Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 1 UNIVERSITE DE BRETAGN
Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 1 UNIVERSITE DE BRETAGNE OCCIDENTALE Département de psychologie L1/S1 PSYCHOLOGIE CLINIQUE Notes pour CM Enseignant Abdelhadi ELFAKIR Introduction à la clinique et à la psychopathologie psychanalytiques Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 2 I- Naissance de la psychanalyse et rupture avec les savoirs médico –psychiatriques A- La formation scientifique de Freud et son rapport à la médecine B- Les rencontres scientifiques de Freud, préparant la naissance de la psychanalyse 1- Charcot, l'hystérie et l'hypnose 2- Breuer, Anna O. et la « cure par la parole » 3- Fliess, la cause sexuelle de l'hystérie et le transfert C- Les ruptures avec les savoirs et les thérapeutiques médico-psychiatriques de l'époque 1- La rupture de Freud avec la pratique de l’hypnose et la suggestion 2- La rupture sur le plan des théories explicatives II- Concepts freudiens et clinique psychanalytique 1- La conception freudienne du psychisme 2- Le rêve et son interprétation 3- La pulsion sexuelle et son devenir psychique III- Psychopathologie psychanalytique de la névrose 1- La névrose selon le regard médico-psychiatrique 2- La névrose dans la conception psychanalytique 3- Les types cliniques de la névrose (hystérie, obsession et phobie) 4- L’hystérie comme modalité névrotique fondamentale de défense Lectures conseillées FREUD S. (1901). Sur le rêve. Paris : Gallimard, 1989. FREUD S. (1909). Cinq leçons sur la psychanalyse. Paris : Payot, 1950. FREUD S. (1915-1917). Introduction à la psychanalyse. Paris : Payot, 1951. FREUD S. (1925). S. Freud présenté par lui-même. Paris : Gallimard, 1984. MARIE P., Psychanalyse, psychothérapie : quelles différences ? Paris, Aubier, 2004. NASIO J.-D., L’hystérie, Paris, Rivages, 1990. LAPLANCHE J. et PONTALIS J.-B. Vocabulaire de la psychanalyse. Paris, PUF, 1967. CHEMAMA R. et VANDERMERSCH B. Dictionnaire de la psychanalyse. Paris, Larousse, 1998. Introduction à la clinique et à la psychopathologie Psychanalytiques Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 3 I- Naissance de la psychanalyse et rupture avec les savoirs médico –psychiatriques A- La formation scientifique de Freud et son rapport aux sciences médicales En 1873, Freud, âgé alors de 17 ans, devait choisir une orientation pour ses études supérieurs et pour son avenir professionnel. Il se trouva d’abord partagé entre des études en droit et sciences politiques ou des études en sciences médicales pour lesquelles son choix se porta en définitive. Toutefois, en 1881, à l’âge de 25 ans, une fois devenu docteur en médecine, il ne s’empressa pas à s’engager dans la pratique médicale, il préféra à celle-ci la voie de la recherche dans laquelle il s’est déjà engagé durant ses études. Ces recherches portaient sur un domaine très particulier : les cellules nerveuses des écrevisses. Son manque d’intérêt précoce pour la pratique médicale, Freud l’exprime clairement en 1878, âgé alors de 22 ans, quand il écrit à un de ses amis qu’il préférait «continuer à écorcher des animaux plutôt que de torturer des hommes ». Certes, la médecine telle qu’elle était pratiquée à l’époque n’était pas pour le satisfaire. Mais la vraie raison réside dans le désir propre de Freud. Autrement dit, malgré son statut de médecin, Freud déclare n’avoir jamais eu ni attrait, ni intérêt, ni préférence particulière pour le statut et les préoccupations du médecin. Depuis son jeune âge et jusqu'à la fin de sa vie, Freud était, écrit-il dans Ma vie et la psychanalyse : « habité par une sorte de soif de savoir, mais qui se portait plus sur ce qui touche les relations humaines que sur les objets propres aux sciences naturelles. » C’est pour cela qu’il avait aussi envisagé des études en droit et sciences politiques. Son intérêt particulier pour les relations humaines, qu’elles relèvent du collectif ou de l’individuel. Néanmoins, il s’avise que son engagement dans les études médicales était pour lui, la seule voie, une sorte de passage obligé pour pouvoir disposer et maîtriser les méthodes scientifiques lui permettant de « disséquer », de « décortiquer », non pas l’organisme, qui est l’objet électif des médecins, mais le champ du psychisme et le monde des relations humaines. Ces quelques indications permettent de pointer ce désir très particulier et très fort qui a toujours animé Freud et qui consistait à dévoiler la vérité inconsciente animant les êtres humains dans toutes leurs actions. Ce désir le pousse à inventer et à construire, une nouvelle approche et un nouveau procédé complètement différents de ceux proposés jusque-là par les sciences médicales, pour comprendre et analyser les relations humaines individuelles ou collectives, normales ou pathologiques. Donc, la science médicale, entant que pratique, n'avait rien de quoi intéresser Freud dans son