REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’enseignement sup

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université ABDERAHMANE MIRA de Bejaia Faculté des lettres et des sciences humaines Ecole Doctorale de Français Mémoire de magister Option : sciences des textes littéraires. Sujet de recherche : Etude de l’intratextualité dans les œuvres de Fatéma Bakhaï Réalisé par : Directeur de recherche : BELHOCINE Mounya. Pr. Charles BONN. Membres du jury : Pr. KHELLADI Khedidja (présidente du jury). Dr. ABDOUN Smaїl (examinateur). Juillet 2007. 3 Remerciements Je tiens tout d’abord à adresser mes plus profonds et sincères remerciements à mon professeur Charles Bonn, qui a dirigé ce travail, pour tous ses conseils et ses encouragements, pour sa disponibilité et sa compréhension. Mes remerciements sont aussi adressés à mon professeur Farida Boualit, responsable de l’école Doctorale, pour tous ses efforts afin de nous garantir de meilleures conditions de travail. Je tiens aussi à remercier tous les enseignants du département de français surtout madame Ouali, et tous les enseignants étrangers qui ont contribué à ma formation et à leur tête monsieur Claude Fintz. Merci à vous tous. 4 Dédicaces A ma mère cet ange de tendresse, de patience et de générosité. A mon père duquel je tiens la force et la ténacité. A ma sœur Kenza et mes frères Massinissa et Toufik qui se sont toujours tenus à mes côtés dans mes moments de faiblesse. A ma belle-sœur Chahla et sa famille. A la mémoire de mes défunts grands-pères Mohand Akli et Mohand Mouloud. A mes grands-mères Betitra et Ouardia. A toute la famille Belhocine. A tous mes amis surtout à Randa qui m’a aidée à relire et corriger ce travail. A tous mes camarades des trois options : science des textes littéraires, sciences du langage et didactique. A mes étudiants des groupes 03 et 04 deuxième année L.M.D. A tous ceux qui, par un mot, m’ont donné la force de continuer. 5 INTRODUCTION 6 La littérature algérienne de langue française des années quatre-vingt-dix est, dans l'ensemble, née d'une situation d'urgence. Cette littérature est étroitement liée à l'Histoire et incontestablement engagée dans une actualité qui n'a jamais cessé d'être douloureuse et agitée. L'Algérie de cette époque est marquée par les événements de terreur et de violence qui ont poussé beaucoup d'intellectuels à quitter le pays et à s'installer à l'étranger, où ils pourront exercer leurs activités en toute liberté, loin de la censure et du terrorisme. Une grande partie de ces écrivains se sont intéressés à la situation du pays et ont permis, en témoignant, le renouvellement d'une littérature dite de l'urgence. Ainsi, on assiste à ce «retour du référent» 1 qui prendra le pas sur la subversion formelle qui avait préoccupé les écrivains des années soixante-dix. On assiste aussi non seulement à « une dissémination éditoriale » 2 mais aussi à une dissémination des textes. Parmi les sujets omniprésents dans ces textes et qui ne cessent de préoccuper les romanciers et les écrivains de cette littérature: la mort, la violence, l'Histoire, la révolte, le désarroi, les meurtres, le sang …etc. Tous ces thèmes ont pour fonction fondamentale de témoigner du drame algérien. Cette réalité tragique n'a pas été sans conséquences sur le développement du paysage littéraire algérien, puisqu’il est difficile de séparer le contexte sociopolitique de l'actualité littéraire. Ainsi, le réel prend de plus en plus de place dans l'espace littéraire algérien durant cette période. Le témoignage de la terreur du quotidien dans le pays semble être un passage obligé pour la plupart des auteurs algériens. Cependant, on remarque aussi un retour «à une sorte de point zéro de l'émergence de nouvelles littérature : celui auquel on assistait dans les années cinquante alors que le début des "événements" au Maghreb faisait découvrir et attendre une littérature descriptive»3. En effet, ce retour à la description des récits d'enfances peut paraître suranné eu égard à l'actualité du pays. Les œuvres de Fatéma Bakhaï s'inscrivent dans cette perspective. Emergée du lot des écrivains des années quatre-vingt-dix, Fatéma Bakhaï a su s’imposer et se distinguer justement par la qualité de ses écrits et les sujets qu’elle traite, touchant dans l’ensemble la situation de la femme dans le siècle dernier. 