourd’hui est que c’est un métier « féminin », on en trouve trace dans des formules telles que « prof, c’est bien pour une femme », ce qui implique évidemment que c’est « moins bien pour un homme ». Ces jugements de valeur relèvent de l’idéologie qui organise les représentations que l’on se forge des rôles des femmes et des hommes et des métiers des uns et uploads/Science et Technologie/2009-pa-100109.pdf

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