projet, cependant, dans sa démarche scientifique, Freud y trouvait effectivement, les Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 4 principes et les méthodes scientifiques qui allaient être déterminantes dans ses découvertes psychanalytiques ultérieurs. Cette démarche scientifique qu’il affectionnait, Freud la trouva d’abord dans le modèle de recherche scientifique proposé par Emil Du Bois-Reymond (1818-1892). Celui-ci, avec d'autres savants comme Ernest Brücke (1819-1892), Hermann Helmholtz (1821- 1894), Carl Ludwig (1816-1895), a fondé, à Berlin une Ecole de pensée basée sur un programme de recherche expérimental et positiviste. Dans leur objectif, ce modèle supplanterait les modèles théologiques et vitalistes1 qui dominaient jusque là dans l’explication des phénomènes naturels en général et physiologiques en particulier. Freud va être séduit par les idées de cette Ecole et en particulier, par les principes de déterminisme2, de matérialisme3 et de dynamisme physiologiques dont il va s’inspirer plus tard dans sa conception déterministe et dynamique du fonctionnement psychisme, normal ou pathologique. En 1884, vers l’âge de 28 ans, Freud finit, pour des raisons essentiellement matérielles, par occuper un poste d'assistant en neurologie, et ce après avoir entrepris une série de stages dans différents services de l'Hôpital général de Vienne, par ex. en médecine générale, en neurologie et en dermatologie. Mais, tout en étant neurologue praticien, il ne renonça pas à ses recherches histologiques qui le passionnaient toujours. Il se lança à pratiquer des dissections de cerveau de fœtus humains et d'enfants. Ces recherches lui vaudront, quelque dix années plus tard, une renommée internationale comme expert en neurologie infantile. A cette phase de sa carrière scientifique (les débuts donc), Freud va nouer des liens intellectuels et d'amitié avec un certain nombre de ses collègues et maîtres. De ces figures scientifiques, nous relèveront 3 en particuliers qui vont laisser, à des degrés divers, de profondes traces aussi bien sur sa trajectoire personnelle que sur ses découvertes et élaborations théoriques et pratiques. Il s’agit d'abord de Jean Martin Charcot (1825-1893) ensuite, de Josef Breuer (1842-1925) et enfin de Wilhelm Fliess (1858-1928). Ces personnalités ont largement contribué à l’invention de la psychanalyse, par ce que Freud a appris d’eux ; leur savoir et leur expérience. Mais, aussi et surtout, Freud a beaucoup appris de ce que ces savants ignoraient dans ce qu’ils ont pu lui transmettre malgré eux. Il a surtout beaucoup appris des limites de ces savants dans l’abord de la souffrance psychique malgré ou plutôt à cause de leur savoir scientifique et médical 1 - Le vitalisme est une doctrine en biologie qui défendait l’idée que les fonctions de l'organisme seraient régies par un principe vital, distinct à la fois de l'âme et de l'organisme. 2 - C'est le principe d'après lequel tout fait a une cause, et dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes faits, ce qui implique l'existence de lois spécifiques des faits et des causes qui les provoquaient 3 - Position philosophique qui considère la matière comme la seule réalité et qui nie l'existence de l'âme, de l'au- delà et de Dieu. Abdelhadi ELFAKIR - PSY11B Psychologie clinique L1-S1 - 5 classique. Celui-ci, comme Freud va nous le démontrer, ne leur avaient pas été de grand secours dans ce domaine. Ce sont ces limites que Freud a pu mettre à profit de son invention. Nous allons voir ce que cette triple rencontre a apporté de décisif dans le projet freudien ? B- Les rencontres scientifiques de Freud préparant la naissance de la psychanalyse 1 - Charcot, l'hystérie et l'hypnose Rappelons tout d’abord que Freud, en tant que neurologue praticien, comptait dans sa clientèle privée beaucoup de névrosés et d'hystériques en particulier, et, comme tous les médecins de l'époque, il ne savait pas comment les traiter correctement étant donnée l'inefficacité de l'arsenal thérapeutique qu'on leur offrait. Néanmoins, très soucieux du respect de ses patients, il s'engage à trouver d'autres pistes et arrive à Paris, à la fin de l'année 1885, pour effectuer un stage chez Jean -Martin Charcot dont les recherches scientifiques autour de l'hystérie étaient les plus avancées. De ce fait, on ne peut saisir ce que va être l'apport original de Freud dans ce champ sans reconsidérer les avancées de Charcot sur cette question. En même temps on ne peut évaluer les idées novatrices de Charcot sans les mettre en perspective dans l’histoire des idées relatives à l'étiologie et à la symptomatologie de l'hystérie. Toutefois, avant de procéder à un bref rappel de cette histoire, la précision suivante s’impose : si la structure subjective uploads/Science et Technologie/ cours-1ere-annee-psychologie.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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