1 Charles Bonn et Farida Boualit (dir.), Paysages littéraires algériens des années 90:Témoigner d'une tragédie? Paris, L'Harmattan, 1999. (www.limag.com) 2 Idem. 3 Idem. 7 Situant ses intrigues généralement entre 1900 et 1954, elle puise essentiellement dans l’histoire du pays et propose ainsi un témoignage contre l’oubli en manifestant la nécessité de transmettre cet héritage historique aux générations à suivre. Elle dépeint avec un style simple une réalité simple mais difficile à vivre pour les algériens de cette époque. Ainsi elle s’est distinguée des écrivains de sa génération en s’éloignant de l’écriture appelée de « l’urgence ». Née à Oran le 19 décembre 1949, Fatéma Bakhaï a quitté le pays à l'âge de deux ans pour partir en France, où elle a effectué ses études primaires. Revenue en Algérie après l'indépendance elle continue ses études au lycée français d'Oran. Parallèlement à ses études de droit à l'université d'Oran, elle a enseigné le français. Depuis 1981, elle exerce la fonction d'avocate. Elle a produit cinq romans publiés entre 1993 et 2006, mais aussi des contes pour enfants, sans oublier ses collaborations dans la production de plusieurs essais parlant de la ville d'Oran. La production littéraire de l'auteur ne s'inscrit pas dans cette écriture appelée de l'urgence, mais au contraire, elle participe à cette intention de revenir aux origines de la culture et de l'histoire algérienne. Ainsi la Scalera, Un oued pour la mémoire, Dounia, La femme du caïd, Izuran retracent tous une période donnée de l'histoire de l'Algérie. La Scalera retrace la vie d'une femme, Mimouna, qui, sur son lit d'hôpital raconte sa vie à Nadia, femme médecin. A travers la vie de Mimouna, c'est tout une période de l'histoire de l'Algérie qui est retracée. Après une enfance passée à la campagne, Mimouna s'installe avec ses parents et son frère dans la ville d'Oran, précisément dans une rue qui débouche sur une place appelée La Scalera. Dans ce quartier, où européens et algériens cohabitent sans problèmes, les différences ethniques et religieuses s'annihilent : "Notre rue, à l'époque, était essentiellement habitée par des européens, c'est une petite rue en pente étroite qui débouchait sur La Scalera, les espagnols étaient les plus nombreux, mais il y avait aussi des siciliens, des maltais et quelques français"4. Ainsi Mimouna découvre à Oran l'univers clos des maisons urbaines. Après un mariage malheureux avec un ouvrier qui la maltraitait et une belle-mère trop exigeante et sévère, elle retourne chez ses parents après son veuvage (son mari 4 Fatéma Bakhaï, La Scalera, L'Harmattan, Paris, 1993, p. 39. 8 étant mort suite à un accident). Les évènements s'accélèrent pour Mimouna avec la mort de sa mère, puis celle de son père et l'engagement de son frère dans les rangs de l'armée algérienne. Néanmoins, elle connaîtra une période heureuse après son mariage avec Abdessalam, ami de son frère, lui aussi militant de la cause nationale. A la fin de sa vie, elle trouvera refuge dans la prise en charge d'un bébé issu du viol par des soldats français d'une militante que son frère a aimée et avec laquelle il s'est marié après la naissance du bébé. Mimouna, malgré une résignation apparente, étouffe une volonté de révolte contre la soumission des femmes en son temps. Elle a constaté que l'instruction qu'on lui a interdite, est le seul moyen par lequel la femme algérienne peut s'affirmer au sein de la société. Un oued pour la mémoire est le récit d'un immeuble qui a été construit par une vieille femme alsacienne sur le lit d'un oued malgré les craintes de l'architecte qui a estimé que le bâtiment pourrait s'effondrer dans environ cent ans. C'est le récit aussi d'une petite fille Aïcha, personnage principal, qui a été bercée pendant son enfance par les histoires de son grand-père racontant ce même oued, les jardins et les moulins qui l'entouraient mais surtout l'histoire de Djaffar l'andalou, fondateur de la ville d'Oran, avec ses deux lionceaux qui ont donné son nom à la ville. Ainsi Fatéma Bakhaï retrace le mythe originel de la naissance de la ville d'Oran pour ressusciter l'identité algérienne. En effet, l'oued, élément récurrent dans le roman, a pris sa revanche cent ans après, pour dire que cette terre est algérienne et elle le restera, il est le garant de la mémoire du pays. Le roman insiste aussi sur le thème de la transmission de l'héritage, matériel mais surtout immatériel. Ce dernier consiste en la transmission de l’histoire des ancêtres. Ainsi, Aïcha va retenir les récits de son grand-père et va les transmettre à son tour à sa petite fille Mounia, cette dernière qui va se lancer dans la littérature, avec comme but de ressusciter l'histoire des ancêtres comme celle de son grand-père Moussa, qui a rejoint les rangs des militants durant la guerre de libération. Dounia est un roman où l'intrigue se situe dans la région de l'Oranais et ce entre 1829 et 1833. uploads/Science et Technologie/ bel-ho-ci-ne-magister-bak-hai.pdf

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